|
![](/web/20060126140042im_/http://www.fin.gc.ca/images/clear.gif) |
- Table des matières - Précédent - Suivant -
Annexe 1
Facteurs de risque et d’incertitude rattachés aux projections financières
Introduction
En juin 2005, le ministre des Finances a déposé à la Chambre des
communes une étude indépendante menée par l’économiste Tim O’Neill au
sujet de la démarche adoptée par le gouvernement du Canada en matière de
prévisions économiques et budgétaires. Ce rapport visait à faire en sorte
que le gouvernement continue d’utiliser les méthodes d’établissement des
prévisions les plus à jour et à comparer les pratiques canadiennes par
rapport aux meilleures méthodes en application dans le monde. Parmi les
principales recommandations formulées dans le rapport, mentionnons l’amélioration
de la transparence des méthodes et renseignements servant à établir les
prévisions budgétaires du gouvernement fédéral, en partie par un examen
des principaux facteurs de risque et d’incertitude rattachés aux
projections budgétaires.
La présente annexe donne un aperçu des sources d’incertitude
rattachées aux projections financières et, par conséquent, les risques qu’elles
posent. Bien que le chapitre 4 porte sur des risques précis par rapport aux
prévisions actuelles, l’annexe renferme une analyse des répercussions
générales des risques et des incertitudes pour la planification financière.
Les projections financières sont foncièrement incertaines pour les motifs
suivants :
- l’incertitude liée aux prévisions économiques qui sous-tendent les
projections financières;
- la volatilité de la relation entre les variables financières et l’activité
sous-jacente à laquelle elles se rapportent;
- les retards habituellement longs au plan de la diffusion des derniers
renseignements économiques et financiers.
Les mesures prises pour assurer l’atteinte des objectifs financiers
annuels visant des budgets équilibrés ou excédentaires exigent une analyse
minutieuse des facteurs de risque et d’incertitude rattachés aux
projections financières.
Les facteurs de risque et d’incertitude concernant l’atteinte des
objectifs financiers soulignent la nécessité d’une démarche prudente en
matière de planification financière, notamment la réserve annuelle pour
éventualités et une mesure supplémentaire de prudence économique.
La réserve pour éventualités de 3 milliards de dollars est peu
élevée par rapport à des revenus et des charges combinés de
400 milliards de dollars
![Revenus, charges et solde budgétaire en 2004-2005](/web/20060126140042im_/http://www.fin.gc.ca/ec2005/images/eca1_2f.gif)
- Le solde budgétaire correspond à la différence entre deux valeurs
très élevées (les revenus et les charges). Des erreurs modestes dans
les prévisions peuvent donc entraîner des erreurs de prévision en
apparence importantes au chapitre du solde budgétaire.
- La somme des revenus et des charges s’établit à environ
400 milliards de dollars et elle ne cesse d’augmenter. Une
sous-estimation de 1 % des revenus et une surestimation de 1 %
des charges se traduisent par un manque à gagner imprévu de
4 milliards de dollars, un montant plus élevé que la réserve pour
éventualités.
- Depuis 1994, chaque budget comprend une réserve pour éventualités
généralement établie à 3 milliards de dollars. Bien que la valeur
nominale de la réserve pour éventualités soit demeurée la même, sa
valeur en pourcentage du produit intérieur brut (PIB) a baissé d’environ
la moitié, passant de 0,4 % du PIB en 1994 à 0,2 % du PIB en
2004.
- En outre, l’assiette des revenus qui est assujettie à l’erreur de
prévision renferme non seulement les revenus fédéraux, mais
également des revenus provinciaux et les cotisations au Régime de
pensions du Canada administrés par l’Agence du revenu du Canada. Ces
revenus totalisent près de 70 milliards de dollars. Puisque les
versements reçus au départ par l’Agence du revenu du Canada ne
précisent pas séparément ces mouvements, ils doivent faire l’objet d’une
estimation mensuelle, ce qui ajoute à la complexité des projections
financières.
Les projections financières sont foncièrement incertaines
![Sources d'incertitude](/web/20060126140042im_/http://www.fin.gc.ca/ec2005/images/eca1_1f.gif)
- Il existe trois sources principales d’incertitudes rattachées aux
projections financières : les prévisions économiques, la
conversion des prévisions économiques en projections financières, et
les décalages de l’information et la révision des données.
- Les prévisions économiques comportent une certaine incertitude
inévitable. Puisque les prévisions économiques sous-tendent les
projections financières, l’incertitude liée aux prévisions
économiques se répercute sur les projections financières.
- La conversion des prévisions économiques en projections financières
comporte elle-même des incertitudes. Bien que la plupart des variables
financières soient liées à une activité économique sous-jacente, le
rapport entre ces deux éléments est parfois volatil et difficile à
prévoir compte tenu de la réaction des contribuables et de facteurs
cycliques. En outre, certaines variables financières ne sont pas
rattachées à des facteurs économiques, notamment les charges liées aux
obligations juridiques du gouvernement.
- Enfin, les décalages relativement longs quant à la diffusion de l’information
économique et financière finale peuvent compliquer les projections
financières.
Les prévisions économiques peuvent contenir des erreurs
![Croissance du PIB nominal - Prévisions et données réelles](/web/20060126140042im_/http://www.fin.gc.ca/ec2005/images/eca1_3f.gif)
- La plupart des composantes des revenus budgétaires et certains
éléments des charges (notamment les prestations d’assurance-emploi et
les frais de la dette publique) sont influencés par les variables
économiques auxquelles ils se rapportent.
- Le produit intérieur brut du pays constitue une mesure globale de l’assiette
fiscale du gouvernement et représente un facteur important des
projections financières. Les prévisions du PIB et d’autres variables
économiques peuvent contenir des erreurs. En périodes d’accélération
de la croissance économique, le PIB a tendance à être sous-estimé,
tandis qu’en périodes de ralentissement de la croissance, il a tendance
à être surestimé.
- Depuis 1994, les prévisions économiques utilisées aux fins de
planification budgétaire reposent sur les prévisions du secteur privé.
Des prévisions sont sollicitées pour les années civiles débutant avec
l’année budgétaire et pouvant couvrir les six années suivantes[1].
Au cours des 11 dernières années, l’erreur entre les prévisions
établies pour les budgets et les données actuelles oscillait entre une
surestimation de 2,6 points de pourcentage en 2001 et une sous-estimation
de 4,7 points de pourcentage en 1999. L’erreur moyenne correspondait à
une sous-estimation de 1,0 point de pourcentage.
Les prévisions des taux d’intérêt sont plus précises
![Taux d'intérêt à court terme : prévisions et données réelles](/web/20060126140042im_/http://www.fin.gc.ca/ec2005/images/eca1_4f.gif)
- Les frais de la dette publique sont largement influencés par l’évolution
des taux d’intérêt à court terme, car environ le tiers de l’encours
de la dette du gouvernement doit être renouvelé au cours de l’année.
- Les prévisions touchant les taux d’intérêt ont généralement été
plus précises que les prévisions du PIB nominal[2].
La précision des prévisions est importante, car les projections
financières sont sensibles à l’évolution des hypothèses économiques
- Les projections financières sont sensibles à l’évolution des
variables économiques, plus particulièrement aux changements touchant la
croissance du PIB réel, l’inflation et les taux d’intérêt.
- Même si le rapport entre l’évolution des variables économiques et
les résultats financiers est volatil et difficile à prédire, on peut
utiliser des règles générales pour se faire une idée de la
sensibilité qui accompagne les chocs économiques. Ces règles
générales supposent qu’une augmentation de l’activité économique
est proportionnelle pour toutes les composantes du PIB qui ont trait au
revenu.
- Les sensibilités indiquées ci-après diffèrent de celles présentées
dans le budget de 2005 en raison de l’évolution des niveaux de base des
divers éléments du PIB, de la progression des niveaux respectifs de
revenus et de charges, et des changements apportés aux hypothèses
touchant les taux des cotisations d’assurance-emploi. Plutôt que d’être
fixés à un niveau donné, les taux des cotisations d’assurance-emploi
sont réputés s’ajuster de sorte que les revenus d’assurance-emploi
correspondent exactement aux charges de programmes. Cette hypothèse est
conforme au nouveau mécanisme d’établissement des taux d’assurance-emploi
instauré pour 2006.
- Les pages suivantes présentent l’incidence financière de l’évolution
de trois variables économiques clés :
- Une augmentation du PIB réel qui découle de la hausse de 1 %, sur
une année, du taux de croissance du PIB. La hausse de ce taux de
croissance est attribuable à l’augmentation de la productivité et à
la progression de 0,5 % de l’emploi.
- L’augmentation du PIB nominal provenant uniquement d’une hausse de
1 %, sur une année, du taux d’inflation du PIB.
- Une augmentation soutenue de 100 points de base de tous les taux d’intérêt.
Estimation de l’incidence d’une augmentation de 1 %, sur une
année, de la croissance du PIB réel sur les revenus, les charges et le solde
budgétaire fédéraux
|
|
Année 1 |
Année 2 |
Année 5 |
|
Revenus fédéraux |
(G$) |
Revenus fiscaux |
|
|
|
Impôt sur le revenu des particuliers |
1,0 |
1,3 |
1,6 |
Impôt sur le revenu des sociétés |
0,3 |
0,3 |
0,3 |
Taxe sur les produits et services |
0,4 |
0,4 |
0,5 |
Autres revenus fiscaux |
0,2 |
0,2 |
0,2 |
|
|
Total des revenus fiscaux |
1,9 |
2,2 |
2,6 |
Revenus des cotisations d’assurance-emploi |
0,3 |
-0,7 |
-0,8 |
Autres revenus |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
|
|
Total des revenus budgétaires |
2,2 |
1,6 |
1,8 |
Charges fédérales |
|
|
|
Principaux transferts aux particuliers |
|
|
|
Prestations aux aînés |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
Prestations d’assurance-emploi |
-0,6 |
-0,6 |
-0,7 |
|
|
Total |
-0,6 |
-0,6 |
-0,7 |
Autres charges de programmes |
0,1 |
0,2 |
0,3 |
Frais de la dette publique |
-0,1 |
-0,2 |
-0,4 |
|
|
Total des charges |
-0,6 |
-0,6 |
-0,8 |
Solde budgétaire |
2,7 |
2,2 |
2,6 |
|
Nota – Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas
correspondre au total indiqué. |
- L’augmentation du PIB réel améliore le solde budgétaire de
2,7 milliards de dollars la première année, de 2,2 milliards
la deuxième et de 2,6 milliards la cinquième.
- Les revenus fiscaux de toute provenance marquent une progression. Les
revenus fiscaux sur le revenu des particuliers augmentent en fonction de
la hausse de l’emploi et des salaires. En outre, en raison de la
progressivité du régime fiscal, lorsque les particuliers gagnent des
revenus réels supérieurs et passent à des fourchettes d’imposition
plus élevées, ils paient relativement plus d’impôt sur leurs revenus.
Les revenus fiscaux sur le revenu des sociétés augmentent selon la
progression de la production et des bénéfices. Cependant, cette
augmentation des revenus fiscaux sur le revenu des sociétés n’est pas
proportionnelle, car une partie de l’augmentation des bénéfices est
neutralisée par une utilisation plus intense de réserves pour pertes.
Les revenus de la taxe sur les produits et services (TPS) augmentent selon
la progression des dépenses de consommation liées à la hausse de l’emploi
et du revenu personnel.
- Puisque les taux des cotisations d’assurance-emploi pour une année
donnée sont fixés en fonction des projections établies en octobre
de l’année précédente, les revenus des cotisations d’assurance-emploi
sont supposés augmenter au cours de la première année du choc (en
raison de la progression de l’emploi), mais ils diminuent par la
suite sous l’effet du rajustement du seuil de rentabilité (l’évolution
des revenus des cotisations d’assurance-emploi ne correspond pas
exactement à celle des prestations d’assurance-emploi parce que la
diminution des frais d’administration n’est pas prise en compte).
- Les charges diminuent, principalement en raison de la régression des
prestations d’assurance-emploi (en raison d’un abaissement du niveau
de chômage) et du recul des frais de la dette publique (en raison de la
baisse de l’encours de la dette).
Estimation de l’incidence d’une augmentation de 1 %, sur une
année, de l’inflation du PIB sur les revenus, les charges et le solde
budgétaire fédéraux
|
|
Année 1 |
Année 2 |
Année 5 |
|
Revenus fédéraux |
(G$) |
Revenus fiscaux |
|
|
|
Impôt sur le revenu des particuliers |
1,3 |
1,3 |
1,4 |
Impôt sur le revenu des sociétés |
0,3 |
0,3 |
0,3 |
Taxe sur les produits et services |
0,4 |
0,4 |
0,5 |
Autres revenus fiscaux |
0,2 |
0,2 |
0,2 |
|
|
Total des revenus fiscaux |
2,2 |
2,2 |
2,4 |
Revenus des cotisations d’assurance-emploi |
0,4 |
0,1 |
0,1 |
Autres revenus |
0,1 |
0,1 |
0,1 |
|
|
Total des revenus budgétaires |
2,7 |
2,3 |
2,6 |
Charges fédérales |
|
|
|
Principaux transferts aux particuliers |
|
|
|
Prestations aux aînés |
0,3 |
0,3 |
0,4 |
Prestations d’assurance-emploi |
0,0 |
0,1 |
0,1 |
|
|
Total |
0,3 |
0,4 |
0,5 |
Autres charges de programmes |
0,4 |
0,5 |
0,8 |
Frais de la dette publique |
0,0 |
-0,1 |
-0,3 |
|
|
Total des charges |
0,7 |
0,8 |
1,0 |
Solde budgétaire |
2,0 |
1,5 |
1,6 |
|
Nota – Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas
correspondre au total indiqué. |
- Une augmentation du PIB nominal découlant uniquement de la hausse des
prix se traduirait par une amélioration du solde budgétaire de
2,0 milliards de dollars la première année, de 1,5 milliard la
deuxième et de 1,6 milliard la cinquième.
- L’augmentation des prix se traduit par une hausse du revenu nominal
et, par après, l’impôt sur le revenu des particuliers, l’impôt sur
le revenu des sociétés et les revenus de la TPS augmentent tous, par
suite des gains enregistrés par les assiettes fiscales nominales
sous-jacentes. Comparativement aux répercussions du choc du PIB réel,
les effets sur les revenus fiscaux sur le revenu des particuliers sont
plus prononcés la première année en raison du passage limité de la
hausse de l’inflation (les fourchettes de l’impôt sont indexées
selon l’évolution en pourcentage de l’indice des prix à la
consommation pour les 12 mois se terminant le 30 septembre de l’année
précédente). Pour les autres années, les répercussions sur les revenus
fiscaux sur le revenu des particuliers sont plus marquées pour le choc du
PIB réel, compte tenu de l’augmentation du revenu réel et de la
progressivité du régime fiscal. Pour les autres mouvements de revenu,
les effets sont semblables.
- Les revenus des cotisations d’assurance-emploi augmentent au fil de l’évolution
des gains au cours de la première année, mais cette progression s’atténue
par la suite, lorsque les taux des cotisations s’adaptent aux
répercussions de la hausse des gains. Toutefois, contrairement au choc du
PIB réel, les prestations d’assurance-emploi ne sont pas réduites
puisque le chômage n’est pas touché par la montée des prix.
- La hausse des revenus est partiellement neutralisée par l’augmentation
du coût des programmes législatifs qui sont indexés selon l’inflation,
notamment les prestations versées aux aînés, et l’augmentation des
charges salariales et non salariales fédérales qui sont réputées
augmenter conformément aux prix. Les frais de la dette publique baissent
en raison de la diminution de l’encours de la dette.
Estimation de l’incidence d’une augmentation soutenue de 100 points
de base de tous les taux d’intérêt sur les revenus, les charges et le
solde budgétaire fédéraux
|
|
Année 1 |
Année 2 |
Année 5 |
|
|
(G$) |
Revenus fédéraux |
0,4 |
0,5 |
0,8 |
Charges fédérales |
1,3 |
2,0 |
2,7 |
|
|
Solde budgétaire |
-1,0 |
-1,5 |
-1,9 |
|
Nota – Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas
correspondre au total indiqué. |
- Une augmentation des taux d’intérêt aurait pour effet d’abaisser
le solde budgétaire de près de 1,0 milliard de dollars au cours de
la première année, de 1,5 milliard la deuxième et de
1,9 milliard de dollars la cinquième.
- La détérioration découle entièrement de l’augmentation des charges
liée aux frais de la dette publique. La perte au titre des frais de la
dette augmente au fil des ans, car la dette à plus long terme vient à
échéance et est refinancée à des taux plus élevés.
- L’incidence globale est atténuée par une augmentation des revenus
liée à la hausse du taux de rendement de l’actif du gouvernement
portant intérêt, qui est ajouté aux revenus non fiscaux.
La conversion des prévisions économiques en projections financières
constitue un processus incertain
![Revenus du gouvernement du Canada en pourcentage du PIB](/web/20060126140042im_/http://www.fin.gc.ca/ec2005/images/eca1_5f.gif)
- Même si les prévisions du PIB étaient parfaitement exactes, la
conversion des prévisions économiques en projections financières ne
serait pas simple, comme le montre la variation du ratio des revenus
fédéraux au PIB nominal. Ce ratio peut être considéré comme le taux d’imposition
effectif pour l’ensemble de l’économie.
- Le ratio des revenus s’accompagne d’un élément cyclique. Il a
tendance à diminuer en périodes de ralentissement et à augmenter au
cours des reprises, témoignant de la nature progressive du régime fiscal
et du caractère cyclique des bénéfices des sociétés et des gains en
capital. Il est également fonction de l’impact de l’évolution de la
politique fiscale.
- Au cours des 20 dernières années, ce ratio est passé d’un sommet de
17,9 % en 1991-1992 à un creux de 15,3 % en 2003-2004. Pour une
économie dont la production annuelle s’établit à 1,3 billion de
dollars, chaque variation de 0,1 point de pourcentage de ce ratio produit
un changement de 1,3 milliard de dollars de revenus. Ces 20
dernières années, le ratio a fluctué en moyenne de 0,4 point de
pourcentage par année.
La croissance des assiettes fiscales ne se traduit pas de façon
prévisible par des revenus fiscaux – Impôt sur le revenu des sociétés
![Croissance annuelle des bénéfices des sociétés et des revenus fiscaux sur le revenu des sociétés](/web/20060126140042im_/http://www.fin.gc.ca/ec2005/images/eca1_6f.gif)
- La relation entre les sources générales de revenus (à savoir l’impôt
sur le revenu des particuliers, la taxe de vente et l’impôt sur le
revenu des sociétés) et leurs assiettes respectives est soumise à d’importantes
variations.
- Les dispositions de la Loi de l’impôt sur le revenu permettent
aux sociétés de reporter leurs pertes sur 10 ans, et les pertes de l’exercice
en cours peuvent être appliquées aux trois dernières années pour
compenser les impôts déjà versés au cours de la période.
- Ces dispositions contribuent à la faiblesse du lien entre les revenus
fiscaux sur le revenu des sociétés et les bénéfices des sociétés.
La croissance des assiettes fiscales ne se traduit pas de façon
prévisible par des revenus fiscaux – Impôt sur le revenu des particuliers
![Croissance annuelle du revenu personnel et des revenus fiscaux sur le revenu des particuliers](/web/20060126140042im_/http://www.fin.gc.ca/ec2005/images/eca1_7f.gif)
- Sur de longues périodes, il existe une relation assez stable entre le
revenu personnel et les revenus fiscaux sur le revenu des particuliers.
Toutefois, au cours d’un exercice, il se pourrait que cette relation ne
soit pas applicable, et ce, pour les motifs suivants :
- la réaction des particuliers aux variations de l’impôt est
incertaine;
- la participation à des régimes de revenus à report d’impôt,
notamment les régimes enregistrés d’épargne-retraite, peut varier;
- la mesure du revenu personnel selon les comptes nationaux ne tient pas
compte des gains en capital et des retraits des épargnes-retraite
donnant droit à une aide fiscale dans les régimes enregistrés d’épargne-retraite
(REER) et les régimes de pension agréés (RPA).
- Par exemple, pendant de nombreuses années à la fin des années 1990, l’impôt
sur le revenu des particuliers a augmenté plus rapidement que le revenu
personnel, en partie à cause du rendement remarquable des marchés
boursiers et des gains en capital qui en ont découlé (et aussi en raison
de l’indexation partielle du régime fiscal pour tenir compte de l’inflation).
En 2001-2002, le revenu personnel a augmenté de près de 5 %, tandis
que les revenus fiscaux sur le revenu des particuliers ont diminué de
plus de 7 %, à la suite des mesures de réduction de l’impôt dans
le cadre du Plan quinquennal de réduction des impôts, de même que des
pertes en capital associées à l’essoufflement des marchés boursiers.
La croissance des assiettes fiscales ne se traduit pas de façon
prévisible par des revenus fiscaux – Revenus de la TPS
![Croissance annuelle de l'assiette de la taxe à la consommation et des revenus de la TPS](/web/20060126140042im_/http://www.fin.gc.ca/ec2005/images/eca1_8f.gif)
- Bien que l’assiette fiscale de la TPS soit relativement stable et
suive généralement la croissance de l’économie, il peut également
être difficile de prévoir les revenus de la TPS.
- Les revenus de la TPS représentent l’écart entre deux nombres
élevés : les rentrées brutes et les remboursements. La TPS est une
taxe à valeur ajoutée qui est perçue par les entreprises sur leurs
ventes (rentrées brutes de la TPS) et, à leur tour, les entreprises
obtiennent un remboursement de taxe sur leurs intrants (remboursements de
TPS).
- De faibles variations de l’un ou des deux éléments peuvent se
transformer en une variation importante de l’écart entre les deux. Dans
certains cas, les remboursements de TPS ne sont pas demandés au cours de
la même année que les rentrées qui leur sont associées, faisant ainsi
en sorte que la croissance de l’assiette fiscale diffère de la
croissance des revenus de la TPS. Cependant, sur plusieurs années, les
différences ont tendance à s’atténuer, et les rentrées nettes de la
TPS augmentent généralement de façon proportionnelle à l’assiette de
la taxe à la consommation sous-jacente.
Les rapports financiers établis selon la comptabilité d’exercice
satisfont à la norme la plus rigoureuse, mais accroissent l’incertitude
des prévisions
Actifs et passifs assujettis à l’incertitude
de la mesure
|
- Passifs environnementaux
- Obligations juridiques
- Avantages sociaux
- Capital/amortissement
- Prêts et garanties de prêt
|
- En 2002-2003, le gouvernement a modifié sa méthode comptable pour
passer de la comptabilité d’exercice modifiée à la comptabilité d’exercice
intégrale. Cette dernière méthode est reconnue à l’échelle
internationale, car elle donne une vue plus complète de la situation
financière du gouvernement et permet d’améliorer l’information
servant à la prise de décisions et à la reddition de comptes.
- En vertu de la comptabilité d’exercice intégrale, les charges et les
passifs correspondants sont comptabilisés au moment où ils sont
engagés, plutôt qu’au moment où surviennent les sorties de fonds. Il
est souvent difficile de prévoir l’évolution de ces éléments de
passif, car ils ne comportent généralement aucun lien direct avec l’activité
économique sous-jacente. Les rajustements touchant les obligations du
gouvernement sont vérifiés par le Bureau du vérificateur général du
Canada.
- Dans le cas des passifs environnementaux, le gouvernement tient compte
des coûts et des obligations se rapportant à la gestion et à la remise
en état des sites contaminés au moment de la contamination et lorsque
des estimations des coûts sont disponibles. Pour les obligations
juridiques, le gouvernement comptabilise une réserve pour sinistres et
litiges lorsqu’il est vraisemblable, selon une évaluation juridique du
ministère de la Justice Canada, que des paiements devront être
effectués et qu’une estimation raisonnable de la perte peut être
établie. Dans les deux cas, les obligations estimatives sont assujetties
à un rajustement, selon l’évolution de la situation et à mesure que
de nouveaux renseignements sont connus.
- Puisque le gouvernement constate le coût des avantages sociaux au cours
de l’année où les obligations sont prises en charge (et non par
répartition, méthode aux termes de laquelle les obligations ne sont
comptabilisées que lorsque les prestations sont versées), le passif au
titre du service courant est rajusté une fois l’an d’après des
évaluations actuarielles.
- Les dépenses annuelles en immobilisations des divers ministères
doivent être remplacées par une estimation de la dépréciation ou de l’amortissement
du stock de capital global du gouvernement.
- La solvabilité de l’encours des prêts et la possibilité d’une
demande de remboursement des garanties de prêts peuvent également être
évaluées en permanence et leur valeur peut être rajustée au besoin.
Les décalages au chapitre de la disponibilité des données ajoutent à l’incertitude
des projections financières
Le numéro de mars de La revue financière comparé aux
résultats définitifs
|
|
1997-1998 |
1998-1999 |
1999-2000 |
2000-2001 |
2001-2002 |
2002-2003 |
2003-2004 |
2004-2005 |
|
|
(G$) |
Le numéro de mars de
La revue financière : excédent |
4,2 |
9,1 |
14,9 |
19,8 |
9,8 |
10,4 |
7,6 |
9,8 |
Variations par rapport
aux résultats définitifs |
|
|
|
|
|
|
|
|
Revenus budgétaires |
|
|
|
|
|
|
|
|
Revenus fiscaux sur le
revenu des particuliers |
1,4 |
-1,0 |
1,8 |
1,0 |
2,0 |
2,1 |
1,8 |
1,1 |
Revenus fiscaux sur le
revenu des sociétés |
2,1 |
1,3 |
-0,1 |
0,6 |
-0,6 |
0,9 |
1,1 |
0,1 |
Revenus de la taxe sur les
produits et services |
1,3 |
-0,2 |
-0,2 |
0,2 |
-0,4 |
-0,1 |
0,0 |
-1,4 |
Autres revenus |
0,9 |
0,2 |
-0,2 |
-0,4 |
-1,8 |
1,1 |
1,5 |
1,7 |
|
|
Total |
5,8 |
0,2 |
1,3 |
1,3 |
-0,8 |
4,1 |
4,3 |
1,6 |
Charges |
|
|
|
|
|
|
|
|
Initiatives stratégiques |
4,4 |
3,5 |
2,5 |
1,4 |
0,0 |
5,5 |
0,6 |
5,1 |
Passifs environnementaux
d’Énergie atomique du
Canada limitée |
|
|
|
|
|
|
|
2,3 |
Autres |
2,2 |
3,0 |
1,4 |
2,6 |
0,0 |
2,0 |
2,2 |
2,4 |
|
|
Total |
6,5 |
6,5 |
3,9 |
4,0 |
0,0 |
7,5 |
2,8 |
9,8 |
Rajustement net |
-0,7 |
-6,2 |
-2,6 |
-2,7 |
-0,8 |
-3,4 |
1,5 |
-8,2 |
Excédent |
3,5 |
2,9 |
12,3 |
17,1 |
8,9 |
7,0 |
9,1 |
1,6 |
|
Nota – Les résultats définitifs de 2002-2003 ont été établis
selon la comptabilité d’exercice intégrale, tandis que La revue
financière a été préparée en fonction de la comptabilité d’exercice
modifiée. Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas
correspondre au total indiqué. |
- Les décalages parfois longs au chapitre de la disponibilité de l’information
sur l’évolution de la situation financière ajoutent de l’incertitude
aux projections financières.
- Une quantité importante de nouveaux renseignements est obtenue même
après la fin de l’exercice. Par exemple, dans le cas de l’impôt sur
le revenu des particuliers, les données mensuelles diffusées se fondent
sur les rentrées en espèces, mais sont rajustées pour tenir compte
de l’estimation des débiteurs et des créditeurs à la fin de l’exercice.
Cependant, à la fin de l’exercice, ces estimations sont remplacées par
une estimation finale des rentrées de l’impôt sur le revenu des
particuliers fondées sur la comptabilité d’exercice intégrale. Cette
estimation est établie au cours de l’été et elle repose sur les
déclarations de revenu des particuliers évaluées au 31 mai.
- Les initiatives stratégiques ne peuvent être incorporées dans les
résultats mensuels que lorsqu’elles obtiennent l’approbation du
Parlement. En outre, les obligations particulières ne peuvent être
incluses que lorsque les montants peuvent être quantifiés par les
ministères. Ceci ajoute de l’incertitude puisque l’approbation n’est
pas garantie.
- La portée des rajustements est illustrée à l’aide d’une
comparaison des excédents estimatifs à la date de diffusion du numéro
de mars de La revue financière, lorsque les données
financières des 12 mois sont produites, par rapport aux résultats
définitifs diffusés dans le Rapport financier annuel du gouvernement
du Canada. Les rajustements nets oscillent entre une hausse de
1,5 milliard de dollars et une baisse de 8,2 milliards. Au cours
de la plupart des exercices, les rajustements sont négatifs.
Jusqu’à 56 % des revenus annuels de l’impôt sur le revenu des
sociétés sont reçus au cours des quatre derniers mois de l’exercice
![Part des rentrées totales nettes d'impôt sur le revenu des sociétés](/web/20060126140042im_/http://www.fin.gc.ca/ec2005/images/eca1_9f.gif)
- Les sociétés doivent verser des acomptes provisionnels mensuels d’après
l’impôt réel à payer au cours de l’année d’imposition
précédente ou une estimation de l’impôt à payer au cours de l’exercice.
Habituellement, les mensualités représentent « le moindre »
de certains montants. Cependant, les sociétés sont tenues de remettre
leurs derniers acomptes après la fin de leur année d’imposition. Dans
la mesure où leurs bénéfices dépassent l’estimation utilisée pour
calculer leurs acomptes mensuels, les sociétés peuvent devoir effectuer
des règlements plus élevés lorsqu’elles effectuent leur dernier
versement.
- Les sociétés dont l’année d’imposition se termine le
31 octobre (et qui comptent en moyenne pour 9 % des revenus
fiscaux fédéraux sur le revenu des sociétés) et le 31 décembre
(et qui comptent en moyenne pour 52 % des revenus fiscaux fédéraux
sur le revenu des sociétés) doivent produire leur déclaration d’impôt
finale avant la fin de décembre et avant la fin
de février/début de mars respectivement. Selon ce processus,
les revenus fiscaux sur le revenu des sociétés ont tendance à être
différés à la fin de l’exercice. En effet, jusqu’à 56 % de l’ensemble
des revenus fiscaux sur le revenu des sociétés peuvent être reçus au
cours des quatre derniers mois (de décembre à mars) de l’exercice
du gouvernement, et jusqu’à 48 % sont reçus au cours des trois
derniers mois (de janvier à mars).
- Le montant reçu au cours des derniers mois est passablement volatil, d’où
la difficulté de mesurer les répercussions des résultats des derniers
mois.
La révision des données peut compliquer les projections financières
![Révisions du PIB nominal](/web/20060126140042im_/http://www.fin.gc.ca/ec2005/images/eca1_10f.gif)
- Les révisions périodiques peuvent compliquer les projections
financières. Selon ces révisions, les prévisionnistes, tant
économiques que financiers, peuvent ne pas être en mesure de déterminer
avec précision l’activité économique récente au moment où ils
formulent leurs prévisions.
- Pour intégrer les méthodes et les renseignements les plus récents,
Statistique Canada doit réviser périodiquement ses données. Chaque
année, lors de la diffusion des comptes nationaux en mai,
Statistique Canada procède à des révisions de données des quatre
dernières années. Dans le cas de modifications apportées aux méthodes,
les révisions peuvent remonter encore plus loin.
- Lorsque toutes les révisions ont été intégrées, les chiffres
définitifs s’éloignent souvent de la valeur déclarée dans la version
initiale. Par exemple, les données actuelles du PIB nominal en 1996 sont
près de 5 % plus élevées que le chiffre déclaré au départ
en mai 1997. Les révisions visant à tenir compte des dernières
années ont été plus modestes, mais, dans leur cas, la période de
révision de quatre ans n’est pas encore terminée.
- Lorsque le PIB est révisé, on en fait tout autant de ses divers
éléments. Les bénéfices des sociétés, par exemple, sont assujettis
à des révisions particulièrement vastes. Cette démarche est importante
pour les estimations de l’année parce que les assiettes fiscales
sous-jacentes font partie de l’information utilisée pour établir les
projections financières; le recours à un niveau inexact dans le cas d’une
assiette fiscale particulière entraîne l’inexactitude des projections.
Conclusion et répercussions
- Le gouvernement maintient son engagement à continuer de présenter
chaque année des budgets équilibrés ou excédentaires.
- Les facteurs de risque et d’incertitude que comportent les projections
financières soulignent la nécessité d’une démarche prudente en
matière de planification financière. Même s’il est possible de
déterminer où se trouvent ces facteurs de risque, il est impossible d’en
prédire l’ampleur et de présumer de la portée de leurs conséquences.
- La capacité d’éviter tout déficit année après année exige une
analyse minutieuse des facteurs de risque et d’incertitude rattachés
aux projections financières.
- Pour atteindre son objectif d’équilibre ou d’excédent budgétaire,
le gouvernement s’est engagé à continuer d’inclure une réserve pour
éventualités de 3 milliards de dollars et de constituer une mesure
supplémentaire de prudence économique, qui s’établira initialement à
1 milliard de dollars en 2005-2006 et qui passera à 4 milliards
de dollars en 2009-2010.
1 De façon générale, les prévisions pour un exercice donné
reposaient sur des enquêtes menées auprès du secteur privé
entre décembre et le début de février pour les budgets
déposés en février. Les exceptions à cette règle ont été le
budget de mars 2004, qui reposait sur l’enquête menée en mars
2004, et le budget de décembre 2001, qui était fondé sur l’enquête
menée en octobre 2001, et les consultations ultérieures tenues
auprès des prévisionnistes en décembre 2001. Puisque aucun budget n’a
été déposé en février 2001, les prévisions pour 2001 provenaient
de l’Énoncé économique et mise à jour budgétaire d’octobre
2000 (fondé sur l’enquête menée en septembre 2000).[Retour]
2 Voir la note 1.[Retour]
- Table des matières - Précédent - Suivant -
|