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le 14 avril, 2005

UN PLAN D’ACTION VISANT À RÉFORMER LES PÊCHES DU PACIFIQUE

 

Bon avant-midi Mesdames et Messieurs. Je vous remercie de vous joindre à moi aujourd’hui dans le cadre de cette vidéoconférence. J’aurais aimé être sur place, mais le travail à la Chambre m’en empêche.

Aujourd’hui, je suis heureux d’annoncer la vision des changements qui permettront d’améliorer le rendement économique des pêches du Pacifique, notamment de la pêche du saumon, de régler les questions relatives aux pêches dans le cadre des traités conclus avec les Premières nations et de gérer les pêches de façon judicieuse au cours des années à venir.

Au cours des nombreuses visites que j’ai effectuées en C.-B. depuis que je suis devenu ministre des Pêches et au cours des rencontres que j’ai eues avec plusieurs groupes de pêcheurs, avec les Premières nations, les organismes voués à la protection de l’environnement et avec le public — un thème revient toujours au cours des discussions : la pêche du saumon.

On ne peut surestimer la valeur culturelle et sociale de cette pêche pour la population de la Colombie-Britannique.

Les gens de la Colombie-Britannique sont préoccupés par le saumon du Pacifique et prennent très au sérieux l’avenir de cette ressource. Le saumon est une source vitale de nourriture et fait partie de l’identité culturelle des Premières nations. Il procure de l’agrément à des centaines de milliers de pêcheurs sportifs. De plus, la pêche du saumon constitue une importante source d’emplois et de revenus pour les communautés côtières.

Je me préoccupe aussi de la pêche du saumon et j’en ai fait une priorité principale. Je suis également résolu à y apporter les changements nécessaires.

Car en dépit de l’importante place qu’occupe la pêche du saumon dans la vie d’un si grand nombre de personnes — et des réformes coûteuses dont elle a fait l’objet au cours de la dernière décennie — elle a toujours de nombreux défis à relever.

En même temps, beaucoup d’autres pêches du Pacifique s’avèrent prospères. Ces pêches commerciales ont une valeur au débarquement moyenne de 350 millions de dollars par année et la valeur des exportations s’élève à près d’un milliard de dollars chaque année. Ces pêches sont durables, économiquement viables, résilientes, autosuffisantes et, contrairement à certaines pêches du saumon, se déroulent sans polémique.

Malgré tout, bon nombre de retours du saumon s’effectuent comme il le faut. Mais le fait demeure que l’industrie du saumon dans son ensemble se heurte à des problèmes.

Des problèmes comme les conflits en matière d’allocation, l’amère compétition au sujet des prises, le manque de consensus quant aux objectifs de gestion, les coûts élevés, les demandes opérationnelles croissantes, la rentabilité faible et décroissante et la confiance diminuée du public dans la gestion.
Des rapports récents comme celui du Comité permanent sur les pêches et les océans et de l’ancien juge en chef Bryan Williams ont également mis en lumière ces problèmes.

Même si les perspectives sont peu encourageantes, cette situation peut être renversée — et sera renversée.

Les changements que j’annonce aujourd’hui font suite aux rapports rédigés par le Groupe de travail mixte et la Commission des Premières nations qui ont été présentés en mai et en juin derniers, respectivement. Depuis, nous menons de vastes consultations auprès de Premières nations et organisations de pêche au sujet des deux rapports présentés. Même si bon nombre des recommandations contenues dans ces rapports jouissent d’un appui général, certaines réformes clés sont encore une source de mésentente.

Cependant, l’absence de consensus à cet égard ne justifie pas l’inaction.

Je suis donc heureux d’annoncer aujourd’hui que le gouvernement du Canada prend des mesures dans le but de corriger la situation.

Notre vision à long terme d’une pêche du saumon réformée s’appuie sur un certain nombre de principes clés. Nous voulons une pêche durable, avec garanties et stabilité pour tous les participants. Nous voulons créer des occasions de pêche équilibrées et intégrées. Nous voulons une industrie autosuffisante et une ressource cogérée avec tous les intervenants. Et nous voulons définir les intérêts des nations pour la pêche.

Cette vision, en plus des principes annoncés aujourd’hui, nous aidera à réformer les pêches du Pacifique dans les années à venir.

Vous serez dans quelques instants informés en détail de ces mesures, mais je tiens à souligner d’abord les quatre principaux volets de la nouvelle vision qui orientera la gestion des pêches du Pacifique ces prochaines années.

Premièrement, nous devons définir les objectifs de conservation dans le cadre de la Politique concernant le saumon sauvage. Cette politique, maintenant achevée, permettra d’adopter une démarche générale, souple et coopérative pour la conservation du saumon du Pacifique au cours des prochaines années.

Deuxièmement, nous devons renforcer nos programmes de protection de l’habitat, d’évaluation des stocks et de suivi des prises et nous devons appliquer les règlements sur les pêches. Nous devons également trouver des moyens novateurs de mettre ces programmes en œuvre avec nos partenaires à l’échelle de toute l’industrie.

Troisièmement, nous devons accroître l’accès des Premières nations à la pêche commerciale. Pour ce faire, nous aurons recours à un programme de retrait volontaire de permis. Je me suis aussi engagé à collaborer avec mes collègues, notamment avec le ministre des Affaires indiennes et du Nord, pour trouver d’autres moyens d’accroître l’accès des Premières nations à la pêche.

Quatrièmement, nous devons améliorer le rendement économique des pêches et offrir à tous les utilisateurs la stabilité et les garanties dont ils ont besoin. Nous devons collaborer avec les Premières nations et les autres utilisateurs de la ressource pour concevoir un régime de gestion souple qui fait de la cogestion une priorité et qui fait appel plus que jamais au partage de la prise de décisions.

Ces quatre volets orienteront notre travail au cours de l’année à venir, et 2005 sera donc une véritable année de transition pour la pêche du saumon sur la côte Ouest. Au cours de cette année, nous réaliserons des projets pilotes pour mettre à l’essai diverses options afin de déterminer les réformes les plus efficaces. Des solutions créatives et novatrices font déjà l’objet de discussions avec plusieurs flottilles. En fait, notre objectif est de continuer de collaborer avec les Premières nations, l’industrie de la pêche ainsi que le gouvernement provincial afin de jeter les bases de la réforme envisagée, bases sur lesquelles se fondera la pêche de 2006.

Pareille initiative ne se réalisera pas du jour au lendemain; la voie à suivre sera longue et exigera beaucoup de travail de même qu’une grande collaboration.

L’an dernier, nous avons recueilli un nombre impressionnant de commentaires sur les façons dont la pêche du saumon devrait être gérée à l’avenir.

J’ai entendu le point de vue du Comité permanent des pêches et des océans ainsi que celui de l’ancien juge en chef Bryan Williams, qui a à ma demande fait l’examen de la pêche du saumon rouge de la dernière saison dans le cours inférieur du fleuve Fraser.

Des réponses plus détaillées à ces rapports sont en cours de préparation, mais la vision que je présente aujourd’hui en sera le fondement.

J’ai pris connaissance du point de vue de l’industrie et de celui des Premières nations, dont la passion pour l’avenir du saumon est sans pareil.

J’ai entendu l’opinion d’organismes voués à la protection de l’environnement.

J’ai également reçu l’opinion du gouvernement provincial et je tiens à remercier le ministre van Dongen de s’être engagé tout comme moi à réformer les pêches du Pacifique.

J’ai aussi reçu les commentaires de fonctionnaires de mon ministère. Je suis bien conscient des défis que pose la gestion du saumon dans l’avenir, la réduction de l’abondance, la préservation et les conflits qui surviennent entre les groupes d’utilisateurs.

La nouvelle démarche que nous adoptons tient compte de ces préoccupations quant à l’avenir du saumon.

Elle mise sur le travail accompli au cours des quinze dernières années dans le but de restructurer les pêches du Pacifique et de les rendre durables sur le plan environnemental ainsi que viables sur le plan économique.

En somme, cette démarche présente une vision qui préparera un meilleur avenir pour toutes les pêches de la C.-B., y compris la pêche du saumon.

Cette démarche répond également à un certain nombre de préoccupations soulevées à propos des défis à relever en ce qui concerne la gestion du saumon du Fraser.

Dans un certain nombre de rapports, on a critiqué le rendement de mon Ministère en ce qui concerne l’application des règlements. En raison des nouvelles priorités, de l’érosion des ressources et des exigences des nouveaux programmes, notre capacité a été étirée dans ce domaine. Mais je veux préciser que je suis résolu à prendre les mesures nécessaires pour améliorer les niveaux de conformité et renforcer l’application des règlements dans la région au cours de la présente saison.

Mais le changement des priorités et la capacité des ressources ne sont qu’une partie du problème. Il nous faut également examiner les raisons pour lesquelles le fleuve Fraser se présente comme une région qui pose de multiples problèmes au saumon et les raisons pour lesquelles la rivière Skeena ne se bute pas aux mêmes problèmes.

D’abord, il est admis de façon générale que le fleuve Fraser fait face à un sérieux niveau d’incertitude environnementale qui menace les populations de saumon. Les températures à la hausse et un certain nombre de nouvelles maladies n’aident pas au renforcement de la pêche du saumon du Fraser.

Mais un second facteur est également important. La relation entre les nations et les pêcheurs non autochtones du Fraser qui n’est pas des plus harmonieuses, est exacerbée par l’incertitude liée au partage des ressources. Les deux groupes veulent un accès et un partage stables — et les deux font face à un haut degré d’incertitude dans ce domaine. Ce haut niveau de concurrence — et quelque fois de conflits — n’aide pas la pêche du saumon à se rétablir.

La pêche de la rivière Skeena n’est pas non plus à l’abri de ces préoccupations mais les conditions environnementales qui prévalent dans cette rivière sont plus stables, et les Premières nations et les pêcheurs non autochtones jouissent de rapports plus positifs et plus productifs.

C’est pourquoi l’annonce d’aujourd’hui est si importante pour toutes les pêches du saumon mais plus particulièrement pour la pêche du Fraser. Elle aborde les problèmes sous-jacents aux pêches du saumon et plus particulièrement à la pêche du saumon du Fraser. Cette annonce représente une première étape vers l’atteinte de la stabilité et des garanties nécessaires à une bonne intendance de la ressource. De toute évidence, pour améliorer la conformité, il nous faut d’abord nous pencher sur les problèmes sous-jacents et trouver des solutions durables.

Mesdames et Messieurs, il serait par contre naïf de croire que nous pourrons résoudre toutes les difficultés du jour au lendemain.

Je suis toutefois convaincu que nous aurons la volonté, autant sur le plan politique qu’à l’échelle communautaire, de faire fi de nos différences pour trouver des solutions acceptables pour tous ceux qui souhaitent assurer l’avenir de la pêche du saumon du Pacifique.

La vision que je présente aujourd’hui est la première étape à franchir. Je compte refaire le point à votre intention au cours des prochains mois au sujet des progrès que nous réalisons afin de préparer aux pêches pratiquées sur la côte Ouest un avenir plus reluisant.

Merci beaucoup.