Pêches et Océans Canada / Fisheries and Oceans Canada - Gouvernement du Canada / Government of Canada
 
Discours du ministre

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Notes d'allocution

pour

l'honorable Geoff Regan, C.P., député
ministre des Pêches et des Océans,

Dîner et réception du gouvernement du Canada

Conférence de St. John’s

[prononcée par Larry Murray, sous-ministre de Pêches et Océans Canada]
 

PRIORITÉ AU DISCOURS PRONONCÉ



Distingués invités, Mesdames et Messieurs les délégués, Mesdames et Messieurs,

Bonsoir. Encore une fois, je vous souhaite, au nom du gouvernement du Canada, la bienvenue dans notre pays et à St. John’s, à Terre-Neuve-et-Labrador.

Malheureusement, compte tenu du vote qui sera pris ce soir au Parlement — et qui exige la présence de tous les membres du gouvernement à la Chambre pour se prononcer sur une possible motion de censure présentée par l’Opposition — le ministre Regan a dû rentrer à Ottawa. Cependant, il m’a demandé de faire sa présentation à sa place et, avec votre compréhension, je vais maintenant prononcer le discours qu’il vous destinait.

J’aimerais commencer par remercier les coprésidents de la conférence, Monsieur l’ambassadeur Djalal d’Indonésie et Monsieur Art May du Canada, de même que les nombreux conférenciers invités pour la conférence. Je leur sais gré non seulement de leur participation à la conférence mais aussi de leur immense attachement à nos océans et aux ressources qu’ils possèdent.

J'aimerais aussi remercier les ministres qui sont ici ce soir. La discussion que nous avons eue aujourd'hui en table ronde a été fructueuse, puisque nous avons formulé une déclaration qui nous orientera, en tant que ministres, sur la façon dont nous voulons améliorer la gouvernance internationale des pêches. J'accorde beaucoup d'importance à leurs avis, à leurs opinions et — par-dessus tout — à leur engagement unanime pour construire un meilleur avenir pour les pêches et les océans du monde. Je crois que la déclaration que nous avons diffusée aujourd'hui représente un témoignage éloquent de cet engagement et nous servira de guide pour les discussions et ateliers des trois prochains jours.

Mesdames et Messieurs, la déclaration — et la conférence en cours — sont importantes pour le Canada, parce que la pêche est importante pour le Canada.

Le Canada est un pays maritime bordé de trois océans. Son littoral est le plus long du monde. Au Canada atlantique, l'économie et les collectivités dépendent de l'abondance de la pêche. Et c’est la même chose sur la côte Pacifique et dans l'Arctique. La prospérité des collectivités de l'ensemble du pays est directement liée à la santé de nos océans et de leurs ressources.

Et comme l'a souligné le premier ministre hier soir, ces ressources sont dans un état précaire.

Le défi

Le XXe siècle a été dur pour nos océans. La croissance économique a eu des effets néfastes sur notre environnement. Soudain, la technologie nous permettait de pêcher plus rapidement et plus efficacement que jamais auparavant.

Tout simplement — nous sommes allés trop vite en besogne. Nous nous sommes comportés comme si ces précieuses ressources naturelles devaient durer toujours. Nous avons fait une erreur.

Maintenant, la nature réagit, et nous sommes rattrapés par nos erreurs. Aujourd'hui, le monde entier en paye le prix.

Hier, nous avons entendu des statistiques au sujet de l'état désastreux des pêches. À mon avis, la plus grave de ces statistiques nous vient des Nations Unies : 75 p. 100 des pêches mondiales subiraient de fortes pressions, ou bien sont en cours de rétablissement après avoir été décimées.

N'oublions pas que le poisson constitue la principale source de protéines animales pour environ un milliard de personnes, dont la plupart vivent dans des pays en développement.

N'oublions pas non plus qu'il y a des dizaines de milliers de personnes qui vivent dans des collectivités de pêche aux quatre coins du monde et qui dépendent de la pêche pour assurer leur subsistance.

Enfin, rappelons-nous que l'on prévoit une croissance massive de la population au cours des prochaines décennies.

Et nous comprenons alors que 75 p. 100 puisse signifier davantage 100 p. 100.

Le contexte canadien

Au Canada, nous avons reçu notre leçon dans les années 1990. L'effondrement de la pêche à la morue nous a frappés durement, particulièrement ici, à Terre-Neuve-et-Labrador. Il en a résulté une réduction généralisée de la flotte, des fermetures d'usines et la destruction des collectivités de l'Atlantique qui faisaient autrefois notre fierté.

Nous avons pris cette leçon à cœur. Depuis, nous avons transformé notre façon de gérer les pêches et les océans. En modernisant nos politiques. En permettant aux intervenants de participer à la prise de décisions. Et en donnant la priorité à la conservation.

Nous sommes en train d'élaborer le Plan d'action pour les océans, afin de gérer la grande diversité d'activités humaines qui ont lieu sur les océans et ce, à l'aide de la science des écosystèmes, des technologies de pointe et de la collaboration à l'échelle nationale et internationale.

Nous sommes en train d'adopter, pour la recherche scientifique, une nouvelle approche axée sur les écosystèmes, afin de mieux comprendre les retombées de toutes les activités humaines sur nos océans et la vie qu'ils abritent.

Nous sommes en train de mettre sur pied un réseau national de zones de protection marines, afin de ne pas endommager nos écosystèmes uniques les plus vulnérables.

Et nous avons élaboré une stratégie nationale pour contrer la surpêche, qui prévoit les mesures suivantes :

  • des investissements ciblés dans les activités de surveillance des eaux;
  • l’engagement de faire des pressions diplomatiques pour favoriser une plus grande conformité;
  • l’engagement de collaborer avec la communauté internationale afin d'améliorer la gestion de nos pêches.

Et comme j’ai annoncé vendredi, notre stratégie sur la surpêche a récemment reçu un soutien financier important de 20 millions de dollars.

Bien que nous soyons fiers des progrès que nous avons réalisés au Canada, je ne pense pas que nous ayons été les seuls à faire des efforts pour relever ces défis. Vous prenez aussi des mesures impressionnantes, dans vos pays respectifs, pour harmoniser vos politiques avec les réalités auxquelles sont confrontés les pêches et les océans aujourd'hui.

Il est essentiel d'avoir une vision globale. Comme l'a souligné le premier ministre hier soir, la restauration de nos ressources océaniques épuisées constitue une pierre angulaire de la nouvelle politique étrangère du Canada. Et nous voulons que toute la communauté mondiale progresse ensemble, au même rythme.

L'action collective

Les océans et leurs ressources appartiennent au monde entier. Nous nous partageons cette richesse. C'est pourquoi nous devons aussi partager la responsabilité de les protéger. Nous devons progresser tous ensemble, à l'échelle mondiale.

Je me suis donc donné pour mission de parler au plus grand nombre de personnes possibles de la surpêche et de la nécessité d'agir collectivement pour protéger nos pêches et nos océans. Au cours de la dernière année, je me suis rendu dans un certain nombre de pays pêcheurs — et même aux Nations Unies — pour discuter de cette question et trouver des moyens de faire des changements maintenant.

Je suis également le représentant de l’Amérique du Nord pour le Groupe de travail sur la haute mer, qui est formé de ministres des pêches de plusieurs pays et dirigé par le ministre de la Grande-Bretagne, M. Elliot Morley. Ce groupe de travail a pour mandat de s'attaquer aux problèmes de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée. J'aimerais remercier M. Michael Lodge, qui représente le groupe de travail. Dans quelques minutes, Michael vous fera part des progrès réalisés jusqu'à maintenant.

Je suis également heureux de dire que j'ai le soutien de notre premier ministre, qui a soulevé cette question auprès d'autres dirigeants du monde — et aux Nations Unies — afin que les dirigeants de haut niveau soient conscients du problème de la conservation et de la restauration des stocks mondiaux de poissons. Sa participation hier soir est un témoignage éloquent de son engagement à l’égard de cette question.

Il est ironique de constater que nous avons mis en place, à l'échelle internationale, une gamme impressionnante d'accords, de mécanismes et d'engagements au fil des ans, afin d'assurer un meilleur avenir aux pêches et aux océans.

Aujourd'hui, notre défi consiste à utiliser ces accords.

À mettre ces mécanismes en oeuvre.

Et à respecter nos engagements.

Au début de l'année, le Comité des pêches de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture a laissé entendre que nous commencions une « décennie de mise en œuvre ». Je propose que nous respections cet engagement et transformions notre désir commun de changement en une action concertée.

Les domaines d'action

Quelle action devons-nos entreprendre? De quels changements a besoin aujourd'hui la communauté mondiale pour assurer un meilleur avenir aux pêches et aux océans?

Je crois que les organisations régionales de gestion des pêches sont mûres pour une amélioration et que vos représentants déploient beaucoup d’efforts pour les rendre efficaces.

Mais nous pouvons faire plus.

Un important changement consisterait à développer de meilleurs mécanismes pour veiller à ce que les règlements établis par la communauté internationale soient respectés.

Présentement, les avantages de la surpêche l'emportent de loin sur les pénalités. C’est un problème majeur pour nous tous. Autrement dit — les « pénalités ne correspondent pas au crime ». Il faut corriger ce déséquilibre.

Il faut aussi nous sentir responsables de nos flottes de pêche. Elles doivent savoir que lorsqu'elles font de la surpêche, elles violent non seulement des règles acceptées à l'échelle internationale, mais aussi des accords que leur propre pays a contribué à mettre en place. Elles doivent savoir qu'en faisant du tort à l'environnement, elles font du tort à leur pays — et qu’elles se font du tort à elles-mêmes.

En outre, il faut mettre en œuvre des ententes telles que l'Entente des Nations Unies sur les pêches. Le Canada est persuadé depuis longtemps que cette entente offre la possibilité de protéger et de restaurer nos pêches et nos océans à long terme.

Ne vous méprenez pas. Ces idées ne sont pas seulement celles du Canada. Au cours de la table ronde d'aujourd'hui, chacun de ces engagements a reçu un solide appui. Chacun constitue un pilier essentiel de la déclaration formulée aujourd'hui.

Après avoir pris ces engagements, le défi consiste maintenant à les concrétiser — à passer de la parole à l'action.

Progresser ensemble

Comme le premier ministre l'a souligné hier soir, le temps des discussions tire à sa fin.

Au cours de la semaine, les délégués transformeront ces engagements en un plan d'action concret auquel le monde devra se conformer pour relever le défi que la nature nous lance.

Le défi est le suivant : avons-nous appris quelque chose de nos erreurs? Sommes-nous prêts à faire passer l'avenir de nos pêches et de nos océans avant les gains à court terme? Est-ce que la communauté internationale préoccupée par cette question est prête à travailler en commun pour atteindre cet objectif?

Mesdames et Messieurs, nos citoyens surveillent de près la conférence en cours. Pour parler franchement, beaucoup doutent que les travaux de cette semaine aboutiront à autre chose que des paroles, encore des paroles!

Je propose que nous leur prouvions qu'ils se trompent. Je propose que le plan d'action que nous diffuserons jeudi contienne les engagements tangibles et concrets que le monde espère. Je propose que la conférence en cours passe à l'histoire et représente un tournant décisif pour nos océans et les ressources qu'ils contiennent.

Nous ne réussirons pas à résoudre tous les problèmes en une seule semaine. Jeudi, nous n'arriverons pas non plus à notre destination finale d’un simple coup de baguette magique.

Mais je pense que nous avons une excellente occasion d'entreprendre le voyage du changement.

Comme le dit un vieux proverbe chinois, tous les voyages commencent par un premier pas.

Cette semaine, je vous demande de franchir ce pas.

Le voyage sera long, et il comportera de nombreux obstacles.

Néanmoins, nous ne pouvons hésiter.

Je suis ici ce soir pour vous dire que le Canada est déterminé à faire sa part. Et j'ai confiance que vos pays feront de même. Qu'ensemble, nous aurons la volonté politique et la détermination internationale de montrer à la population du Canada — et au monde entier — que nous sommes déterminés à préserver l'avenir de nos océans et des précieuses ressources qu'ils contiennent.

Je vous remercie.

 

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Dernière mise à jour : 2005-05-03

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