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Contexte et objectifs
En septembre 2003, l’Équipe Canada – Québec a été formée et chargée d’élaborer et de voir à la mise en œuvre d’une stratégie de reconstitution des stocks de morue 3Pn4RS et 4TVn. Le principal objectif de cette Équipe consistait à élaborer une stratégie de reconstitution des stocks de morue dans le golfe du Saint-Laurent dont le but serait d’aider à la reconstitution et à la gestion durable des pêches de cette précieuse ressource.
Facteurs influençant la reconstitution
L’Équipe a étudié plusieurs facteurs qui influencent la reconstitution des stocks de morue du Golfe.
En premier lieu, l’Équipe décrit les conditions qui nuisent à la reconstitution. Sur le plan biologique et environnemental, d’une part, les stocks du Nord ou les stocks qui vivent dans un milieu froid sont souvent moins productifs que ceux qui se trouvent dans un milieu plus favorable. Les conditions environnementales et climatiques, comme la variation naturelle du climat, ont des conséquences sur l’état et l’abondance des poissons dans l’Atlantique Nord. Il semble certain qu’une période de froid intense survenue au début des années 90 dans l’Atlantique soit l’un des principaux facteurs qui ont causé l’effondrement des stocks.
D’autre part, la relation prédateur/proie constitue un élément important pouvant influencer le rythme de reconstitution des stocks. Par exemple, dans le sud du Golfe, la prédation élevée induite surtout par la population de phoque gris, mais aussi par le phoque du Groenland, est de plusieurs fois supérieure aux débarquements reliés à la pêche.
Lorsque l’on se penche sur les facteurs qui peuvent affecter la reconstitution des stocks de morue, il convient aussi d’étudier les activités humaines. C’est ainsi que le rapport de l’Équipe traite de facteurs tels que: des niveaux de captures et une capacité de pêche inadaptés à l’état des stocks; des activités de pêche lors de la période du frai ou sur des concentrations de poissons juvéniles; un régime de pêche compétitive, particulièrement entre les régions, entraînant une course effrénée à la ressource de même qu’une utilisation inadéquate des engins de pêche ou dans des zones inappropriées. Ces éléments sont autant de facteurs pouvant porter atteinte à la reconstitution des stocks de morue.
Recommandations
Le rapport recommande d’élaborer un plan de reconstitution des stocks de morue afin d’agir simultanément. Les recommandations de l’Équipe Canada – Québec se divisent en trois groupes :
- Le principal objectif consiste à rétablir l’abondance des stocks en continuant de limiter les conséquences de la pêche. Il faut donc veiller à ajuster le total autorisé des captures (TAC) à la biomasse disponible et aux objectifs de reconstitution à long terme. Il faut également porter attention aux méthodes de pêche utilisées en limitant le nombre d’engins et leur taille ainsi qu’en privilégiant les caractéristiques des engins qui favorisent la conservation. De plus, les engins doivent être conçus de façon à attraper le moins de morues juvéniles possible. On recommande aussi au MPO d’améliorer son programme de vérification à quai et d’élargir son programme d’observateurs dans le cas des pêches où les prises accessoires de morues posent problème ainsi que dans le cas des pêches dirigées de la morue où la capture de poissons de petite taille risque d’être élevée.
- Le deuxième groupe de recommandations du plan de reconstitution des stocks concerne l’augmentation de la productivité des stocks. Cela peut se faire par l’instauration ou le maintien d’un TAC modeste, de méthodes de pêche sélective, de la fermeture de zones ainsi que de périodes de protection du frai. Il est aussi recommandé de préserver la diversité génétique, car elle permet aux populations de se protéger contre les changements imprévus dans l’environnement.
- Pour accroître la productivité des stocks de morue, il faudra également mener une étude approfondie sur les effets qu’entraînent les populations de phoques sur la morue. En retour, il faudra aussi étudier davantage les populations d’espèces-proies comme le capelan, car la morue dépend de cette espèce pour se nourrir. Il faut continuer de protéger l’habitat de la morue et de limiter les activités qui le mettent en péril.
- Pour terminer, l’Équipe recommande d’étudier la réduction de la capacité de pêche. De plus, le niveau des captures doit correspondre au potentiel de ressources. À cet égard, elle suggère d’avoir recours à un programme de rationalisation volontaire à l’échelle régionale et d’apporter des modifications d’ordre fiscal pour favoriser cette rationalisation. Aussi, est-il jugé que la poursuite de l’instauration de parts régionales pour les poissons de fond est un élément crucial de la réussite du plan de reconstitution. De telles parts devraient permettre une « appropriation » de la ressource et favoriser des modes de gestion participatifs et décentralisés.
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