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Programme Compass - Nouvelle-Écosse Développement des ressources humaines Canada
 IntroductionCe précis résume les conclusions d'une évaluation des processus du programme Compass, une initiative stratégique financée par les gouvernements du Canada et de la Nouvelle-Écosse. L'évaluation a été effectuée par un Comité fédéral-provincial regroupant des représentants de Développement des ressources humaines Canada, du ministère des Services communautaires de la Nouvelle-Écosse et des Centres de ressources d'emploi (CRE) qui assurent la prestation du programme.
Description du projetAnnoncé dans le Budget fédéral de février 1994, le programme des Initiatives stratégiques - un programme quinquennal fédéral-provincial à frais partagés - permet de mettre à l'épreuve des idées novatrices relatives à la réforme de la sécurité sociale. Les projets pilotes susceptibles d'être retenus - et de faire l'objet d'un financement éventuel - répondent à l'un ou à l'autre des critères suivants: ils ont pour but la mise à l'essai de nouvelles options dans le domaine de la formation, de la sécurité du revenu, des services sociaux et de l'apprentissage; ils visent à trouver des moyens d'aider les gens à passer de l'aide sociale au marché du travail; ils ont pour objectif d'explorer des approches plus efficaces aux programmes ayant trait au marché du travail. Le financement du programme Compass fait l'objet d'une entente de coopération fédérale provinciale qu'ont conclue Développement des ressources humaines Canada et le ministère des Services communautaires de la Nouvelle-Écosse. Le budget du programme s'établit à 15 millions de dollars pour deux ans - octobre 1994 à octobre 1996. L' initiative stratégique Compass se voulait un moyen de contrer la dépendance croissante face à l'assistance sociale et l'augmentation, tant au palier provincial qu'au palier municipal, du nombre de bénéficiaires des services d'aide sociale. On ciblait particulièrement les jeunes et les parents seuls recevant des prestations familiales, de plus en plus nombreux à dépendre les uns de l'aide municipale et les autres de la province. Le programme Compass vise à améliorer l'employabilité des bénéficiaires d'aide sociale (BAS). Il a pour objet:
Le programme Compass est formé des quatre volets suivants: Volet «expérience de travail»: Ce volet a pour raison d'être d'offrir aux jeunes de 18 à 30 ans qui reçoivent de l'aide sociale des municipalités, la possibilité d'acquérir une expérience de travail; au cours de la phase d'essai, on l'a toutefois «élargi» à un certain nombre de bénéficiaires de prestations familiales. Durant leur première année de participation au programme, les clients avaient droit à une allocation de 160 $ par semaine pendant leur «stage», dont la durée, variable, ne pouvait dépasser 26 semaines. Ce volet pali maintenant un salaire minimum de 5,15 $ l'heure pour les stages d'une durée de 16 semaines ou moins. Volet «formation de transition»: Dans le cadre de ce volet, on offre une subvention salariale aux employeurs du secteur privé pour les inciter à embaucher des clients BAS qui vent prêts à travailler. L'offre vaut pour une période maximale de six mois - emploi à temps plein; subvention salariale d'au plus 5,62 $ l'heure. La contribution minimale exigée des employeurs participants s'établit à 25 p. 100 du traitement horaire. Volet «création d'entreprises»: Ce voles comprend deux options qui ont toutes deux pour objectif d'aider les clients BAS à créer et à exploiter une petite entreprise. Option I: pendant 20 semaines, les clients acquièrent une formation de base en gestion d'entreprise et en promotion commerciale; par la suite, ils auront droit à un «soutien de suivi» d'une durée minimale de six mois - sous forme de rencontres de counselling individuelles avec l'agent de formation. Option II: les clients admissibles reçoivent un prêt pouvant atteindre 2 000 $ - et, dans certains cas exceptionnels, 5 000 $ - par l'intermédiaire des Centres de services aux entreprises de la Nova Scotia Economic Renewal Agency. Volet «fonds de dépannage»: Ce fonds permet l'achat d'articles ou de services spécialisés - comme des manuels, des livres, des cours, des chaussures de travail et du matériel de protection - susceptibles d'améliorer l'employabilité d'un client donné. On peut y recourir tant pour les clients des CRE que pour ceux qui prennent part à des programmes provinciaux axés sur l'emploi ou sur la formation professionnelle. Cette évaluation porte sur les volets «expérience de travail», «formation de transition» et «création d'entreprises».
Approche de l'évaluationL'évaluation des processus, qui a porté sur les six premiers mois d'existence du programme Compass, s'est articulée autour des résultats préliminaires et des questions de conception et de prestation du programme. Ses responsables ont puisé à plusieurs sources de renseignements: la documentation pertinente, des entrevues et des groupes de discussion avec les intervenants et un sondage réalisé auprès de 251 clients placés, de 110 clients en attente et de 56 employeurs participants.
Principales conclusionsConception du projetLe succès de Compass est attribuable en grande partie à son mode de réalisation: le programme a été conçu de façon à s'intégrer à une gamme complète de services d'emploi et de formation destinés aux BAS. La prestation du programme relève des Centres de ressources d'emploi existants qui connaissent bien les clients des services d'aide sociale des municipalités et de la province. La création du poste de prospecteur d'emplois se veut une approche novatrice dans le domaine des placements. Un des éléments clés du concept de Compass, les prospecteurs d'emplois ont pour tâche de jumeler les clients prêts à travailler et les employeurs locaux. Dans le cadre du volet «expérience de travail», ils repèrent les employeurs capables d'offrir une formation de qualité en milieu de travail; dans le cadre du volet ·formation de transition», ils repèrent ceux qui peuvent embaucher des «stagiaires». En plus de servir de liens entre les clients BAS et les employeurs, ils assurent le suivi du placement. Axé sur le client, ce processus repose entièrement sur la possibilité d'avoir directement accès à des candidats admissibles orientés par les conseillers. Les membres du personnel des ERC, qui se penchent sur chacun des dossiers, évaluent l'employabilité des clients et s'assurent qu'ils sont aptes au travail avant de les aiguiller vers le programme Compass. Les Comités de liaison régionaux, mis sur pied dans toute la province pour faciliter la communication entre les partenaires de Compass, constituent un des points forts de la structure organisationnelle du programme. Ils regroupent les coordonnateurs, les conseillers et les prospecteurs d'emplois des CRE, les agents locaux de l'Economic Renewal Agency et les conseillers du ministère des Services communautaires. Etablissement de partenariats Les liens les plus fructueux découlant de Compass sont sans contredit ceux qu'ont établis les conseillers des CRE, les prospecteurs d'emplois et le coordonnateur du programme. Les CRE ont littéralement «adopté» celui-ci pour l'intégrer à leurs activités et être en mesure d'offrir un service homogène à leurs clients. La collaboration s'est révélée d'une importance particulière au regard de l'élaboration et de la prestation du voles «création d'entreprises», élément qui témoigne de la souplesse du concept de Compass. Un Comité consultatif endosse les responsabilités inhérentes à ce voles; il est formé de représentants de l'Economic Renewal Agency, du ministère de l'Éducation et de la culture, de l'Agence de promotion économique du Canada atlantique, du ministère des Services communautaires, des Centres de ressources d'emploi et de Développement des ressources humaines Canada. Un tel partenariat traduit bien la détermination des principaux intervenants d'adopter une approche coordonnée en matière de prestation de services. Grâce au voles «création d'entreprises», l'Economic Renewal Agency a pu s'initier aux besoins des clients BAS et au contexte dans lequel ils évoluent et les Services communautaires ont trouvé un moyen d'épauler ceux d'entre eux qui sont intéressés au travail autonome. Les employeurs tiennent Compass pour une manière de partenariat le s unissant aux clients et aux organismes gouvernementaux participants. Succès La démarche du volet «expérience de travail» a été couronnée de succès: selon les résultats du sondage, 34 p. 100 des jeunes qui ont terminé leur «stage» ont été embauchés par leur employeur. Le volet ·formation de transition» répond aux besoins en matière d'emploi des clients bénéficiant de l'aide des municipalités - d'après les résultats du sondage, 67 p. 100 des clients qui ont achevé leur «stage», après avoir été placés dans le cadre de ce voles, ont été embauchés par les employeurs. Mais il n'a cependant pas réussi à satisfaire aux besoins en matière d'emploi des parents seuls, une situation que l'on attribue à l'absence de moyens de transport et de services de garde subventionnés et à la crainte, manifestée par les intéressés, de perdre les avantages inhérents à la carte Santé. On croit qu'il faudrait éliminer ces obstacles et renforcer les liens entre les conseillers provinciaux et les CRE - organismes de prestation de Compass - si l'on veut susciter la participation des membres de ce groupe. L'élément le plus important du programme - pour près du tiers des clients placés par l'intermédiaire de Compass -était la possibilité qu'offrait celui-ci d'acquérir une expérience pertinente; venait ensuite l'aide apportée par le prospecteur d'emplois dans la démarche visant à trouver du travail. Dans l'ensemble, les employeurs ont accueilli favorablement le programme Compass pour de nombreuses raisons d'ordre non financier, comme: la durée des «stages», le vaste réservoir de «compétences» mis à leur disposition, le «suivi», le peu de «paperasserie» et, mieux encore, l'économie de temps - ils n'ont plus à se préoccuper de la présélection, tâche remplie par le prospecteur d'emplois. Les résultats préliminaires laissent voir que l'Option I du volet «création d'entreprises» donne aux membres du groupe cible la possibilité d'acquérir les connaissances et les compétences voulues pour créer et exploiter une petite entreprise et même, parfois, les aptitudes requises pour trouver du travail ailleurs. Ce volet a surtout permis la création de petites entreprises à domicile qui, n'ayant pu obtenir de fonds de démarrage supplémentaires, ont dû miser sur le seul financement prévu dans le cadre de l'Option II, soit un montant de 2 000 $. Reconnaissant que, souvent, cela ne suffisait pas pour lancer une affaire, le Comité consultatif du volet «création d'entreprises» a recommandé que le prêt maximal s'établisse à 5 000 $ dans tous les cas - plutôt que dans les seules circonstances jugées exceptionnelles.
Conclusion
Selon les résultats de l'évaluation préliminaire, le programme Compass constitue un précieux outil de placement dans le cas des clients BAS prêts à travailler; les employeurs l'ont accueilli favorablement et les réactions des municipalités donnent à penser qu'il répond très bien aux besoins des jeunes et des clients aptes au travail. La collaboration établie entre les Services communautaires et l'Economic Renewal Agency au regard de l'élaboration et de la prestation du volet «création d'entreprises» - revêt une importance particulière. En intégrant à l'ensemble un élément incitant les clients BAS à mettre sur pied de petites entreprises, Compass a, du même coup, donné à la Nouvelle-Ecosse son premier mécanisme susceptible d'aider les clients BAS à opter pour le travail autonome. Les conseillers de la province, tout comme les membres du personnel des CRE et les clients BAS, ont applaudi à la création du poste de prospecteur d'emplois - une autre innovation à mettre au compte du programme Compass.
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