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Centres de formation intégrée pour les jeunes (CFIJ) — Alberta

Développement des ressources humaines Canada

Voir le rapport

Introduction

Ce document résume les conclusions d'une évaluation des processus du projet pilote des Centres de formation intégrée pour les jeunes (CFIJ), une Initiative stratégique financée par les gouvernements du Canada et de l'Alberta. L'évaluation était placée sous la responsabilité d'un Comité fédéral-provincial regroupant des représentants de Développement des ressources humaines Canada et de deux ministères de l'Alberta, soit celui de l'Enseignement supérieur et du Perfectionnement professionnel et celui de la Famille et des Services sociaux.

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Description du projet

Annoncé dans le Budget fédéral de février 1994, le programme des Initiatives stratégiques-- un programme quinquennal fédéral-provincial à frais partagés--permet de mettre à l'épreuve des idées novatrices relatives à la réforme de la sécurité sociale. Les projets pilotes susceptibles d'être retenus--et de faire l'objet d'un financement éventuel--répondent à l'un ou à l'autre des critères suivants: ils ont pour but la mise à l'essai de nouvelles options dans le domaine de la formation, de la sécurité du revenu, des services sociaux et de l'apprentissage; ils visent à trouver des moyens d'aider les gens à passer de l'aide sociale au marché du travail; ils ont pour objectif d'explorer des approches plus efficaces aux programmes ayant trait au marché du travail.

Le projet pilote des CFIJ est financé en vertu d'une entente conclue entre Développement des ressources humaines Canada et le ministère de l'Enseignement supérieur et du Perfectionnement professionnel de l'Alberta; son budget s'établit à 3,74 millions $ répartis sur une période de 18 mois étalée sur trois années financières.

On sait depuis longtemps que les jeunes qui quittent l'école secondaire avant d'avoir obtenu leur diplôme doivent composer avec des obstacles d'envergure quand vient le temps de se trouver des emplois de qualité qui s'assortissent de perspectives d'avancement professionnel. Souvent, ils sont sérieusement sous-employés, « accumulent » de piètres antécédents de travail et risquent d'amorcer une dépendance à long terme face à l'aide sociale. L'Initiative stratégique des CFIJ avait pour but de prouver le mérite et de mettre à l'essai des démarches individualisées en matière de counselling, de formation et d'expérience de travail auprès de tels jeunes et de faciliter, de la sorte, leur adaptation au monde du travail.

Dans les trois Centres, soit à Lethbridge, à Red Deer et à Edmonton, plus de 400 jeunes devraient profiter du projet s'ils répondent aux critères d'admissibilité suivants: ils ont entre 16 et 20 ans; ils ont abandonné le système d'enseignement régulier depuis au moins trois mois; ils n'envisagent pas de retourner sur les bancs de l'école pour finir leurs études secondaires. Le projet prévoit des fonds de 8 500 $ par client: jusqu'à 4 000 $ pour la formation et 4 500 $ sous forme d'allocations de formation et de « primes » destinées à éliminer les contre-incitations susceptibles d'empêcher les clients de terminer leur formation ou à renforcer les mesures incitatives.

Le fonctionnement des trois CFIJ est assuré par trois organismes non gouvernementaux en vertu de contrats portant sur la prestation d'une gamme de programmes et de services conçus expressément pour intégrer « formation professionnelle pratique » et « dynamique de vie ».

On s'attend à ce que chaque CFIJ offre une démarche approfondie et intégrée qui soit adaptée au rythme des clients et qui tienne compte de leurs besoins. Les services peuvent englober n'importe lequel des éléments suivants:

counselling, encadrement et maîtrise de la dynamique de vie;

  • mise en contact avec le milieu de travail (observation au poste de travail);
  • expérience de travail;
  • formation professionnelle axée sur un emploi précis et directement liée au rattrapage scolaire;
  • préparation à l'emploi;
  • placement professionnel et maintien de l'emploi à long terme/suivi.

Si chacun des CFIJ a élaboré sa propre méthode de prestation des services, on s'attendait néanmoins à ce qu'ils s'efforcent tous de reproduire, dans la mesure du possible, les caractéristiques d'un modèle éprouvé, en matière de formation intégrée, qu'a mis au point le Centre for Employment Training (CET), aux États-Unis. La formation donnée en vertu de ce modèle est censée s'échelonner sur une longue période (jusqu'à 8 mois), être intensive (35 heures par semaine), pratique, adaptée au rythme de chacun et axée sur les compétences; elle doit de plus s'articuler autour des emplois disponibles sur le marché du travail local et être « chapeautée » par un comité d'employeurs, qui aide à circonscrire les secteurs professionnels et les compétences pertinentes.

Avant d'être admis officiellement en formation, les clients passent par un processus d'évaluation, d'une durée de deux semaines, qui permet d'établir s'ils sont motivés et aptes à composer avec des éléments conjoncturels (ayant trait, par exemple, à la garde d'enfants, au transport, au logement ou, encore, à des problèmes d'ordre juridique, etc.). Au cours de cette étape, de même que pendant toute la durée de la formation, les participants bénéficient d'un fort degré de soutien qui les aidera à faire face à des obstacles de cette nature.

Une caractéristique unique du projet pilote est l'intégration d'incitatifs de nature financière à l'intention des participants.

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Approche de l'évaluation

Les CFIJ ont admis leurs premiers clients au cours de l'été de 1995. Peu après, on a « commandé » une évaluation des progrès des trois organismes pendant les premières étapes de la mise en oeuvre et circonscrire les questions opérationnelles qui devraient être soumises au comité de gestion du programme. L'évaluation prévoyait également la mise sur pied d'un groupe témoin et la collecte de données de référence sur les participants et les membres du groupe témoin.

Des données ont été recueillies lors de visites sur place et d'entrevues effectuées auprès d'employés et de clients des organismes contractants, d'employeurs locaux mis à contribution par chacun des Centres et, enfin, d'intervenants (tant des gouvernements que des collectivités concernées) en mesure de commenter l'évolution des programmes. En tout, 87 personnes ont participé aux entrevues. On a en outre procédé à l'analyse des données relatives à 203 participants et à 127 membres du groupe témoin, données obtenues dans le cadre d'un sondage de référence.

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Constatations principales

Prestation du programme
Des retards, au niveau de l'attribution des contrats, ont eu pour effet de réduire les délais d'exécution des projets. Deux des trois CFIJ auraient pu mettre à profit plus de temps avant d'accepter des clients. Certains problèmes mineurs sont ressortis eu égard à la promotion effectuée par les organismes contractants et aux méthodes d'« aiguillage ». On a dit craindre que les CFIJ n'acceptent des clients qui ne correspondent pas aux critères retenus au détriment de candidats qui s'inscriraient davantage dans le groupe des jeunes « à risque » quoiqu'on n'ait pu citer aucun cas où les organismes contractants sont carrément passés à côté du groupe cible.

Des points forts et des faiblesses caractérisaient les démarches de chacun des CFIJ. Généralement, les intervenants étaient satisfaits que les programmes disposent des services et des ressources nécessaires pour aider les jeunes à intégrer le marché du travail. La plupart faisaient preuve d'optimisme quant aux résultats et étaient prêts à attendre et à voir comment les choses allaient évoluer.

L'établissement de rapports--des employés de première ligne aux promoteurs des projets-- n'est pas au point. En vertu de l'entente, la gestion du contrat est dévolue à l'Alberta. Quelques représentants du gouvernement fédéral auraient cependant aimé que ce dernier joue un rôle plus important au niveau du contrôle et de la gestion du contrat

Établissement de partenariats
Aux yeux des intervenants gouvernementaux, les projets de CFIJ avaient renforcé les partenariats existants entre les gouvernements fédéral et provincial. Les seuls « nouveaux » partenariats dont on pouvait faire état étaient ceux qui réservaient aux employeurs le rôle, pour eux inédit, d'agents de formation auprès des jeunes. On ne croyait pas jusqu'alors, que la création des CFIJ avait réduit le double emploi ou chevauchement des services offerts aux jeunes; les Centres auraient plutôt comblé une lacune au sein du réseau de services.

Autres constatations
Méthode financement--Dans deux des trois CFIJ, on a opté pour une méthode de financement qui associe « clients » et « fonds alloués pour la formation »: les fonds sont versés à mesure que les clients progressent dans leur formation. Les organismes contractants concernés devraient respecter leur budget de dépenses. L'autre CFIJ, toutefois, a choisi de recevoir un montant fixe à tous les mois. Parce qu'il a accueilli moins de clients que prévu, le centre pourrait ne pas atteindre ses objectifs quant aux dépenses.

Les contrats de tous les CFIJ associent une certaine part du financement à la réussite des placements. La proportion des fonds de formation dits « à risque » varie d'un organisme à l'autre (de 5 pourcent à 20 pourcent). De plus, les règles précisant quand un organisme est habilité à réclamer des fonds reliés à l'emploi ne sont pas claires.

Formation par l'employeur--Dans deux des trois CFIJ, on préfère s'en remettre aux employeurs pour la formation professionnelle propre à un emploi plutôt que de donner des cours en établissement. Une telle approche est avantageuse car elle procure une formation pratique au moyen de l'équipement réel dans un véritable milieu de travail. Le contrôle de la qualité y demeure toutefois problématique. Étant donné qu'on n'a pas toujours pris soin d'élaborer des plans de formation officiels, la formation d'un client peut dépendre de la disponibilité des employeurs au moment où il est prêt à se rendre en milieu de travail.

Mesures incitatives--L'allocation de formation est une caractéristique relativement novatrice des CFIJ. Au départ, elle devait permettre de faire disparaître les contra-incitations à la formation; on se proposait de personnaliser les niveaux d'incitation. Après avoir éprouvé des difficultés à évaluer les besoins individuels des clients, les organismes contractants se sont grandement rabattus sur une grille pour répartir les fonds incitatifs. S'il faut en croire certains clients, d'aucuns ne participant « que pour l'argent » alors que d'autres participeraient avec ou sans mesure incitative, ce qui illustre les difficultés qu'éprouvent les organismes contractants qui tentent d'appliquer les mesures incitatives.

Taux de décrochage--Les trois CFIJ connaissent un fort taux de décrochage (22 pourcent-37 pourcent), malgré la période l'évaluation de deux semaines censée permettre d'écarter les personnes qui sont moins susceptibles d'aller jusqu'au bout de la formation. Cette situation peut être attribuable à un certain nombre de facteurs. Quoi qu'il en soit, le processus d'évaluation ne semble pas permettre de déterminer adéquatement dans quelle mesure les clients sont aptes à participer au programme.

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Conclusion

Le projet pilote constitue une initiative unique en Alberta. I1 allie des composantes de la formation intégrée avec des éléments de soutien financier et des mesures incitatives. Chaque organisme contractant a mis en place un modèle légèrement distinct en matière de formation intégrée, ciblant différents emplois et ayant recours à diverses méthodes de formation professionnelle spécialisée. On considérait que chaque modèle avait des points forts et des faiblesses. L'évaluation des processus a fait ressortir un certain nombre de questions que les promoteurs des projets peuvent être appelés à régler à court terme.

En règle générale, les intervenants se déclaraient satisfaits: le programme disposait des ressources nécessaires et offrait les services voulus pour aider les jeunes à intégrer le marché du travail. Au départ, l'instauration des CFIJ s'est heurtée à des obstacles, mais les organismes contractants continuent à peaufiner leurs processus en mettant à profit l'expérience acquise auprès de leurs clients. À la lumière des conclusions de l'évaluation des processus, ils pourraient être amenés à procéder à d'autres modifications après en avoir discuté avec les promoteurs du projet.

La présente évaluation des processus n'avait pas pour but de « coter » le succès des CFIJ, qui en sont encore à l'étape initiale. Au moment où l'on a effectué l'évaluation, aucun client n'avait achevé sa formation.

On a établi un groupe témoin et on recueille présentement des données de référence qui aideront à déterminer l'efficacité de la formation intégrée comme instrument permettant d'aider les « jeunes à risque » à se trouver un emploi valable de longue durée.


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