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Succès Nouvelle-Écosse 2000

Développement des ressources humaines Canada

Voir le rapport

Introduction

Ce document résume les conclusions d'une évaluation des processus de Succès Nouvelle-Écosse 2000, une initiative stratégique financée par le gouvernement du Canada et celui de la Nouvelle-Écosse. L'évaluation a été dirigée par un Comité fédéral-provincial composé de représentants de Développement des ressources humaines Canada et du ministère de l'Éducation et de la Culture de la Nouvelle-Écosse.

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Description du projet

Annoncé dans le Budget fédéral de février 1994, le programme des Initiatives stratégiques—un programme quinquennal fédéral-provincial à frais partagés—permet de mettre à l'épreuve des idées novatrices relatives à la réforme de la sécurité sociale. Les projets pilotes susceptibles d'être retenus—et de faire l'objet d'un financement éventuel—répondent à l'un ou à l'autre des critères suivants: ils ont pour but la mise à l'essai de nouvelles options dans le domaine de la formation, de la sécurité du revenu, des services sociaux et de l'apprentissage; ils visent à trouver des moyens d'aider les gens à passer de l'aide sociale au marché du travail; ils cherchent à explorer des approches plus efficaces pour ce qui est des programmes relatifs au marché du travail.

Le financement de Succès Nouvelle-Écosse 2000 (SNÉ2000) fait l'objet d'une entente de coopération fédérale provinciale qu'ont conclue Développement des ressources humaines Canada et le ministère de l'Éducation et de la Culture de la Nouvelle-Écosse. Doté d'un budget de 13,8 millions de dollars s'échelonnant sur 5 années financières ( 1994-1999), le projet devrait être à même d'aider quelque 3 000 clients.

SNÉ 2000 a pour objet de faciliter l'intégration au marché du travail des étudiants du niveau postsecondaire. Il vise également à aider les

employeurs à mieux saisir la relation directe qui existe entre leur investissement en matière de ressources humaines et d'éducation permanente et le succès de leur entreprise.

SNÉ 2000 poursuit les « objectifs formels » suivants:

  • établir des partenariats entre le secteur de l'éducation et le secteur privé;
  • permettre aux étudiants d'acquérir une expérience de travail qui corresponde à leurs objectifs de carrière;
  • aider le secteur privé à profiler de l'information et des nouvelles idées qu'apportent les étudiants;
  • aider les étudiants à avoir accès aux ressources financières voulues pour poursuivre leurs études postsecondaires;
  • favoriser l'autonomie en cernant le rôle que jouent l'esprit d'entreprise et l'apprentissage continu eu égard à la planification de la carrière et de la vie professionnelle;
  • susciter des possibilités de formation axée sur le travail pour les jeunes femmes, les gens faisant partie des minorités visibles, les autochtones et les personnes handicapées.

SNÉ 2000 comporte les deux volets suivants:

  1. Le programme Liens Nouvelle-Écosse : Liens N.-É. a pour objet de faciliter l'intégration des étudiants du niveau postsecondaire au marché du travail au moyen de placements professionnels axés sur la carrière. Il offre aux employeurs la possibilité d'embaucher des étudiants contre une subvention salariale qui équivaut à 75 p. 100 du salaire horaire pour la première année et qui décroît graduellement pour tomber à zéro à la fin du projet. Les stages durent de 12 à 18 semaines et se répartissent sur trois semestres: janvier-avril, mai-août et septembre-décembre.

    Au cours de sa première année d' existence, qui a pris fin en septembre 1995, Liens N.-É. a orchestré deux séries de stages auxquels ont participé 310 étudiants et 220 employeurs. Au moment où il on a procédé à l'évaluation, le programme avait déjà bénéficié d'un financement global de 1,63 million de dollars émanant des promoteurs du secteur public et de 0,54 million de dollars provenant des employeurs.

  2. La stratégie communications sur la culture de l'acquisition du savoir : il s'agit d'une stratégie de communications mise en oeuvre par le truchement d'une campagne de sensibilisation favorisant le développement d'une culture de l'acquisition du savoir au sein du secteur privé. La Stratégie de communications en est actuellement au stade de mise en oeuvre et n'est pas visée par le présent rapport.

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Approche de l'évaluation

L'évaluation des processus, qui a porté sur la première année d'existence de SNE 2000, s'est articulée autour des résultats préliminaires et des questions de conception et de prestation du programme. Ses responsables ont puisé à plusieurs sources de renseignements: la documentation pertinente, des entrevues avec les intervenants, des groupes de discussion constitués d'intervenants du programme, des études de cas axées sur la mise en oeuvre de Liens Nouvelle-Écosse au sein des collectivités autochtone et africaine de la province et, enfin, un sondage réalisé auprès de 100 étudiants et de 36 employeurs participants.

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Principales Conclusions

Conception du projet
Parmi les caractéristiques novatrices de Liens N.É., on compte des modules de formation pour les étudiants et l'importance accordée au développement d'une culture d'apprentissage chez les employeurs et les étudiants de la province. Mais c'est surtout par sa composante modules de formation que le programme se distingue d'autres programmes de placement semblables. Les trois modules établissent un lien entre l'expérience de travail d'un élève, sa planification de carrière, ses objectifs professionnels, son esprit d'entreprise et son autonomie. Près de 60 p. 100 des participants tenaient le volets consacré à l'entreprenariat pour le plus utile au regard de l'orientation de leur carrière.

Les participants de liens N.-É. qui ont travaillé dans de grosses et de petites entreprises ont déclaré avoir assumé plus de responsabilités et avoir effectué une plus grande variété de tâches dans ces dernières. Fait intéressant à noter: près de 90 p. 100 des employeurs qui n'avaient jamais embauché d'étudiants avant de prendre part au programme Liens N.-É. étaient à la tête d'une entreprise de moins de cinq employés. Il faudrait s'efforcer de promouvoir le programme auprès des employeurs dirigeant de petites entreprises pour les inciter à embaucher, une première fois, des étudiants de niveau postsecondaire.

Au chapitre des critères d'admissibilité des employeurs, le programme Liens s'est révélé à la fois souple et d'adaptation facile. À preuve: on a cessé d'insister sur des stages dans des secteurs d' avant-garde pour se tourner vers des placements axés sur la collectivité, ces derniers cadrant mieux avec les besoins des régions où l'on ne compte que peu de sociétés actives dans les nouveaux secteurs économiques. Une telle approche peut se révéler indispensable si le programme Liens doit s'étendre à toute la province. Quoi qu'il en soit, il sera peut-être nécessaire de procéder à une évaluation du potentiel à long terme des industries pour s'assurer que les étudiants seront en mesure d'y acquérir les compétences qu'exigera le marché du travail de l'avenir.

L'initiative Liens N.-É. se propose de donner accès au marché du travail aux étudiants non inscrits à un programme d'enseignement coopératif. Vu que les coordonnateurs de tels programmes ont pris connaissance très tôt de l'existence de Liens N.-É., que les premières périodes de stages de cette initiative ont coïncidé avec les périodes de stages des programmes d'alternance travail-études et que ceux-ci disposent d'un solide réseau d'entraide, les étudiants inscrits à ces programmes ont monopolisé 40 p. 100 des stages de Liens N.-É. pour l'année l995. Tant dans le cadre des groupes de discussion que lors de l'enquête, bon nombre de ces étudiants semblaient d'avis qu'ils auraient trouvé des placements axés sur leur carrière sans l'aide financière de Liens N.-É.

Création de partenariats
Les partenariats constituent un élément vital de la structure organisationnelle de l'initiative Liens N.-É. On est à mettre sur pied, dans toute la province, des groupes de travail régionaux comprenant des représentants des secteurs des affaires et de l'industrie locaux, des ministères gouvernementaux intéressés, des collectivités, des organisations étudiantes et des maisons d'enseignement. Ces groupes de travail seront chargés de mettre en place et de gérer Liens N.-É. dans leurs régions respectives. On a également formé un comité directeur provincial qui a pour tâche d'agir comme organisme-conseil quant à l'élaboration et à la mise en oeuvre du programme et à l'orientation des activités.

Lors de la mise en oeuvre initiale, les groupes de travail régionaux ont remis en cause la politique consistent à cerner les secteurs d'activité admissibles de la région de Halifax et à appliquer le résultat à toute la province. On était d'avis que les décisions, quant à la pertinence des stages dans certains types d'entreprises commerciales ou industrielles, devaient être fonction des plans de développement économique et communautaire de chacune des régions. Par la suite, des organismes clés du gouvernement, comme ceux qui sont responsables du développement régional, ont été intégrés aux groupes de travail régionaux dans le but d'aider à garantir une participation appropriée des instances chargées du développement local.

Liens N.-É. s'est engagé à faire en sorte que les étudiants faisant partie des groupes minoritaires puissent profiler de ses avantages. Le programme de promotion multiculturelle—créé à titre de projet pilote dans le cadre de Liens N.-É.—témoigne de cet engagement, formulé dans l'entente relative au programme. On peut faire état de deux points forts de ce projet pilote: il est mis en oeuvre en fonction des besoins des Premières Nations (Mi'kmaq) et est administré par des enseignants micmacs. Cette entente constitue un précédent très utile: elle procure une grande souplesse administrative tout en respectant les principes directeurs et l'objet de Liens N.-É. Il reste toutefois à élaborer des stratégies globales garantissant que tous les étudiants des groupes minoritaires auront la possibilité de bénéficier du programme Liens.

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Succès

Incidences sur les étudiants
Les participants à Liens N.-É. étaient d'avis que le programme avait enrichi leurs connaissances. À leurs yeux, la possibilité de mettre en pratique des compétences acquises en classe tout en travaillant avec des collègues d'expérience était probablement le principal avantage du stage. Pour près de 75 p. 100 des participants interrogés, le lien établi entre leurs objectifs professionnels, d'une part, et leurs compétences et l'expérience acquise lors du stage, d'autre part, était « fort » ou « très fort ».

Quant aux étudiants non inscrits à un programme d'alternance travail-études, ils reçoivent de Liens N.-É, le « coup de pouce » nécessaire à l'obtention d'un emploi dans leur domaine d'études. Ces étudiants ont indiqué qu'avant la mise sur pied du programme, ils n'étaient pas parvenus à trouver d'emploi d'été lié à leur domaine d'études. En outre, tous les étudiants de ce groupe interrogés lors des rencontres avec les groupes de discussion ont convenu que l'expérience de travail acquise grâce à Liens N.-É. les aiderait, par la suite, à obtenir un emploi permanent dans leur champ d'activité.

Après avoir terminé leur stage, 95 p. 100 des étudiants inscrits à un programme d'enseignement coopératif et 52 p. 100 des autres ont repris leurs études. Parmi les étudiants non inscrits qui ne sont pas retournés à l'école après leur stage, 37 p. 100 avaient un emploi relié à leur choix de carrière, 7 p. 100 occupaient un emploi qui ne cadraient pas avec leurs objectifs de carrière et 5 p. 100 étaient en chômage. Dans l'ensemble, les deux tiers des 34 étudiants inscrits non inscrits à un programme d'alternance travail-études qui ont trouvé un emploi après leur stage ont été recrutés par les employeurs qui les avaient embauchés dans le cadre de Liens N.-E. Dans près de neuf cas sur dix, les étudiants qui travaillent après avoir participé à Liens N.-É. occupent un emploi qui s'inscrit dans leur plan de carrière.

Incidences auprès des employeurs
Liens N.-É. a réussi à intéresser des employeurs qui, par le passé, n'avaient peut-être pas envisagé la possibilité de recruter des étudiants. Dans le cadre de l'évaluation—enquête auprès des employeurs—, on a demandé à 36 employeurs, choisis au hasard parmi ceux qui ont offert des stages à l'été 1995, à quelle fréquence ils embauchaient des étudiants. On peut conclure, d'après les réponses obtenues, que Liens N.-É. a réussi à attirer de nouveaux employeurs vers le programme dans 25p. 100 des cas, et qu'environ 17p. 100 de ces employeurs représentaient de nouvelles entreprises. Deux tiers des employeurs—en grande partie de grosses entreprises—avaient déjà une longue tradition au chapitre de l'embauche d'étudiants que ce soit sur une base fréquente ou sur une base constante.

Les attitudes des employeurs eu égard à l'apprentissage n'ont pas été grandement touchées: quelque 51 p. 100 des employeurs ont indiqué qu'ils attachaient déjà beaucoup d'importance à l'«apprentissage » et 55 p. 100 qu'ils avaient déjà des liens avec le système d'éducation post-secondaire de la Nouvelle-Écosse. Soixante-et-un d'entre eux ont déclaré que leur expérience au sein du programme Liens ne les amènerait pas à participer davantage au système d'éducation postsecondaire et 36 p. 100 ont affirmé qu'ils allaient intensifier leur participation à ce chapitre.

Si l'on en croit les résultats de l'enquête d'évaluation et les renseignements tirés des formules d'évaluation remplies par les employeurs à la fin du stage d'été, ces derniers étaient très satisfaits du processus, de l'étudiant et des avantages qu'ils ont retirés de Liens N.-É. Environ 88 p. 100 des 80 employeurs ayant rempli ce formulaire ont déclaré qu'ils offriraient à l'étudiant un emploi à plein temps s'ils étaient en mesure de le faire.

Dans le cadre de l'évaluation des employeurs, on a demandé à ces derniers dans queue mesure leur volonté d'embaucher des étudiants était fonction du taux de subvention. L'intérêt d'une telle démarche d'embauche commence à décroître quand le taux de subvention tombe sous la barre des 50 p. 100. À ce moment, les employeurs croient que les coûts d'embauche d'un étudiant excèdent les avantages qu'ils en escomptent. Cette situation a plus de chance de se produire dans les petites entreprises que dans les grosses—l'enquête menée auprès des employeurs révèle que nombre d'entre elles ont embauché des étudiants inscrits à un programme d'alternance travail-études pendant des années sans bénéficier de subventions salariales. Les grosses entreprises étaient plus portées que les petites à embaucher des étudiants sur une base constante.

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Conclusion

Le programme Liens N.-É. est fort utile en ce sens qu'il aide les étudiants de la province à acquérir une expérience de travail reliée à leurs objectifs de carrière. Pareil constat vaut particulièrement pour les étudiants non inscrits à un programme d'enseignement coopératif, dont beaucoup avaient complété leurs études: ils ont été nombreux à décrocher un emploi lié à leur carrière après leur stage de travail. Il serait donc préférable d'articuler le programme autour des étudiants non inscrits à un programme d'alternance travail-études; à long terme, Liens N.-É. en tirerait des avantages supplémentaires encore plus importants.

En règle générale, les employeurs se montrent satisfaits du programme et appuient ses objectifs en matière du développement des étudiants. Liens N.-É. a incité certains employeurs, surtout ceux qui dirigent de petites entreprises, à embaucher des étudiants alors qu'ils ne l'auraient pas fait autrement. Il faudrait s'efforcer d'amener les petites entreprises à participer à Liens N.-É.; pareille démarche susciterait l'intérêt face au développement d'une culture d'apprentissage, ferait prendre conscience de l'importance des stages renforcerait les objectifs d'apprentissage des étudiants et étayerait les objectifs de Liens N.-É. en matière d'entreprenariat.


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