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Tendances de la rescolarisation des travailleurs pendant le cycle économique

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Objet

Le présent document fait ressortir les conclusions formulées dans une étude d’évaluation exécutée pour le compte de DRHC afin d’examiner la fluctuation cyclique des taux de départs des travailleurs qui décident de quitter leur emploi afin de retourner aux études.

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État de la situation

Les études d’évaluation antérieures des programmes de formation révèlent que ces programmes peuvent avoir une incidence positive, notamment sur les gains ultérieurs. Néanmoins, ces gains estimatifs sont souvent considérés comme étant inférieurs à ceux qu’on prévoyait. Il faut alors se demander si les attentes à cet égard sont trop élevées. On peut notamment aborder cette question en examinant les décisions des travailleurs qui ont décidé de quitter leur emploi pour retourner aux études. Ces travailleurs revêtent un intérêt particulier parce qu’ils ne sont pas admissibles aux prestations d’assurance-chômage ni à la formation financée par l’assurance-chômage. C’est donc dire qu’ils doivent vraisemblablement assumer la majorité ou la totalité des frais lorsqu’ils retournent aux études.

En évaluant la formation financée par l’assurance-chômage, on a découvert que l’incidence des programmes de formation sur les gains peut varier au cours du cycle économique, les gains les plus importants se produisant lorsque la fin de la formation et la recherche d’un emploi coïncident avec une période où l’économie est relativement forte. Cette constatation nous amène à nous pencher sur la fluctuation cyclique des cessations d’emploi des travailleurs qui choisissent le moment où ils quitteront leur emploi et assumeront les frais du retour aux études.

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Données et méthodologie

Pour analyser la fluctuation cyclique chez les travailleurs qui quittent leur emploi pour retourner aux études, les professeurs King et Sweetman ont commencé par élaborer un modèle à l’égard du retour aux études. Ce modèle prédit que les décisions de quitter un emploi en vue de retourner aux études seront vraisemblablement procycliques, c’est-à-dire qu’on retourne davantage aux études pendant les périodes de prospérité économique que pendant les récessions. La fluctuation procyclique est principalement imputable au fait que les avantages des postes très rémunérateurs et du retour aux études sont supérieurs pendant les périodes de prospérité même si le coût du retour aux études est considéré comme étant constant pendant le cycle économique.

Afin de pouvoir mesurer la fiabilité des prédictions de leur modèle, les auteurs ont utilisé les données administratives des relevés d’emploi d’assurance-chômage pour la période entre 1979 et 1993. Il s’agit d’un échantillon aléatoire de 10 p. 100 des cessations d’emploi. Pour chaque cessation d’emploi, les données donnent des renseignements sur l’âge et le sexe du travailleur ainsi que sur la durée de l’emploi qui vient de prendre fin. On y indique également l’un des 13 motifs de cessation d’emploi. Un de ces motifs est le « retour aux études ». Ce motif est consigné lorsque, au moment de la cessation d’emploi, le travailleur a déclaré qu’il avait l’intention de retourner aux études.

À l’aide de ces données, on a examiné la fluctuation cyclique des cessations d’emploi en vue d’un retour aux études en prenant en considération deux groupes d’âges d’hommes et de femmes. Le premier groupe comprend les personnes de 15 ans et plus. Il correspond à la définition de population active selon Statistique Canada. Le deuxième groupe comprend les personnes entre 25 et 54 ans. Il correspond aux travailleurs dans la force de l’âge qui ont dépassé l’âge normal où l’on entreprend des études postsecondaires pour la première fois. Dans l’analyse, on a également examiné la fluctuation cyclique des cessations d’emploi selon le nombre de semaines travaillées avant la cessation. Ainsi, les auteurs ont pu exclure de leur analyse les emplois de courte durée et les emplois d’été inférieurs à 20 semaines.

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Principales conclusions

Profil d’ensemble

L’étude révèle que plus d’hommes que de femmes quittent leur emploi pour retourner aux études. Entre 1979 et 1993, une moyenne d’environ 20 000 hommes et 13 000 femmes dans la force de l’âge ont quitté leur emploi pour retourner aux études chaque année. Ces chiffres correspondent à un taux de départs annuel de 0,42 p. 100 et de 0,27 p. 100 respectivement. Ils passent à 125 000 hommes et à 89 000 femmes lorsqu’on prend en considération toutes les personnes âgées de 15 ans et plus.

Le nombre de cessations d’emploi diminue et l’écart entre les hommes et les femmes est légèrement inférieur lorsque la durée d’emploi était d’au moins 20 semaines. Tous les ans, environ 9 000 hommes dans la force de l’âge et presque 7 000 femmes dans la force de l’âge qui avaient travaillé pendant au moins 20 semaines avant la cessation d’emploi sont retournés aux études, ce qui correspond à un taux de départ de 0,19 p. 100 et de 0,14 p. 100 respectivement.

À la limite supérieure, ces résultats semblent indiquer que, si les travailleurs retournent aux études une seule fois, environ 126 p. 100 de tous les travailleurs masculins et 8,l p. 100 de toutes les travailleuses quittent leur emploi pour retourner aux études à un moment donné dans leurs années d’activité maximale. Pour les personnes qui ont travaillé pendant au moins 20 semaines avant la cessation d’emploi, environ 5,7 p. 100 des travailleurs et 4,2 p. 100 des travailleuses ont quitté leur emploi pour retourner aux études pendant leurs années d’activité maximale.

En ce qui concerne l’âge, environ 95 p. 100 des personnes ayant travaillé pendant au moins 20 semaines avant la cessation d’emploi ont choisi de retourner aux études au début de la trentaine ou avant. Dans l’étude, on n’a décelé, à cet égard, aucune différence pendant la durée du cycle économique ou entre les sexes.

Durée du travail avant lu cessation d’emploi

La durée d’emploi avant la cessation d’emploi est examinée pour les années 1983 et 1989. La première année se trouve dans le creux du cycle du retour aux études et la deuxième année est près du sommet. Pour les deux groupes d’âges et pour les deux années, la durée moyenne du travail avant la cessation d’emploi était supérieure chez les femmes que chez les hommes. En 1989, la durée moyenne était de 69 semaines pour les femmes dans la force de l’âge, mais seulement de 50 semaines pour les hommes.

Sauf pour les hommes dans la force de l’âge, la durée moyenne de travail avant la cessation d’emploi était inférieure en 1989 (sommet) par rapport à 1983 (creux). Dans le cas des femmes dans la force de l’âge, la durée moyenne du travail avant la cessation d’emploi était d’environ 69 semaines en 1989, mais de 74 semaines en 1983.

Comparaisons avec les facteurs du cycle économique

Dans l’étude, les auteurs comparent le taux de retour aux études en fonction de trois facteurs du cycle économique : le taux de chômage par âge, le PIB par personne employée et l’investissement de capitaux par personne employée. Pour chaque facteur, on a analysé les écarts de la tendance à l’aide de la méthode des résidus filtrés de Hodrick-Prescott.

Si l’on ne tient pas compte de la durée de travail avant la cessation d’emploi, les résultats montrent que, pour les hommes et les femmes dans la force de l’âge, le taux de retour aux études est contracyclique par rapport au taux de chômage, suit l’évolution du PIB avec un certain retard et fluctue parallèlement à l’investissement de capitaux tout en devançant celui-ci.

Lorsqu’on ne tient pas compte des personnes qui ont travaillé pendant au moins 20 semaines avant la cessation d’emploi, le taux de retour aux études du groupe dans la force de l’âge continue à être contracyclique par rapport au taux de chômage. Cependant, il évolue séparément du coefficient du PIB mais il suit davantage l’évolution de l’investissement de capitaux que ce qui est observé pour toutes les durées de travail avant la cessation d’emploi.

L’analyse de corrélation correspondante confirme une corrélation négative importante entre le taux de retour aux études et le taux de chômage pour tous les groupes examinés. La corrélation entre le taux de retour aux études et l’investissement de capitaux est positive et parfois importante, tandis que le taux de retour aux études a tendance à accuser un retard de un ou deux ans sur le coefficient du PIB.

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Conclusions

L’étude fait ressortir clairement que le retour aux études est fortement procyclique. Cela signifie que les travailleurs dans la force de l’âge qui quittent leur emploi et assument le coût du retour aux études choisissent cette solution lorsque le taux de chômage est faible et non pas élevé. Ces résultats sont conformes à l’opinion selon laquelle les avantages du retour aux études pour ce groupe d’âges proviennent des gains ultérieurs espérés, et ces gains sont plus élevés en période de prospérité.

Ces résultats semblent indiquer qu’on peut s’attendre à ce que les gains découlant des programmes de formation peuvent également varier pendant le cycle économique, les gains les plus appréciables étant susceptibles de survenir pendant les périodes de prospérité économique.

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Notes biographiques

Ian King est professeur agrégé d’économique à l’Université de Victoria. Il étudie la macroéconomie, les changements technologiques et le chômage.

Arthur Sweetman est professeur adjoint d’économique à l’Université de Victoria. Il se spécialise dans l’étude des marchés du travail et l’économétrie.


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