Le bulletin se veut un outil complémentaire au travail des délégués universitaires des IRSC, qui assurent déjà un lien très utile sur le plan local entre les IRSC et la communauté de la recherche ouvrant au sein de plusieurs universités. Plusieurs délégués publient des bulletins électroniques ou transmettent les annonces des IRSC à leur communauté locale et tous participent à la téléconférence organisée chaque mois par la haute direction des IRSC. Si vous avez des questions ou désirez émettre une opinion au sujet d'un programme ou d'une politique des IRSC, je vous encourage à en discuter avec votre délégué, qui en fera part à l'occasion de la prochaine téléconférence. Si votre université n'est pas représentée par un délégué et que vous aimeriez qu'elle le soit, veuillez m'en aviser.
J'ai écrit ces lignes quelques minutes seulement après l'annonce de la remise du Prix Nobel 2005 de physiologie et de médecine à Barry J. Marshall et à J. Robin Warren, deux chercheurs australiens, qui ont découvert la bactérie Helicobacter pylori et son rôle dans l'apparition des ulcères de l'estomac et du duodénum. En plus de constituer un merveilleux exemple de l'incidence que peut avoir la recherche sur des problèmes de santé en apparence incurables, ce prix est grandement mérité par les récipiendaires puisque ceux-ci ont, comme en fait état le communiqué de presse, remis en question les dogmes établis à force de ténacité et grâce à un esprit bien préparé. Malgré les critiques fréquentes à l'effet que l'examen par les pairs favorise justement la préservation des dogmes, mentionnons que cette perspective révolutionnaire de la pathologie des ulcères gastriques a été acceptée et publiée dans une publication prestigieuse soumise à un examen par les pairs, soit la revue « The Lancet » (Marshall BJ, Warren JR. Lancet. 1984 Jun 16; 1(8390):1311-5.)
Si Marshall et Warren avaient effectué leurs recherches au Canada et avaient soumis une demande de financement aux IRSC, j'ose espérer que l'importance de leurs découvertes initiales aurait mérité la reconnaissance du comité d'examen par les pairs chargé de l'évaluer et que leur demande aurait été considérée suffisamment intéressante pour recevoir un financement. Ce à quoi je veux en venir, c'est que le système d'examen par les pairs des IRSC se doit de reconnaître et de récompenser les idées et les concepts anticonformistes menant à des percées qui permettent d'améliorer la santé des Canadiens. Dans le cadre de sa séance de réflexion du mois d'août, le conseil d'administration des IRSC a examiné les critères utilisés par les examinateurs pairs pour évaluer les demandes et a conclu qu'il était temps de les modifier en mettant l'accent sur le caractère innovateur des idées et de l'approche et sur l'incidence possible de la recherche proposée. La question clé que nous devons poser aux examinateurs est la suivante : comment le projet de recherche permettra-t-il de modifier notre compréhension de la biologie ou du comportement humain, d'améliorer la pratique clinique, d'accroître l'efficacité du système de soins de santé, d'agir sur les politiques sociales qui touchent la santé ou d'influencer les nombreux autres aspects résultant de la recherche en santé? En collaboration avec les membres des comités d'examen des IRSC, nous recueillerons les recommandations formulées quant aux changements à apporter aux critères d'évaluation des demandes et à la manière de les appliquer au processus d'examen par les pairs, avant de les mettre à l'essai à l'occasion de certains projets pilotes avec l'aide de comités volontaires. J'aimerais m'assurer que les IRSC ne refuseront jamais de demandes de futurs récipiendaires canadiens du Prix Nobel.
Je vous invite donc, vous et vos collègues, à vous inscrire directement au bulletin « Cyberalerte des IRSC : Nouvelles à l'intention des chercheurs ».
Mark A. Bisby, M.A., D.Phil.
Vice-président, Portefeuille de la recherche