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3. Répartition selon l'âge prévu de la retraite

Personnes actives de 45 ans et plus : Le tableau 1A répartit selon l'âge prévu (et auto déclaré) de la retraite les 1 518 personnes actives de 45 ans et plus qui ne sont donc pas encore retraitées dans l'ensemble de données7. On observe nettement de grandes « pointes » ou une concentration à certains âges, ainsi que l'évoque la section 4, notamment à 65 ans (25 p. 100 des répondants), 60 ans (21 p. 100) et 55 ans (13 p. 100).

Dans l'ensemble, presque 60 p. 100 des répondants qui ont fait part de leurs préférences en matière de retraite, et qui n'étaient pas encore retraités, prévoyaient quitter à l'un de ces trois âges. Bien sûr, nous ne prenons pas en compte ici les gens qui étaient déjà retraités à ces âges, car ils ne faisaient pas partie de notre ensemble de données, lequel comprenait uniquement les personnes non encore retraitées qui pouvaient, par conséquent, indiquer un âge prévu de retraite.

À la dernière colonne des pourcentages cumulés, on peut voir que sur le nombre de personnes de 45 ans et plus non encore retraités, 17 p. 100 prévoyaient quitter à 55 ans, 45 p. 100 à 60 ans et presque 80 p. 100 à 65 ans.

Autre résultat digne de mention au tableau, 17 p. 100 des répondants qui ont parlé de l'âge de leur retraite ont dit ne pas avoir l'intention de prendre leur retraite (dernière ligne). Le chiffre est important, surtout si on considère qu'une proportion appréciable des enquêtés devraient se plier à une politique de retraite obligatoire. Bien que les intéressés n'aient eu qu'à quitter leur emploi, et pas nécessairement le marché du travail comme tel, l'obligation de prendre sa retraite à un certain âge demeurerait un facteur restrictif pour la plupart des employés.

Le grand nombre d'enquêtés ayant dit ne pas avoir l'intention de prendre leur retraite semble indiquer que la répartition selon l'âge prévu de retraite serait bien plus concentrée à des âges plus avancés si ces gens faisaient partie de la répartition. En d'autres termes, il y aurait bien plus que le petit nombre des gens qui prévoyaient prendre leur retraite après 65 ans si les 17 p. 100 de travailleurs n'ayant exprimé aucune intention de quitter leur emploi entraient dans la répartition pour ces âges de retraite plus tardifs. Il faudrait manifestement considérer que ces travailleurs planifient de prendre leur retraite à un âge « avancé » puisqu'ils ont affirmé qu'ils ne prendraient jamais leur retraite. Reste à savoir quel âge on devrait fixer dans ces cas.

On peut raisonnablement supposer que si on déclare ne pas vouloir prendre sa retraite, c'est qu'on a l'intention de travailler le reste de sa vie. Le décès pourrait être la limite supérieure pour l'âge prévu de retraite, car on peut avoir à quitter le marché du travail pour cause de maladie avant même de décéder, bien que tel soit aussi le cas pour tous ceux qui ont indiqué un âge prévu de retraite. Pour éclairer notre propos, il serait peut-être bon de répartir les cas de « retraite exclue » aux derniers âges prévus de retraite. Une telle répartition hypothétique pourrait être établie en fonction du reste de l'espérance de vie des intéressés.

Personnes actives de 45 ans et plus qui « excluent toute retraite » : imputation au moyen de l'espérance de vie : Le tableau 1B répartit essentiellement les cas de « retraite exclue » aux derniers âges prévus de retraite en fonction du reste de leur espérance de vie. L'espérance de vie résiduelle ou conditionnelle est celle qui convient, car à un âge plus avancé, elle l'emporte considérablement chez les « survivants » sur l'espérance de vie inconditionnelle à la naissance. Ayant déjà survécu jusqu'à un certain âge, les intéressés ont sans doute des caractéristiques propres à leur conférer une espérance de vie supérieure à celle d'une personne moyenne née la même année.

Pour l'essentiel, les gens qui ont dit exclure toute retraite se voient attribuer dans notre analyse un âge prévu de retraite égal à leur âge donné, plus le reste de leur espérance de vie8. Le calcul se fait séparément pour les hommes et les femmes, ces dernières ayant une espérance de vie bien plus grande (quatre ans de plus que les hommes à l'âge de 65 ans)9.

Comme l'indique le tableau 1B, si on attribue un âge prévu de retraite aux cas de « retraite exclue » en fonction du reste de l'espérance de vie des intéressés, les valeurs aux âges plus tardifs deviennent encore plus importantes. Les « pointes » précédentes que nous retrouvons à 65, 60 et 55 ans demeurent mais, une fois la correction apportée, nous constatons qu'une proportion appréciable de personnes actives ont l'intention de prendre leur retraite à 75 ans et plus.

Il y aurait donc une importante demande latente de retarder le moment de la retraite à un âge postérieur à l'âge normal de la retraite (65 ans). C'est ce qu'on constate si l'on prend en compte les cas de retraite exclue (comme au tableau 1A) ou qu'on répartit ces cas sur les âges prévus de retraite plus tardifs d'après le reste d'espérance de vie des intéressés (comme au tableau 1B). Que cette demande latente de reporter l'âge de la retraite traduise le désir de continuer à travailler par satisfaction professionnelle ou par nécessité économique, elle ne peut être établie avec précision à partir d'une répartition simple selon l'âge prévu de retraite.

Pour l'essentiel, si on observe une « concentration » considérable à 65, 60 et 55 ans relativement à la planification de la retraite, il subsiste quand même une ample diversité sur ce plan. Soixante-cinq ans est l'âge prévu de retraite le plus fréquent, mais c'est l'âge de la retraite pour un peu plus du cinquième seulement des travailleurs plus âgés qui ont indiqué un âge prévu de retraite ou exprimé l'intention de ne pas prendre leur retraite. Il existe une diversité considérable des âges prévus de retraite avec quelques pointes bien définies.

Ces dernières semblent s'expliquer par deux facteurs. D'abord, elles s'observent aux âges qui caractérisent les régimes de retraite publics et privés. Plus précisément, 65 ans est l'âge d'admission aux prestations ordinaires du RPC et du RRQ et aussi l'âge de retraite normal des régimes privés de retraite des travailleurs (il s'agit souvent d'un âge de retraite obligatoire). Soixante ans est l'âge d'admissibilité aux prestations anticipées du RPC. Dans les régimes privés de retraite, 60, 61 et 62 ans sont des âges fréquents de préretraite spéciale. Dans ce dernier cas, il n'y a pas de rajustement actuariel pour une réception anticipée et donc plus longue des prestations des régimes. Cinquante-cinq ans est un âge répandu de préretraite subventionnée des régimes privés des travailleurs. Ainsi, ces résultats concordent avec un certain nombre de nos constatations découlant des simulations, que l'on retrouve à la section 4.

Les pointes s'expliquent sans doute aussi par l' « arrondissement des chiffres » aux cinq ans par les répondants, étant donné que (60, 55, 50, etc.) les âges en question s'échelonnent à intervalles de cinq ans autour de l'âge de retraite « normal » de 65 ans. On relève, par exemple, de petites pointes à 50, 70 et 75 ans, alors que rien n'indique que les régimes de retraite publics ou privés offrent des éléments différents d'incitation financière à ces âges. Le fait d' « arrondir » ne saurait néanmoins expliquer les grandes pointes observées à 65, 60 et 55 ans, d'où l'impression que les incitations financières des régimes publics et privés que nous avons déja évoquées ont une influence marquée sur les âges prévus de retraite.

Personnes actives plus jeunes (16 à 44 ans) : Les tableaux 1C et 1D reprennent l'analyse de l'âge prévu de la retraite pour les gens plus jeunes (16 à 44 ans), en prenant en compte des cas de retraite exclue dans cette catégorie distincte (tableau 1C) et en répartissant les gens dans toutes les catégories d'âge prévu de retraite en fonction du reste de leur espérance de vie (tableau 1D). L'exercice vise principalement à vérifier si les travailleurs plus jeunes ont des perspectives de retraite qui diffèrent nettement de celles de leurs aînés.

Les tableaux indiquent clairement que les travailleurs plus jeunes prévoient prendre leur retraite plus tôt que les travailleurs âgés. Ainsi, si l'on compare le tableau 1C (travailleurs plus jeunes de 16 à 44 ans) au tableau 1A (travailleurs âgés de 45 ans et plus), l'âge prévu de retraite le plus fréquent (typique) chez les premiers est de 55 ans (31 p. 100) comparativement à 65 ans (25 p. 100) chez les seconds. Un nombre considérable de travailleurs plus jeunes (10 p. 100) prévoient même quitter à 50 ans.

Comme chez les travailleurs âgés, les pointes qui surviennent à des âges précis, par intervalles de cinq ans, sont importantes, mais chez les travailleurs plus jeunes elles se déplacent toutes vers des âges moins avancés. C'est ce qu'illustre peut-être le mieux la répartition cumulative : 45 p. 100 des travailleurs plus âgés prévoient quitter à 60 ans et 47,5 p. 100 (proportion comparable) des travailleurs plus jeunes, à 55 ans. L'effet est encore plus saisissant lorsqu'il est question de la retraite anticipée : 17 p. 100 seulement des travailleurs âgés et 48 p. 100 des travailleurs plus jeunes prévoient quitter à 55 ans.

La tendance à prendre plus tôt sa retraite chez les travailleurs plus jeunes ressort également de comparaisons portant sur les cas de « retraite exclue » : 17 p. 100 des travailleurs âgés qui ont parlé de leur retraite ont dit ne pas avoir l'intention de quitter leur emploi comparativement à 10 p. 100 seulement chez les travailleurs plus jeunes ayant formulé la même affirmation.

On observera aisément des tendances semblables au devancement de l'âge de la retraite et des pointes à des âges plus hâtifs si on répartit les cas de retraite exclue sur les âges prévus de retraite en fonction du reste de l'espérance de vie des intéressés.

La nette tendance au devancement de l'âge de la retraite chez les travailleurs plus jeunes est d'autant plus remarquable que les intéressés jouissent d'une plus grande espérance de vie et peuvent envisager une retraite plus longue. Cette constatation va aussi à l'encontre du stéréotype aujourd'hui répandu selon lequel la génération X est incapable de se payer les luxes de ses parents, et notamment celui de prendre tôt sa retraite après avoir suffisamment économisé. Tel sera particulièrement le cas si les jeunes générations se retrouvent en plus avec des charges financières considérables du fait du financement des prestations que devront servir les régimes par répartition à des personnes âgées de plus en plus nombreuses.10

Malgré ces facteurs qui jouent contre le devancement de l'âge de la retraite, les travailleurs plus jeunes ont nettement l'intention de prendre leur retraite plus tôt que leurs aînés. Bien sûr, cette intention pourrait ne jamais devenir réalité, mais on peut voir que les travailleurs plus jeunes s'attendent à prendre leur retraite plus tôt et qu'ils sont plutôt nombreux à penser ainsi.


7 Les tableaux comprennent les 1 518 personnes qui ont dit avoir l'intention de prendre leur retraite à tel ou tel âge ou ne pas avoir l'intention de quitter leur emploi. Sont exclus les 1 306 enquêtés qui ont dit « ne pas savoir » et les 46 qui n'ont pas indiqué l'âge où ils prévoyaient prendre leur retraite. Ces deux derniers groupes n'entrent jamais dans l'analyse.

8 Les chiffres sur l'espérance de vie conditionnelle sont fournis par Statistique Canada, Tables de mortalité, Canada et provinces, publication n o 84-537 au catalogue, 1995.

9 Ainsi, un homme âgé de 47 ans qui a dit ne pas avoir l'intention de prendre sa retraite se verrait attribuer 77 ans comme âge de retraite pour une espérance de vie résiduelle de 30 ans. Un homme de 52 ans (de cinq ans plus âgé) obtiendrait 78 ans en fonction d'une espérance de vie résiduelle de 26 ans. En réalité, bien qu'il ait cinq ans de plus, son espérance de vie résiduelle diminue de quatre ans seulement - et non de cinq -, car l'espérance de vie conditionnelle augmente dans les cohortes de survivants. Comme l'espérance de vie conditionnelle augmente d'un an (de 77 à 78 ans) chez les gens ayant cinq ans de plus, l'âge prévu de retraite est lui aussi majoré d'un an dans leur cas. C'est pourquoi on observe une certaine « concentration » selon l'âge prévu de retraite, une plus grande espérance de vie résiduelle venant quelque peu compenser l'effet du vieillissement.

À une femme âgée de 47 ans, on attribuerait 83 ans (contre 77 chez les hommes) comme âge prévu de retraite en fonction d'une plus grande espérance de vie résiduelle de 36 ans. Ainsi, les femmes qui ont dit exclure toute retraite obtiendraient un âge prévu de retraite postérieur à celui des hommes du fait de leur plus grande espérance de vie résiduelle.

10 Bien sûr, les jeunes générations pourraient aussi hériter du patrimoire financier considérable des générations précédentes.

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Mise à jour :  2005-06-09 haut Avis importants