Un point chaud est un pixel dans une image satellite infrarouge
qui renferme la signature spectrale de la végétation
en feu. Le processus de détection des points chauds fait
partie du
Système de surveillance, de cartographie et de modélisation des
feux de forêt (Fire M3). Chaque pixel d'une image, et par conséquent
chaque point chaud, représente 1 kilomètre carré
de terrain. Le feu qui brûle dans le point chaud peut couvrir
toute cette superficie ou être aussi petit que 0,001 kilomètre
carré (environ 30 mètres par 30 mètres). Un
pixel particulier peut demeurer chaud pendant plusieurs jours de
suite, alors que brûlent différentes zones à
l'intérieur du pixel. Les points chauds et les autres données
satellitaires sont également utilisés pour estimer
la superficie des régions brûlées. Vu l'étendue
du Canada, on considère l'utilisation de données de
télédétection comme la seule
façon rentable de connaître en temps quasi réel
la situation des feux de forêt.
Système de surveillance, de cartographie et de modélisation
des feux de forêt (Fire M3)
Fire M3 est un système national d'information qui détecte,
surveille et cartographie automatiquement, de façon quotidienne,
tous les gros incendies de forêt au moyen d'images satellite
infrarouges. Ces images sont obtenues chaque jour à la station
satellite de Prince Albert, en Saskatchewan. Les données
sont traitées au Centre
canadien de télédétection, à Ottawa, où des procédures
automatiques d'analyse des images permettent la détection
des feux actifs. Étant donné la taille du Canada,
la télédétection est considérée
comme la seule méthode rentable pour obtenir un portrait
détaillé de l'activité des feux de forêt
en temps quasi réel.
[D] Cliquez ici pour agrandir, 11 KB Figure 1 : Plus de 17 000 points chauds ont été détectés au Canada en 1999
Une fois les points chauds détectés, le danger d'incendie
de forêt est calculé pour les lieux en question. Les
résultats sont affichés dans le site Web du Service
canadien des forêts le soir même. La page Web renferme
des cartes des images quotidiennes et une carte de la saison à
ce jour, des images satellite et des tableaux résumés.
L'outil cartographique permet le zoomage et l'interrogation.
Les activités de Fire M3 servent à plusieurs fins.
Le système donne, de façon quotidienne, un aperçu
spatial explicite de l'activité des feux de forêt au
Canada. Les points chauds et les autres données satellite
sont aussi utilisés pour estimer la superficie brûlée.
Par le passé, on devait compter, pour estimer la superficie
brûlée au Canada, sur les statistiques provinciales,
qui devenaient disponibles à la fin de la saison des feux,
à différents moments selon la province. La saison
des feux s'échelonne entre le début de mai et la fin
de septembre. Fire M3 fournit des statistiques nationales en temps
opportun et à faible coût.
La carte ci-dessous montre tous les points chauds détectés
en 1999. La plupart des feux se situent dans la forêt boréale,
cette large bande de forêt renfermant surtout des conifères
qui traverse le pays, du Yukon à Terre-Neuve-et-Labrador.
La forêt boréale est sujette aux feux intenses et de
grande envergure, en particulier dans l'Ouest, à cause de
sa composition (arbres à aiguilles), du climat et de la contiguïté
des zones boisées. Le feu est un élément naturel
de l'écosystème de la forêt boréale et
il joue un rôle important dans le cycle des éléments
nutritifs et du carbone.
[D] Cliquez ici pour agrandir, 46 KB Figure 2 : Carte des points chauds en 1999
L'illustration ci-dessous est une image satellite d'une partie
du nord-ouest de l'Ontario prise le 5 mai 1999. Plusieurs gros feux
brûlaient cette journée-là. Chacun des feux
est représenté par un groupe de points chauds, illustrés
en rouge pour faciliter la visualisation. Autrement, on ne pourrait
distinguer les feux sur l'image, sauf par les panaches de fumée.
[D] Cliquez ici pour agrandir, 25 KB Les panaches de fumée peuvent atteindre des centaines de kilomètres de long.
Limites du système
Les feux ne sont pas tous détectés par le système.
Seules les régions boisées sont surveillées;
les prairies, la toundra et les zones urbaines sont exclues de l'analyse.
En outre, les détecteurs à bord des satellites ne
peuvent « voir » à travers la couverture nuageuse.
Les feux qui brûlent sous un ciel nuageux ne sont donc par
illustrés par des points chauds sur les cartes. Le système
Fire M3 ne se veut par un outil de détection des feux, quoiqu'on
l'ait utilisé comme tel dans certaines régions éloignées
et dans les parcs nationaux. La détection des feux à
des fins de lutte contre les incendies exige un délai d'exécution
beaucoup plus court et elle est réalisée efficacement
par les réseaux et systèmes existants exploités
par les organismes provinciaux et territoriaux et par les parcs.
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