La formation des diamants
Les diamants se forment à l’intérieur de la
Terre, à des profondeurs de plus de 150 kilomètres.
Ils se sont cristallisés, probablement de façon épisodique,
pendant toute la formation de la Terre. Les diamants se forment
dans une roche mère particulière qui renferme plusieurs
minéraux caractéristiques très importants à
titre d’indicateurs dans les activités d’exploration
minière pour les diamants.
Après leur formation, les diamants sont poussés vers
la surface de la Terre par une forte activité volcanique.
Le mélange de magma, de roche transportée et de diamants
forme des cheminées, lors de la remontée vers la surface.
Ces cheminées sont appelées kimberlite.
Que sont les kimberlites?
Définition
Les kimberlites sont les formations rocheuses où on peut
trouver des diamants. Le nom kimberlite vient de la ville sud-africaine
de Kimberly qui, au siècle dernier, était considérée
le centre mondial pour l’exploitation du diamant. C’est
à Kimberly qu’on a trouvé, pour la première
fois, des diamants dans la roche mère.
Les kimberlites sont classées comme une variété
de roche volcanique potassique, consistant en minéraux, en
fragments de roche et en composantes magmatiques. La matrice dont
sont composées les kimberlites contient de l’olivine,
de la phlogopite, des carbonates, de la serpentine, du diopside,
de l’ilménite et plusieurs autres minéraux.
Les kimberlites contiennent également des fragments de roches
provenant du manteau supérieur.
[D] Cliquez ici pour agrandir, 34 KB Exemple du matériel composant une kimberlite
Taille et forme
La taille d’une kimberlite est assez restreinte. Elle couvre une
superficie variant de moins de 0,5 à 150 hectares. Les kimberlites
sont composées de trois éléments : les racines,
le diatrème et le cratère.
Situées à environ deux à trois kilomètres
sous la surface, les racines constituent la partie inférieure
de la cheminée de kimberlite. Leur forme est irrégulière
et elles ont une étendue verticale d’environ 0,5 kilomètre.
Le diatrème occupe la partie centrale de la kimberlite et
constitue le volume principal de la cheminée. C’est
lui qui renferme la plupart des diamants. Son étendue verticale
est d’environ un à deux kilomètres.
La troisième partie d’une kimberlite est le cratère.
Cette partie supérieure de la cheminée, située
à la surface, constitue le cratère volcanique éruptif.
Formation
Les kimberlites sont mises en place par explosion gazeuse. Le magma contient
une grande quantité de gaz dissous sous pression. À
quelques kilomètres de la surface, ces gaz prennent de l’expansion
alors qu’ils se rapprochent de la surface, causant ainsi des
explosions. Ces explosions provoquent une ascension très
rapide du magma à travers le manteau. La vitesse augmente
près de la surface et peut atteindre plusieurs centaines
de kilomètres à l’heure. Au fur et à
mesure que le magma pénètre les formations rocheuses
de la croûte, la cheminée s’ouvre en une forme
conique, et devient une cheminée de kimberlite.
L’expansion rapide des gaz refroidit rapidement le magma,
provoquant ainsi peu de réactions thermiques. La température,
demeurant suffisamment basse par rapport à la pression, permet
aux diamants de résister à la conversion en graphite
et de rester intacts.
Distribution des kimberlites
La distribution géographique des kimberlites n’est pas aléatoire.
Le facteur qui régit la distribution géographique
des kimberlites est l’épaisseur de croûte ancienne
située au cœur des continents. Ces anciens cœurs
sont nommés cratons archéens et sont des roches de
plus de 2,5 milliards d’années. Ces cratons sont stables
et ont subi très peu de déformation durant une longue
période. Les kimberlites sont concentrées dans les
zones de la croûte terrestre qui contiennent ces cratons.
Les kimberlites se rencontrent en groupes de plusieurs cheminées,
et typiquement, les cheminées d’un groupe donné
sont localisées au plus à une dizaine de kilomètres
entre elles.
Au Canada, la masse continentale couvre une des plus grandes étendues
de craton archéen au monde. Le Bouclier canadien se compose
de cratons anciens stables, aussi bien dans les Territoires du Nord-Ouest
(l’île Somerset et les monts Mackenzie), qu’en
Alberta (Rocheuses dans la région de la frontière
de la Colombie-Britannique et l'Alberta), en Saskatchewan, au Manitoba
en Ontario et au Québec. Toutes ces régions offrent
un cadre géologique très favorable à la prospection
pour les diamants.
Érosion des kimberlites
La plupart des kimberlites ont été partiellement érodées
sous l’action des processus de surface. Durant l’érosion,
la kimberlite libère des matériaux, incluant des diamants.
Ces matériaux libérés sont emportés
vers des gisements secondaires, connus sous le nom de gisements
alluvionnaires, tels que les graviers de rivières, les terrasses
de plages et même les gisements littoraux marins au large
sur le fond de l'océan. L’eau, la glace et la gravité
agissent comme agents de transport. Si la concentration de diamants
est assez élevée, ces gisements secondaires peuvent
être exploités avec profit. Toutefois, la source primaire
des diamants demeure la kimberlite.
Au siècle dernier, en Afrique, on a trouvé des diamants
dans des graviers alluvionnaires et plus tard, dans des dépôts
littoraux et dans les graviers marins au large des côtes.
Durant les années 1860, la découverte de diamants
dans la roche, qui fut par la suite nommée kimberlite, permit
aux géologues et aux prospecteurs de diamants de comprendre
que les diamants provenaient des kimberlites, et que les diamants
trouvés dans les graviers avaient été dérivés
de cette source.
La présence de gisements secondaires implique la présence
de cheminées de kimberlite en amont du bassin de drainage.
En Amérique du Nord toutefois, cette conclusion ne s’applique
pas parce que les matériaux, qui ont été érodés
avant et pendant l’époque glaciaire, ont été
dispersés par l’avancée des glaciers. Dans ce
cas, les kimberlites sont situées dans la direction de “l'amont
glaciaire” indépendante du bassin de drainage contemporain.
Jusqu’à ce que cet état de choses soit reconnu
en 1899, par le professeur W.H. Hobbs de l’université
du Wisconsin, la raison pour laquelle on ne trouvait pas de gisements
de diamants d’importance commerciale au Canada demeurait un
mystère.
Estimation du contenu en diamant d’une kimberlite
Toutes les kimberlites ne sont pas diamantifères ou économiquement
exploitables. Quand on trouve une kimberlite, on doit en estimer
le contenu en diamants : la concentration (en carats par tonne),
la taille du gisement, et également la taille et la qualité
des diamants. Ces deux derniers points sont des caractéristiques
très importantes à connaître puisque dans l’industrie
du diamant, le produit final est évalué à la
pièce.
Dans une kimberlite, il existe un rapport entre la quantité
de diamants et l’abondance des fragments rocheux issus du
manteau où se forment les diamants. Pour déterminer
le contenu en diamants, on recueille et on traite des tonnes de
roche provenant du sommet de la cheminée. Si on trouve des
diamants, on effectue des forages et des examens pétrologiques
afin de déterminer l’étendue du gisement et
son contenu en diamants. Entre 5000 à 10 000 carats de diamants
sont nécessaires pour pleinement évaluer un gisement.
Une concentration en diamants d’environ 0,5 carat par tonne
est suffisante pour que l’exploitation d’une mine soit
rentable; une concentration variant entre 2 et 4 carats par tonne
serait très bonne. On doit aussi connaître la distribution
de la taille et de la qualité des diamants afin de déterminer
la stratégie d’extraction, soit une extraction en surface
ou souterraine. |