Méthodes d’exploration
L’exploration pour le diamant exige d’importants budgets,
de l’expérience et des connaissances techniques dans
plusieurs domaines tels que l’échantillonnage et le
traitement des minéraux lourds, l’identification des
minéraux, la chimie des minéraux indicateurs, la géologie
glaciaire, les dépôts alluvionnaires, la tectonique,
la géophysique à grande échelle, la géologie
structurale, la pétrologie, la chimie et les techniques géophysiques.
Tous ces domaines deviennent de plus en plus complexes au fur et
à mesure que les activités d’exploration à
la recherche de diamants évoluent.
Pour trouver les kimberlites canadiennes, il est nécessaire
de combiner les résultats de la chimie des minéraux
indicateurs, de l’analyse des avancées et des retraits
glaciaires régionaux et de l’analyse géophysique.
Puisque la superficie favorable est très vaste, la recherche
de kimberlite est un processus très lent.
Le suivi des lignes d'écoulement glaciaire et du retrait
des glaciers
La plus grande partie du Canada a été érodée
par une succession de périodes glaciaires au cours des dernières
1,5 million d’années. Toutes les phases de l’écoulement
glaciaire ont contribué à l’érosion des
kimberlites et ont dispersé ses débris, incluant les
diamants, loin de leur source. La glace en mouvement n’est
pas limitée par les bassins de drainage, et la direction
de l’écoulement glaciaire peut changer de manière
saisissante. Chaque avancée des glaciers remanie les débris
laissés par l’avancée précédente.
Il est donc nécessaire d’identifier quelle avancée
glaciaire a transporté les matériaux examinés
afin de pouvoir remonter jusqu'à la source.
Le pistage des minéraux indicateurs
La technique des minéraux indicateurs est basée sur
l’identification de minéraux caractéristiques
associés aux roches contenant les diamants. On utilise des
minéraux indicateurs plutôt que les diamants pour localiser
des kimberlites, parce qu’il est plus facile de suivre la
piste des minéraux indicateurs. Les minéraux indicateurs
sont beaucoup plus abondants que les diamants dans une kimberlite,
possèdent des caractéristiques visuelles et chimiques
distinctes et sont plus facilement reconnaissables. De plus, ils
survivent à un long transport et sont résistants à
l’altération chimique.
Quand des minéraux indicateurs sont trouvés dans
des sédiments glaciaires, ils indiquent la présence
d’une kimberlite et, jusqu’à un certain point,
fournissent des renseignements sur le potentiel diamantifère
de la source. La liste suivante comprend les minéraux indicateurs
communément utilisés dans l’exploration pour
les diamants.
[D] Cliquez ici pour agrandir, 34 KB Pyrope chromifère (couleur mauve)
[D] Cliquez ici pour agrandir, 21 KB Diopside chromifère (vert émeraude)
[D] Cliquez ici pour agrandir, 31 KB Ilménite magnésienne (noir, fracture conchoïdale)
[D] Cliquez ici pour agrandir, 26 KB Olivine (vert jaunâtre pâle)
- chromite (noir rougeâtre, forme cristalline irrégulière
à catédrique)
- grenat éclogitique (rouge orangé)
- diamants eux-mêmes s’ils sont assez abondants
Le matériel échantillonné est la fraction
moyenne à très grossière du sable provenant
de sédiments glaciaires ou fluvio-glaciaires tels que les
tills et les eskers, les sédiments alluvionnaires, les sols
et les sédiments éoliens. Des grains choisis sont
analysés à l’aide d’une microsonde électronique
afin de les identifier et d'établir leurs composantes chimiques.
De plus, la morphologie de surface de chaque grain peut fournir
des indications sur la distance parcourue et le moyen de transport.
Dans plusieurs cas, les sédiments ont subi des transports
glaciaires répétés et ont été
transportés par des mécanismes fluviaux interglaciaires
ou, plus rarement, préglaciaires. Tout ceci complique le
pistage des éléments jusqu’à leur source.
Localisation des anomalies magnétiques
Les levés magnétiques mesurent les petites variations ou
perturbations du champ magnétique terrestre, la force qui
oriente l’aiguille d’une boussole. Ces perturbations
sont des anomalies si on les compare avec le champ local. Les anomalies
magnétiques peuvent indiquer la présence de cheminées
de kimberlite, surtout quand le champ magnétique régional
de la zone étudiée est uniforme.
La signature géomagnétique d’une kimberlite
n’est pas unique, mais est caractéristique. Dans le
Bouclier canadien, les kimberlites engendrent souvent une anomalie
circulaire. Cette anomalie peut présenter un contraste élevé,
faible ou pas de contraste du tout par rapport au champ magnétique
environnant. Le contraste entre la réponse magnétique
d’une kimberlite et celle de la roche encaissante dépend
du champ magnétique rémanent de la cheminée.
La minéralogie de la cheminée peut également
avoir un effet sur sa signature magnétique.
La roche qui compose les kimberlites est moins résistante
à l’érosion que les roches encaissantes; ainsi
les kimberlites tendent à être plus touchées
par l’érosion que la roche encaissante. Ceci crée
des dépressions au-dessus des kimberlites. Ces dépressions
sont ensuite recouvertes de matériaux glaciaires ou remplies
d’eau, ce qui rend difficile la découverte des kimberlites.
Les études géophysiques, telles que les levés
magnétiques, jouent un rôle important dans la découverte
des kimberlites enfouies. Par exemple, dans la région du
Lac de Gras, les méthodes géophysiques ont été
très utiles pour détecter la présence de kimberlites
situées sous les lacs.
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