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Synthèse du deuxième rapport de l’évaluation des
contaminants dans l’Arctique canadien
Résumé et recommandations
La Synthèse du Rapport de lévaluation des contaminants
dans lArctique canadien Phase II (RECAC II) fait
partie dun ensemble de rapports qui résument les travaux effectués
depuis 1997, durant la deuxième phase du Programme de lutte contre
les contaminants dans le Nord (PLCN). La synthèse communique en langage
clair les principaux résultats des rapports techniques, à lintention
des habitants du Nord.
Le PLCN vise à réduire et, lorsque cest possible, à éliminer
les contaminants des aliments régionaux et traditionnels, tout en fournissant
des renseignements qui aident les individus et les collectivités à prendre
des décisions éclairées au sujet de leur alimentation.
La Phase II a servi à poursuivre la recherche sur les avantages
et les risques pour la santé de consommer les aliments régionaux
et traditionnels, à établir un bonne communication avec les
collectivités et à continuer à uvrer en faveur
daccords internationaux pour lutter contre les contaminants. En outre,
le savoir traditionnel des Autochtones du Nord a gagné en importance
durant cette phase.
Contaminants dans le milieu physique
Contaminants chez les poissons et autres espèces sauvages
Contaminants et santé humaine
Éducation, formation, renforcement des capacités
et communication
Interventions nationales et internationales
Résumé des recommandations
Contaminants dans le
milieu physique
Les trois principales catégories de contaminants étudiées
dans le cadre du PLCN sont les métaux lourds, les polluants organiques
persistants (POP) et les radionucléides. La plupart de ces contaminants
sont transportés jusquau Nord par les courants atmosphériques
et océaniques à partir de sources agricoles et industrielles
situées plus au sud. On les trouve dans les eaux, les sols, les sédiments,
la neige, la pluie, la glace et latmosphère nordiques. On étudie
les contaminants dans le milieu physique surtout pour en déterminer
les sources, les principaux modes de transport et les voies daccès
au milieu biologique. Ils sont présents en petites quantités,
mais ils saccumulent et se concentrent à mesure quils sélèvent
dans le réseau alimentaire pour finir par atteindre des concentrations
préoccupantes chez lhumain. La recherche sur les contaminants
dans le milieu physique, en particulier sur leurs sources, sert aussi aux
travaux en vue den restreindre lutilisation par la voie daccords
internationaux. Les études de suivi nous diront si ces accords sont
efficaces pour réduire les quantités de contaminants dans le Nord.
Contaminants dans latmosphère nordique
En général, latmosphère dans le Nord canadien
contient de plus faibles teneurs de POP et de métaux lourds que dans
la plupart des autres pays de la région circumpolaire. Les concentrations
de la plupart des contaminants diminuent lentement dans lensemble de
lArctique circumpolaire. Cependant, il est encore trop tôt pour
dire si les quantités de mercure augmentent ou diminuent. Les principales
sources de métaux lourds dans latmosphère du Canada boréal
varient selon les saisons : les îles de lArctique et lOuest
du Groenland en automne, lOuest et le Nord-Ouest de lEurope tard
lautomne et lhiver et, enfin, lAsie et la Russie à la
fin du printemps et à lété.
Les concentrations de mercure atmosphérique dans le Nord canadien
chutent au printemps quand le soleil réapparaît après
la longue nuit polaire. On observe maintenant ce phénomène à dautres
endroits dans lArctique circumpolaire. Le mercure se dépose sur
la neige dans ce quon appelle un épisode de diminution du mercure
(EDM). Ce dépôt constitue peut-être un mode dentrée
important du mercure dans le réseau alimentaire.
La plupart des POP se font moins présents dans latmosphère
du Nord canadien, sauf la dieldrine et lendosulfan. Les diminutions
dhexachlorocyclohexanes (HCH) et de toxaphène sont certainement
attribuables aux limitations internationales imposées à leur
utilisation. Le lindane devrait continuer à migrer vers le nord durant
des années en raison des résidus au Canada, en France et en
Chine. On croit que certains pesticides sont transportés dans lOuest
de lAmérique du Nord, y compris le Yukon, en provenance dAsie
pendant lhiver.
On trouve maintenant dans latmosphère du Nord canadien plusieurs
nouveaux contaminants que le PLCN navait pas étudiés auparavant,
mais il est encore trop tôt pour dire sils sont en progression.
Ils englobent les ignifuges bromés, les paraffines chlorées
et les chlorophénols. Les ignifuges sont largement utilisés
et pourraient devenir préoccupants, car ils pénètrent
facilement dans le réseau alimentaire. Il faut plus de recherche de ce côté.
Contaminants dans les sédiments des lacs
Les concentrations de mercure semblent augmenter dans les sédiments
lacustres au Nunavut au sud du 80º de latitude nord et peut-être ailleurs.
Il est possible que plus de mercure soit transporté du Sud ou quil
en soit libéré du pergélisol qui fond en raison du réchauffement
climatique et quil pénètre avec des matières organiques
dans les lacs et les cours deau. À presque tous les emplacements
yukonnais (excepté le lac Hanson), la plupart des POP sont en baisse
depuis 20 ans.
Contaminants dans le milieu marin
Dans les eaux marines, les HCH sont les contaminants les plus présents,
suivis des BPC. Les concentrations de HCH sont plus élevées
dans les îles de lArctique canadien par comparaison avec dautres
parties de locéan Arctique, et lalpha-HCH arrive maintenant
surtout dans leau par le détroit de Béring plutôt
que dans latmosphère, comme avant. Le beta-HCH, qui est peut-être
plus toxique pour les animaux et les humains, migre à lArctique
principalement porté par les courants océaniques, et se retrouve
le plus concentré dans la région des mers de Béring et
des Tchouktes. Le lindane et lendosulfan sont les seuls pesticides modernes
trouvés dans locéan Arctique.
On décèle maintenant de faible quantités des POP nouveaux
comme les ignifuges bromés et les paraffines chlorées dans les
sédiments marins.
Très peu des radionucléides que rejettent les centrales nucléaires
européennes atteignent locéan Arctique canadien.
Changements climatiques et contaminants
Les changements climatiques se répercutent maintenant sur
les courants atmosphériques et océaniques, et davantage de contaminants
peuvent atteindre le Nord canadien. On sattend à ce que les concentrations
de mercure et dautres métaux lourds augmentent dans les eaux
arctiques. Limportance et le lieu des épisodes de diminution
du mercure peuvent changer. Il se peut que les quantités de certains
POP augmentent aussi. En outre, plus de radionucléides atteindront
peut-être le Nord canadien dans les courants océaniques. Les
contaminants vont vraisemblablement saccumuler dans les organismes et
leur présence samplifier le long des chaînes alimentaires
dans des façons quon ne comprend pas encore. Voilà qui
pourra avoir des répercussions sur la santé des animaux et sur
la teneur en contaminants des aliments régionaux et traditionnels.
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Contaminants
chez les poissons et autres espèces sauvages
Phoques annelés
Il ny a pas encore dindication dune augmentation
générale du mercure ou dautres métaux lourds dans
la faune aquatique et terrestre. Cela dit, on observe une hausse du mercure
et du cadmium chez certaines populations de mammifères marins, en général
près de lembouchure de grands cours deau, et chez certains
oiseaux de mer.
Les concentrations de mercure sont à peu près stables dans
les foies et les reins de la plupart des populations de phoques annelés,
mais augmentent dans dautres pour des raisons qui ne sont pas claires.
On retrouve un profil de concentration analogue pour le cadmium. Il nexiste
pas de lignes directrices concernant la consommation de viande de phoque,
mais la concentration de mercure relevée dans les reins et le foie
des phoques annelés est souvent supérieure à celles recommandées
dans les lignes directrices sur la consommation des poissons.
Contrairement au mercure, les POP trouvés dans le lard des phoques
annelés présentent des concentrations semblables dans lensemble
du Nord canadien, mais ils diminuent à certains endroits. Les concentrations
de BPC sont tombées à 60 % de leur niveau de 1975. Celles
du DDT ont aussi diminué. Les modèles informatiques prévoient
que les quantités de BPC et de DDT seront encore réduites dici
2010. En revanche, les concentrations dalpha-HCH sont en hausse. Le
lard des phoques annelés au Canada contient plus de POP que celui des
phoques de lAlaska, mais moins que celui des phoques dEurope et
du Nord-Est de Groenland.
Bélugas
On sait depuis les années 1980 que la concentration du mercure dans
les viscères du béluga pourrait être préoccupante,
pour le cétacé et pour le consommateur. Cependant, le mercure
est en grande partie converti en une forme moins toxique dans les viscères.
Depuis 15 20 ans, la concentration du mercure a quadruplé dans
les foies des bélugas de la côte de la mer de Beaufort et décuplé ou
davantage chez les bélugas de la partie ouest de la baie dHudson.
Certains POP diminuent chez les bélugas (BPC, dieldrine), dautres
sont stables (DDT, toxaphène) ou augmentent (chlordane, endosulfan).
On trouve des POP nouveaux dans le lard des phoques annelés, des bélugas
et des narvals, en quantités croissantes. Ainsi, la concentration des
polybromodi-phényléthers (PBDE) ignifuges, si elle ne préoccupe
pas encore, est 9 fois plus élevée quelle létait
en 1981 dans le lard des phoques de Holman (Uluqsaqtuuq). Il faudrait surveiller
ces contaminants, susceptibles de devenir préoccupants.
Morses
Les concentrations du mercure et dautres métaux lourds sont à peu
près stables chez les morses, mais celles des BPC et du DDT diminuent
peut-être. Les animaux de la partie est de la baie dHudson et du
bassin de Foxe présentent des concentrations analogues de POP. Les morses
de Canada montrent en général des concentrations de POP semblables à celles
trouvées dans dautres pays.
Ours blancs
Les scientifiques se préoccupent davantage des effets des POP sur les
ours blancs que sur d'autre espèce faunique. Les ours
blancs sont particulièrement vulnérables à la bioaccumulation
des POP, parce quils mangent le lard de phoque et quils biotransforment
de nombreux POP en substances plus toxiques. Par exemple, on sait que les BPC
ont un effet nuisible sur la teneur en vitamine A et les hormones thyroïdiennes
chez ces animaux. La préoccupation demeure, même si les quantités
de HCH, de DDT et de BPC diminuent dans la graisse des ours blancs de la baie
dHudson. Les concentrations dautres POP semblent demeurer à peu
près les mêmes.
Renards arctiques
Les renards arctiques se nourrissent à différents paliers
du réseau alimentaire, sans que cela paraisse jouer sur les concentrations
de POP quils contiennent. Les concentrations sont très faibles
pour la plupart et, dans lensemble, les renards canadiens présentent
des concentrations de POP inférieures à celles des renards arctiques
du Svalbard, de la Norvège continentale ou de lIslande.
Invertébrés et poissons marins
Les invertébrés comme les myes et les moules montrent
des concentrations variables, mais faibles, de métaux lourds.
Lomble chevalier contient très peu de mercure et des concentrations
presque indécelables de cadmium et de plomb. Les concentrations de
POP sont également très faibles. La morue polaire présente
des concentrations de mercure et de POP semblables à celles de lomble.
On pense, par contre, quil y a une bioaccumulation et une bioamplification
beaucoup plus importantes chez la laimargue atlantique que chez dautres
poissons de mer. Le mercure sy trouve 10 fois plus concentré que
dans dautres poissons, quoique encore en bien moindre quantité que
dans le foie de mammifères marins. La concentration de certains POP
est analogue à celle trouvée chez les ours blancs et autres
prédateurs au sommet du réseau alimentaire. La laimargue montre
les concentrations de DDT les plus fortes de tout animal du Nord canadien.
Oiseaux de mer
Le mercure contamine davantage les oiseaux de mer arctiques, mais ceux-ci en
transforment une bonne part en substances non toxiques. Les concentrations
de
mercure ont presque doublé dans les ufs du Guillemot de Brünnich
depuis 1975 et ont augmenté de 50 % chez le Fulmar boréal.
Le mercure se trouve le plus concentré dans les oiseaux de proie comme
le Goéland bourgmestre, et le moins dans des espèces non prédatrices
comme le Mergule nain. Chez le Harelde kakawi, ses concentrations varient beaucoup
dun endroit à un autre.
Contrairement au mercure, la plupart des POP, en particulier les BPC et le
DDT, diminuent dans les ufs des oiseaux de mer. En revanche, les HCH
augmentent chez beaucoup, peut-être parce que ces contaminants atteignent
maintenant en plus grandes quantités lArctique par le détroit
de Béring plutôt que par voie aérienne. Les oiseaux qui
migrent vers le sud ramassent dans les régions septentrionales du sélénium,
quon trouve chez eux en concentrations plus élevées. Les
oiseaux qui ne migrent pas, comme le guillemot à miroir, tendent à recueillir
plus de mercure, quils transmettent à leurs ufs. À certains
endroits, ce guillemot est exposé à de fortes concentrations
de BPC qui altèrent peut-être sa santé.
On décèle aussi de faibles concentrations de nombreux POP nouveaux
chez les oiseaux marins. Cependant, les concentrations sont à la hausse.
Mammifères terrestres
Deux vastes programmes de surveillance au cours de la Phase II du PLCN
ont mesuré les métaux lourds et les POP chez les mammifères
terrestres, y compris chez 15 hardes de caribous, des orignaux, des bisons
et des cerfs mulets dans les Territoires du Nord-Ouest et le Yukon. On a aussi étudié les
loups, les carcajous, les castors et les rats musqués. Le seul problème
possible vient des concentrations assez élevées de cadmium trouvées
dans les reins et le foie des caribous du Yukon. Cela dit, on croit quelles
nont pas changé depuis des milliers dannées et que
le cadmium vient surtout de sources naturelles.
Poissons deau douce
Contrairement à ce qui arrive aux mammifères terrestres,
le mercure augmente dans les viscères de certains poissons dans certains
lacs, mais la situation varie beaucoup dun lac à un autre.
La concentration du mercure a augmenté dans le foie de la lotte du
Mackenzie (Dehcho), à certains endroits gagnant plus de 35 % depuis
1985. Parfois, la concentration est trop forte pour une consommation de subsistance,
mais, dans tous les cas, elle est inférieure à celle indiquée
dans la ligne directrice pour le poisson vendu dans le commerce. À dautres
emplacements, le mercure est à la hausse, et il faudrait continuer
de le surveiller, même si les concentrations ne pose pas de problème
pour la consommation.
La lotte dans les lacs yukonnais ne contient pas beaucoup de POP, sauf le
lac Laberge, où la concentration du toxaphène dans les foies
continue dêtre élevée. Comme pour dautres
animaux nordiques, on retrouve les nouveaux ignifuges bromés chez la
lotte. Les concentrations sont très faibles, mais augmentent avec le
temps, et il faudrait continuer de les surveiller.
Lomble chevalier confiné en eau douce au Nunavik et au Labrador
ne contient généralement que des faibles concentrations de mercure
et de POP. Par contre, certains congénères du lac Resolute dans
lîle Cornwallis contiennent plus de mercure que ne le recommande
la ligne directrice pour la consommation de subsistance, mais moins que ne
linterdit la ligne directrice concernant le poisson vendu dans le commerce.
Les concentrations plus élevées sexpliquent peut-être
du fait que certains ombles chevaliers sont devenus des prédateurs.
Les concentrations de POP sont faibles et ninquiètent pas pour
la santé humaine.
Dans le bassin du Mackenzie (Dehcho) et au Nunavut, les poissons prédateurs
comme le touladi, le grand brochet et le doré jaune contiennent généralement
plus de mercure que ne le recommandent les lignes directrices sur la consommation
de subistance et la vente commerciale. Les poissons non prédateurs
comme le corégone en renferment habituellement beaucoup moins. Les
poissons deau douce du Grand lac des Esclaves (Tucho) et du Grand lac
de lOurs (Sahtú) montrent des concentrations de mercure parmi
les plus faibles dans le Nord canadien. Les concentrations de POP sont faibles
dans tous ces poissons, même les prédateurs, et ne suscitent
pas de préoccupation.
Sauvagine et gibier à plume
On trouve du cadmium et du mercure en forte concentration dans les
foies et les reins des eiders. Les concentrations de cadmium relevées
dans les reins dEider à tête grise du Refuge doiseaux
de la baie Est dans lîle de Southampton étaient parmi les
plus élevées jamais mesurées chez des eiders et plus
de 4 fois plus élevées que celles trouvées chez
les eiders dEurope. LEider à duvet présente des
concentrations beaucoup plus faibles de cadmium, mais lâge entre
peut-être en ligne de compte, car les échantillons de cette espèce
ont pu venir doiseaux plus jeunes. On pense que le cadmium trouvé dans
les eiders du Canada provient du substrat rocheux local.
Comme pour le cadmium, les Eiders à duvet contiennent moins de mercure
que les Eiders à tête grise. On attribue ce résultat aux
différences dans lalimentation. Les deux espèces mangent
des moules, mais les Eiders à tête grise consomment aussi des
invertébrés de fond qui contiennent peut-être des concentrations
plus fortes de contaminants.
Plantes
Les végétaux dans le Nord canadien contiennent peu
de POP et de métaux lourds. Cela étant, certaines plantes situées
près de sources locales de contamination (p. ex. des mines
dor) renferment parfois des concentrations élevées darsenic,
notamment. Il a donc fallu diffuser des avis concernant la consommation des
baies à certains endroits.
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Contaminants
et santé humaine
Au cours de la Phase II du PLCN, les recherches concernant les effets
des contaminants sur la santé humaine ont donné lieu au message
suivant à lintention des Nordiques : Les avantages nutritifs, économiques,
sociaux et culturels connus de la nourriture régionale et traditionnelle
lemporteraient sur les risques connus. On entreprend dautres études
pour mieux comprendre et préciser les risques.
Habitudes alimentaires
Une grande enquête sur lalimentation a été réalisée
pendant la Phase II pour vérifier la place prise par les aliments
régionaux et traditionnels (et ceux du commerce), et la valeur nutritive
de ces aliments. Lorsque les gens mangent les aliments provenant du milieu,
leur régime contient généralement moins de sucre, plus
de bonnes matières grasses, plus de vitamine E, de fer et de zinc.
Dans lensemble, le régime alimentaire traditionnel est plus sain
quun régime constitué des aliments quon trouve typiquement
sur le marché dans le Nord. On mange davantage daliments régionaux
et traditionnels dans les collectivités éloignées que
dans les villes. Les personnes âgées de plus de 40 ans consomment
généralement plus de ces aliments que les jeunes, et les hommes,
plus que les femmes. Les Premières Nations du Yukon, les Dénés
et les Métis mangent le plus souvent de lorignal, du caribou
et du corégone, les Inuits dInuvialuit, de Kitikmeot et de Kivalliq,
du caribou et de lomble chevalier, les Inuits de Baffin, du caribou,
de lomble chevalier et du phoque annelé et les Inuits du Labrador,
du caribou et de la truite.
Avantages des aliments régionaux et traditionels
De nombreux aliments régionaux et traditionnels aident à combattre
les maladies et les blessures mieux que les aliments populaires du commerce
et assurent lapport nécessaire de la plupart des vitamines, des éléments
essentiels et des minéraux. La récolte de ces aliments est physiquement
exigeante et aide à rester en forme. Il y a des valeurs sociales, culturelles
et spirituelles importantes à récolter, apprêter, partager
et consommer les aliments provenant du milieu. Les individus sentent quils
font partie du groupe et quils en partagent la culture. Les jeunes apprennent à vivre
par et dans la nature et acquièrent des qualités tels le sens
des responsabilités, la patience et le respect. Il y a aussi des raisons économiques
manifestes en faveur dune consommation continue et importante des aliments
régionaux et traditionnels. Ils coûtent presque toujours moins
cher que les aliments du commerce et répondent à une nécessité économique
pour beaucoup de Nordiques. La plupart des Inuits, des Premières Nations
du Yukon, des Dénés et des Métis indiquent quils
seraient incapables de nourrir leur famille sils devaient acheter tous
les aliments en magasin.
La plupart des aliments du commerce consommés dans les collectivités
autochtones nassurent pas une bonne nutrition. Quand les gens ne mangent
pas les aliments du milieu, ils consomment plus de sucre, de mauvaises graisses
et de glucides que dhabitude. Plus dAutochtones du Nord deviennent
obèses et présentent des « problèmes occidentaux » comme
le diabète et les maladies cardiaques. Dans la région de Baffin,
40 % des femmes de plus de 40 ans pourront avoir des ennuis de santé,
parce quelles sont trop grosses. Chez les femmes plus jeunes et les
hommes de plus de 40 ans, 20 % risquent le même sort.
Exposition aux contaminants
Dans la plupart des collectivités de Kivalliq et de Baffin,
plus de 25 % de la population consomment des quantités de mercure
supérieures à la dose inoffensive (la dose journalière
admissible ou DJA). À Kivalliq, lessentiel du mercure provient
de la consommation de la viande de caribou, le muktuk de béluga et
les muscles de touladi. À Baffin, il est ingéré dans
la viande de phoque annelé, le muktuk de narval et la viande
de caribou.
Les concentrations de mercure dans le sang et les cheveux des mères
et dans le cordon ombilical présentent un profil assez analogue. Il
y a 10 % des mères de la région de Baffin et 16 %
des mères du Nunavik dont la teneur en mercure du sang se classe dans
la catégorie « risque accru » définie
par Santé Canada. Près de 80 % des mères du Nunavik
et 68 % des mères de Baffin ont plus de mercure dans le sang que
ne le recommande une nouvelle ligne directrice fondée sur des études
américaines. Les concentrations de mercure dans les Premières
Nations du Yukon, les Dénés, les Métis et les Inuit des
régions de Kivalliq et de Kitikmeot sont bien plus faibles, et se rangent
dans la catégorie « acceptable » de Santé Canada.
Les Inuits du Groenland et les habitants des îles Féroé montrent
des concentrations de mercure supérieures à celles des Inuits
du Nord canadien. Cela peut sexpliquer du fait que les Inuits du Groenland
mangent davantage de mammifères marins.
Les concentrations de plomb sont élevées chez certaines mères
dénées et métisses, ainsi que chez les mères inuites.
Le plomb provient probablement des balles utilisées pour la chasse.
Les concentrations de cadmium sont fortes chez certaines mères inuites,
dénées et métisses. lessentiel du cadmium provient
de la cigarette.
Pour ce qui est de beaucoup de POP, on en consomme moins que les DJA, mais
les gens des régions dInuvialuit, de Kitikmeot, de Kivalliq et
de Baffin consomment des quantités de chlordane et de toxaphène
qui sont en moyenne supérieures aux DJA. Dans certaines collectivités
des régions de Baffin et de Kivalliq, entre 25 et 50 % des résidents
consomment plus de chlordane et de toxaphène que les DJA. Dans la région
de Baffin, on consomme aussi plus que la DJA de BPC. On pense que cela est
attribuable à la consommation de lard et de muktuk de mammifère marin.
Les quantités de chlordane, de toxaphène et de BPC dans le
sang et les cheveux des mères et le cordon ombilical montrent un profil
semblable aux concentrations consommées. Les teneurs en BPC sont élevées
dans le sang des mères des régions de Baffin et de Kivalliq
et du Nunavik. Près de la moitié des mères présentent
des concentrations supérieures à la « concentration
préoccupante ». Quand aux BPC, leurs concentrations ne préoccupent
pas chez les mères dénées et métisses.
Les mères du Nunavik ont des teneurs sanguines de BPC semblables à celles
des mères des Pays-Bas. Les teneurs sont 2 à 3 fois supérieures
chez les mères du Groenland par comparaison aux Inuits du Canada, probablement
parce que les Inuits du Groenland mangent plus de mammifères marins.
Les habitants des îles Féroé ont aussi des concentrations
dans le sang 2 à 3 fois supérieures à celles des
Inuits canadiens.
Les Nordiques sont exposés à des concentrations de radionucléides
plus élevées par comparaison aux gens du Sud. Ces radionucléides
sont présents naturellement dans lenvironnement et, depuis des
milliers dannées, les humains y sont exposés dans les
mêmes concentrations par la chaîne alimentaire lichen → caribou → humain.
Jusquà maintenant, aucun risque important pour la santé na été associé aux
radionucléides chez les habitants du Nord.
Effets des contaminants sur la santé
Les effets du mercure et dautres contaminants sur la santé des
habitants du Nord canadien ont été peu étudiés.
Une recherche en cours au Nunavik devrait bientôt livrer des renseignements
utiles sur les effets et les risques, en particulier pour les groupes les
plus vulnérables face aux contaminants : les femmes en âge
de procréer, les femmes enceintes, les ftus et les enfants.
Les résultats de recherches internationales présentés
dans le rapport « Arctic Pollution 2002 » du Programme
de surveillance et dévaluation de lArctique confirment
quil faut maintenir lallaitement naturel, dont les avantages lemportent
sur les risques connus. Lallaitement au sein comportent des avantages
considérables pour la mère et pour lenfant, même
si le lait maternel peut contenir la plupart des POP trouvés dans le
Nord canadien.
Selon une recherche dans les îles Féroé, de faibles concentrations
de mercure retarderaient légèrement le developpement de lenfant,
mais des études menées ailleurs dans le monde nassocient
aucun problème de santé à des petites doses de mercure.
Selon des premières indications apportées par des études
animales, la vitamine E et une association de vitamine E et de sélénium
assurent peut-être une protection contre le mercure. Certains acides
gras et les protéines de poisson aideraient aussi à atténuer
les effets du méthylmercure.
On sait très peu de choses encore sur les effets du chlordane et du
toxaphène sur la santé des Nordiques, mais on dispose de certaines
informations sur les effets des BPC et du DDT. Au Nunavik, les mères
ayant de fortes teneurs sanguines de BPC ont donné naissance à des
enfants légèrement plus petits. Ces bébés auront
peut-être du mal à combattre les infections et les maladies.
Le DDT présent dans le lait maternel pourrait aussi être à lorigine
dun plus grand nombre dinfections chez les bébés
et les enfants plus vieux. La vitamine E et les acides gras oméga-3
trouvés dans de nombreux aliments régionaux et traditionnels
aideraient à protéger les gens contre les effets de contaminants
tels les BPC.
Communication des avantages et des risques
Les partenaires autochtones et les ministères territoriaux
de la santé soccupent maintenant au premier chef de renseigner
et de conseiller les Nordiques sur les avantages et les risques. Il faut jauger
les uns et les autres, y compris le type et la quantité daliments
consommés et les valeurs sociales, culturelles, nutritives, économiques
et spirituelles des aliments. Les décisions de gestion se prennent
de concert avec les collectivités touchées. Pour lheure,
les avantages de continuer à consommer la nourriture régionale
et traditionnelle lemportent, pense-t-on, sur les risques connus.
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Éducation,
formation, renforcement des capacités et communication
Le PLCN reconnaît que linformation que reçoivent les
habitants du Nord au sujet de contaminants dans leurs aliments régionaux
et traditionnels peut modifier sensiblement leur régime, leur économie
et leur mode de vie. Cest pourquoi le programme investit beaucoup de
temps et de ressources dans léducation, la formation, le renforcement
des capacités et la communication.
Au cours de la Phase II, on a pris des initiatives déterminées
: création de matériels éducatifs destinés aux
programmes scolaires, mise en place de coodonnateurs régionaux des
contaminants (CRC), cours de formation de première ligne, visites des
collectivités et journées de réflexion réunissant
Aînés et scientifiques. Les entretiens individuels et en petits
groupes se sont révélés efficaces. Lexpérience
acquise est très précieuse pour la poursuite des activités
et des échanges avec les Nordiques au sujet des contaminants. Cependant,
il faut une évaluation plus structurée des initiatives et de
leurs résultats.
Matériels à intégrer aux programmes scolaires
Les premiers matériels éducatifs destinés aux
programmes scolaires ont été élaborés par la Nation
métisse des Territoires du Nord-Ouest, de concert avec les enseignants,
les conseils scolaires et le ministère de lÉducation des
Territoires du Nord-Ouest. On a ensuite établi des matériels
au Yukon, sur le modèle des premiers, mais en les adaptant à la
situation régionale. Les écoliers ont aussi participé.
Coordonnateurs régionaux des contaminants
Avec lappui des partenaires autochtones, les CRC font office
de coordonnateurs au niveau de la collectivité et de la région à légard
de certaines activités de recherche, de communicateurs et de représentants
du programme au niveau de la collectivité. On a créé des
postes de CRC dans les régions où les contaminants sont une
source de préoccupation pour la sécurité humaine, et,
comme les CRC sont souvent des habitants de lendroit, ils sont arrivés à établir
un rapport de confiance avec leurs collectivités. Parce que les postes
en question donnent à leurs titulaires de lexpérience
et soutiennent leur intérêt pour les questions relatives aux
contaminants, de nombreux CRC ont réussi à passer à des
postes de plus grandes responsabilités ou à poursuivre leurs études.
Cours de formation de première ligne
Dans les collectivités nordiques, les gens sadressent
notamment aux agents des ressources renouvelables, aux travailleurs de la
santé et aux Aînés pour obtenir conseils et renseignements.
Au cours de la Phase II du PLCN, on a donné 6 cours de formation
sur les contaminants à plus dune centaine de ces travailleurs
de première ligne au Labrador, au Nunavut, aux Territoires du Nord-Ouest
et au Yukon. La Nation métisse des Territoires du Nord-Ouest a créé des
matériels, et elle a aussi aidé à organiser les cours.
Ceux-ci ont grandement sensibilisé les gens du coin aux enjeux des contaminants.
Visites des collectivités
On a effectué des visites pour parler des contaminants dans
près de 50 collectivités des Territoires du Nord-Ouest
et du Nunavut. Une équipe dexperts composée dun
partenaire autochtone, dun spécialiste de la santé, dun
scientifique et dun CRC a présenté de linformation à la
population. Ces visites ont été très réussies,
la composition des équipes ayant été un facteur déterminant.
Journées de réflexion des Aînés et des
scientifiques
La Nation dénée a élaboré des journées
de réflexion afin de réunir les Aînés et les scientifiques
pour quils se comprennent mieux et pour améliorer le dialogue.
Ces journées ont par ailleurs fourni loccasion aux scientifiques
den apprendre plus au sujet du savoir traditionnel (ST). Au cours de
la Phase II du programme, 4 journées de réflexion
ont eu lieu.
On a évalué de façon informelle les activités
en se fondant sur lexpérience, mais ce genre dévaluation
néglige parfois des points importants. Un autre aspect à évaluer
est leffet que linformation communiquée a sur ses destinataires.
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Interventions
nationales et internationales
Grâce au PLCN, le Canada a produit dexcellentes connaissances
scientifiques sur les sources passées et actuelles de métaux
lourds et de POP, et sur la prévision du déplacement de ces
contaminants dans latmosphère. Les résultats des études
du PLCN sont à lorigine de décisions et dinterventions
au Canada et sur la scène internationale. Les organisations autochtones
du Nord canadien ont joué un rôle clé au fil des ans,
surtout au niveau international.
Interventions nationales
Les enfants sont particulièrement vulnérables à un
vaste éventail de contaminants. Les résultats et les données
livrés par les études du PLCN sur les contaminants et leurs
effets sur le ftus, les bébés et les enfants dâge
préscolaire ont aidé à définir le programme fédéral
relatif à la santé des enfants. Le gouvernement fédéral
accorde maintenant une attention particulière aux façons dont
les petits Autochtones du Nord sont exposés aux contaminants, dans
quelles concentrations et quels en sont les effets sur leur santé.
Le PLCN continue dorienter les initiatives prises par le fédéral
et dans le cadre de lALENA et dy participer directement. Les recherches
du PLCN ont beaucoup joué dans létablissement dun
accord intérieur en vue de larrêt volontaire de lutilisation
du lindane.
Interventions internationales
On reconnaît que les accords internationaux pour réglementer
les émissions sont la seule solution à long terme au problème
des contaminants dans lArctique. Il naura fallu que 15 ans la
vitesse de la lumière dans le domaine de la diplomatie internationale entre
les premières recherches qui ont découvert un problème
lié aux POP dans le Nord canadien et une intervention mondiale pour
sy attaquer. Le PLCN a produit des preuves convaincantes que certains
contaminants provenant de lextérieur du Canada saccumulent
dans les aliments traditionnels et les tissus de certains Nordiques dans des
concentrations qui préoccupent les autorités sanitaires. Ces
renseignements ont pesé lourd dans létablissement des
accords internationaux conclus en 1998 et 2001 en vue de réduire nettement
les émissions dans lenvironnement des principaux métaux
lourds et POP.
Protocoles à la Convention sur la pollution atmosphérique
transfrontalière à longue distance
Le PLCN a produit des résultats de recherche qui ont contribué à létablissement
de protocoles à la Convention sur la pollution atmosphérique
transfrontalière à longue distance de la Commission Économique
pour l'Europe des Nations Unies (CPATLD/CEE-ONU). Ces protocoles portent
sur les métaux lourds et sur 16 POP, qui préoccupent tous
dans le Nord canadien. Le protocole sur les POP a pour objet « de
lutter contre les rejets, les émissions et les fuites » des
16 POP en question, et il fait expressément mention des préoccupations
distinctes des Autochtones et des populations arctiques. En juin 1998, 36 pays
avaient signé le protocole sur les POP et le protocole sur les métaux
lourds. En octobre 2002, 13 pays les avaient ratifiés. Le
Canada les a ratifiés en décembre 1998.
Convention de Stockholm
Les données du PLCN ont aussi bien étayé la
Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants du Programme
des Nations Unies pour l'environnement (PNUE). Cet accord mondial a pour
objet déliminer ou de réduire grandement la production
et lutilisation de 12 POP, de garantir lélimination écologique
des POP et dempêcher la création de nouvelles substances
chimiques aux caractéristiques analogues à celles des POP. La
Convention reconnaît expressément la situation et les risques
particuliers auxquels font face les populations autochtones et nordiques.
Elle a été ouverte à la signature en mai 2001, à Stockholm
(Suède). Le Canada a été le premier à la ratifier.
En octobre 2002, plus de 150 pays lavaient signée,
et 22 lavaient ratifiée.
Canadian Arctic Indigenous Peoples against POPs (CAIPAP)
Le groupe des Canadian Arctic Indigenous Peoples against POPs (CAIPAP)
a été créé en 1997 pour influer sur la position
du Canada dans les négociations relatives à la CPATLD/CEE-ONU
et à laccord mondial du PNUE sur les POP. Les partenaires autochtones
du PLCN ont constitué le CAIPAP, qui a participé activement
et avec beaucoup de succès aux négociations relatives à laccord
sur les POP, en partie grâce à lappui du PLCN.
Programme de surveillance et dévaluation de lArctique
(PSEA)
Le Programme de surveillance et dévaluation de lArctique
(PSEA) du Conseil de lArctique sappuie largement sur les résultats
de recherche du PLCN. De plus, un partenaire autochtone du PLCN, la Conférence
circumpolaire inuit, de concert avec le Gwichin Council International
et lArctic Athabaskan Council, a aidé à formuler des recommandations
stratégiques pour le PSEA, dont de nombreuses se fondent sur lexpérience du PLCN.
Le modèle du PLCN est maintenant bien connu, et on le copie dans lArctique
circumpolaire. Les Autochtones du Nord du Canada envisagent aussi le PLCN
comme un modèle pour dautres programmes de recherche et de surveillance
pour sattaquer aux problèmes des changements climatiques et de
la conservation de la biodiversité. La réussite du PLCN a aussi été reconnue
dans le rapport de 1999 du commissaire à lenviron-nement et au
développement durable et dans une évaluation indépendante
qui a été effectuée en 2002.
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Résumé des
recommandations
Contaminants dans le milieu physique
- Il est important de surveiller les concentrations des POP nouveaux dans
le milieu physique, p. ex. les ignifuges bromés, les paraffines
chlorées et les chlorophénols.
- La poursuite de la recherche sur les propriétés des contaminants
aidera à déterminer les plus susceptibles de migrer vers le
Nord canadien à partir de sources plus au sud.
- Il convient de continuer à surveiller les POP connus dans latmosphère,
car les données sont encore insuffisantes pour déterminer
les tendances à long terme.
- Il faut continuer la surveillance et la modélisation de latmosphère
pour mieux comprendre les sources, les cheminements et les concentrations
de contaminants arrivant de lAsie au Yukon.
- Il faut pousser la recherche sur les voies prises par les métaux
lourds (surtout le mercure) vers le Nord canadien.
- Il faut continuer la recherche pour évaluer limportance et
la nature des épisodes de diminution du mercure.
- Il faudrait poursuivre les études sur les concentrations des contaminants
dans leau et les sédiments des lacs, très sensibles
aux variations des apports provenant de latmosphère, leau
de ruissellement et les cours deau.
- Des recherches sont nécessaires pour mieux comprendre limportance
des microbes pour enlever les contaminants du milieu physique.
- Il convient de continuer à surveiller les POP dans leau de
mer, car les courants océaniques constituent des voies de transport
plus importantes quon ne lavait cru.
- Il faut mieux comprendre le rôle de la glace de mer dans le déplacement
des contaminants dune partie de lenvironnement à une
autre dautant que les changements climatiques peuvent
modifier les profils de cette glace.
- La recherche faisant appel aux radionucléides pour « suivre » les
courants océaniques livrera peut-être des renseignements sur
les cheminements des contaminants dans leau de mer jusquà lArctique.
- Dautres recherches sur les propriétés des contaminants
apporteront des renseignements utiles sur ce qui leur arrivera vraisemblablement
une fois quils auront atteint le Nord canadien.
- On sait que la neige joue un rôle important dans le dépôt
des contaminants à la surface, mais il faut comprendre davantage
comment cela se passe et ce qui arrive aux contaminants une fois quils
atteignent la surface.
- On sattend à ce que les changements climatiques aient de
profondes répercussions sur le Nord canadien, et il faut pousser
la recherche pour mieux comprendre les effets sur les contaminants.
- Il faut étudier comment le pergélisol qui fond modifiera
le flux des contaminants.
- Il est important dexaminer de près les liens entre le comportement
humain dans le monde entier (consommation énergétique, politiques
internationales, etc.) et les contaminants présents dans le Nord canadien.
Contaminants et plantes, poissons et autres espèces sauvages
- Il convient de surveiller les contaminants maintenant visés par
des mesures de réglementation inter-nationales chez les animaux pour
jauger lefficacité de ces mesures.
- Il faudrait continuer de surveiller les POP nouveaux chez divers animaux
y compris les poissons deau douce et les mammifères marins.
- Il faudrait étudier plus avant les amples variations des concentrations
de mercure dans les phoques qui demeurent inexpliquées.
- Il se peut que les BPC soient susceptibles de graves effets sur les ours
blancs, et il importe détudier ces effets davantage.
- Il faudrait continuer de surveiller le mercure et dautres métaux
chez les poissons et autres espèces sauvages, car les concentrations
semblent évoluer à la hausse chez certaines populations et à certains
endroits, mais diminuer ailleurs, sans quon comprenne bien pourquoi.
- Une bonne partie des données connues sur les POP demandent à être
analysées et interprétées pour quon comprenne
mieux ces contaminants et leurs tendances chez les poissons deau douce.
- Il faut faire des recherches pour évaluer les concentrations de
BPC chez les Guillemots à miroir dans lemsemble du Nord canadien,
car on pense que des concentrations même faibles ont des effets.
- Les effets biologiques des contaminants chez les animaux demeurent mal
connus il faut pousser la recherche pour établir quelles
concentrations, y compris des POP nouveaux et des formes toxiques de BPC,
provoquent des effets chez les espèces nordiques.
- Le mouvement et les effets des contaminants dans les écosystèmes
et les réseaux alimentaires nordiques nont pas été bien étudiés on
comprend mal le comportement des contaminants nouveaux, et la capacité des
contaminants de se bioamplifier, de se bioaccumuler et de se transformer
doit encore retenir lattention.
- Les changements climatiques devraient devenir un domaine prioritaire de
recherche, car il peuvent pousser à la hausse les concentrations
de certains contaminants chez les animaux.
- Les archives déchantillons danimaux et de plantes sont
extrêmement précieuses et devraient continuer dêtre soutenues.
- Les programmes de surveillance dassurance de la qualité devraient
aussi continuer pour les laboratoires qui participent à lanalyse
des échantillons.
- On encourage à analyser davantage les données et à publier
dans des revues dont les articles sont soumis à un examen par les pairs.
- Il faudrait évaluer la santé des plantes et poissons et
autres animaux près des sources de contaminants locaux (p. ex. près
des ports et des sites militaires), car ces sources préoccupent considérablement
les habitants du Nord.
Contaminants et santé humaine
- Il faut mener dautres recherches concernant les conséquences
sur la santé de ne pas consommer les aliments régionaux et traditionnels.
- Les risques de consommer de plus grandes quantités de mercure doivent être étudiés
plus avant, surtout dans les régions de Baffin et du Nunavik.
- Il convient de continuer à surveiller régulièrement
les contaminants chez les humains, surtout le mercure et les divers POP,
(p. ex. BPC, chlordane et toxaphène), pour mieux juger
si les concentrations augmentent ou diminuent.
- Il est important de continuer à surveiller les habitudes de consommation
des aliments régionaux et traditionnels dans les collectivités
qui consomment le plus de nourriture régionale et traditionnelle
qui est contaminée.
- Il convient aussi de continuer à surveiller les concentrations
de mercure, de chlordane, de toxaphène, de BPC et dautres POP
dans les populations nordiques, pour avoir une meilleure idée des
quantités consommées, des variations régionales et
des tendances.
- Plus de recherches en santé humaine devraient porter sur les effets
toxiques des contaminants
chez les Nordiques et sur les liens, sil en est, entre contaminants et
problèmes de santé.
- Il serait utile deffectuer une étude contrôlée
chez les humains des effets de divers nutriments tels certains acides gras,
le sélénium et la vitamine E sur le méthylmercure
pour confirmer les résultats des recherches sur animal.
- Il convient de faire paraître les recherches du PLCN en matière
de santé humaine dans des publications à examen par les pairs
et faire évaluer ses répercussions sur lactuelle dose
journalière admissible (DJA) provisoire.
- Il faut pousser la recherche sur la façon dont les divers types
de toxaphène se bioaccumulent et se comportent chez les animaux et
lhumain, pour fournir des informations sur les effets possibles de
ce contaminant et évaluer les concentrations de consommation qui
sont inoffensives.
- Il faut aussi étudier davantage comment les concentrations et les
effets du chlordane chez les animaux peuvent être rapprochés
des effets chez lhumain.
- Dans le cadre de létude en cours au Nunavik et dautres
ailleurs dans lArctique circompolaire, il faudrait rechercher de nouveaux
moyens de prévoir les effets sur la santé.
- Il faut effectuer dautres travaux sur les effets des mélanges
de POP sur la santé humaine, en particulier chez les ftus,
les nourrissons et les enfants plus âgés.
- Il faut étudier davantage les perceptions et la compréhension
chez divers groupes nordiques
(p. ex. les femmes en âge de procréer) pour mieux adapter
les messages concernant les avantages et les risques et communiquer les options
de gestion des risques.
- Il convient de tenir compte des différents dialectes dans la rédaction
des documents sur les avantages et les risques.
Éducation, formation, renforcement des capacités et
communication
Il est recommandé ce qui suit :
- Maintenir lorientation des recherches et activités se
rapportant aux contaminants par lapplication de plans stratégiques
qui sont révisés annuellement.
- Maintenir lintégrité des décisions de financement
des recherches de sorte que les travaux qui portent sur le Nord continuent
de respecter des critères scientifiques élevés ainsi
que des critères relatifs aux facteurs sociaux et culturels.
- Continuer de soccuper de la problématique des contaminants
par une gestion fondée sur le partenariat, multidisciplinaire
et écosystémique.
- Continuer détablir et de renforcer les partenariats avec
les Autochtones du Nord aux échelles régionale, territoriale
et nationale, pour renforcer les capacités et la participation
significative, comme la entrepris le PLCN.
- Effectuer une évaluation officielle du nouveau processus de
consultation du PLCN et adapter le processus au besoin.
- Continuer dencourager et de soutenir la recherche responsable
par lapplication de lignes directrices et dexigences en matière
de consultation, tel quétabli dans le cadre du PLCN.
- Élaborer et appliquer un processus plus structuré pour
reconnaître et intégrer les préoccupations des collectivités
dans les travaux de recherche sur leffet des contaminants sur la santé.
- Continuer de sattaquer aux enjeux des contaminants locaux au
moyen de fonds gérés régionalement, par exemple
dans le volet des préoccupations locales en matière de
contaminants.
- Établir des lignes directrices pratiques sur lintégration
du savoir traditionnel dans la recherche sur leffet des contaminants
sur la santé dans le Nord.
- Évaluer, sous langle de leurs incidences sur les décisions
individuelles au sujet de la nourriture, les approches actuelles de communication
de conseils et davis en matière de santé.
- Continuer de soutenir la libre communication avec les collectivités
au sujet des contaminants et dautres questions de salubrité de
lenvironnement au moyen de diverses méthodes.
- Élaborer un dictionnaire ou un guide de traduction sur ces questions
dans les langues autochtones du Nord.
- Évaluer la faisabilité dutiliser de nouvelles technologies
de linformation dans le Nord et les exploiter le cas échéant
dans les activités à venir.
- Réviser les matériels éducatifs du PLCN pour les
rendre plus compatibles avec les programmes scolaires et utiles aux enseignants
et aux élèves; offrir une formation en cours demploi
aux enseignants pour leur présenter les matériels et diffuser
plus largement ceux-ci, en format papier et électronique.
- Renforcer les activités de communication qui sadressent
aux jeunes au sujet des enjeux, car ce sont les décideurs de demain
dans les régions et les collectivités nordiques.
- Évaluer lefficacité de certaines activités
de communication dans le cadre du PLCN pour mieux faire comprendre les
enjeux des contaminants dans les collectivités nordiques, renforcer
les capacités et constituer des réseaux de communication.
Interventions nationales et internationales
Il est recommandé ce qui suit :
- Assurer le soutien efficace des politiques et des activités de
mise en uvre au niveau national et international concernant les contaminants
préoccupants dans le Nord canadien.
- Appuyer le rôle des Autochtones du Nord dans les négociations
et initiatives internationales qui visent à assurer linnocuité de
leurs aliments régionaux et traditionnels.
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