Fédération
Tungavik Du Nunavut (FTN)
Revendication Globale : Territoires Du Nord-Ouest
Mai 1994
Processus de règlement des revendications globales
Les revendications
territoriales globales ont pour objet des règlements négociés
entre les gouvernements et les Autochtones et font partie d'un processus
qui évolue, au Canada, depuis plus de deux siècles. Ces
règlements visent à clarifier les droits des Autochtones
et des non-Autochtones sur les terres et sur les ressources. Ils touchent
des groupes autochtones qui continuent à utiliser et à occuper
les terres ancestrales et dont les droits autochtones n'ont pas été
reconnus dans un traité ou annulés par la loi.
Grâce aux règlements
négociés, les groupes autochtones peuvent obtenir des terres,
de l'argent, des droits d'exploitation de la faune, un droit de regard
sur la gestion de l'environnement et de la faune et certains droits d'exploitation
souterraine, de même qu'une part, en remplacement de ces droits,
des revenus tirés des ressources non renouvelables. Les règlements
constituent un moyen pour les Autochtones d'obtenir une protection durable
de leurs intérêts ancestraux relatifs à la terre et,
parallèlement, garantissent les droits et les avantages qui les
aideront à planifier leur développement socio-économique.
La politique fédérale
des revendications territoriales globales de 1986 guide la négociation
des revendications des Autochtones. Elle vise la conclusion d'ententes
qui assureront le traitement équitable des intérêts
des Autochtones et qui élimineront tout risque de griefs ultérieurs.
Contexte entourant la revendication
de la FTN
La revendication
territoriale de la FTN est la plus importante jamais soumise au Canada.
Elle touche une population de plus de 17 500 Inuit du centre et de l'est
des Territoires du Nord-Ouest (T.N.-O.) et englobe un territoire de 1
916 602 kilomètres carrés en plus des secteurs marins adjacents.
Les Inuit constituent plus de 80 p. 100 de la population vivant dans la
région visée par la revendication.
La revendication
de la FTN a, pour la première fois, été soumise au
gouvernement fédéral par l'Inuit Tapirisat du Canada (ITC)
en février 1976. Elle a ensuite fait l'objet d'une révision
et elle a été présentée de nouveau en décembre
1977. Il y a eu peu de progrès durant les négociations tenues
au cours des années 1978 et 1979, en raison d'une impasse consécutive
à des propositions inuit quant à la création d'un
nouveau territoire politique appelé Nunavut.
Au printemps de 1980,
l'ITC a consenti à reprendre les négociations pourvu que
les propositions relatives à la création d'un territoire
du Nunavut soient traitées dans un autre forum que celui des revendications
globales. À la fin de 1980, on reprenait les négociations.
En 1982, la FTN remplaçait l'ITC à titre d'organisation
chargée de la négociation de la revendication.
L'équipe gouvernementale
chargée de la négociation est formée d'employés
du secteur des revendications et des représentants des ministères
fédéraux intéressés et du gouvernement des
Territoires du Nord-Ouest (GTNO). D'autres parties et organisations, appelées
à donner leur avis, sont également mises au courant des
développements concernant les revendications.
La FTN, le GTNO et
le gouvernement du Canada ont ratifié une entente de principe au
début de l'année 1990 et l'ont signée à Igloolik,
dans les Territoires du Nord-Ouest, le 30 avril 1990.
Les négociateurs
en sont arrivés à une entente finale sur les principaux
points de cette revendication en décembre 1991. Le 12 novembre
1992, le comité de ratification a annoncé que 69 p. 100
du peuple inuit avaient voté en faveur de la ratification de l'entente
finale. Un plan de mise en oeuvre a été élaboré
au début de 1993.
Cette entente prévoit
une compensation financière de 1,14 milliard de dollars échelonnés
sur quatorze ans. Afin de donner aux Inuit la formation nécessaire
à la mise en oeuvre du règlement, un fonds de 13 millions
de dollars sera placé en fiducie. Cette entente accorde également
aux Inuit les droits de propriété sur un territoire d'environ
350 000 kilomètres carrés, y compris des droits d'exploitation
minérale sur environ 36 000 kilomètres carrés.
L'entente finale
sur la revendication contenait aussi l'obligation pour le gouvernement
canadien de recommander au Parlement une loi relative à l'établissement
du territoire et du gouvernement du Nunavut, après avoir négocié
un accord politique sur le moment et la procédure relative à
la division des Territoires du Nord-Ouest et la création d'un gouvernement
territorial nunavut à l'est de l'Arctique, le pays des Inuit (voir
le feuillet d'information no 55). Un référendum pour confirmer
les frontières de la division des Territoires du Nord-Ouest a eu
lieu en mai 1992 et un accord politique assurant la création du
Nunavut d'ici 1999 a été signé le 30 octobre 1992.
Cet accord porte sur les formes de pouvoirs, le financement et le moment
opportun de la division du territoire.
Une entente sur les
questions de chevauchement des terres revendiquées avec le Makivik,
qui représente les Inuit du Nord du Québec, et avec les
Inuvialuit a été signée. Les droits d'exploitation
de la faune des Dénés des T.N.-O. et de ceux du Nord du
Manitoba et de la Saskatchewan seront protégés dans cette
entente.
Le 25 mai 1993, l'Entente
sur la revendication territoriale du Nunavut a été signée
à Iqaluit (T.N.-O.) par les représentants des gouvernements
fédéral et territorial et de la FTN. La Loi concernant l'accord
sur les revendications territoriales du Nunavut (projet de loi C-133)
et une loi concernant la création du territoire du Nunavut (projet
de loi C-132) ont reçu la sanction royale le 10 juin. La Loi concernant
l'accord sur les revendications territoriales du Nunavut est devenue force
de loi par décret le 9 juillet, réglant ainsi la plus importante
revendication territoriale au Canada.
Depuis ce moment,
les Inuit ont commencé à se prévaloir de leurs droits
d'exploitation de la faune en participant à des régimes
environnementaux. Ils ont aussi exercé plusieurs autres droits
et bénéficié des avantages qui leur sont revenus
suite à l'entente. Par exemple, en décembre 1993, le ministre
des Affaires indiennes et du Nord canadien, Ronald A. Irwin, a annoncé
que des fonds seront avancés pour permettre, dans les Territoires
du Nord-Ouest, l'établissement d'un processus de planification
et de gestion des ressources. Ces fonds assureront le développement
d'un plan de gestion des ressources renouvelables, lequel protégera
l'environnement tout en assurant l'usage courant des ressources locales,
a déclaré M. Irwin. De plus, en février 1994, le
Comité de gestion de la faune du Nunavut a commencé à
travailler sur son mandat afin d'assurer une conservation adéquate
de la faune dans la région qui deviendra le territoire du Nunavut.
Ces renseignements
sur la revendication globale de la Fédération Tungavik du
Nunavut font partie d'une série de feuillets d'information produits
par la Direction générale des communications du ministère
des Affaires indiennes et du Nord canadien. Pour obtenir de l'information
sur d'autres sujets, veuillez vous adresser au :
Kiosque de renseignements
Ministère des Affaires indiennes
et du Nord canadien
Ottawa (Ontario)
K1A OH4
Téléphone
: (819) 997-0380
QS-6047-008-FF-A8
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