Des études postsecondaires pour les Indiens inscrits et les Inuits
Decembre 2000
Au milieu des années 60, on dénombrait quelque 200 Indiens inscrits fréquen-tant des collèges et des universités au Canada. Jusquen 1999, cet effec-tif avait atteint plus de 27 000.
Plusieurs facteurs étaient à lorigine de ce remarquable progrès, notam-ment la responsabilité des Premières nations dassurer une gestion accrue de leur système déducation.
La gestion de léducation par les Premières nations
Dans les années 60, les cours quoffraient les écoles dans les réserves prenaient rarement en considération lhistoire, la culture et les valeurs des Premières nations. Peu de collec-tivités des Premières nations possé-daient leur propre école de niveau secondaire. Afin de poursuivre leurs études, de nombreux adolescents des Premières nations devaient sétablir dans les villes, parfois à des centaines de kilomètres de leur demeure. Un tel bouleversement compromettait souvent leur rendement scolaire et ne les incitait guère à rester à lécole et à poursuivre des études collégiales ou universitaires.
En 1972, la Fraternité des Indiens du Canada (quon appelle aujourdhui Assemblée des Premières Nations) a présenté au gouvernement un document intitulé La maîtrise indienne de léducation indienne. Les Premières nations y exprimaient leur désir de voir lidentité de leurs enfants façonnée par leurs propres traditions et valeurs. En 1973, le ministère des Affaires indiennes et du Nord cana-dien (MAINC) a adopté une politique visant à permettre aux Premières nations de gérer leur système dédu-cation à léchelle locale.
À lheure actuelle, les Premières nations administrent 98 % des écoles dans les réserves. Un bon nombre de collectivités des Premières nations possèdent leur propre établissement scolaire de niveau secondaire, et les enfants demeurent à lécole plus longtemps. Le système déducation des Premières nations prépare les enfants à la vie moderne, tout en préservant leurs traditions. Il sensuit quun plus grand nombre de jeunes des Premières nations terminent leurs études secondaires et sins-crivent à des programmes collégiaux ou universitaires.
Le Programme de soutien aux étudiants du niveau postsecondaire
Un autre facteur qui explique laccroissement du nombre dIndiens inscrits et dInuits dans les programmes détudes postsecondaires est laugmentation de laide financière fédérale.
Dans les années 50, il nexistait pas de programme fédéral spécialement conçu pour fournir de laide aux Indiens inscrits et aux Inuits qui poursuivent des études postsecon-daires. Le MAINC accordait plutôt une aide financière aux élèves sur une base ponctuelle.
En 1968, le MAINC a adopté un programme daide financière destiné aux Indiens inscrits et aux Inuits qui fréquentent des écoles de formation technique, des collèges ou des univer-sités (voir ci-après la section intitulée « Un bref historique du financement des études postsecondaires »).
Au cours des années 70, un nombre croissant de membres des Premières nations et dInuits ont entrepris des études postsecondaires. Cest pourquoi, en 1977, le MAINC a créé le Programme daide à léducation postsecondaire. Après avoir été révisé en 1989, ce programme est devenu le Programme de soutien aux étudiants du niveau postsecondaire. Il sadresse aux élèves de tous les niveaux déducation postsecondaire, notamment à ceux inscrits aux programmes menant à lobtention dun diplôme dun collège communautaire, aux programmes daccréditation et de premier cycle ainsi quaux programmes détudes professionnelles, tels que les diplômes en médecine et en ingénierie.
Entre 1988 et 1999, le nombre dIndiens inscrits et dInuits pour-suivant des études collégiales ou universitaires est passé de 15 572 à plus de 27 000. Aujourdhui, le financement accordé aux études postsecondaires est administré presque totalement par les organisations des Premières nations et des Inuits, qui établissent elles-mêmes leurs priorités financières.
Le Programme de soutien aux étudiants du niveau postsecondaire a éliminé un bon nombre dobstacles financiers qui, par le passé, gênaient les Indiens inscrits et les Inuits désireux de poursuivre des études postsecondaires. Ce programme offre aux élèves trois formes daide.
Les élèves inscrits à temps partiel et à temps plein peuvent recevoir une bourse de scolarité en vue de couvrir les frais dinscription et de scolarité ainsi que les frais dachat de fournitures et de manuels requis.
On offre une subvention de voyage aux élèves qui doivent quitter leur lieu de résidence permanente pour fréquenter le collège ou luniver-sité. Cette subvention peut servir à défrayer une fois par semestre le coût dun aller-retour à la maison ou peut couvrir les frais des personnes à charge qui vivent avec lélève.
Une allocation de subsistance est accordée aux élèves inscrits à temps plein pour les aider à assumer les frais de nourriture, dhébergement, de transport et de garderie.
Le MAINC fournit également une aide financière aux Indiens inscrits et aux Inuits qui adhèrent au Programme préparatoire à lentrée au collège et à luniversité. Lobjet de ce programme est de per-mettre aux élèves dobtenir la scola-risation requise pour sinscrire à un programme menant à lobtention dun diplôme détudes collégiales ou universitaires.
Les programmes détudes autochtones dans les universités canadiennes
Lexpansion des programmes détudes autochtones dans les univer-sités canadiennes a également incité un plus grand nombre dIndiens inscrits et dInuits à poursuivre des études collégiales ou universitaires. Par lentremise du Programme daide aux étudiants indiens, le MAINC subventionne la recherche et lélabo-ration de programmes de niveau post-secondaire destinés aux Autochtones. En 1969, la Trent University de Peterborough, en Ontario, est devenue la première université canadienne à se doter dun département détudes autochtones.
Plusieurs collèges et universités offrent maintenant des programmes détudes autochtones et recrutent activement des diplômés autochtones de niveau secondaire et des élèves adultes qui pourraient ne pas répon-dre aux conditions dadmission habituelles. Ils offrent également des programmes daide, notamment des services dorientation et des cours préparatoires visant à faciliter linté-gration des nouveaux élèves à la vie scolaire.
Le Saskatchewan Indian Federated College a été fondé en 1976 par les chefs de la Federation of Sakatchewan Indians (lactuelle Federation of Sakatchewan Indian Nations). Ce col-lège universitaire affilié à lUniversity of Regina continue à évoluer de manière à devenir un centre dexcel-lence dans léducation des Premières nations. Membre de lAssociation des universités et collèges du Canada, le collège a pour mission daméliorer la qualité de vie des membres des Premières nations ainsi que de préser-ver, de protéger et dinterpréter leur histoire, leurs langues, leur culture et leur patrimoine artistique. Il offre notamment un programme détudes de la santé et un programme de soins dentaires conçu pour les membres des Premières nations qui désirent prodiguer de tels soins aux collecti-vités éloignées.
On estime à plus de 293 millions de dollars le budget réservé à lensei-gnement postsecondaire.
Pour en savoir davantage sur le programme détudes postsecondaires, vous pouvez communiquer avec le bureau de votre conseil de bande, votre organisme chargé de ladministration ou votre bureau régional du MAINC.
Un bref historique du financement des études postsecondaires
Années 1950 : Il nexiste aucun programme de financement spécifique. Le gouvernement fédéral octroie de laide sur une base ponctuelle.
1968-1969 : Le MAINC accorde de laide à 250 élèves de niveau post-secondaire par lintermédiaire dun programme destiné aux Indiens inscrits et aux Inuits éprouvant de la difficulté à obtenir de laide en vertu de la Loi sur la formation professionnelle des adultes, mise en vigueur en 1976.
1977 : En raison de laugmentation rapide du nombre dIndiens inscrits et dInuits qui fréquentaient les collèges et les universités dans les années 70, le MAINC crée le Programme daide à léducation postsecondaire.
1983 : Le MAINC commence à offrir de laide aux Indiens inscrits et aux Inuits qui adhèrent au Programme préparatoire à lentrée au collège et à luniversité.
1988 : Grâce à son Programme daide aux étudiants indiens, le MAINC offre de laide de façon formelle aux établissements postsecondaires des Premières nations et à dautres établissements de même niveau en vue délaborer et doffrir des programmes postsecondaires particuliers, destinés aux Autochtones.
1989 : Après révision, le Programme daide à léducation postsecondaire devient le Programme de soutien aux étudiants du niveau postsecondaire.
1991 : Le gouvernement fédéral annonce un financement supplémentaire de 320 millions de dollars sur une période de cinq ans, soit de 1991-1992 à 1995-1996, pour favoriser léducation postsecondaire des Indiens inscrits et des Inuits.
1994 : Le gouvernement fédéral annonce quil ajoutera un montant de 20 millions de dollars au budget réservé à lenseignement postsecondaire.
2000-2001 : Le budget courant réservé à lenseignement postsecondaire, qui sélève à 293 millions de dollars, permet à plus de 27 000 Indiens inscrits et Inuits de fréquenter le collège ou luniversité.
DÉFINITIONS
Indien inscrit : Personne indienne qui est inscrite au sens de la Loi sur les Indiens. La Loi élabore les conditions pour déterminer qui est un Indien inscrit.
Inuit : Autochtone du Nord cana-dien qui vit au-delà de la limite forestière au Nunavut, dans les Territoires du Nord-Ouest, dans le Nord québécois ou au Labrador. Dans la langue inuite, linuktitut, le mot inuit signifie « les gens ».
Loi sur les Indiens : Loi fédérale canadienne, dabord promulguée en 1876, qui établit certaines obligations du gouvernement fédéral et qui détermine la façon dont sont gérées les terres de réserve. La Loi a été modifiée à plusieurs reprises, dont la dernière fois en 1985. Elle stipule notamment que le ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien est chargé de gérer les terres indiennes et certains fonds qui appartiennent aux Premières nations et quil est responsable dapprouver ou de révoquer les règlements établis par les Premières nations.
Première nation : Expression dont lusage sest répandu dans les années 70 afin de remplacer le mot indien, que plusieurs trou-vaient choquant. Bien que le terme Première nation soit largement utilisé, il nen existe aucune défi-nition officielle. On utilise notam-ment lexpression membres de Première nation pour désigner les Indiens habitant le Canada, quils possèdent ou non le statut dIndien. Pour désigner le nom de leur collec-tivité, plusieurs Indiens optent pour le terme Première nation afin de remplacer le mot bande.
Réserve : Territoire que le gouver-nement fédéral réserve pour quil soit utilisé et occupé par un groupe ou une bande autochtone.
Service des publications et des renseignements au public
Affaires indiennes et du Nord Canada
Ottawa (Ontario) K1A 0H4
(819) 997-0380
www.ainc.gc.ca
QS-6119-010-FF-A2
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