Fiche documentaire
Le Centre canadien du règlement indépendant des revendications particulières
des Premières nations
Le gouvernement du Canada a déposé un projet de loi qui donnerait
lieu à la création du Centre canadien du règlement indépendant
des revendications particulières des Premières nations afin de
faciliter le règlement des revendications particulières partout
au pays. La loi proposée donnerait un nouveau souffle au processus actuel
sur les revendications particulières et le rendrait plus transparent,
efficace et équitable.
Historique
Depuis 1973, le gouvernement du Canada travaille à aborder les griefs
historiques des Premières nations par le règlement des revendications
particulières. En vertu de sa politique sur les revendications particulières,
le gouvernement du Canada étudie les allégations des Premières
nations portant sur les manquements dans lexécution des traités
ou de toute autre obligation légale. Lorsque le gouvernement du Canada
détermine quil a une obligation légale en suspens à
légard dune Première nation, il négocie une
entente de revendication particulière avec la Première nation
et, le cas échéant, avec le gouvernement provincial ou territorial.
Ces règlements permettent non seulement de mettre un terme à des
griefs de longue date, mais ils ouvrent la voie à des possibilités
économiques qui peuvent contribuer au développement des Premières
nations et de léconomie des collectivités avoisinantes.
Bien que plus de 230 revendications particulières aient été
réLAées jusquà maintenant, plusieurs soutiennent
que le processus doit être amélioré. Les Premières
nations et le gouvernement du Canada ont convenu que le processus actuel ne
convient pas et doit être amélioré pour devenir un mécanisme
de règlement des conflits véritablement efficace.
En 1996, les Premières nations et le gouvernement du Canada ont formé
un groupe de travail mixte en vue de renouveler le processus de règlement
des revendications particulières. Après avoir étudié
le processus en cours, le groupe de travail a fait des recommandations visant
son amélioration à long terme. Entre autres, le groupe de travail
a suggéré de constituer un organisme indépendant responsable
des revendications particulières qui offrirait des services de médiation
au gouvernement du Canada et aux Premières nations au cours des négociations
et qui pourrait, en dernier recours, rendre des décisions exécutoires
pour trancher la question.
En sappuyant sur ces travaux, un modèle fédéral
dorganisme indépendant qui reflète la majorité des
recommandations du groupe de travail a été élaboré.
À la fin de mai 2000, ce modèle a été présenté
à lAssemblée des Premières Nations. Des réunions
ultérieures avec les chefs des Premières nations et leurs experts
techniques ont permis de peaufiner le modèle et de vérifier le
soutien des parties intéressées. Au cours de lété
2000, les fonctionnaires dAffaires indiennes et du Nord Canada (AINC)
ont également consulté leurs collègues des ministères
provinciaux et territoriaux responsables des affaires autochtones sur le modèle
proposé pour le traitement des revendications particulières.
Principaux éléments du projet de loi
La loi proposée prévoit létablissement du Centre
canadien du règlement indépendant des revendications particulières
des Premières nations (le Centre). Celui-ci serait composé dun
premier dirigeant et de deux divisions : une commission pour faciliter les négociations
et un tribunalpour résoudre les litiges.
Afin daider les parties à parvenir à une entente définitive
pour régler une revendication, la commission serait en mesure dutiliser
divers mécanismes de résolution de désaccords. La commission
serait habilitée à traiter toutes les revendications particulières
sans égard à leur valeur monétaire. La commission serait
également responsable de recevoir les revendications particulières
et de les consigner ainsi que dadministrer les fonds réservés
à la recherche et à la négociation. Ces tâches sont
actuellement la responsabilité dAINC.
Pour sa part, le tribunal juridictionnel servirait de dernier recours aux Premières
nations si les négociations étaient dans une impasse. Le tribunal
rendrait des jugements sur la validité des revendications particulières
rejetées par le gouvernement du Canada et pourrait déterminer
les indemnisations financières sur les revendications particulières
jusquà un maximum de 7 millions de dollars. Un examen des revendications particulières actuellement
en cours de négociation révèle que la majorité ont
une valeur inférieure à 7 millions de dollars.
Une fois mis sur pied, le Centre remplacerait lactuelle Commission sur
les revendications particulières des Indiens. Cette dernière avait
été formée en 1991 à titre de mesure provisoire
pour faire des recommandations sur les revendications particulières rejetées
par le gouvernement du Canada. Diverses mesures seront mises en place pour assurer
une transition sans heurt de ces responsabilités et des dossiers actuellement
en traitement.
Structure et obligation de rendre des comptes
Le premier dirigeant superviserait et orienterait les travaux du Centre qui
comprennent ladministration des affaires de la commission et du tribunal,
notamment les ressources humaines, la préparation et la présentation
de rapports annuels, les services dinterprétation et de traduction
ainsi que les activités de sensibilisation du public. Un commissaire
en chef assisté dun vice-commissaire en chef serait responsable
de la gestion de la commission. Les affaires du tribunal seraient gérées par un arbitre en chef et un vice-arbitre en chef. La commission et le tribunal auraient jusquà cinq autres
membres chacun. La nomination du premier dirigeant et de tous les membres et
arbitres serait faite par le gouverneur en conseil en fonction des recommandations
émises par le ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien.
Le Centre serait établi par une loi fédérale habilitante,
serait administré en fonction dun cadre financier précis
et devrait rendre compte de ses dépenses au Parlement. Le gouvernement
envisage dexaminer ses activités après trois ans et, au
plus tard, cinq ans après lentrée en vigueur de la loi habilitante.
Cet examen donnera au gouvernement du Canada et aux Premières nations
loccasion dévaluer lefficacité du Centre à
obtenir les résultats escomptés.
Vers un règlement définitif et juste de toutes les revendications
particulières au Canada
Le projet de loi vise à créer un organisme indépendant
pour accélérer le règlement des revendications particulières
de manière responsable sur le plan financier tout en mettant laccent
sur la négociation plutôt que sur les litiges, comme le préfèrent
le gouvernement du Canada et les Premières nations. Le nouveau Centre
profitera à tous les Canadiens en réglant rapidement la vaste
majorité des griefs historiques par des ententes négociées
qui permettent au Canada de respecter ses obligations légales envers
les Premières nations et dédifier des collectivités
et une économie des Premières nations plus fortes.
Faits saillants
- Dans la majorité des cas, les revendications particulières
des Premières nations sont des griefs historiques portant sur des manquements,
par le gouvernement du Canada, aux obligations issues des traités ou
à ladministration des terres et des actifs des Premières
nations en vertu de la Loi sur les Indiens.
- La Commission sur les revendications particulières des Indiens
est une commission denquête indépendante. En raison de son
mandat restreint, elle ne peut quenquêter, publier des rapports
et faire des recommandations non exécutoires sur les revendications particulières
rejetées par le Canada.
- La création dun organisme indépendant était
lune des principales recommandations de la Commission royale sur les peuples
autochtones.
- Les propriétés privées ne sont jamais visées
par la négociation des règlements sur les revendications particulières.
Si une Première nation désire acquérir une propriété,
elle ne peut le faire que de gré à gré.
- Le gouvernement du Canada demeure déterminé à négocier
des ententes justes et définitives qui font honneur à la Couronne
et règlent les griefs historiques à lavantage de tous les
Canadiens.
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