Notes pour une allocution prononcée
par
l'honorable Robert D. Nault, C.P., député
ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien
à l'occasion
d'une conférence de presse pour annoncer le dépôt de la
Loi sur la gestion financière et statistique des Premières
nations
à la Chambre des communes
Ottawa (Ontario)
Le 2 décembre 2002
La version prononcée fait foi.
Bonjour Mesdames et Messieurs. Ce jour est un jour historique pour les Premières
nations. Après quatre années de travail avec nos partenaires des
Premières nations, nous sommes enfin fiers de déposer en Chambre
la Loi sur la gestion financière et statistique des Premières
nations.
L'adoption de cette loi constituera le plus important progrès sur le
plan du développement économique et de l'indépendance financière
des derniers cent ans. Pour les Premières nations qui sont admissibles
et qui choisissent de se prévaloir de ses dispositions, cette loi rétablira
leurs pouvoirs décisionnels en matière de financement. Cela signifie
que les chefs en conseil pourront financer leurs propres travaux d'infrastructure
sans avoir à en demander la permission à Ottawa.
Alors que les chefs en conseil auront les mêmes débats que moi
au Cabinet, c'est-à-dire des débats sur le financement et l'investissement
dans leurs collectivités, ils bénéficieront de conseils
experts et de données précises pour prendre des décisions
éclairées. Cela signifie que ceux qui payent des taxes foncières
aux collectivités des Premières nations seront mieux représentés.
Pour les membres des Premières nations, cela signifie l'indépendance
financière.
Comme vous le savez sans doute, nous avons publié l'ébauche de
ce projet de loi en juillet. Nous sommes maintenant prêts à en
discuter davantage en comité parlementaire. Ce projet de loi verra la
constitution de quatre organismes des Premières nations. Le premier,
la Commission des finances des Premières nations, clarifiera leurs pouvoirs
d'emprunt et leur ouvrira la porte aux marchés financiers.
Nous connaissons tous les obligations d'épargne du Canada ainsi que
les obligations que les gouvernements provinciaux et les administrations municipales
émettent pour couvrir le coût des grands travaux d'infrastructure
comme les aqueducs et les routes. Les Premières nations qui se prévaudront
de la nouvelle loi auront accès à ces outils financiers qui leur
permettront d'améliorer la qualité de vie de leurs membres.
À l'heure actuelle, les Premières nations peuvent emprunter de
l'argent pour des travaux d'infrastructure, mais elles le font souvent à
des taux d'intérêts trop élevés. En bref, les Premières
nations financent leur développement à des taux comparables à
ceux des cartes de crédit. La Commission des finances des Premières
nations leur donnera les moyens d'emprunter à des taux beaucoup plus
avantageux.
Deuxièmement, les Premières nations doivent rehausser leur savoir-faire
en gestion financière. Elles doivent pouvoir demeurer à la fine
pointe du progrès et partager leurs idées et leurs succès.
Pour ce faire, on créera le Conseil de gestion financière des
Premières nations qui établira des normes financières,
encouragera l'acquisition de compétences et offrira un service d'évaluation
pour la mise en commun des capitaux des Premières nations.
Troisièmement, la Commission de la fiscalité des Premières
nations sera mise sur pied afin que les contribuables soient mieux représentés
et pour renforcer le système d'imposition de taxes foncières des
Premières nations.
En ce moment, plus de 90 Premières nations imposent des taxes foncières
et utilisent leurs fonds pour édifier leurs collectivités comme
le font tous les autres gouvernements au Canada. Les Premières nations
qui optent pour le nouveau régime devront faire approuver leurs règlements
par la Commission qui aura le pouvoir d'équilibrer les intérêts
des contribuables et de la collectivité.
Enfin, on mettra sur pied l'Institut de la statistique des Premières
nations afin de combler les lacunes actuelles en matière de données
fiables sur les populations des Premières nations et de favoriser la
croissance économique.
L'Institut aidera les Premières nations à obtenir les données
locales dont elles ont besoin tout en édifiant des liens avec le système
intégré de données nationales de Statistique Canada.
Le projet de loi C-19 illustre mon engagement personnel ainsi que celui de mon
gouvernement à rehausser les possibilités offertes aux membres
des Premières nations. Nous croyons qu'il s'agit d'un grand pas en avant.
Les Premières nations qui optent pour le nouveau régime rétabliront
bon nombre des pouvoirs et des responsabilités que tous les autres gouvernements
au Canada tiennent pour acquis et qu'ils utilisent pour améliorer la
qualité de vie et les possibilités de leurs citoyens.
Voilà ce à quoi les Canadiens s'attendent et je suis convaincu
que, par ce projet de loi, nous honorons nos engagements une fois de plus.
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