Fiche documentaire Faits saillants de l'Accord sur les revendications territoriales des Inuit du Labrador
Les négociateurs en chef de l'Association des Inuit du Labrador,
de la province de Terre-Neuve-et-Labrador ainsi que du gouvernement du
Canada paraphent actuellement l'Accord sur les revendications territoriales
des Inuit du Labrador (l'accord définitif). Le paraphe de cet accord
définitif marque la fin des négociations et signifie que
les négociateurs en chef recommandent aux parties d'approuver l'Accord.
À ce point, le processus de ratification se met en branle, et les
Inuit du Labrador doivent ratifier l'Accord définitif avant qu'il
soit présenté au gouvernement de la province et au gouvernement
du Canada pour ratification. L'Accord de principe sur les revendications
territoriales des Inuit du Labrador, qui a servi de base aux négociations
de l'accord définitif, avait été signé le
25 juin 2001.
Voici certains points saillants de l'Accord sur les revendications territoriales
des Inuit du Labrador.
Les dispositions générales
Ce chapitre comprend les dispositions qui s'appliquent à l'ensemble
de l'accord définitif, y compris le statut de l'accord devant la
loi.
L'Accord constitue un règlement définitif des droits ancestraux
des Inuit du Labrador au Canada et expose en détail les droits
des Inuit du Labrador qui sont reconnus et confirmés en vertu de
l'article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982. En échange
des droits et des avantages énoncés dans l'accord définitif,
les Inuit céderont au Canada et à la province tous leurs
droits ancestraux sur des terres situées hors des terres sélectionnées
par les Inuit du Labrador, de même que leurs droits ancestraux sur
les ressources du sous-sol des « terres des Inuit du Labrador »
et ils y renonceront. Les Inuit du Labrador conserveront tous les autres
droits ancestraux sur les terres des Inuit du Labrador. Les droits ancestraux
permanents seront modifiés comme l'accord définitif le précise
et devront être exercés de façon conforme à
l'accord définitif.
Les Inuit du Labrador ne cèdent pas les droits ancestraux qu'ils
pourraient détenir sur les terres et les eaux comprises dans une
région bien définie du nord-est du Québec et des
eaux adjacentes, et ils n'y renoncent pas.
L'accord définitif ne porte atteinte aux droits d'aucun groupe
autochtone au Canada autre que les Inuit du Labrador, et il n'est pas
conçu de façon à influer sur les droits ancestraux
que pourrait détenir un autre groupe autochtone sur la région
visée par le règlement des Inuit du Labrador.
Les terres des Inuit du Labrador ne seront pas choisies parmi les terres
qui ont été mises de côté pour les Indiens
conformément au paragraphe 91(24) de la Loi constitutionnelle
de 1867.
La Charte canadienne des droits et libertés s'appliquera
aux gouvernements inuits et aux affaires qui relèvent de leur compétence,
et aux termes de l'Accord, les lois fédérales et provinciales
continueront de s'appliquer aux Inuit. Le gouvernement régional
principal des Inuit a pour nom gouvernement du Nunatsiavut. Il y aura
en outre un gouvernement communautaire inuit dans chacune des cinq collectivités
inuites, soit Rigolet, Makkovik, Postville, Hopedale et Nain.
L'accord définitif ne pourra être modifié qu'avec
le consentement des trois parties signataires : les Inuit du Labrador,
le gouvernement du Canada et la province de Terre-Neuve-et-Labrador.
L'admissibilité et l'inscription
L'accord définitif établira les critères relatifs
à l'admissibilité afin de déterminer quelles sont
les personnes qui pourront s'inscrire en tant que bénéficiaires
de l'accord définitif. Les critères de sélection
tiendront compte d'un certain nombre de facteurs, dont les suivants :
- les coutumes et les traditions inuites;
- l'ascendance inuite;
- l'adoption;
- la résidence dans la région visée par le règlement
ou le lien avec elle.
Des comités d'inscription seront mis sur pied dans les collectivités
en vue de préparer une liste de bénéficiaires préliminaire.
Les décisions des comités d'inscription pourront faire l'objet
d'appels, et les décisions de l'organisme d'appel pourront être
soumises à un examen judiciaire. Une fois qu'aura été
donnée la possibilité d'interjeter appel, le gouvernement
du Nunatsiavut publiera le registre des bénéficiaires.
Les terres et les ressources non renouvelables
L'accord définitif créera deux catégories de terres
: la région visée par le règlement des Inuit du Labrador
(appelée région visée par le règlement) et
la région appelée « terres des Inuit du Labrador ».
La région visée par le règlement compte 72 520 kilomètres
carrés de terres (28 000 milles carrés) et 48 690 kilomètres
carrés (18 800 milles carrés) d'eau (appelés la Zone)
qui s'étendent jusqu'à la limite des eaux territoriales
du Canada. La région visée par le règlement comprend
les terres des Inuit du Labrador et les cinq collectivités inuites
: Nain, Hopedale, Makkovik, Postville et Rigolet. Dans la partie nord
de la région visée par le règlement, environ 9 600
kilomètres carrés (3 700 milles carrés) de terres
seront mises de côté pour constituer la réserve du
parc national des Monts-Torngat. Les Inuit posséderont des droits
spéciaux sur toutes ces régions.
Au sein de la région visée par le règlement, les
Inuit seront les propriétaires de 15 800 kilomètres carrés
(6 100 milles carrés) de terres désignées sous le
nom de terres des Inuit du Labrador. C'est sur cette région que
les Inuit auront le plus
de droits et c'est de cette région qu'ils pourront tirer le plus
d'avantages.
Sur les terres des Inuit du Labrador, les Inuit auront le droit exclusif
sur la pierre à sculpter, des titres de propriété
sur 3 950 kilomètres carrés (1 525 milles carrés)
de produit de carrière et 25 % des droits de participation à
l'exploitation des ressources souterraines.
Les détenteurs actuels de droits miniers sur les terres des Inuit
du Labrador continueront d'être assujettis à la réglementation
provinciale.
Toute personne qui souhaitera procéder à l'exploration
des ressources souterraines dans les terres des Inuit du Labrador après
l'entrée en vigueur de l'accord définitif devra soumettre
un plan de travail au gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador ainsi qu'au
gouvernement du Nunatsiavut pour approbation.
Les titres existants sur les terres des Inuit du Labrador, tels que ceux
détenus par les propriétaires de chalets et de pourvoiries,
demeureront les mêmes pour la durée des contrats en cours.
Les demandes de renouvellement ou de prorogation de ces titres devront
être présentées au gouvernement du Nunatsiavut.
La gestion des eaux et les droits des Inuit sur les eaux
Les Inuit détiennent le droit d'utiliser les eaux à des
fins personnelles et domestiques dans toute la région visée
par le règlement. Les promoteurs de nouveaux projets commerciaux
ou industriels sur les terres des Inuit du Labrador devront obtenir un
permis d'utilisation de l'eau auprès de la province, qui ne sera
émis que s'il est également approuvé par le gouvernement
du Nunatsiavut.
Tout promoteur qui désire exercer des activités dans la
région visée par le règlement et qui utilisera les
eaux d'une manière qui pourrait avoir une influence importante
sur la qualité, la quantité ou le débit d'eau sur
les terres des Inuit du Labrador ou sur des terres adjacentes devra négocier
au préalable une entente de compensation avec le gouvernement du
Nunatsiavut.
La gestion des mers
La région visée par le règlement comprend une zone
maritime adjacente qui s'étend jusqu'à la limite des eaux
territoriales du Canada. Tout projet visant à établir des
plans de gestion maritime ou à mettre en valeur des ressources
non renouvelables dans cette zone devra faire l'objet de consultations
préalables avec le gouvernement du Nunatsiavut. Il faudra conclure
avec les Inuit des ententes sur les répercussions et les avantages
qu'auront les grands projets de mise en valeur réalisés
dans cette zone. Un grand projet est celui qui procure, au cours d'une
période de cinq ans, des emplois représentant plus de 150
équivalents temps-plein ou qui engage des dépenses en immobilisations
de plus de 40 millions de dollars.
Le développement économique
Le gouvernement du Nunatsiavut et les promoteurs devront négocier
des ententes sur les répercussions et les avantages pour les Inuit
avant qu'un projet puisse être entrepris sur les terres des Inuit
du Labrador et avant que tout grand projet puisse être mis en uvre
dans la partie de la région visée par le règlement
qui est située à l'extérieur des terres des Inuit
du Labrador.
Le gouvernement du Nunatsiavut a droit à 25 % des recettes provinciales
provenant des projets de mise en valeur des ressources du sous-sol dans
les terres des Inuit du Labrador. Le gouvernement du Nunatsiavut recevra
50 % de la première tranche de 2 millions de dollars et 5 % de
toutes recettes provinciales additionnelles provenant des projets de mise
en valeur des ressources souterraines menés dans la partie de la
région visée par le règlement située à
l'extérieur des terres des Inuit du Labrador. Les recettes tirées
des projets d'exploitation menés dans la partie de la région
visée par le règlement située à l'extérieur
des terres des Inuit du Labrador seront fixées à un montant
maximum qui, s'il était distribué de façon égale
entre tous les Inuit du Labrador, leur accorderait un revenu moyen par
habitant égal au revenu moyen par habitant de l'ensemble des Canadiens.
La région de la baie de Voisey
Le gouvernement du Nunatsiavut recevra 5 % des recettes provinciales
provenant de l'exploitation des ressources du sous-sol de la région
de la baie de Voisey.
La région de la baie de Voisey ne fait partie ni des terres des
Inuit du Labrador, ni de la la région visée par le règlement.
Cependant, un certain nombre de chapitres de l'accord définitif
s'appliqueront à la région de la baie de Voisey comme si
cette dernière faisait partie de la région visée
par le règlement. Quand le projet de la baie de Voisey sera terminé,
les terres situées dans la région de la baie de Voisey pourraient
être sélectionnées comme terres des Inuit du Labrador
ou comme faisant partie de la région visée par le règlement,
mais cette sélection devra respecter tout accord provisoire actuel
conclu avec la Nation innue.
Les Inuit du Labrador et le promoteur du projet de la baie de Voisey
devaient parvenir à conclure une entente sur les répercussions
et les avantages des activités d'exploitation. Cette entente a
déjà été conclue et se trouve actuellement
à l'étape de la mise en uvre.
La province et le Canada se sont engagés à consulter le
gouvernement du Nunatsiavut au sujet de tout permis nécessaire
pour mener ce projet. Le Conseil de gestion environnementale déjà
mis sur pied sera le principal organisme de consultation.
Les parcs nationaux et les zones protégées
La réserve du parc national des Monts-Torngat sera créée
à la date d'entrée en vigueur de l'accord définitif.
Une entente sur les répercussions et les avantages découlant
du parc national des Monts-Torngat a été négociée
et entrera en vigueur à la même date que l'accord définitif.
Le gouvernement du Nunatsiavut pourra créer d'autres zones protégées
sur les terres des Inuit du Labrador.
Dans la région visée par le règlement, à
l'exception des terres des Inuit du Labrador, toute nouvelle zone protégée
qui pourrait avoir une incidence sur les droits des Inuit du Labrador
énoncés dans l'accord définitif exigera la conclusion
d'une entente avec le gouvernement du Nunatsiavut.
L'aménagement du territoire
Dans les trois ans qui suivront la date d'entrée en vigueur de
l'accord définitif, la province et le gouvernement du Nunatsiavut
devront élaborer conjointement un plan détaillé d'aménagement
du territoire pour la région visée par le règlement.
Le gouvernement du Nunatsiavut approuvera la partie du plan d'aménagement
du territoire qui s'applique aux terres des Inuit du Labrador et la province
approuvera la partie de ce plan qui s'applique à la partie de la
région visée par le règlement qui est située
à l'extérieur des terres des Inuit du Labrador. Une fois
le plan approuvé, tous les nouveaux projets devront s'y conformer.
Les évaluations environnementales
Les lois fédérales et provinciales relatives aux évaluations
environnementales continueront de s'appliquer à toute la région
visée par le règlement. Le gouvernement du Nunatsiavut pourra
également élaborer des lois relatives aux évaluations
environnementales pour les projets qui seront mis en uvre dans les
terres des Inuit du Labrador. Toutefois, les lois fédérales
et provinciales auront priorité s'il y a conflit entre les lois.
Par conséquent, les lois inuites devront respecter ou dépasser
les normes des lois d'application générale, et un promoteur
devra obtenir l'approbation des trois ordres de gouvernement avant que
son projet puisse aller de l'avant.
L'accord définitif engage les parties à déployer
tous les efforts nécessaires pour harmoniser les processus d'évaluation
environnementale, de façon à éviter le chevauchement
des tâches et d'autres pratiques inefficaces.
La faune et la flore
Les Inuit du Labrador ont le droit de procéder à la récolte
de la faune et de la flore à des fins alimentaires, sociales et
cérémoniales dans toute la région visée par
le règlement. Si, pour des besoins de conservation, il était
nécessaire de limiter les récoltes des Inuit du Labrador,
ces limites seraient déterminées par le ministre provincial
ou fédéral, qui tiendrait compte des recommandations du
gouvernement du Nunatsiavut.
Un conseil de cogestion nommé par la province, le gouvernement
du Canada et le gouvernement du Nunatsiavut sera mis sur pied à
titre d'organisme chargé de formuler des recommandations aux différents
ordres de gouvernement sur la conservation et la gestion de la faune et
de la flore dans la région visée par le règlement.
Les gouvernements provincial et fédéral maintiendront leurs
responsabilités globales en matière de conservation et de
gestion de la faune et de la flore dans la région visée
par le règlement.
À l'exception des détenteurs d'intérêts protégés
par l'accord définitif, le gouvernement du Nunatsiavut pourra accorder
ou refuser à quelqu'un le droit de procéder à la
récolte de la faune et de la flore sur les terres des Inuit du
Labrador. Ce gouvernement gérera les activités de récolte
que mèneront les Inuits à des fins alimentaires, sociales
et cérémoniales dans toute la région visée
par le règlement.
Les exploitants de pourvoiries et de scieries continueront d'exercer
leurs activités en vertu des lois d'application générale.
Le gouvernement du Nunatsiavut détiendra le droit exclusif de donner
des autorisations aux nouveaux exploitants de pourvoiries et de scieries
sur les terres des Inuit du Labrador, et il aura le droit d'être
le premier à mener de nouvelles activités d'exploitation
dans toute la région visée par le règlement.
La pêche
Les Inuit du Labrador auront le droit de récolter le poisson et
les mammifères marins à des fins alimentaires, sociales
et cérémoniales dans toute la région visée
par le règlement. Si, pour des besoins de conservation, il était
nécessaire de limiter les activités de pêche des Inuit,
les limites seraient déterminées par le ministre fédéral,
qui tiendrait compte des recommandations du gouvernement du Nunatsiavut.
Un conseil de cogestion, nommé par le gouvernement du Canada,
le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador et le gouvernement du Nunatsiavut,
sera mis sur pied à titre d'organisme chargé de formuler
des recommandations aux gouvernements sur la conservation et la gestion
du poisson dans la région visée par le règlement.
Les gouvernements provincial et fédéral maintiendront leurs
responsabilités globales en matière de conservation et de
gestion du poisson dans la région visée par le règlement.
Les permis de pêche commerciale existants ne seront pas touchés
par l'accord définitif. Dans le domaine de la pêche commerciale,
les Inuit auront un pourcentage garanti des nouveaux permis et des permis
supplémentaires délivrés pour certaines espèces
particulières à l'intérieur de la zone et dans les
eaux adjacentes à cette zone.
Les Inuit du Labrador décideront qui pourra pêcher ou installer
des bassins aquacoles dans les terres des Inuit du Labrador et auront
le droit d'être les premiers à installer de tels bassins
dans la région visée par le règlement.
Les indemnités relatives aux récoltes
Les promoteurs qui souhaitent réaliser des projets sur les terres
des Inuit du Labrador et les promoteurs de grands projets dans la partie
de la région visée par le règlement située
à l'extérieur des terres des Inuit du Labrador, seront tenus
entièrement responsables de tout dommage fait à la faune
ou au poisson par suite de leurs activités et devront offrir aux
Inuit des indemnités pour les dommages causés à la
faune, aux habitats du poisson et aux activités de récolte
en raison de leurs activités.
Les activités archéologiques
Le gouvernement du Nunatsiavut accordera la permission de procéder
à des activités archéologiques sur les terres des
Inuit du Labrador et dans les collectivités inuites. Le gouvernement
fédéral, pour sa part, accordera l'autorisation de mener
des activités archéologiques sur les terres fédérales
dans la région visée par le règlement. Quant à
la province, elle accordera la permission d'effectuer des activités
archéologiques sur toutes les autres terres de la région
visée par le règlement.
Le gouvernement du Nunatsiavut, le gouvernement provincial et le gouvernement
du Canada ont des pouvoirs législatifs concomitants sur les terres
des Inuit du Labrador et les collectivités inuites pour ce qui
est de la protection des sites archéologiques, des artefacts, du
matériel culturel et des lieux de sépulture des Inuit. En
cas de conflit, ce sera soit la loi provinciale, soit la loi fédérale,
soit celle du gouvernement du Nunatsiavut qui prévaudra, selon
le cas. Les artefacts trouvés sur les terres des Inuit du Labrador
appartiendront au gouvernement du Nunatsiavut et ceux trouvés dans
la région visée par le règlement, à l'exception
des terres des Inuit du Labrador, appartiendront conjointement au gouvernement
du Nunatsiavut et à celui de la province. Par ailleurs, les artefacts
trouvés sur des terres qui relèvent du gouvernement du Canada
appartiendront conjointement au gouvernement du Nunatsiavut et au gouvernement
du Canada.
Les archéologues devront animer des séances d'information
communautaires.
La toponymie
Le gouvernement du Nunatsiavut détiendra le droit exclusif de
donner un nom officiel aux lieux qui se trouvent sur les terres des Inuit
du Labrador, avec l'approbation du ministre provincial. La province devra
consulter le gouvernement du Nunatsiavut au sujet de tout toponyme proposé
pour un lieu se trouvant dans la partie de la région visée
par le règlement qui est située à l'extérieur
des terres des Inuit du Labrador.
L'autonomie gouvernementale des Inuit du Labrador
Les Inuit du Labrador ont déjà élaboré leur
propre Constitution, qui prévoit deux ordres de gouvernement :
le gouvernement du Nunatsiavut qui aura compétence sur les Inuit
au niveau régional et cinq gouvernements communautaires inuits.
La Constitution prévoit également l'établissement
de sociétés communautaires pour les Inuit qui vivent hors
de la région visée par le règlement des Inuit du
Labrador. Tous les ordres de gouvernement devront rendre des comptes à
leur population. La Constitution entrera en vigueur en même temps
que l'accord définitif.
Le gouvernement du Nunatsiavut pourra élaborer des lois pour gouverner
les citoyens inuits qui vivent sur les terres des Inuit du Labrador et
dans les collectivités inuites dans les domaines de l'éducation,
de la santé, des services à l'enfance et à la famille
et du soutien au revenu. Le gouvernement du Nunatsiavut aura également
compétence sur les affaires internes, sur la langue et la culture
inuites, ainsi que sur la gestion des droits et des avantages accordés
aux Inuit en vertu de l'Accord. Le gouvernement du Nunatsiavut pourra
mettre en place un système judiciaire pour l'administration des
lois inuites.
Les gouvernements communautaires inuits remplaceront les administrations
municipales actuelles. Les résidants inuits et non inuits des collectivités
inuites auront le droit d'élire les conseillers des gouvernements
communautaires inuits ou d'occuper cette fonction. Les gouvernements communautaires
inuits pourront promulguer des lois ayant trait aux affaires municipales
au sein des collectivités inuites.
Les accords de financement
Les Inuit du Labrador continueront d'être admissibles aux programmes
et aux services offerts par les gouvernements fédéral et
provincial.
Le gouvernement provincial, le gouvernement du Canada et le gouvernement
du Nunatsiavut négocieront une entente de financement par l'impôt
tous les cinq ans afin de remettre au gouvernement du Nunatsiavut des
fonds qui lui permettra d'offrir les programmes et services que l'on a
convenu de procurer aux Inuit et, le cas échéant, aux autres
résidants. Les Inuit paieront une partie des coûts de leur
propre système de gouvernance, ainsi que de leurs programmes et
services.
Le premier accord de financement a déjà été
négocié et entrera en vigueur en même temps que l'accord
définitif.
Les transferts de capitaux
Le gouvernement du Canada versera aux Inuit du Labrador la somme de 140
millions de dollars (valeur de 1997), selon un calendrier de paiement
précis, échelonné sur 15 ans. Au cours de cette période,
les Inuit rembourseront les prêts qui ont servi aux négociations.
La fiscalité
Les Inuit du Labrador continueront d'être assujettis aux lois fiscales
fédérales et provinciales. Le gouvernement du Nunatsiavut
pourra élaborer des lois relatives à l'impôt direct
des Inuit pour ses propres besoins, ainsi que des lois pour la coordination
et l'harmonisation des questions liées à la fiscalité
des gouvernements communautaires inuits. Les gouvernements communautaires
inuits pourront élaborer des lois relatives à l'impôt
direct des Inuit pour leurs propres besoins. Les gouvernements inuits
et les gouvernements fédéral et provincial pourront négocier
des ententes visant à accorder aux gouvernements inuits des pouvoirs
accrus en matière de taxation des non-bénéficiaires.
Le règlement des litiges
On établira un processus d'arbitrage tripartite pour régler
les litiges à l'amiable. Cet processus permettra de traiter les
désaccords relatifs à l'interprétation de l'accord
définitif et les litiges qui seront soumis à l'arbitrage
en vertu de l'accord définitif. Au nombre des litiges qui pourraient
être résolus au moyen de ce processus d'arbitrage, notons
ceux concernant les indemnités relatives à la faune, les
conditions énoncées dans les ententes sur les répercussions
et les avantages qui touchent les terres situées à l'extérieur
des terres des Inuit du Labrador et les conditions qui régissent
l'accès aux terres des Inuit du Labrador à des fins prévues
dans l'accord définitif.
La ratification de l'accord définitif
Les Inuit du Labrador approuveront l'accord définitif lorsqu'une
majorité d'électeurs admissibles auront voté en faveur
de l'Accord. Les électeurs admissibles sont les personnes qui peuvent
devenir bénéficiaires de l'Accord et qui sont âgées
de plus de 16 ans.
Un comité formé de représentants des trois parties
et d'un président indépendant nommé conjointement
supervisera le vote de ratification des Inuit, y compris le recensement
des électeurs. On s'attend à ce que le processus de ratification
par les Inuit dure six mois.
Le gouvernement du Canada et le gouvernement de la province ratifieront
l'accord définitif sur approbation de leurs cabinets respectifs
et par la promulgation de lois provinciale et fédérale de
ratification.
La mise en uvre
Un plan de mise en uvre définissant le calendrier, les responsabilités
et les coûts de mise en uvre de l'accord définitif
sera négocié avant sa signature.
Le gouvernement du Canada transférera la somme de 156 millions
de dollars au gouvernement du Nunatsiavut aux fins de la mise en uvre
de l'Accord définitif. En échange des fonds de mise en uvre,
les Inuit libéreront le gouvernement du Canada de certaines obligations
financières futures, à l'exception des obligations stipulées
dans l'accord définitif.
Août 2003
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