Document d'information
La revendication territoriale de Rainy River
- En1873, sept Premières nations distinctes, qui forment maintenant
les Premières nations de Rainy River (PNRR), ont signé
le Traité no 3 avec le gouvernement du Canada. Le Traité
no 3 prévoyait que les Premières nations recevraient des
terres pour leurs réserves ainsi que d'autres avantages et droits.
Les PNRR avaient choisi et accepté sept réserves qui ont
été arpentées en 1875.
- Au moment de la signature du Traité no 3, le gouvernement
de l'Ontario soutenait que les terres ne pouvaient être constituées
en réserve sans son accord. Une décision du tribunal en
1880 appuyait la position de l'Ontario. Le gouvernement de l'Ontario
avait alors exigé la cession de six des sept réserves
de Rainy River comme condition pour adopter une loi confirmant la constitution
des autres réserves du Traité no 3 en Ontario.
- Le gouvernement du Canada a accepté d'obtenir la cession des
réserves et a pris une cession pour la vente des réserves
(à l'exception de la réserve de Manitou Rapids) des PNRR
en 1914-1915. La superficie totale de ces terres (qu'on appelle «
région visée par le règlement ») est d'environ
46 269 acres ou 72 milles carrés (18 725 hectares). Après
la cession des terres, cinq des Premières nations de Rainy River
ont été déplacées vers la réserve
de Manitou Rapids pour se joindre aux deux autres Premières nations
qui y habitaient déjà. Puis, au cours des années
60, pour des raisons administratives, le Canada a amalgamé les
sept Premières nations pour n'en former qu'une seule.
- En septembre 1982, les PNRR ont formulé une revendication
auprès des gouvernements du Canada et de l'Ontario en alléguant
que les terres leur avaient été retirées injustement
et qu'elles avaient subi des pressions et des contraintes indues qui
rendaient nul leur consentement à la cession des terres. Les
Premières nations ont également réclamé
des dommages pour leur réinstallation dans la réserve
de Manitou Rapids et allégué que le gouvernement du Canada
avait mal administré le produit de la vente des terres cédées.
- Après des recherches et des examens juridiques exhaustifs,
le gouvernement de l'Ontario a accepté de négocier une
entente en janvier 1987. Les Premières nations ont engagé
une poursuite judiciaire en 1989 contre les gouvernements du Canada
et de l'Ontario. À la suite d'une étude d'ordre historique
et juridique complète, le gouvernement du Canada a accepté
de négocier une entente pour la revendication en avril 1994.
L'action en justice a été différée lorsque
les deux gouvernements ont accepté de négocier une entente
pour cette revendication.
- Un cadre de travail pour les négociations a été
signé aux monticules Manitou par les représentants des
trois parties le 6 mai 1997. L'entente de règlement a été
paraphée par les négociateurs le 11 janvier 2005, signalant
l'achèvement des négociations. L'entente a ensuite été
ratifiée par les Premières nations au moyen d'un référendum
à l'intention de tous les membres (à l'intérieur
comme à l'extérieur des réserves), et par les gouvernements
de l'Ontario et du Canada.
- Le règlement négocié par les parties comprend
à la fois une indemnité financière et une composante
foncière et il met un terme aux questions juridiques en suspens
soulevées par la revendication. De plus, pour les résidants
de la région visée par la revendication, il règle
toute l'incertitude concernant les intérêts fonciers qui
font partie des réserves cédées.
- Le règlement comprend une indemnité d'environ 71 millions
de dollars, versée à parts égales par les gouvernements
du Canada et de l'Ontario. Cela inclut les coûts liés aux
négociations des Premières nations et la valeur marchande
d'environ 14 945 acres
(6 048 hectares) de terres de la Couronne provinciale que le gouvernement
du Canada a accepté de réserver à titre de terres
de réserve à l'usage des PNRR, assujetties aux modalités
de sa politique des ajouts aux réserves et à l'entente
de règlement. En vertu du règlement, les PNRR auront également
le droit d'acheter jusqu'à 31 300 acres (12 677 hectares) de
terres de remplacement selon le principe de vendeur et acheteur consentants
sur une période de 40 ans et de proposer leur désignation
comme terres de réserve.
- Les terres de la Couronne à réserver pour les PNRR
en vertu de l'entente sont situées dans la région de Hay
Bay du lac des Bois, au lac Sphene et dans la région de Gates
Ajar du lac Pipestone. Quatre îles sur la rivière Rainy
et trois bandes de terres près de la réserve de Manitou
Rapids font aussi partie de cette sélection. Ces terres ont été
choisies en raison de leurs fins traditionnelles et de leur importance
historique et culturelle pour les PNRR.
- Les limites de la composante des terres de la Couronne ont été
établies en fonction des suggestions et des commentaires reçus
au cours d'un vaste processus de consultations publiques entrepris à
l'automne de 2002 et terminé en juin de 2004. Celui-ci comprenait
une liste de séances portes ouvertes annoncées par l'entremise
des médias locaux, de la diffusion de plusieurs bulletins de
mise à jour et d'une série complète de rencontres
individuelles avec les parties directement concernées.
- L'entente de règlement établira un processus selon
lequel les PNRR consulteront les municipalités concernées
au sujet des questions découlant de la création d'une
réserve, notamment une compensation raisonnable pour les ajustements
nécessaires aux taxes, des ententes portant sur les services
municipaux ainsi que sur la planification et la règlementation
de l'utilisation des terres. Les représentants municipaux et
des PNRR discutent de questions d'intérêt réciproque
depuis cinq ans et ont confiance que les répercussions de la
création d'une réserve peuvent être atténuées
avec la coopération de toutes les parties.
- Les fonds versés aux termes du règlement seront déposés
dans la fiducie des PNRR qui sera administrée par un conseil
d'administration dont les membres seront nommés par les Premières
nations. Celles-ci devront se conformer aux règles et règlements
stipulés dans l'accord de fiducie visant leur revendication,
lequel a également été ratifié par les membres
des Premières nations.
- Les PNRR se serviront des fonds versés aux termes du règlement
pour l'achat de terres de remplacement et à des fins communautaires,
notamment le développement économique, les activités
sociales et culturelles et d'autres activités visant la progression
des membres tant dans la réserve qu'à l'extérieur
de la réserve. Le règlement permettra aux Premières
nations de miser sur leur réussite en matière de développement
économique et commercial. Il apportera une contribution considérable
à l'industrie, à l'économie et à l'assiette
fiscale de la région. La conclusion fructueuse de cette revendication
permettra à toutes les parties d'oublier le passé et d'aller
de l'avant dans l'édification d'un avenir plus prometteur pour
les PNRR, leurs membres et, en bout de ligne, pour tous les résidants
de la région.
Mai 2005
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