Document d'information Projet d’établissement des organismes de gestion financière et statistique des Premières nations
Vue d'ensemble
Afin de se doter des outils nécessaires au développement
économique et à l'amélioration de la qualité
de vie dans les réserves, les Premières nations ont entrepris
une démarche visant à établir, au moyen d'une législation
facultative, quatre organismes qui seront exploités par et pour
les Premières nations qui le désirent. Au nombre des organismes
proposés figurent une commission des finances, une commission de
la fiscalité, un conseil de gestion financière et un institut
de la statistique. Les commissions des finances et de la fiscalité
s'appuieront sur la réputation établie et l'expertise de
la Commission consultative de la fiscalité indienne et de l'Administration
financière des Premières nations.
Ces organismes proposés donneront aux Premières nations
qui choisissent de participer l'accès aux marchés financiers
dont se prévalent les autres gouvernements. Ils renforceront le
régime de fiscalité foncière des Premières
nations et assureront une plus grande représentation des contribuables.
Ils aideront les Premières nations à mettre en oeuvre des
normes financières appropriées ainsi que des capacités
accrues de gestion financière. Enfin, ils contribueront à
développer une capacité de gestion statistique dans les
collectivités, tout en encourageant la participation des Premières
nations aux activités de collecte des données nationales.
La Commission des finances des Premières nations
Une infrastructure communautaire est essentielle à la qualité
de vie et à la croissance économique des collectivités.
Cependant, les Premières nations qui cherchent à emprunter
des fonds pour édifier une telle infrastructure sont actuellement
aux prises avec des coûts de transaction, des délais de traitement
et des taux d'intérêt prohibitifs. Un dollar en recettes
fiscales des Premières nations a un pouvoir d'achat quant aux travaux
d'immobilisation de 30 à 50 % inférieurs à ceux des
autres gouvernements. C'est pourquoi de nombreuses Premières nations
ne peuvent financer leurs travaux d'infrastructure. Le problème
est surtout dû au cadre législatif et institutionnel.
Grâce à l'initiative de la Première nation de Westbank,
l'Administration financière des Premières nations a été
mise sur pied en 1995 pour offrir aux Premières nations membres
des possibilités d'investissement. Depuis, elle a travaillé
attentivement avec un cercle élargi de Premières nations
pour trouver des moyens par lesquels les Premières nations pourraient
utiliser les obligations, à l'instar des autres gouvernements,
pour accéder à un financement abordable et à plus
long terme. Le cercle a bénéficié de son partenariat
avec un expert en la matière, la Municipal Finance Authority of
British Columbia (MFA-BC), qui a 30 ans d'expérience à son
actif et une cote de crédit « AAA ».
La Commission des finances des Premières nations permettra aux
Premières nations, comme le font les municipalités, d'élever
des capitaux privés à long terme à des taux privilégiés
pour les routes, les aqueducs et les égouts. Elles y procéderaient
en titralisant (en mettant en garantie) une portion des recettes potentielles
qu'elles tireraient des impôts fonciers en vertu du projet de loi.
On estime pouvoir réunir 120 millions de dollars en financement
par emprunt au cours des cinq premières années en titralisant
les recettes tirées des impôts fonciers. Ces revenus permettront
de mettre en place des mesures de santé et de sécurité
de base dans les collectivités participantes et permettront également
aux Premières nations de développer leur infrastructure
à un niveau requis pour attirer les investissements de la part
d'entreprises.
Commission de la fiscalité des Premières nations
En 1988, la Loi sur les Indiens était modifiée pour
permettre aux Premières nations intéressées à
s'engager dans le domaine de la fiscalité foncière. Depuis
1989, la Commission consultative de la fiscalité indienne (CCFI)
a alimenté et soutenu avec succès le régime de fiscalité
foncière des Premières nations.
Durant ses 15 premières années d'existence, la CCFI a dépassé
toutes les attentes. En effet, plus de 100 Premières nations ont
adopté des règlements administratifs sur les impôts
fonciers et ont généré des recettes de l'ordre de
290 millions de dollars. Elle accroît la sensibilisation concernant
le régime de fiscalité foncière et procure les outils
nécessaires à sa mise en oeuvre. Le régime de fiscalité
foncière des Premières nations est mis en place dans le
contexte des régimes provinciaux. La CCFI a travaillé en
partenariat avec l'Université de Victoria à la formation
d'administrateurs fiscaux, et avec l'Université Harvard au renforcement
des modalités de résolution de conflits.
On propose maintenant que la CCFI devienne la Commission de la fiscalité
des Premières nations (CFPN). Celle-ci offrira aux Premières
nations participantes les services additionnels nécessaires à
la titralisation des recettes tirées de la fiscalité foncière
et elle assumera la responsabilité du processus d'approbation des
règlements et de leur simplification. Elle agira comme entité
faisant autorité pour aider à trouver un juste équilibre
entre les intérêts de la collectivité et ceux des
contribuables et aura une capacité accrue pour régler les
différends de manière opportune et professionnelle. La CFPN
s'appuiera sur des commissaires représentant les principaux contribuables
(résidentiels, commerciaux et des services publics) et sur un dialogue
continu avec des experts reconnus dans le domaine de l'imposition foncière.
Le Conseil de gestion financière des Premières nations
Il s'agit d'un nouvel organisme. Sa tâche initiale sera de dispenser
les services indépendants et professionnels d'évaluation
de la gestion financière dont ont besoin les Premières nations
qui aspirent à se prévaloir du pool d'emprunts de la CFPN.
Le Conseil de gestion financière des Premières nations
aura deux principales fonctions. La première consistera à
agréer les systèmes, les pratiques et les normes de gestion
financière et à surveiller le rendement financier des Premières
nations qui ont adopté un régime de fiscalité foncière
en vertu de la Loi et qui envisagent d'emprunter sur leurs recettes d'impôts
fonciers par le biais de la Commission des finances. Dans certaines circonstances
exceptionnelles, le Conseil assurera également des services d'intervention
auprès de ces Premières nations. La deuxième fonction
du Conseil consistera à fournir à toutes les autres Premières
nations, sur demande, des services relatifs à la recherche et à
la défense des intérêts, à l'élaboration
des politiques, au renforcement des capacités et aux partenariats
en matière de gestion financière, ainsi qu'aux comptes rendus
et à l'élaboration des normes.
L'Institut de la statistique des Premières nations
Cette institution appuiera de deux façons différentes l'initiative
des institutions financières des Premières nations. Dans
un premier temps, elle travaillera avec les Premières nations participantes
et les autres institutions à produire l'information statistique
voulue pour améliorer la cote de crédit des Premières
nations et attirer les acheteurs éventuels d'obligations de la
Commission des finances des Premières nations. Dans un deuxième
temps, l'Institut travaillera avec les Premières nations participantes
et les autres institutions à établir et à produire
l'information statistique requise par les investisseurs éventuels
sur les terres des Premières nations.
L'Institut de la statistique des Premières nations (ISPN) proposé
aidera toutes les Premières nations à répondre à
leurs besoins en matière de données locales tout en conseillant
Statistique Canada et d'autres organismes de collecte statistique sur
la marche à suivre afin que les Premières nations soient
mieux représentées dans le système statistique national.
L'ISPN et Statistique Canada ont tous deux intérêt à
accroître la valeur des statistiques et de l'information des Premières
nations en les rendant plus fiables, comparables et opportunes pour les
Premières nations et les autres usagers.
L'ISPN fournira aux Premières nations une perspective dans l'analyse
des données sur les Premières nations et pourra assister
Statistique Canada dans l'élaboration d'outils et de techniques
de collecte de données qui reflètent les coutumes et la
culture des Premières nations. Il aidera également Statistique
Canada et d'autres ministères du gouvernement à mettre en
lumière et à combler les lacunes qui existent dans l'information
statistique relative aux Premières nations, dans l'intérêt
mutuel des collectivités des Premières nations et des organismes
gouvernementaux.
Autres considérations
Les quatre organismes proposés ont pour objet d'aider les Premières
nations participantes à améliorer leur infrastructure et
leur administration, tout en créant un climat de nature à
attirer les investissements. Pour accéder à certains services,
tels que le régime d'emprunt des Premières nations, les
Premières nations participantes devront satisfaire aux exigences
définies dans la législation. On s'attend à ce que
la participation des Premières nations augmente progressivement
à mesure que les avantages découlant des possibilités
qu'offre le projet de loi se concrétiseront.
Historique
Le projet d'établissement des organismes financiers est une initiative
nationale qui a été mise sur pied par la CCFI et la Commission
des finances des Premières nations. Afin de mettre en place le
cadre institutionnel requis pour soutenir l'émission des obligations
de la Commission des finances des Premières nations et attirer
les investissements sur les terres des Premières nations, on a
ajouté le Conseil de gestion financière des Premières
nations et l'Institut de la statistique des Premières nations.
Le projet d'institutions financières des Premières nations
a acquis sa forme actuelle grâce à la Table nationale de
discussion sur les relations financières qui a été
créée en 1999 par un protocole d'entente entre Affaires
indiennes et du Nord Canada et l'Assemblée des Premières
Nations. Des représentants des Premières nations d'un bout
à l'autre du Canada, du ministère des Finances, de Statistique
Canada, de Santé Canada et de l'Agence des douanes et du revenu
du Canada y ont également participé.
L'établissement de ces organismes se poursuit maintenant sous
la direction de deux conseils de Premières nations et de deux comités
consultatifs de Premières nations. La Commission consultative de
la fiscalité indienne et l'Administration financière des
Premières nations continuent d'assumer leurs rôles clés
dans l'établissement de la Commission de la fiscalité et
de la Commission des finances. Le Sommet de la Colombie-Britannique parraine
l'établissement du Conseil de gestion financière tandis
que la Union of Ontario Indians parraine la collecte des statistiques
relatives aux Premières nations.
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