Foire aux questions
Entente du gouvernement des Anishnaabe
Qu'est-ce que les United Anishnaabeg Councils?
Les United Anishnaabeg Councils (UAC) consistent en une alliance historique
des Nations des Chippewas, des Mississaugas et des Pottawatomis. Les membres
actuels des UAC sont les Premières nations Chippewas de Beausoleil,
les Premières nations Mississaugas de Curve Lake et de Hiawatha,
et la Première nation Pottawatomi de Moose Deer Point. Ces collectivités
sont situées dans le centre-sud de l'Ontario, qui s'étend
de la baie Georgienne à l'ouest jusqu'à Kawartha Lakes et
à Rice lake à l'est.
Qu'est-ce-que l'autonomie gouvernementale?
Les Premières nations sont régies par la Loi sur les
Indiens depuis 125 ans. La Loi sur les Indiens établit
une forme limitée d'administration locale qui ne tient pas compte
de la situation particulière des collectivités individuelles
des Premières nations. En vertu de la Loi, les conseils
de bande ont une obligation de rendre compte envers le ministre des Affaires
indiennes et du Nord canadien, plutôt qu'envers les membres de leur
propre collectivité. Par exemple, dans le cadre de la Loi sur
les Indiens, les conseils de bande peuvent adopter des règlements,
mais ils doivent être soumis au ministre, qui a le pouvoir de les
révoquer.
À l'opposé de la gouvernance prévue dans la Loi
sur les Indiens, l'autonomie gouvernementale décrit une situation
dans laquelle les Premières nations adoptent des lois et des politiques
et exercent un pouvoir décisionnel dans une grande gamme de questions,
y compris les questions internes propres à leurs collectivités
faisant partie intégrante de leur culture et de leurs traditions.
L'autonomie gouvernementale signifie que les gouvernements des Premières
nations ont une obligation de rendre compte directement envers leurs membres,
plutôt qu'envers le ministre. L'autonomie gouvernementale encourage
l'autosuffisance et permet aux Premières nations d'exercer un plus
grand contrôle sur les questions touchant leurs collectivités
et leur avenir.
Qu'est-ce-que l'Entente du gouvernement des Anishnaabe?
Anishnaabe signifie « les gens » en langue ojibway
(anishnaabemwin). L'expression « gouvernement des Anishnaabe
» fait allusion à la forme d'autonomie gouvernementale choisie
par les UAC.
L'Entente du gouvernement des Anishnaabe (EGA) a été négociée
par les UAC et par le gouvernement du Canada. Elle est l'une des mesures
au Canada conçue pour remplacer le régime de gouvernance
désuet établi par la Loi sur les Indiens. L'EGA est
la première entente d'autonomie gouvernementale qui ait été
conclue en Ontario en vertu de la politique canadienne sur le droit inhérent.
Autrement dit, l'EGA établit les dispositions pour que les quatre
Premières nations du UAC régissent leurs affaires internes,
assument davantage de responsabilités et de contrôle sur
les décisions qui touchent leurs collectivités, et établissent
une nouvelle relation intergouvernementale avec le Canada.
L'EGA amorce le processus qui vise à faire passer les Premières
nations de la tutelle prévue aux termes de la Loi sur les Indiens,
à la reconnaissance de leur droit inhérent à se gouverner
elles-mêmes. Elle établit un régime de gouvernance
qui est davantage transparent, et des gouvernements des Premières
nations qui ont une obligation de rendre compte envers leurs membres et
répondent mieux aux besoins et aux orientations de la collectivité.
Elle favorisera ainsi une amélioration des conditions de vie dans
les collectivités et un climat propice aux investissements et au
développement économique.
L'Entente jette les bases d'une nouvelle relation entre le Canada et
les Premières nations. Grâce à celle-ci, les questions
et les préoccupations peuvent être traitées de gouvernement
à gouvernement.
Comment les membres des Premières nations ont-ils été
engagés dans le processus?
Au cours de la dernière décennie, les UAC ont élaboré
et mis en œuvre un programme de consultation des collectivités
afin de s'assurer que les membres des Premières nations soient
informés sur l'Entente en cours d'élaboration et consultés
à son égard. Des responsables des consultations dans les
collectivités, actifs dans chacune des Premières nations
jusqu'au stade final des négociations, constituaient le principal
moyen utilisé par les Premières nations pour assurer le
bon déroulement du programme de consultation dans les collectivités.
Les responsables des consultations ont informé les membres des
Premières nations et leur ont demandé leur avis par le biais
de visites à domicile, de rencontres communautaires tant dans les
réserves que hors des réserves, d'envois postaux sur l'EGA
en général ainsi que sur des sujets particuliers liés
à l'Entente, de bulletins d'information, d'annonces et d'articles
dans les bulletins de nouvelles et les journaux des Premières nations.
De plus, les UAC ont tenu des réunions régulières,
des réunions spéciales et des assemblées générales
annuelles qui étaient ouvertes à tous les membres et qui
donnaient des renseignements tant généraux que détaillés
sur l'état d'avancement des négociations et sur l'élaboration
de l'Entente finale.
Qui sera touché par l'Entente?
Les membres des Premières nations des UAC sont les personnes qui
seront les plus directement touchées par l'EGA. Les résidants
qui ne sont pas membres des Premières nations et les personnes
qui ont des intérêts ou mènent des affaires sur les
terres des Premières nations peuvent également être
touchés. L'Entente prévoit que les Premières nations
donnent des occasions aux personnes qui n'en sont pas membres, mais qui
résident sur les terres des Premières nations, de donner
leur avis quant aux lois proposées par les Premières nations
lorsque celles-ci les touchent directement et de manière importante.
L'Entente porte-t-elle sur les terres?
L'Entente n'ajoute pas de terres à l'assise territoriale actuelle
des Premières nations. Les titres fonciers des terres des Premières
nations continueront d'être détenus par le Canada, mais les
Premières nations auront tous les droits et les responsabilités
du propriétaire.
L'Entente touchera-t-elle les droits des Autochtones et les droits
issus de traités?
L'Entente n'est pas un traité. Elle ne touchera pas les droits
des Autochtones ni les droits issus de traités. Elle constitue
un moyen de mettre en œuvre la relation intergouvernementale négociée
par les Premières nations et par le gouvernement du Canada.
L'Entente change-t-elle les ententes fiscales s'appliquant aux Indiens
inscrits?
Les dispositions fiscales de la Loi sur les Indiens, y compris
l'exemption fiscale accordée aux Indiens inscrits, continueront
de s'appliquer aux Premières nations des UAC.
L'Entente traite-t-elle de la question des droits de chasse et de
pêche des Autochtones?
Non. L'Entente ne touchera aucun droit autochtone ou droit issu de traités
et ne confère aucun nouveau droit de chasse ou de pêche aux
Premières nations. L'Entente ne confère aucun pouvoir législatif
aux Premières nations en ce qui concerne les poissons et leur habitat
ou les eaux navigables.
L'Entente jouira-t-elle de la protection constitutionnelle?
Non. L'Entente n'est pas un traité et, par conséquent, ses
dispositions ne reçoivent pas la protection constitutionnelle en
vertu de l'article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982.
Quelle forme les gouvernements des Premières nations prendront-ils
en vertu de l'Entente?
Chacune des Premières nations établira et dirigera son
propre gouvernement conformément à sa propre constitution
individuelle (gchi-naaknigewin). Les constitutions des Premières
nations doivent être ratifiées par les membres des Premières
nations mais doivent également se conformer à des normes
minimales établies dans l'EGA.
L'Entente reconnaît également un gouvernement régional
formé par les quatre Premières nations, connues collectivement
comme les UAC. Le gouvernement régional exercera ses pouvoirs par
le biais d'une instance dirigeante appelée grand conseil. La structure
et les pouvoirs du gouvernement régional sont établis dans
les constitutions des Premières nations et des UAC, ainsi que dans
l'Entente même du gouvernement des Anishnaabe.
Comment les gouvernements des Premières nations seront-ils
financés?
L'entente fiscale entre les parties prévue dans l'EGA est décrite
dans un document d'appui intitulé Accord de transfert intergouvernemental
(ATI), qui sera renégocié tous les cinq ans.
L'EGA reconnaît le principe voulant que le Canada et les Premières
nations se partagent la responsabilité de financer le gouvernement
des Premières nations.
Quelles seront les obligations des Premières nations de rendre
compte en vertu de l'EGA?
Les gouvernements des Premières nations des UAC auront une obligation
de rendre compte envers leurs membres sur les plans financier et politique
et devront être dotés d'une structure et de procédures
transparentes. Les dispositions en matière d'obligation de rendre
compte sont décrites dans l'Entente et enchâssées
dans les constitutions des Premières nations et des UAC. Elles
incluent entre autres mesures, des règles sur les conflits d'intérêts,
les procédures électorales, les mécanismes d'appel
et des procédures ouvertes pour l'adoption et l'inscription de
lois.
Les Premières nations et les UAC auront un système de responsabilité
financière comparable aux normes généralement acceptées
pour les gouvernements au Canada. Par le biais de ce système, les
gouvernements des Premières nations et des UAC auront des obligations
de rendre compte envers les membres sur le plan fiscal et, le cas échéant,
envers d'autres gouvernements. Des rapports annuels sur la mise en œuvre
de l'EGA devront être préparés. En vertu de l'ATI,
les Premières nations sont tenues de fournir des vérifications
financières annuelles au ministre des Affaires indiennes et du
Nord canadien.
Quels pouvoirs législatifs les Premières nations auront-elles?
L'Entente reconnaît la compétence législative des
Premières nations dans 13 domaines :
- la nomination des fonctionnaires
- les terres
- le statut de membre
- la langue et la culture
- l'éducation
- les ressources naturelles
- les travaux publics et l'infrastructure
- la protection de l'environnement
- l'évaluation environnementale
- le développement économique et l'exploitation des entreprises
- la circulation et le transport
- l'application et l'arbitrage des lois des Premières nations
- l'ordre, la paix et la sécurité publique
Les lois fédérales et les lois provinciales s'appliqueront-elles
sur les terres des Premières nations?
La Constitution canadienne, y compris la Charte canadienne des droits
et libertés et l'article
91(24) de la Loi constitutionnelle de 1867 continueront de s'appliquer
sur les terres des Premières nations. Les lois fédérales
s'appliqueront également sur les terres des Premières nations
des UAC et les lois provinciales d'application générale
continueront de s'appliquer comme avant l'EGA.
Toutefois, l'Entente établit les règles qui indiquent quelles
lois auront préséance dans le cas où des lois ne
concordent pas.
Les Premières nations seront-elles assujetties aux lois environnementales?
La Loi canadienne sur la protection de l'environnement s'applique
aux terres des Premières nations. Avant d'adopter toute loi en
matière de protection de l'environnement, une Première nation
doit d'abord conclure une entente avec le Canada à cet égard.
Chaque Première nation peut adopter des lois en matière
d'évaluation environnementale pour les projets proposés
sur les terres de la Première nation. Des mesures appropriées
devront être prises afin d'assurer l'harmonisation des lois en matière
d'évaluation environnementale de la Première nation et de
la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale afin
de pouvoir réaliser une seule et même évaluation environnementale
des projets proposés sur les terres de la Première nation.
Les Premières nations pourront-elles adopter des lois s'appliquant
hors des réserves?
L'Entente s'applique sur les terres des Premières nations (connues
sous le nom de réserves dans la Loi sur les Indiens) avec
quelques exceptions seulement. Ces exceptions incluent le pouvoir législatif
des Premières nations dans les secteurs des élections du
gouvernement des Premières nations et de la détermination
du statut de membre au sein des Premières nations.
Comment l'Entente traite-t-elle les intérêts des non
membres qui vivent dans les réserves (p. ex., les titulaires de
domaines à bail)?
Les intérêts et les licences existants sur les terres des
Premières nations et détenus par des personnes qui ne sont
pas membres des Premières nations des UAC sont protégés
par l'Entente. La législation des Premières nations devra
prévoir des mécanismes par le biais desquels les personnes
pouvant être directement touchées de manière importante
par les lois des Premières nations puissent donner leur avis sur
ces lois.
L'Entente prévoit que la Charte canadienne des droits et libertés
et la Loi canadienne sur les droits de la personne s'appliquent
afin de protéger les intérêts de toutes les personnes
résidant sur les terres des Premières nations.
Où se situe l'Entente relativement à la Loi sur la
gestion des terres des premières nations?
L'Entente remplacera la Loi sur la gestion des terres des premières
nations, qui prévoyait des responsabilités accrues en
matière de gestion de leurs propres terres pour les Premières
nations signataires. En ce qui concerne le pouvoir législatif des
Premières nations dans le secteur des terres, l'Entente contient
des dispositions semblables à celles de la Loi sur la gestion
des terres des premières nations.
L'Entente traite-t-elle la question des biens immobiliers matrimoniaux?
La Loi sur les Indiens n'inclut pas de dispositions pour la division
des biens immobiliers matrimoniaux en cas de rupture conjugale. La loi
provinciale est également limitée à cet égard
dans les réserves. L'EGA donne une occasion de s'occuper de ce
vide juridique. Elle précise que les Premières nations élaboreront
des règles et des procédures pour traiter la question des
biens immobiliers matrimoniaux, particulièrement en ce qui concerne
l'utilisation, l'occupation et la possession de terres de réserve
et la division des intérêts dans ces terres en cas de rupture
conjugale. Cet exercice s'effectuerait dans l'année suivant l'entrée
en vigueur de l'Entente.
Quelles mesures ont été prises pendant les négociations
afin de s'assurer que les tierces parties intéressées soient
au courant de l'Entente et de ses répercussions potentielles?
Au fil des ans, des consultations ont été entreprises avec
des représentants provinciaux et des mise à jour régulières
sur l'état d'avancement des négociations ont été
fournies aux députés locaux fédéraux et provinciaux.
En 2003, des séances d'information ont été tenues
avec les directeurs municipaux des municipalités avoisinantes et
les parties comptent poursuivre cet important dialogue dans l'avenir.
Les représentants locaux ont été avisés de
l'existence du site Web des UAC, qui a été lancé
en 1999 afin de communiquer aux membres des Premières nations et
aux autres parties intéressées des renseignements sur l'état
d'avancement des négociations et sur l'Entente même.
À mesure que des jalons importants étaient franchis au
cours du processus de négociation, les parties émettaient
des communiqués de presse, qui étaient repris par les médias
locaux, régionaux et autochtones. Ces communiqués de presse
étaient également disponibles dans Internet.
La province de l'Ontario est-elle partie à l'Entente?
La province d'Ontario n'est pas partie à l'Entente. Bien que l'EGA
ait été négociée entre le gouvernement fédéral
et les UAC, les représentants provinciaux ont joué un rôle
dans les négociations au stade de l'Entente de principe. Cela leur
a permis de s'assurer que les intérêts provinciaux étaient
pris en ligne de compte. Tout au long de la plupart des négociations,
l'Entente a été ajustée pour répondre aux
préoccupations exprimées par les représentants provinciaux.
L'EGA inclut une section sur les pourparlers à venir établissant
les secteurs dans lesquels les négociations exigeront une participation
provinciale.
Quels avantages l'Entente apportera-t-elle?
Le Canada et les Premières nations conviennent que la Loi sur
les Indiens constitue un cadre législatif inopportun pour les
Premières nations qui cherchent à exercer leur droit inhérent
à l'autonomie gouvernementale dans un contexte contemporain.
Des progrès importants ont été réalisés
au chapitre de la situation socioéconomique des Premières
nations. Toutefois, il continue d'y avoir d'importants écarts.
L'autonomie gouvernementale crée une nouvelle occasion pour les
Premières nations, habilitées par leur droit inhérent
à s'auto-gouverner, de traiter ces questions d'une manière
pertinente sur le plan culturel, en tenant compte de la situation de chaque
collectivité.
Le fait de remettre les rênes aux Premières nations œ
le contrôle de leurs propres gouvernements et des décisions
qui touchent leurs collectivités - leur offre de nombreuses
nouvelles occasions de façonner l'avenir des générations
futures de façons positives. Les Premières nations seront
plus fortes, dynamiques et autonomes. Elles seront aussi davantage en
mesure de favoriser un plus grand développement économique
sur leurs terres et de s'engager dans de nouvelles entreprises économiques.
Il se peut fort bien que les avantages se fassent sentir dans toute la
région.
Quand l'Entente entrera-t-elle légalement en vigueur?
Si les membres des quatre Premières nations ratifient l'EGA et
les ententes connexes, le gouvernement du Canada devra ensuite adopter
une loi habilitante au Parlement avant que l'EGA ne puisse devenir exécutoire.
La mise en uvre débuterait ensuite.
Comment l'EGA sera-t-elle mise en uvre?
Les parties ont élaboré une Entente de mise en uvre
(EME) qui établit les mesures que doivent prendre le Canada, les
UAC et les Premières nations afin de mettre en uvre l'EGA.
Tout comme l'ATI, l'EME est un document d'accompagnement qui appuie l'EGA.
Si l'EGA est ratifiée par les Premières nations et par
le Canada, un comité incluant un représentant désigné
par chaque Première nation et deux représentants du gouvernement
fédéral sera établi afin de coordonner le processus
de mise en uvre. Ce comité sera responsable, entre autres,
de surveiller la mise en uvre et de tenter de résoudre toute
question ou tout problème qui pourrait survenir en rapport avec
l'interprétation, l'application ou la mise en uvre de l'EGA.
Le comité préparera également des rapports annuels
sur la mise en uvre de l'EGA et coordonnera le processus de révision
qui devra avoir lieu dans les cinq ans suivant l'entrée en vigueur
de l'EGA.
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