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Ligne directrice 1 : Renseignements généraux
Le 24 mars 2003
Le présent document remplace la version précédente de
la Ligne directrice 1 :
Renseignements généraux, publiée en mai 2002. Les modifications qui
ont été apportées sont indiquées sur le côté droit de la version PDF.
Table des matières
- Introduction
- Le blanchiment d'argent
- 2.1 Qu'est-ce que le blanchiment d'argent?
- 2.2 Méthodes de blanchiment d'argent
- 2.3 Importance de réprimer le blanchiment d'argent
- 2.4 Initiatives internationales de lutte contre le
blanchiment d'argent
- Le financement des activités terroristes
- 3.1 Qu'est-ce que le financement du terrorisme?
- 3.2 Méthodes de financement des activités terroristes
- 3.3 Le blanchiment des capitaux associés aux activités terroristes
- 3.4 Importance de réprimer le financement des activités terroristes
- 3.5 Initiatives internationales de lutte contre
le financement du terrorisme
- La législation canadienne de lutte contre le
blanchiment d'argent et le financement des activités terroristes
- 4.1 Lutte contre le blanchiment d'argent
- 4.2 Lutte contre le terrorisme
- La loi canadienne : Loi sur le recyclage des
produits de la criminalité et le financement des activités
terroristes
- 5.1 Objectifs de la Loi
- 5.2 Qui doit faire des déclarations à CANAFE?
- 5.3 Que doit-on déclarer à CANAFE?
- 5.4 Renseignements complémentaires sur la
déclaration à CANAFE
- 5.5 Communication volontaire de renseignements
- Le Centre d'analyse des opérations et
déclarations financières du Canada
- 6.1 Qu'est-ce que CANAFE?
- 6.2 CANAFE et l'analyse
- 6.3 Protection du droit à la vie privée
- 6.4 Communication de renseignements par CANAFE
- 6.5 Autres responsabilités exercées par CANAFE
- Faites-nous part de vos observatiuons
- Comment nous joindre?
Retour au menu des Lignes directrices
La loi canadienne intitulée Loi sur le recyclage des produits de la
criminalité et le financement des activités terroristes (la Loi)
institue des mécanismes visant à déceler et à dissuader le blanchiment
d'argent et le financement des activités terroristes. Elle cherche
également à faciliter les enquêtes ou les poursuites relatives aux
infractions commises dans ces deux domaines. Elle impose notamment la mise
en oeuvre d'un processus de déclaration et d'autres obligations aux
fournisseurs de services financiers et à ceux dont les activités
commerciales, professionnelles ou autres risquent d'être liées au
blanchiment d'argent ou au financement d'activités terroristes. La Loi a,
de plus, constitué le Centre d'analyse des opérations et déclarations
financières du Canada (CANAFE), chargé de recueillir, d'analyser et de
communiquer des renseignements dans le but d'appuyer la détection, la
prévention et la dissuasion du blanchiment d'argent et du financement des
activités terroristes au Canada et à l'étranger.
La présente ligne directrice, élaborée par CANAFE, se veut un document
de référence général sur le blanchiment d'argent et le financement des
activités terroristes, y compris sur leur dimension transnationale. Elle
explique les principales exigences législatives du Canada en matière
d'établissement d'un programme de conformité, de tenue de documents,
d'identification des clients et de présentation de déclarations à
CANAFE. Elle donne, en outre, un aperçu du mandat et des responsabilités
de CANAFE.
Cette ligne directrice explique en termes clairs quelles situations
courantes doivent faire l'objet d'une déclaration aux termes de la Loi
sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des
activités terroristes et des textes réglementaires connexes.
Préparée uniquement à titre d'information, elle ne constitue pas un
avis juridique et ne vise aucunement à remplacer les textes législatifs.
Pour de plus amples renseignements sur le blanchiment d'argent, le
financement des activités terroristes ou toute autre exigence de
déclaration en vertu de la Loi et des textes réglementaires connexes,
veuillez consulter les lignes directrices de cette série :
- Ligne directrice 1 : Renseignements généraux
- Explique en quoi consistent le blanchiment d'argent et le financement d'activités terroristes, y compris leur caractère transnational. Présente également les grandes lignes des exigences législatives et donne un aperçu du mandat et des responsabilités de CANAFE.
- Ligne directrice 2 : Opérations douteuses
- Fournit des explications sur la déclaration d'opérations douteuses. Donne également des instructions sur la façon de déceler les opérations douteuses et présente des indicateurs communs et sectoriels pouvant être utiles lorsqu'on effectue ou évalue des opérations.
- Ligne directrice 3 : Déclaration des opérations douteuses à CANAFE
- Explique quand et comment faire des déclarations d'opérations douteuses. Cette ligne directrice comporte deux versions, selon la méthode de déclaration.
- Ligne directrice 4 : Mise en oeuvre d'un programme de conformité
- Explique l'exigence pour les personnes et les entités déclarantes de mettre en oeuvre un programme visant à assurer le respect de leurs obligations en vertu de la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes et des règlements connexes.
- Ligne directrice 5 : Déclaration à CANAFE de biens appartenant à un groupe terroriste
- Explique aux personnes et aux entités déclarantes quand et comment faire des déclarations de biens appartenant à un terroriste ou à un groupe terroriste.
- Ligne directrice 6 : Tenue de documents et vérification de l'identité des clients
- Explique aux personnes et aux entités déclarantes en quoi consistent les exigences de tenue de documents et d'identification des clients auxquelles elles sont assujetties. Cette ligne directrice comporte huit versions, chacune à l'intention d'un secteur d'activité différent.
- Ligne directrice 7 : Déclaration des opérations importantes en espèces à CANAFE
- Explique quand et comment faire des déclarations relatives aux opérations importantes en espèces. Cette ligne directrice comporte deux versions, selon la méthode de déclaration.
- Ligne directrice 8 : Déclaration des télévirements à CANAFE
- Explique quand et comment faire des déclarations relatives aux télévirements.
- Ligne directrice 9 : Option de remplacement de la déclaration relative aux opérations importantes en espèces à CANAFE -
Explique quand et comment les entités financières peuvent choisir l'option de remplacement de la déclaration relative aux opérations importantes en espèces. Seules les entités financières peuvent exercer ce choix.
Pour obtenir de plus amples renseignements après avoir lu l'une ou
l'autre des lignes directrices de la présente série, veuillez composer
le numéro sans frais du Service national de renseignements de CANAFE,
soit le
1 866 346-8722.
Vous remarquerez qu'à plusieurs endroits de ce document des renvois sont
faits à de l'information additionnelle pouvant se trouver dans divers
sites Web externes. CANAFE n'est aucunement responsable de l'exactitude et
de la fiabilité des renseignements qu'ils renferment.
retour
2.1 Qu'est-ce que le blanchiment d'argent?
Selon la définition des Nations Unies, le blanchiment d'argent
correspond à tout acte ou toute tentative de perpétrer un acte dans le
but de dissimuler l'origine de l'argent ou des biens dérivés d'une
activité criminelle. Le blanchiment d'argent désigne essentiellement le
processus par lequel l'« argent sale » résultant d'une activité
criminelle est transformé en « argent propre » dont l'origine
criminelle est difficile à retracer. Le blanchiment d'argent comporte
trois étapes distinctes :
- Le placement consiste à introduire les produits de la
criminalité dans les circuits financiers légitimes.
- La dispersion désigne la conversion des produits de la
criminalité sous une autre forme et l'enchevêtrement d'opérations
financières complexes dans le but de brouiller la piste de
vérification et de masquer l'origine et la propriété des fonds. Ces
opérations comportent notamment l'achat et la vente de valeurs, de
marchandises ou de propriétés.
- L'intégration désigne la réintroduction des bénéfices
d'origine criminelle dans l'économie afin de donner aux fonds une
apparence légitime.
Le processus de blanchiment d'argent est ininterrompu et l'argent sale est
constamment réintroduit dans les circuits financiers.
Selon les dispositions du droit canadien, une infraction de blanchiment
d'argent comporte la perpétration de divers actes dans l'intention de
cacher ou de convertir des biens ou le produit de ces biens (p. ex. de
l'argent), sachant ou croyant qu'ils ont été obtenus ou proviennent de
la perpétration d'une infraction désignée. Dans ce contexte, une
infraction désignée englobe la plupart des infractions graves stipulées
dans le Code criminel ou dans toute autre loi fédérale, dont le
trafic illégal de stupéfiants, la corruption, la fraude, la
falsification, le meurtre, le vol qualifié, la contrefaçon, la
manipulation d'opérations boursières, etc. Certaines exceptions existent
cependant, notamment les infractions ayant trait à l'évasion fiscale et
à la violation de droits d'auteur, de même que certaines autres
infractions donnant lieu à une structure de pénalisation administrative
et monétaire.
L'infraction de blanchiment d'argent peut même comprendre les biens et le
produit de ces biens provenant d'activités illégales menées à
l'étranger.
retour
2.2 Méthodes de blanchiment d'argent
L'imagination est la seule limite à la diversité des méthodes
employées pour blanchir de l'argent, et les techniques utilisées
deviennent de plus en plus perfectionnées et complexes puisqu'elles
mettent à profit toutes les avancées technologiques. Voici quelques
exemples des méthodes courantes de blanchiment d'argent :
- Prête-nom
Il s'agit d'une des méthodes les plus couramment utilisées pour
blanchir et dissimuler des biens. Un blanchisseur fait appel aux
membres de sa famille, à des amis ou à des associés jugés dignes
de confiance dans la collectivité, et qui n'attirent pas l'attention,
afin qu'ils effectuent des opérations pour son compte. Le recours à
des prête-noms permet de masquer l'origine et la propriété des
fonds.
- Le « schtroumpfage »
De nombreuses personnes anodines déposent des sommes en espèces ou
achètent des traites bancaires dans diverses institutions, ou une
personne effectue des opérations d'une valeur inférieure au montant
qui entraînerait une déclaration obligatoire au gouvernement, et
l'argent liquide est ensuite versé dans un compte central. Ces
personnes qu'on appelle « schtroumphfs » n'attirent généralement
pas l'attention puisqu'elles effectuent des transactions qui n'ont pas
une apparence inhabituelle et dont le montant est inférieur au seuil
de déclaration obligatoire.
- Achat au comptant de biens de grande valeur
Les blanchisseurs achètent et payent en espèces des biens de grande
valeur tels que des automobiles, des bateaux ou des biens immobiliers.
Dans de nombreux cas, pour ne pas éveiller les soupçons, les
blanchisseurs enregistrent ces biens au nom d'un ami ou d'un parent et
les utilisent eux-mêmes. Ces biens peuvent par la suite être
revendus afin d'en blanchir les produits.
- Le recours aux bureaux de change
Les blanchisseurs utilisent souvent les produits de la criminalité
pour acheter des devises qui peuvent alors être transférées dans
des comptes ouverts dans des banques étrangères partout dans le
monde.
- La contrebande de devises
Les blanchisseurs envoient leurs fonds à l'étranger pour en masquer
l'origine et la propriété et éviter qu'ils ne soient vulnérables
à la loi et aux systèmes qui enregistrent les fonds introduits dans
le système financier. La contrebande de fonds se fait grâce à
diverses astuces (le courrier, les services de messagerie, le
transport sur la personne, etc.), souvent à destination de pays qui
ont des lois très strictes sur le secret bancaire.
- Les jeux de hasard au casino
Les blanchisseurs se rendent au casino où ils se procurent des jetons
en échange d'argent comptant. Après avoir joué et misé
minimalement, ils retournent au guichet pour encaisser leurs jetons
sous forme de chèque.
L'échange de pesos sur le marché noir
Grâce à un réseau souterrain de courtiers en devises ayant des
bureaux en Amérique du Nord, dans les Caraïbes et en Amérique du
Sud, les trafiquants de drogue peuvent échanger des pesos contre des
dollars américains. Les dollars restent aux États-Unis et sont
achetés par des sociétés sud-américaines (surtout colombiennes)
qui les utilisent pour acheter des marchandises américaines qu'elles
revendent dans leur pays d'origine (voir de plus amples renseignements
sur ces enquêtes financières dans la section de l'application des
lois du site Web des États-Unis traitant des douanes, à l'adresse http://www.cbp.gov/xp/cgov/enforcement/ice/investigations/
financial_investigations/ ou http://www.customs.ustreas.gov/ImageCache/cgov/content/publications/ pesos_2epdf/v1/pesos.pdf.
retour
2.3 Importance de réprimer le blanchiment
d'argent
La grande majorité des criminels ne feraient pas ce « métier là »
si ce n'était pas extrêmement lucratif. Il existe un lien direct entre
la rentabilité et la popularité de la plupart des formes de criminalité.
Voilà pourquoi, au Canada comme ailleurs, l'objectif premier de la lutte
contre la criminalité est de priver les criminels du fruit de leurs
efforts. Les criminels ne peuvent véritablement profiter de leur crime
que lorsqu'ils ont réussi à blanchir les actifs provenant de leurs
activités illégales.
L'ampleur phénoménale du blanchiment d'argent montre bien l'importance
d'instaurer des régimes musclés de répression de ces activités dans
tous les pays du monde. D'après le Fonds monétaire international, le
volume total du blanchiment de capitaux dans le monde se situe dans une
fourchette de 2 à 5 p. 100 du produit intérieur brut mondial, ce qui
représenterait entre 900 milliards et 2,25 billions de dollars canadiens.
Au Canada, le blanchiment d'argent est un problème de l'ordre de
plusieurs milliards de dollars. C'est un volet incontournable du crime
organisé et c'est le moyen que privilégient les groupes de criminels
organisés qui cherchent à donner une apparence de légitimité aux
produits du trafic de drogues, de la contrebande de biens, du trafic de
clandestins, de l'extorsion, de la fraude et d'autres activités.
Les narcotrafiquants, les organisations terroristes, les trafiquants
d'armes et les autres criminels réussissent à s'enrichir et à se
constituer des empires criminels qui prennent sans cesse de l'expansion
grâce aux produits de la criminalité qui, une fois blanchis, leur
rapportent des ressources financières en apparence légitimes. Certaines
enquêtes ont révélé que les criminels manipulent les systèmes
financiers au Canada et à l'étranger pour financer une vaste gamme
d'activités illicites. L'influence économique et politique des
organisations criminelles risque d'affaiblir le tissu social, les normes
d'éthique collectives et, en définitive, les institutions démocratiques
de la société.
Le blanchiment d'argent peut aussi fausser les données économiques et
freiner la croissance économique. Des études réalisées par le Fonds
monétaire international sur la relation entre la croissance du produit
intérieur brut et le blanchiment d'argent dans les pays industrialisés
ont révélé d'importantes réductions des taux de croissance annuels du
produit intérieur brut attribuables à l'augmentation du recyclage des
produits de la criminalité.
Toutes ces raisons expliquent la détermination du Canada à réprimer le
blanchiment d'argent. La mondialisation de l'activité commerciale et la
dimension souvent multinationale du blanchiment d'argent ont fait naître
une volonté de concertation et de coopération au niveau international
afin de durcir la lutte contre le recyclage des produits de la
criminalité.
retour
2.4 Initiatives internationales de lutte contre le blanchiment
d'argent
Les techniques de blanchiment d'argent ont pour objectif fondamental de
sortir les produits de la criminalité du pays où ils ont été
réalisés afin d'en masquer l'origine. Cela implique fréquemment un
mouvement transnational de ces produits et la chose est d'autant plus
facile que l'activité commerciale, financière et criminelle
s'internationalise de plus en plus. Bien que le blanchiment d'argent soit
devenu un phénomène mondial qui touche tous les pays, voire à des
degrés différents, les frontières juridictionnelles compliquent le
travail des autorités policières de tous les États concernés. Depuis
une dizaine d'années, de nombreuses initiatives internationales ont été
lancées puisque la coopération et la coordination sont essentielles pour
décourager, identifier et poursuivre en justice les auteurs du
blanchiment d'argent.
Parmi ces initiatives, celle qui est sans doute la mieux connue est la
création, en 1989, du Groupe d'action financière sur le blanchiment de
capitaux (GAFI) par les pays du G-7. Le GAFI est un organisme
intergouvernemental regroupant 29 pays et deux organisations
internationales; il a pour mandat de concevoir et de promouvoir des
stratégies de lutte contre le blanchiment de capitaux. Le Canada est
membre du GAFI depuis sa création. Le GAFI a élaboré 40 recommandations
constituant un plan d'action de base contre le blanchiment de capitaux.
Ces recommandations, reconnues comme la référence internationale,
traitent du système de justice pénale et d'application de la loi, du
système financier et de sa réglementation ainsi que de la coopération
internationale. Pour obtenir de plus amples renseignements sur le GAFI et
sur ses 40 recommandations, veuillez consulter ce site Web : http://www1.oecd.org/fatf/index_fr.htm.
Parmi les autres initiatives internationales de lutte contre le
blanchiment d'argent, notons :
- le Groupe Egmont, regroupant des unités du renseignement financier;
- la Convention européenne relative au blanchiment, au dépistage, à
la saisie et à la confiscation des produits du crime;
- le Groupe Asie-Pacifique sur le blanchiment de capitaux (GAP);
- le Groupe d'action financière des Caraïbes sur le blanchiment de
capitaux (GAFIC);
- la Convention unique des Nations Unies sur les stupéfiants;
- la Convention des Nations Unies sur les substances psychotropes;
- la Convention des Nations Unies contre le trafic illicite de
stupéfiants et de substances psychotropes;
- la Convention des Nations Unies contre le crime organisé
transnational.
Pour de plus amples renseignements sur le GAFIC et le GAP, veuillez
vous référer aux sites Web suivants : http://www.cfatf.org/eng/ et http://www.apgml.org/.
Pour en savoir plus sur les conventions des Nations Unies, prière de vous
rendre à http://www.incb.org/incb/fr/index.html.
À titre de membre du GAFI, pays parrain du GAFIC et signataire des
conventions des Nations Unies énumérées ci-dessus, le Canada participe
très activement à la lutte internationale contre le blanchiment de
capitaux. La Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le
financement des activités terroristes atteste de la détermination du
Canada à réprimer le blanchiment d'argent. Si vous désirez connaître
les initiatives menées par le Canada dans ce domaine, veuillez consulter
les sections 4 et 5 ci-dessous.
Si vous désirez d'autres renseignements sur le blanchiment d'argent, vous
pouvez également vous référer aux sites Web suivants :
retour
3.1 Qu'est-ce que le financement du terrorisme?
Le financement du terrorisme consiste à réunir des capitaux pour la
réalisation d'activités terroristes. Une activité terroriste vise en
tout premier lieu à intimider une population ou à contraindre un
gouvernement d'agir d'une certaine façon. Ces actes sont perpétrés avec
la ferme intention de tuer, de causer des blessures graves à une personne
ou de mettre sa vie en danger, ou d'occasionner des dommages
considérables à des biens, risquant ainsi de causer des blessures graves
à des personnes ou de perturber et de paralyser des services, des
installations ou des systèmes essentiels.
Une activité terroriste est commise à des fins politiques, religieuses
ou idéologiques. Cela ne veut pas dire que l'expression de croyances
politiques, religieuses ou idéologiques est en soi une activité
terroriste, à moins qu'elle ne s'intègre dans le déroulement d'une
activité plus vaste répondant aux objectifs énoncés ci-dessus.
Les terroristes ont besoin d'appui financier pour réaliser leurs
activités terroristes et atteindre leurs buts. À cet égard, ils
utilisent le système financier à peu près de la même façon que les
autres criminels. Un groupe financier qui parvient à ses fins doit donc,
tout comme une organisation criminelle, être capable de mettre en place
et de maintenir une infrastructure financière efficace. Pour y arriver,
il doit trouver des sources de financement et des moyens de masquer les
liens existant entre ces sources et les activités qu'elles supportent. Il
doit veiller à ce que les fonds puissent être utilisés en tout temps
pour l'achat des biens et des services nécessaires à la perpétration
des actes terroristes.
Le financement du terrorisme vise en tout premier lieu à trouver les
capitaux nécessaires au soutien des activités terroristes. Les sommes
requises pour organiser une attaque terroriste ne sont pas toujours
importantes, et les opérations qui s'y rattachent ne sont en général
pas complexes.
retour
3.2 Méthodes de financement des activités
terroristes
On recense deux principales méthodes de financement des activités
terroristes. La première implique l'obtention d'un appui financier de la
part de pays, d'organisations ou de particuliers. La seconde nécessite la
tenue d'activités génératrices de revenus. Voici plus de détails sur
chacune d'elles :
Appui financier
Le terrorisme peut être effectué sous l'égide d'un autre pays ou
gouvernement, bien que cette méthode semble avoir perdu de son importance
au cours des dernières années. L'appui de l'État aurait fait place à
des soutiens financiers provenant d'autres sources, par exemple de
particuliers disposant de moyens financiers suffisants.
Activités génératrices de revenus
Ces activités, lorsqu'elles sont menées par des groupes terroristes,
peuvent comporter des actes criminels et s'apparenter alors aux actes
perpétrés par les autres organisations criminelles. Par exemple,
l'enlèvement et l'extorsion de fonds peuvent servir, d'une part, à
mobiliser les ressources financières nécessaires et, d'autre part, à
poursuivre le principal objectif du terrorisme, soit l'intimidation de la
population ciblée. Les groupes terroristes peuvent avoir recours
également à la contrebande, à la fraude, au vol, au cambriolage et au
trafic de stupéfiants pour se procurer des capitaux.
Il leur arrive aussi de pouvoir compter sur des sources de revenus
légitimes, notamment sur la collecte de cotisations et de frais
d'inscription, la vente de publications, les tournées de conférences et
les manifestations culturelles et sociales, de même que la sollicitation
et les appels faits à des membres de la communauté. Ces levées de fonds
peuvent être réalisées au nom d'organisations ayant le statut
d'organismes de bienfaisance ou de secours, de sorte que les bienfaiteurs
croient qu'ils donnent de l'argent pour une bonne cause, tout à fait
légitime.
Sur le plan mondial, un certain nombre seulement d'organismes à but non
lucratif ou supposément de bienfaisance ont, dans le passé, joué un
rôle dans le financement du terrorisme. Ces organismes auraient, dans les
faits, effectué réellement une partie du travail de bienfaisance ou de
secours. Pour cette raison, les membres de ces organismes et les donateurs
n'avaient possiblement aucune idée qu'une partie des capitaux levés
était détournée à des fins terroristes.
Ce type de financement « obtenu en toute légitimité » peut aussi
prendre la forme de dons effectués par des membres des groupes
terroristes qui décident de mettre une partie de leurs avoirs personnels
à la disposition de l'organisation.
retour
3.3 Le blanchiment des capitaux associés aux
activités terroristes
Il a déjà été mentionné que les méthodes utilisées par les
groupes terroristes pour générer illégalement des capitaux se
rapprochent souvent de celles utilisées par les organisations criminelles
« traditionnelles ». En effet, tout comme ces dernières, les groupes
terroristes doivent trouver des moyens de blanchir les fonds illicites
afin de pouvoir les utiliser sans attirer l'attention des autorités
policières.
Pour cette raison, les opérations liées au financement du terrorisme
peuvent ressembler énormément à celles liées au blanchiment d'argent.
Des programmes étoffés et exhaustifs de lutte contre le blanchiment
d'argent seront donc très utiles pour cerner également les activités de
financement du terrorisme.
retour
3.4 Importance de réprimer le financement des
activités terroristes
Les actes de terrorisme constituent une réelle menace à la sécurité
de tous les peuples de la Terre. C'est pourquoi le Canada entend
poursuivre sa collaboration à l'échelle internationale pour contrer le
terrorisme et poursuivre en justice ceux qui soutiennent, organisent et
commettent ces actes.
Entretenir des relations d'affaires avec des groupes terroristes peut
grandement compromettre la réputation des institutions et des
intermédiaires financiers et leur faire courir des risques opérationnels
majeurs, sans compter les répercussions sur le plan juridique que cela
comporte. Ces risques sont encore plus grands s'il s'avère que le groupe
terroriste a tiré profit d'un contrôle inefficace ou d'un aveuglement
volontaire de la part d'une institution ou d'un intermédiaire financier
pour commettre ses actes terroristes.
retour
3.5 Initiatives internationales de lutte contre le
financement du terrorisme
À la suite des événements horribles du 11 septembre 2001, les
Nations Unies ont demandé aux états membres de geler les avoirs de tous
les groupes et particuliers impliqués dans des activités terroristes;
elles ont demandé également d'interdire la prestation et la collecte de
capitaux à des fins terroristes. Les ministres des Finances et les
gouverneurs des banques centrales des pays du G-7 se sont réunis le 6
octobre 2001 pour élaborer un plan d'action visant à combattre le
financement du terrorisme. Peu après la diffusion de ce plan, le Groupe
d'action financière sur le blanchiment de capitaux, dont le Canada fait
partie, a publié les Recommandations spéciales sur le financement du
terrorisme auxquelles doivent adhérer ses membres dans leur lutte
contre le financement du terrorisme.
Pour être efficace, une telle lutte doit se mener sur plusieurs fronts.
À ce titre, le Canada est déterminé à participer aux efforts
internationaux visant à affronter et à éradiquer le terrorisme partout
dans le monde.
Le plan de lutte contre le terrorisme du gouvernement du Canada comporte
quatre objectifs :
- empêcher les terroristes d'entrer au Canada et protéger les
Canadiens contre les actes terroristes;
- mettre en place des moyens d'identifier, de poursuivre en justice,
de condamner et de punir les terroristes;
- empêcher que la frontière canado-américaine ne soit paralysée
par les terroristes et éviter les conséquences qui en découleraient
pour l'économie canadienne;
- travailler en collaboration avec la communauté internationale pour
traduire les terroristes en justice et s'attaquer aux racines
profondes de la haine qu'ils manifestent.
Les mesures adoptées aux termes de ce plan visent essentiellement à
cibler les personnes et les activités constituant une menace envers la
sécurité et le bien-être du peuple canadien et du monde entier. Cette
lutte est menée contre le terrorisme et non contre une communauté, un
groupe ou une croyance en particulier.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les initiatives
internationales visant à combattre le terrorisme et les activités
terroristes, veuiller consulter les sites Web suivants :
La section 4.2 ci-dessous présente plus de détails
sur les mesures prises par le Canada pour contrer le terrorisme.
retour
4.1 Lutte contre le blanchiment d'argent
Le blanchiment d'argent est considéré comme une infraction au Canada
depuis plusieurs années, par suite de modifications apportées au Code
criminel. Ces modifications avaient également pour but de conférer
les pouvoirs nécessaires aux organismes d'application de la loi afin de
leur permettre de dépister et de saisir les biens provenant d'activités
illicites, en plus de restreindre leur apparition.
La criminalisation du blanchiment d'argent a conduit à de nombreuses
autres modifications législatives, dont notamment celles apportées à la
Loi sur les douanes et à la Loi sur l'accise. Elle a
également mené à l'adoption d'une nouvelle loi, visant à établir un
programme de lutte contre le blanchiment d'argent.
Dans le but de participer à la détection et à la dissuasion du
blanchiment d'argent, les exigences initiales du programme canadien de
lutte contre le blanchiment de capitaux portaient sur la tenue de
documents et l'identification des clients. Ces exigences assujettissaient
les entités financières, notamment les banques, les coopératives de
crédit, les caisses populaires et les sociétés de prêt et de fiducie,
de même que les sociétés d'assurance-vie, les courtiers en valeurs
mobilières, les casinos, les courtiers de change ainsi que toute personne
se livrant à l'exploitation d'une entreprise ou à l'exercice d'une
profession ou d'une activité et recevant des espèces aux fins d'un
paiement ou d'un virement à une tierce partie. Bien qu'aucune exigence de
déclaration n'était imposée à ce moment, ces entités pouvaient
fournir des renseignements volontairement aux organismes d'application de
la loi si elles prenaient connaissance d'opérations douteuses.
Ces dispositions ont été renforcées par la suite et de nouvelles
composantes ont été ajoutées. Par exemple, des exigences de
déclaration ont vu le jour, les premières portant sur la déclaration
des opérations douteuses, en vigueur depuis novembre 2001. D'autres ont
suivi, dont celles portant sur la tenue de documents et la vérification
de l'identité des clients, entrées en force en 2002. D'autres, enfin,
sont entrées ou entreront en vigueur progressivement au cours des années
2002 et 2003. Toutes ces mesures sont expliquées à la section
5 ci-dessous, qui donne un aperçu de la Loi sur le recyclage des
produits de la criminalité et le financement des activités terroristes.
retour
4.2 Lutte contre le terrorisme
Le gouvernement du Canada a pris des mesures concrètes pour réprimer les
activités terroristes tant au pays qu'à l'étranger. Parmi celles-ci, on
retrouve la signature et la ratification de conventions des Nations Unies,
dont la Convention internationale pour la répression du financement du
terrorisme, et la mise en oeuvre des résolutions correspondantes des
Nations Unies au moyen de règlements d'application. Les initiatives
privilégiées par le Canada comprennent également l'instauration de
mesures législatives sévères pour combattre le terrorisme, par
l'adoption de la Loi antiterroriste.
Règlement d'application de la résolution des Nations Unies sur la
lutte contre le terrorisme
Au début d'octobre 2001, le Canada a édicté le Règlement
d'application de la résolution des Nations Unies sur la lutte contre le
terrorisme. Celui-ci présente une liste d'entités et de particuliers
à l'égard desquels il existe des motifs raisonnables de croire qu'ils se
sont livrés ou ont été associés à une activité terroriste. En vertu
de ce règlement, il est interdit à toute personne au Canada et à tout
Canadien à l'étranger de fournir ou de réunir des fonds dont il sait
qu'ils seront utilisés par quiconque est inscrit sur la liste.
Ce règlement interdit également à toute personne au Canada et à tout
Canadien à l'étranger d'effectuer quoi que ce soit à l'égard de biens
dont il sait qu'ils appartiennent à quiconque est inscrit sur la liste ou
sont à sa disposition. Cela comprend la prestation de services financiers
liés à ces biens et la réalisation d'opérations portant sur ceux-ci,
ainsi que le fait de mettre ces biens à la disposition de quiconque est
inscrit sur la liste.
Par ailleurs, il incombe aux institutions financières canadiennes de
vérifier de façon continue l'existence de biens qui sont en leur
possession ou à leur disposition et qui appartiennent à quiconque est
inscrit sur la liste ou sont à sa disposition, directement ou non. Chaque
institution financière canadienne doit rendre compte mensuellement à
l'organisme de réglementation dont elle relève principalement (par
exemple, le Bureau du surintendant des institutions financières) du fait
qu'elle a ou non en sa possession ou à sa disposition des biens dont il
est question ci-dessus. Sont comprises dans ces institutions financières
les banques, les sociétés de crédit, les caisses populaires et les
sociétés de prêt et de fiducie, de même que les sociétés
d'assurance, les sociétés mutualistes et les entités qui font le
commerce des valeurs mobilières.
Toujours selon ce règlement, toute personne au Canada et tout Canadien
à l'étranger est tenu de communiquer à la Gendarmerie royale du Canada
(GRC) et au Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS)
l'existence de tout bien en sa possession ou à sa disposition dont il
croit qu'il appartient à quiconque est inscrit sur la liste ou est à sa
disposition, directement ou non. Cela comprend tout renseignement portant
sur une opération, réelle ou projetée, mettant en cause ces biens. Ces
renseignements doivent être transmis sans délai à la GRC et au SCRS, de
cette façon :
- GRC, Bureau du renseignement financier, télécopieur non sécurisé
:
(613) 993-9474;
- SCRS, Direction du filtrage de sécurité, chef de projet des
opérations gouvernementales
télécopieur non sécurisé : (613) 842-1902.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les obligations
imposées aux termes de ce règlement, y compris pour obtenir de l'aide
lorsque le nom d'une entité ou d'un particulier est identique ou
semblable à celui d'une entité ou d'un particulier inscrit sur la liste,
il est possible de consulter les sites Web suivants :
Loi antiterroriste
La Loi antiterroriste du Canada institue des mécanismes visant à
cerner, mettre hors d'état de nuire, identifier, poursuivre en justice,
condamner et punir les groupes terroristes. Elle prévoit de nouveaux
instruments d'enquête pour les organismes d'application de la loi et les
agences de sécurité nationale. Elle assure la préservation des valeurs
canadiennes de respect et d'équité tout en luttant contre les causes
profondes de la haine en ayant recours à des lois plus strictes contre la
propagande et les crimes haineux. Ce train de mesures comporte également
la mise en place de garanties solides visant à préserver les libertés
et les droits fondamentaux des Canadiens.
La Loi antiterroriste présente des ajouts importants au Code
criminel, visant à tenir compte des infractions liées aux activités
terroristes et au financement du terrorisme. Elle fait désormais des
actes criminels les infractions suivantes :
- quiconque sciemment réunit ou fournit des fonds, directement ou
non, dans l'intention de commettre des crimes terroristes;
- quiconque sciemment participe ou contribue aux activités d'un
groupe terroriste, ou les facilite;
- quiconque ordonne d'exécuter une activité terroriste au nom d'un
groupe terroriste;
- quiconque sciemment héberge ou cache un terroriste.
Ces modifications au Code criminel comportent également une
exigence semblable à celle décrite sous la rubrique précédente
intitulée Règlement d'application de la résolution des Nations Unies
sur la lutte contre le terrorisme. En effet, en vertu de ces
changements, toute personne au Canada et tout Canadien à l'étranger est
tenu de communiquer à la GRC et au SCRS l'existence de tout bien en sa
possession ou à sa disposition, directement ou non, dont il sait
qu'il appartient à un groupe terroriste ou est à sa disposition. Cela
comprend tout renseignement portant sur une opération, réelle ou
projetée, mettant en cause ces biens. Ces renseignements doivent être
transmis sans délai à la GRC et SCRS, de cette façon :
- GRC, Bureau du renseignement financier, télécopieur non sécurisé
:
(613) 993-9474;
- SCRS, Direction du filtrage de sécurité, chef de projet des
opérations gouvernementales,
télécopieur non sécurisé : (613) 842-1902.
Un groupe terroriste s'entend de quiconque dont l'un des objets ou
l'une des activités est de se livrer à des activités terroristes ou de
les faciliter. Il peut s'agir d'une personne, d'un groupe, d'une fiducie,
d'une société de personnes ou d'un fonds. Il peut s'agir également
d'une organisation ou d'une association non dotée de la personnalité
morale. Une liste des groupes terroristes est publiée dans le Règlement
établissant une liste d'entités, pris en vertu du Code criminel. De plus
amples renseignements se trouvent aux adresses électroniques suivantes :
La Loi antiterroriste fait état de nombreuses autres
modifications législatives, notamment de celles facilitant la radiation
ou le rejet du statut d'organisme de bienfaisance à ceux qui semblent
appuyer des groupes terroristes.
Les sites Web suivants présentent de plus amples renseignements sur ces
dispositions, sur les infractions liées au terrorisme ainsi que sur les
initiatives menées par le Canada pour venir à bout du terrorisme et des
activités terroristes :
Enfin, la Loi antiterroriste élargit les mécanismes
législatifs déjà existants sur le blanchiment d'argent pour y inclure
le financement des activités terroristes. Pour en savoir plus, veuillez
prendre connaissance de la section suivante.
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5.1 Objectifs de la Loi
La Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le
financement des activités terroristes comporte trois objectifs clés
:
- mettre en oeuvre des mesures visant à détecter et à décourager
le recyclage des produits de la criminalité (blanchiment d'argent) et
le financement des activités terroristes, et à faciliter les enquêtes
ou les poursuites relatives à ces infractions;
- combattre le crime organisé en fournissant aux responsables de
l'application de la loi des renseignements leur permettant de priver
les criminels du produit de leurs activités illicites tout en
protégeant le droit à la vie privée des particuliers;
- aider le Canada à remplir ses engagements internationaux dans la
lutte contre le crime transnational.
Parmi les mesures adoptées, notons les suivantes :
- Tenue de documents et déclaration
Les personnes et les entités déclarantes décrites à la section 5.2
ci-dessous doivent mettre en oeuvre un programme de conformité, tenir
certains documents et vérifier l'identité de leurs clients, en plus
de déclarer les opérations douteuses à CANAFE. Elles sont ou seront
également tenues de déclarer certaines autres opérations
financières à CANAFE au fur et à mesure de l'entrée en vigueur de
ces exigences en 2002 et en 2003 (voir la section 5.3 ci-dessous).
- Déclaration des mouvements transfrontaliers
Les importations et les exportations d'espèces et d'effets d'une
valeur égale ou supérieure à 10 000 $ doivent être déclarées à
l'Agence des douanes et du revenu du Canada. Ces dispositions sont
entrées en vigueur au début de l'année 2003.
- Création de CANAFE
CANAFE est un organisme autonome et indépendant de tout organisme
d'application de la loi; il est chargé de recueillir, d'analyser et
de communiquer, dans certaines circonstances, des renseignements
désignés aux organismes d'application de la loi. Il assure
également la protection nécessaire des renseignements personnels qui
relèvent de lui, en plus d'être assujetti à la Loi sur la
protection des renseignements personnels. Vous trouverez de plus
amples renseignements sur CANAFE à la section 6 ci-dessous.
Ces mesures, une fois mises en oeuvre, contribueront à assurer
l'intégrité de l'infrastructure financière du Canada. Elles
constituent, en outre, des pratiques commerciales saines pour les
personnes et les entités déclarantes, car elles permettent à ces
dernières de réduire leurs risques d'être associées au blanchiment
d'argent ou au financement d'activités terroristes et d'en subir les
conséquences négatives. Le programme mis en place par le Canada
s'inscrit dans le droit fil de l'initiative du GAFI d'établir des normes
internationales visant à améliorer les systèmes juridiques nationaux,
à renforcer le rôle des systèmes financiers et à accroître la
coopération internationale dans la lutte contre le blanchiment d'argent
et le financement des activités terroristes. Enfin, ces mesures
favoriseront la détection et la dissuasion des activités de crime
organisé et de terrorisme au Canada et empêcheront que le Canada ne
devienne un terrain de prédilection pour les adeptes du blanchiment
d'argent et du financement du terrorisme.
Il est possible de consulter la législation pertinente en visitant le
site Web de CANAFE, à l'adresse http://www.canafe.gc.ca/act-loi/1_f.asp.
Les textes réglementaires en vigueur peuvent également être consultés
par le biais du site Web de CANAFE, à http://www.canafe.gc.ca/reg/1_f.asp.
retour
5.2 Qui doit faire des déclarations à CANAFE?
Les personnes et les entités suivantes devront déclarer les
opérations douteuses et certaines autres opérations à CANAFE :
- les entités financières (notamment les banques, les coopératives
de crédit, les caisses populaires, les sociétés de fiducie et de
prêt, et les mandataires de la Couronne qui se livrent à
l'acceptation de dépôts);
- les sociétés et les représentants d'assurance-vie;
- les courtiers en valeurs mobilières, y compris les gestionnaires de
portefeuille et les conseillers en placement;
- les personnes qui se livrent à des opérations de change;
- les entreprises de transfert de fonds ou de vente de titres
négociables (ou « entreprises de services monétaires ») (y compris
les systèmes parallèles de remise de fonds tels que les hawalas,
hundis, chittis, etc.);
- la Société canadienne des postes, pour ce qui est des
mandats-poste;
- les comptables et les cabinets d'expertise comptable (lorsqu'ils
exercent certaines activités pour le compte de leurs clients);
- les courtiers et les agents immobiliers (lorsqu'ils exercent
certaines activités pour le compte de leurs clients);
- les casinos (y compris ceux ayant reçu l'autorisation d'exercer
leur activité au Canada, et où se trouve une machine à sous ou
lorsqu'il est possible d'y jouer à la roulette ou aux cartes, sauf
certains organismes de bienfaisance agissant temporairement comme
casinos).
Aux fins de la déclaration des opérations douteuses, les employés
des personnes et des entités mentionnées ci-dessus sont considérés
comme des personnes déclarantes. Pour en savoir davantage sur les
personnes et les entités tenues de faire des déclarations, veuillez
consulter la Ligne directrice 2 :
Opérations douteuses.
retour
5.3 Que doit-on déclarer à CANAFE?
La première des exigences de déclaration définie ci-dessous est
entrée en vigueur en 2001. Les autres ont suivi ou suivront
progressivement au cours des années 2002 et 2003. Les lignes directrices
de la présente série seront mises à jour et de nouvelles seront
élaborées afin d'expliquer en profondeur l'ensemble des exigences de
déclaration. Pour en savoir plus sur la transmission de déclarations à
CANAFE, prière de consulter la Ligne directrice 3 : Déclaration des
opérations douteuses à CANAFE.
Opérations douteuses
Depuis le 8 novembre 2001, les personnes et les entités déclarantes
définies à la section 5.2 ci-dessus sont tenues de déclarer les
opérations à l'égard desquelles elles ont des motifs raisonnables de
soupçonner qu'elles sont liées à la perpétration d'une infraction de
blanchiment d'argent. Depuis le 12 juin 2002, elles doivent également
déclarer les opérations à l'égard desquelles elles ont des motifs
raisonnables de soupçonner qu'elles sont liées à la perpétration d'une
infraction de financement d'activités terroristes. On peut obtenir de
plus amples renseignements sur la déclaration d'opérations douteuses en
consultant la Ligne directrice 2 : Opérations douteuses ainsi que la
Ligne directrice 3 : Déclaration des opérations douteuses à CANAFE.
Le respect de ces obligations n'empêche pas les personnes et les entités
déclarantes de communiquer directement aux organismes d'application de la
loi leurs soupçons relativement à des activités de blanchiment d'argent
ou relativement au financement d'activités terroristes. À cette fin,
CANAFE encourage les institutions et les intermédiaires financiers à
entretenir de bonnes relations avec les organismes d'application de la
loi.
Autres opérations financières
Ces mêmes personnes et entités doivent, selon la nature de leurs
activités, déclarer également les opérations financières suivantes :
- depuis le 12 juin 2002, les expéditions et les réceptions de
télévirements internationaux de 10 000 $ ou plus faisant appel à la
technologie S.W.I.F.T.;
- depuis le 31 janvier 2003, les opérations importantes en espèces
dont le montant est de 10 000 $ ou plus;
- à compter du 31 mars 2003, les autres télévirements
internationaux de 10 000 $ ou plus (soit ceux ne faisant pas appel à
la technologie S.W.I.F.T.).
Biens associés aux groupes terroristes
Depuis le 12 juin 2002, les personnes et les entités déclarantes doivent
aussi déclarer à CANAFE les biens en leur possession ou à leur
disposition qui, à leur connaissance, appartiennent à un groupe
terroriste ou sont à sa disposition, directement ou non. Comme il est
mentionné à la section 4.2, ces renseignements doivent en plus être
communiqués à la GRC et au SCRS.
retour
5.4 Renseignements complémentaires sur la
déclaration à CANAFE
Les personnes et les entités déclarantes ne peuvent faire l'objet de
poursuites criminelles ou civiles pour avoir fait, de bonne foi et
conformément aux exigences, une déclaration d'opérations douteuses ou
d'autres opérations financières à CANAFE. Les mêmes dispositions
s'appliquent à la déclaration des biens associés aux groupes
terroristes.
En plus d'être assujetties aux exigences de déclaration, les personnes
et les entités déclarantes devront aussi tenir certains documents après
avoir effectué certains types d'opérations. Cette obligation comporte
également la nécessité d'identifier les individus avec lesquels la
personne ou l'entité déclarante a effectué la ou les opérations.
Toute personne ou entité déclarante qui contrevient aux exigences en
matière de déclaration et de tenue de documents s'expose à des
accusations au criminel. Certaines sanctions peuvent être imposées dans
les cas d'inobservation; elles sont décrites dans la Ligne directrice
4 : Mise en oeuvre d'un programme de conformité.
retour
5.5 Communication volontaire de renseignements
La section 5.3 ci-dessus fait mention des différents types de
déclarations devant être transmises à CANAFE. À ces exigences de
déclaration s'ajoute la possibilité, pour quiconque le désire, de
communiquer des renseignements de son plein gré à CANAFE relativement à
des soupçons de blanchiment d'argent ou de financement d'activités
terroristes. La personne qui transmet volontairement des renseignements ne
peut faire l'objet de poursuites criminelles ou civiles si elle l'a fait
de bonne foi.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur la communication volontaire
de renseignements à CANAFE relativement à des soupçons de blanchiment
d'argent ou de financement d'activités terroristes, veuillez consulter le
site Web de CANAFE, à l'adresse http://www.fintrac.gc.ca/reporting--declaration/vol/1_f.asp
retour
6.1 Qu'est-ce que CANAFE?
Le Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du
Canada (CANAFE) est un organisme fédéral autonome et indépendant de
tout organisme chargé de l'application de la loi. Il a pour mandat de
recueillir, d'analyser et de communiquer des renseignements dans le but
d'appuyer la détection, la prévention et la dissuasion du recyclage des
produits de la criminalité (blanchiment d'argent) et du financement des
activités terroristes au Canada et à l'étranger.
retour
6.2 CANAFE et l'analyse
Comme il est précisé à la section 5.2 ci-dessus, CANAFE recueille
et analyse les déclarations que lui transmettent les personnes et les
entités déclarantes. Il peut également recueillir et analyser des
renseignements provenant d'autres sources, telles que les organismes
étrangers dont les attributions sont similaires à celles de CANAFE, les
organismes d'application de la loi et toute autre autorité publique, de
même que les renseignements qui lui sont transmis volontairement
relativement à des soupçons de blanchiment d'argent ou de financement
d'activités terroristes.
De plus, CANAFE recueillera et analysera les renseignements fournis à
l'Agence des douanes et du revenu du Canada par les exportateurs et les
importateurs d'espèces et d'effets. Selon ce qui est mentionné à la
section 5.1 ci-dessus, ces dernières dispositions sont entrées en
vigueur au début de l'année 2003.
CANAFE fait appel à des analystes financiers et à des outils analytiques
pour produire des analyses et des évaluations de haut niveau relativement
aux soupçons de blanchiment ou de financement d'activités terroristes.
Il participe à de vastes recherches et à des forums internationaux dans
ce domaine. Il préconise, en outre, une approche stratégique pour
communiquer des renseignements aux groupes intéressés et établir des
relations de travail fructueuses avec les entités déclarantes, les
instances d'application de la loi et les organismes internationaux. CANAFE
a pour mission d'être un centre d'excellence en matière de lutte contre
le blanchiment d'argent et le financement des activités terroristes.
retour
6.3 Protection du droit à la vie privée
De nombreuses garanties ont été mises en place en vue de protéger
le droit à la vie privée des particuliers faisant l'objet de
communications de renseignements à CANAFE. Notons les suivantes :
- l'indépendance de CANAFE vis-à-vis des organismes chargés de
l'application de la loi et des autres organismes auxquels il est
autorisé à communiquer des renseignements;
- l'imposition de sanctions criminelles pour toute utilisation ou
divulgation non autorisée de renseignements personnels qui relèvent
de CANAFE;
- l'obligation pour les forces policières d'obtenir une ordonnance
d'un tribunal avant de réclamer d'autres renseignements à CANAFE;
- l'assujettissement de CANAFE à la Loi sur la protection des
renseignements personnels.
retour
6.4 Communication de renseignements par CANAFE
Comme il est expliqué ci-dessus, CANAFE est tenu de veiller à la
protection des renseignements personnels qui relèvent de lui. Il
communiquera des renseignements aux organismes d'application de la loi
uniquement s'il a des motifs raisonnables de soupçonner que ceux-ci
pourraient être utiles aux fins d'enquête ou de poursuite relativement
à une infraction de blanchiment d'argent ou de financement d'activités
terroristes.
Lorsque CANAFE estime que des renseignements devraient être transmis à
une autorité compétente, il ne peut communiquer que les renseignements
« désignés », c'est-à-dire les renseignements de base permettant
d'identifier les clients, tels que leurs nom, adresse, date de naissance
et citoyenneté, de même que certains renseignements portant sur
l'opération elle-même, notamment la dénomination sociale et l'adresse
de l'établissement où l'opération a été effectuée, la date de
l'opération, le montant et la devise utilisée, le numéro du compte (le
cas échéant), etc.
Pour avoir le droit de demander d'autres renseignements à CANAFE, les
services de police doivent obtenir une ordonnance d'un tribunal.
Lorsque CANAFE a conclu que des renseignements se rapportant au
blanchiment d'argent ou au financement d'activités terroristes devraient
être communiqués aux autorités compétentes, il transmet aussi, dans
certaines circonstances, les renseignements désignés aux organismes et
ministères suivants :
- à l'Agence des douanes et du revenu du Canada, si CANAFE estime que
les renseignements se rapportent à une infraction d'évasion fiscale
ou de non-acquittement de droits;
- au ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration, si CANAFE
estime que les renseignements peuvent servir à promouvoir l'objectif
visé à l'alinéa 3j) de la Loi sur l'immigration, à savoir la
promotion de l'ordre et de la justice sur le plan international, en
n'acceptant pas sur le territoire canadien des personnes susceptibles
de se livrer à des activités criminelles;
- aux organismes étrangers dont les attributions sont similaires à
celles de CANAFE et avec lesquels CANAFE a conclu des ententes pour la
communication de renseignements. En vertu de ces ententes, CANAFE a la
capacité de communiquer des renseignements désignés s'il a des
motifs raisonnables de soupçonner qu'ils seraient utiles aux fins
d'une enquête ou d'une poursuite relative à une infraction de
blanchiment d'argent ou de financement d'activités terroristes.
Si CANAFE estime qu'il a des motifs raisonnables de soupçonner que des
renseignements en sa possession se rapportent à des activités pouvant
constituer une menace envers la sécurité du Canada, il communique les
renseignements désignés au Service canadien du renseignement de
sécurité. Si ce dernier a besoin d'obtenir de plus amples renseignements
de la part de CANAFE, il doit demander au préalable une ordonnance d'un
tribunal.
retour
6.5 Autres responsabilités exercées par CANAFE
Un autre volet du mandat de CANAFE porte sur la sensibilisation et la
compréhension du public à l'égard des questions liées au blanchiment
d'argent. À cette fin, CANAFE peut produire des comptes rendus
périodiques faisant état, en termes généraux, de l'utilité de
l'ensemble des données reçues, sans toutefois donner de précisions sur
les déclarations et les cas eux-mêmes.
CANAFE a également la responsabilité d'assurer le respect des exigences
en matière de mise en oeuvre d'un programme de conformité, de
déclaration, de tenue de documents et d'identification des clients. La
Ligne directrice 4 : Mise en oeuvre d'un programme de conformité
donne plus de détails sur cet aspect du mandat de CANAFE.
retour
Ces lignes directrices seront mises à jour périodiquement. Si
vous avez des commentaires ou des suggestions qui pourraient nous aider à
en améliorer le contenu, veuillez les acheminer à l'adresse donnée
ci-dessous, ou faites parvenir un courriel à lignesdirectrices@canafe.gc.ca.
retour
Pour de plus amples renseignements sur CANAFE et ses activités, ou
pour consulter les lignes directrices, veuillez visiter le site Web de CANAFE
ou communiquer directement avec nous de l'une ou l'autre des manières
suivantes :
Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du
Canada
234, avenue Laurier Ouest, 24e étage
Ottawa (Ontario) K1P 1H7
CANADA
Numéro de téléphone sans frais: 1 866 346-8722
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