Pêches et Océans Canada / Fisheries and Oceans Canada - Gouvernement du Canada / Government of Canada
 
Pêches et Océans Canada

Recherche qualitative pour l’élaboration du plan stratégique du MPO

 

Préparé pour Pêches et Océans Canada
(MPO)

Mars 2004

 

LES ÉTUDES DE MARCHÉ CRÉATEC +
206, Avenue des Pins East - Montreal (Québec) H2W 1P1
Tel.: (514) 844-1127 - Fax: (514) 288-3194
Email: info@createc.ca / Web Site: www.createc.ca


TABLE DES MATIÈRES

1. SOMMAIRE

1. Contexte, objectif et méthodologie

2. Principaux résultats

2.1 Connaissance et sensibilisation

2.2 Objectif, orientation et équilibre du Ministère

2.3 Processus décisionnel

2.4 questions autochtones

2.5 Garde côtière canadienne

2.6 Aquaculture

2.7 Loi sur les espèces en péril

2.8 Forage en mer

3. Répercussions

4. Conclusions


1.SOMMAIRE

1. Contexte, objectif et méthodologie

Contexte

  • Le ministère des Pêches et des Océans du Canada (MPO) s’est engagé à examiner en profondeur et peut-être à renouveler sa vision et son orientation stratégique en 2004. Même s’il a réalisé un sondage de référence en 2001 (actualisé en février 2003), un plus grand nombre de renseignements de nature qualitative et peut-être de données quantitatives était nécessaire pour aborder les questions qui n’ont pas été examinées dans les travaux précédents.

Objectif

  • Le MPO veut réaliser une étude préliminaire visant à obtenir l’opinion du public afin d’élaborer un plan stratégique concernant 5 domaines principaux :
  • Le développement durable comme pivot de l’objectif stratégique : « travailler avec les Canadiens pour garantir le développement durable et l'utilisation sécuritaire des eaux canadiennes ».

  • Les fondements et les objectifs des activités et programmes suivants : des écosystèmes aquatiques sains et productifs; des pêches et une aquaculture durables; des voies navigables sécurtaires et accessibles.

  • Le concept de collaboration accrue avec les pêcheurs, les communautés et les autres groupes d’intérêt avec l’utilisation de l’information scientifique dans la prise de décisions.

  • Les nouvelles orientations et priorités du Ministère : gestion intégrée, réglementation intelligente, renouvellement des pêches, mise en œuvre de la Loi sur les espèces en péril, aquaculture, gouvernance internationale.

  • Les efforts de communication concernant la participation des communautés autochtones dans les secteurs des pêches et des océans : pêches autochtones, droits d’accès, renforcement des capacités et établissement de relations.

  • Les principaux publics cibles du MPO sont les régions côtières, dont les représentants proviennent des régions du Centre et du Nord, y compris des régions d’eau douce.

Objectifs de l’étude

  • Demander au grand public et à certains intervenants clés ce qu’ils pensent de la vision, du mandat et des objectifs stratégiques du Ministère, notamment :
  1.  Sensibilisation au Ministère et à ses objectifs

  2.  Objectifs du Ministère– pêches / gestion « holistique » des océans

  3.  Équilibre entre les questions à court et à long terme, l’utilisation et protection, la protection / la réglementation et les besoins des communautés locales

  4.  Utilisation durable et autres termes connexes

  5.  Approche axée sur la participation et influence des intervenants

  6.  Confiance – envers les sciences et le Ministère

  7.  Risques justifiés

  8.  Océans et eau douce

  9.  Questions autochtones

  10. Loi sur les espèces en péril

  11.  Aquaculture

  12.  Garde côtière canadienne

  13.  Objectifs proposés pour le MPO

Approche de recherche

  • Une étude nationale, à laquelle ont participé un total de 95 personnes réparties en 16 groupes de concertation, a été menée dans 6 provinces et 1 territoire du Canada, du 26 février au 10 mars 2004.
  • Groupes anglophones : 14 séances à Moncton (N.-B.), Halifax (N.-É.), Grand Falls (T.-N.), Yellowknife (T.N.-O.), Vancouver (C.-B.), Nanaimo (C.-B.) et Sault Ste. Marie (Ont.).

  • Groupes francophones : deux séances à Québec (QC).

  • Dans chacune des huit villes, on retrouve un groupe formé de représentants du grand public et l’autre d’intervenants (Halifax, Grand Falls, Yellowknife, Nanaimo et Québec) ou d’Autochtones (Moncton, Vancouver et Sault Ste. Marie).

  • Les sondages de l’opinion publique peuvent permettre de saisir l’ensemble des opinions du public canadien, mais la recherche qualitative permet d’obtenir des opinions individuelles en laissant les participants répondre librement. Les discussions des groupes de consultation fournissent un contexte adéquat aux participants en leur permettant d’exprimer leurs points de vue avec la souplesse, le ton et l’orientation qu’ils désirent.
  • Le processus qualitatif ne vise pas à établir des consensus, mais plutôt à explorer le niveau de connaissance, les perceptions et les points de vue des participants. Dans ce cas précis, le rôle du modérateur ne consiste pas à informer les participants ni à leur suggérer des bonnes ou des mauvaises réponses, mais à favoriser les discussions, à recueillir de l’information et à observer leurs réactions tout en les encourageant à interagir librement.

  • Comme dans toute recherche qualitative et conformément au Code de déontologie et aux Normes de pratique de l'Association professionnelle de recherche en marketing (APRM), les résultats de l'étude font ou ne font pas état, statistiquement parlant, de l'opinion de l'ensemble de la population visée. Toutefois, d'autres instruments de recherche pourraient permettre d'augmenter notre base de connaissances; par exemple, si le client souhaite des résultats statistiquement valides, il pourrait demander un sondage quantitatif complémentaire distinct.

Publics cibles

  • On compte trois publics cibles : le grand public, les intervenants et les Autochtones.
  • Les participants aux huit séances destinées au grand public et aux trois séances consacrées aux Autochtones ont été choisis au hasard par Créatec+. Ceux-ci constituent un bon mélange d’hommes et de femmes de différents groupes d’âge, professions et niveaux de scolarité. Au cours des deux dernières années, aucun membre de leur famille n’a travaillé pour des entreprises de marketing, de recherche, de relations publiques ou de publicité, ni pour aucun média, radiophonique ou télévisuel, ni pour une administration municipale ou les gouvernements fédéral et provinciaux, ni dans le domaine des pêches commerciales, de l’aquaculture, de la biologie marine ou de l’océanographie. Les intervenants ont été choisis parmi les listes fournies par le MPO.

Guide de discussion

Le guide de discussion bilingue approuvé par le client figure à l’Annexe 1.


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2.  Principaux résultats

  • À la lecture du présent sommaire, il est important de noter que cette étude est particulièrement difficile à réaliser, car elle comprend de multiples facettes, dont une dizaine de sujets à explorer durant une période de 2 heures, ce qui laisse peu de temps pour sonder parfaitement de nombreux domaines et obtenir les commentaires des répondants, ou pour approfondir davantage des points de vue qui semblent contradictoires.
  • De plus, les 95 participants, particulièrement les représentants du grand public et des Autochtones, ne répondent pas de manière uniforme. Parfois, ils changent d’opinions ou apportent davantage de précisions pendant les discussions. Bien que certaines tendances soient ressorties, certaines réponses atypiques ont été incluses dans l’éventail des réactions recensées dans la présente étude. Les anomalies pourront être clarifiées davantage dans le cadre d’une recherche plus approfondie.

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2.1 Connaissance et sensibilisation

  • Au début, les représentants du grand public et des Autochtones ne sont pas du tout au courant, pour la plupart, du mandat du MPO. Leurs seuls liens avec le MPO sont habituellement des réactions émotives à des reportages médiatiques négatifs et au déclin observé des conditions environnementales.
  • Par contre, la plupart des intervenants sont bien informés et ont une bonne connaissance des nombreuses questions abordées au cours des séances de discussion.
  • L’indifférence est souvent le fruit d’un manque de sensibilisation, mais ce n’est pas le cas pour la présente recherche. À la fin des discussions, contrairement au début, les participants se sentent plus près et comprennent mieux l’impact du MPO. Ils montrent un vif intérêt envers le Ministère et croient que ce qu’il a réalisé ou non est vraiment important pour leurs municipalités et pour le Canada.

Perception du MPO

  • De façon générale, la confusion concernant le rôle et les nombreuses responsabilités du MPO donne l’impression que le Ministère n’a pas d’objectif précis ou d’engagement envers une question particulière.
  • Toutefois, à mesure que les discussions progressent, les participants concluent que les questions relatives aux poissons, comme l’habitat, la conservation, les quotas, etc., sont des compétences distinctes du MPO.
  • Les trois groupes interrogés perçoivent le MPO comme une bureaucratie lourde et pas tellement puissante. Cette perception est alimentée en grande partie par deux éléments : 1) un mandat « dispersé » et, 2) une forte impression que les fonds et les ressources sont trop limitées.
  • Les participants croient que si le MPO avait une certaine importance sur le plan politique, il disposerait des fonds nécessaires pour remplir son mandat et effectuer des tâches importantes.

  • Du point de vue positif, les trois groupes semblent avoir une opinion favorable des recherches et de l’expertise scientifique du MPO. Toutefois, certains participants, notamment un bon nombre d’intervenants, expriment leurs inquiétudes et leur colère quant aux compressions budgétaires graduelles dont le MPO a été victime au cours des dernières années pour cette importante fonction.
  • Le MPO évoque un vaste éventail d’observations positives, neutres et négatives, mais les discussions ont tendance à porter davantage sur les points négatifs. Toutefois, le tableau qui suit présente un nombre équivalent de points de vue positifs et négatifs.

Tableau 1  Principales impressions positives et négatives à l’égard du MPO

IMPRESSIONS POSITIVES

IMPRESSIONS NÉGATIVES

1) Recherches et études du MPO

2) Application des quotas de pêches

3) Gestion des ressources du milieu marin

4) Efforts de conservation – poissons et leur habitat

5) Mise en place de normes, de politiques et de règlements

6) Dévouement de certains employés du MPO

7) Opérations de recherche et de sauvetage de la Garde côtière canadienne

8) Maintien de la souveraineté du littoral et maintien des voies navigables du Canada

9) Attitude progressiste, comparativement à d’autres ministères fédéraux

10) Tentatives récentes d’améliorer le sort des Premières nations

11) Employeur

12) Effectue plusieurs tâches

1) Mauvaise application des règlements sur la surpêche

2) Manque de financement

3) Manque de leadership, de volonté politique et d’influence à Ottawa, souvent influencé par les grands contributeurs financiers

4) Mauvaise application des mesures – pollution et pisciculture

5) Manque de recherche et de fonds, recherches contradictoires

6) Manque de compétences en matière de règlement de conflits avec les Autochtones

7) Manque de consultation auprès des communautés locales et des industries

8) Chômage dans les villages de pêcheurs

9) Bureaucratie, paperasserie

10) Manque d’objectif et vision, aucune stratégie à long terme, mandat trop vaste

11) Réglementation excessive et manque d’uniformité dans leur application – entreprises commerciales

12) Coût élevé des permis pour la pêche récréative et commerciale

Défis pour le MPO

  • Une fois les discussions amorcées, les participants semblent comprendre facilement que le MPO fait face à des défis de taille.
  • Certains croient que principal défi du MPO consiste à équilibrer les intérêts contradictoires.
  • Toutefois, la plupart des participants veulent que le MPO se consacre à la défense et à la conservation des poissons et de leur habitat. Ils ne veulent pas que le MPO équilibre quoi que ce soit, mais plutôt qu’il se batte avec d’autres ministères ou organismes afin de protéger la faune et la flore marine et l’habitat.

  • Lors de la discussion sur les défis, de nombreux participants des groupes du public et des Autochtones semblent assez dépassés par la complexité des questions, et croient qu’ils n’ont pas les compétences nécessaires pour répondre à ces questions.
  • Par-dessous tout, ils semblent vouloir obtenir l’assurance que ces questions complexes vont être réglées de façon efficace.

  • En fait, l’assurance que le MPO a les moyens, la volonté politique et l’expertise nécessaires pour relever les défis à venir semble être davantage une grande nécessité publique qu’un élément qui doit être compris.

  • Les participants semblent préoccupés par le fait qu’ils n’ont pas d’exemples ou de raisons d’être rassurés.

  • Les répercussions de ces résultats sont importantes :
  • Les participants risquent d’être plus rassurés si on leur démontre concrètement que le MPO a les moyens, la volonté politique et l’expertise pour relever ces défis que s’ils comprennent mieux les défis auxquels il est confronté.

  • En général, ils mentionnent assez uniformément 10 questions et défis importants auxquels sera confronté le Ministère au cours des prochaines années.
  • 1) La diminution des stocks de poissons est la principale préoccupation, 2) 14 défis environnementaux sont mentionnés, notamment la conservation, les effets de la foresterie, l’agriculture, les changements climatiques, les maladies, la destruction de l’habitat, les espèces envahissantes et les espèces en péril, 3) la nécessité d’avoir des bases scientifiques fiables, 4) les questions économiques, particulièrement le financement, 5) la nécessité de collaborer avec d’autres ministères, gouvernements et intervenants, 6) la prise en compte de la situation des pêcheurs et des pêches autochtones, 7) le leadership du MPO, 8) les champs de compétence du MPO, 9) le rôle de la Garde côtière et, 10) l’amélioration de l’image négative du MPO.

Terminologie

  • La plupart des participants ont beaucoup de difficulté à comprendre certains termes, notamment l’aquaculture, le développement durable, la durabilité de l’environnement et l’utilisation durable. Les trois derniers termes sont perçus comme du langage typique de politicien sans signification.
  • Du point de vue des communications, il s’agit d’un résultat important. De nombreux participants de divers endroits indiquent clairement qu’ils veulent qu’on utilise un « langage simple » au lieu de termes confus. Ces questions sont trop importantes pour qu’on utilise des termes obscurs qui peuvent porter à confusion.
  • La plupart des participants, y compris les intervenants, sont d’accord pour dire que le meilleur terme pour parler de la conservation est le mot « conservation ».

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2.2 Objectif, orientation et équilibre du Ministère

  • Dans l’ensemble, les participants à cette étude ne sont pas au courant des travaux que réalise le MPO, s’il va dans la bonne ou la mauvaise direction, ou ses projets futurs parce qu’ils considèrent son mandat trop vaste et ses responsabilités trop nombreuses.
  • Un bon nombre de participants, y compris les intervenants, sont généralement d’accord pour affirmer que le manque de fonds, de ressources humaines et d’équipement empêchent sérieusement le MPO d’exécuter son mandat.

  • Le MPO veut savoir si les participants croient qu’il doit se concentrer sur la gestion des pêches ou sur une gestion holistique des océans. En principe, ils semblent vouloir pencher vers la deuxième option parce qu’elle inclut les océans.
  • Toutefois, la plupart des répondants des trois groupes représentés ne sont pas de cet avis. Un grand nombre d’entre eux considèrent qu’il s’agit d’une fausse dichotomie, parce que les pêches et les océans ont la même importance et sont très liées.

  • De plus, l’expression « holistique » suggère que le mandat du MPO sera encore trop large, et qu’on n’effectuera pas de changement pour le mieux. Et pour certains participants, le terme « gestion des océans » est un « non-sens ».

  • De façon générale, les participants qui croient que le MPO devrait se concentrer sur la gestion des océans ajoutent la gestion des pêches dans leur définition.

  • D’autres affirment à contrecœur que le MPO devrait se concentrer sur la gestion des pêches, principalement parce que cette tâche semble moins écrasante, plus réalisable et correspond davantage à l’expertise du MPO que la gestion holistique des océans, étant donné que des pays étrangers y participent.

  • La question des pêches par rapport à la gestion holistique des océans est pertinente pour quelques intervenants seulement, mais une fois de plus, ceux-ci sont davantage préoccupés par ce qu’ils considèrent comme le principal problème, la diminution des stocks de poissons.

  • En général, la dualité entourant les objectifs socio-économiques à court terme et les objectifs à long terme pour la santé de l’environnement semble naturelle et importante pour la plupart des répondants. Par conséquent, ils appuient les objectifs à long terme en matière d’environnement.
  • Bien que certains éprouvent de la sympathie pour les gens pour qui les pêches sont un moyen de subsistance, d’autres ne veulent pas que le MPO fasse de compromis. Au contraire, ils veulent que le MPO défende les intérêts des poissons et de leur habitat et laisse les autres ministères s’occuper d’atteindre les objectifs socio-économiques des communautés.

  • La protection et la réglementation environnementale par rapport aux besoins des communautés locales constituent également une dualité naturelle et importante pour la plupart des participants, et une question difficile pour certains. En général, la plupart des participants croient que le MPO devrait se concentrer avant tout sur la protection de l’environnement, étant donné son impact sur l’avenir et celui des prochaines générations.
  • Certains participants, particulièrement à Grand Falls, croient que le MPO a l’obligation et la responsabilité de répondre aux besoins de l’économie locale.

  • De plus, certains croient que le MPO devrait collaborer avec d’autres ministères et ordres de gouvernement voués à la protection de l’environnement pour atteindre ces objectifs, pour mettre fin aux dédoublements perçus actuellement et éviter de gaspiller des ressources.

  • Les participants considèrent généralement que les questions relatives aux habitats marins et d’eau douce sont interreliées et ils ont de la difficulté à décider laquelle est la plus pressante. La plupart veulent que le MPO soit responsable de ces deux questions, mais d’autres croient que ces responsabilités devraient être partagées avec divers ministères fédéraux ou provinciaux. Peu d’entre eux savent que le MPO collabore avec d’autres ministères dans ces domaines.
  • Certains intervenants veulent qu’on accorde aux provinces des pouvoirs en matière d’eau douce, tandis que d’autres souhaitent que le MPO partage ses responsabilités et collabore avec d’autres ministères.

  • Lorsqu’on leur demande quels devraient être les objectifs et les priorités du MPO, les gens ne s’expriment pas en terme de « gestion » des pêches, des océans ou d’autres éléments.
  • Certains répondants suggèrent plutôt que le MPO devienne un « intendant » de la pêche ou « protège les poissons ». La protection des poissons serait la seule priorité du MPO, qui serait chargé de veiller aux intérêts des poissons lors des conflits qui se déclareraient dans n’importe quel champ de compétence.

  • Certains envisagent même de confier au MPO un rôle axé sur le bien-être des animaux. Dans ce contexte, le terme « poisson » serait utilisé comme un terme générique pour désigner l’ensemble des espèces marines et leur habitat, ainsi que l’intendance de l’habitat et des espèces.

  • Les priorités suggérées par les répondants portent principalement sur 6 domaines, dont les premiers sont mentionnés le plus souvent :
  • 1) Les poissons et leur habitat naturel, 2) le milieu aquatique dans son ensemble, y compris les déversements d’hydrocarbures, les dommages causés par des produits chimiques puissants, la protection de la faune et les effets des changements climatiques, 3) une plus grande communication entre le MPO et les régions, particulièrement en ce qui a trait à l’explication des politiques et des décisions, 4) les Grands Lacs et les plans d’eau intérieurs, notamment la qualité de l’eau et la santé des poissons, 5) un processus décisionnel décentralisé, y compris des partenariats de collaboration entre le MPO et les entreprises, les communautés autochtones, les villes et d’autres pays, et 6) l’aquaculture et son potentiel pour le développement économique futur, qui est suggérée par les intervenants, mais certains membres du grand public stipulent qu’il faut appliquer des mesures de protection de l’environnement plus strictes.

  • À la fin des discussions, on présente aux participants la série d’objectifs proposés suivante pour le MPO.

1) Des pêches et des piscicultures qui équilibrent les besoins des communautés et la protection à long terme de l’environnement

2) Des lacs, des rivières et des océans en santé et productifs pour nos végétaux et nos animaux, notamment les poissons

3) Des voies navigables sécuritaires et accessibles

  • En général, les gens appuient cette série d’objectifs. Toutefois, certains participants croient qu’ils sont un peu improvisés et trop à court terme. La question de la gestion des pêches par rapport à une gestion holistique des océans n’a absolument aucun lien avec ces objectifs.

1) Les participants ont principalement deux choses à reprocher concernant le premier objectif : 1) les participants de l’Ouest et certains autres n’aiment pas l’idée d’inclure les piscicultures en raison des dommages qu’elles causent actuellement à l’habitat et aux espèces naturelles 2) l’idée d’équilibrer les besoins de la communauté laisse entrevoir à certains participants qu’on privilégie une vision à court terme, et à d’autres qu’on néglige le développement économique.

2) Le deuxième objectif est généralement bien reçu et essuie le moins de critiques. Toutefois, certains n’aiment pas le terme « productif », car ils croient qu’il implique une continuation ou une augmentation de la surpêche, et d’autres veulent inclure le mot « estuaire ».

3) Le troisième objectif est bien reçu par les participants de l’Est, mais généralement mal compris et flou pour les autres, car la plupart d’entre eux ne savent pas que la Garde côtière fait partie du mandat du MPO, même si on a déjà discuté de cet organisme.


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2.3 Processus décisionnel

  • Dans le cadre de cette étude, les gens croient généralement que le MPO gère mal ses décisions. Cette perception s’appuie sur 5 éléments principaux :
  • 1) En raison de son mandat beaucoup trop large, le MPO n’a pas d’orientation claire, 2) le MPO se laisse trop facilement influencer par l’industrie, les gouvernements étrangers, les pollueurs de toutes sortes, les entités politiques et les communautés autochtones 3) le manque de fonds et de ressources, 4) le manque de communication et de consultation et, 5) le dédoublement des responsabilités entre les divers ordres de gouvernement et au sein du gouvernement fédéral.

  • Tous ces éléments donnent l’impression que le MPO n’a pas de vision directrice pour éclairer continuellement ses décisions, ce qui vient renforcer la nécessité d’utiliser des messages centraux uniformes.

  • Les participants se montrent ambivalents en ce qui concerne l’approche axée sur la participation. D’un côté, ils réalisent que le MPO doit partager ses décisions avec d’autres entités, et de l’autre, ils craignent que cela affaiblisse le Ministère, qui est déjà faible, si les entités qui ont plus de poids politique obtiennent gain de cause. Plusieurs répondants craignent les répercussions d’une telle approche sur le leadership, et veulent qu’on désigne une personne qui serait chargée de prendre les décisions difficiles.
  • Les participants approuvent en majorité un processus de consultation auquel participent des intervenants locaux, en autant que les trois critères suivants soient respectés :
  • 1) la participation de tous les intervenants, 2) la transparence et la surveillance du processus 3) les consultations devraient avoir lieu avant la prise de décisions, à l’étape des recherches, de la planification et de l’élaboration de politiques, pour permettre aux intervenants de fournir des renseignements locaux importants et pertinents.

  • Le tableau suivant présente brièvement les avantages et les désavantages perçus d’une plus grande participation des intervenants et des provinces/des territoires au processus décisionnel du MPO.

Tableau 2  - Avantages et désavantages de la participation des intervenants au processus décisionnel du MPO

Avantages

Désavantages

1) Plus grande approbation et meilleur soutien des décisions

2) Meilleures connaissances des gens locaux

3) Plus grande perspective, idées plus nombreuses et meilleures

4) Plus grande sensibilisation du public

5) Processus plus rapide après la prise de décisions, parce que les dossiers sont compris et acceptés

6) Plus grand engagement à atteindre l’objectif

7) Diminution du nombre de conflits et augmentation de la collaboration entre les ministères fédéraux, comme AINC et le MPO

8) Les décisions prises à Ottawa et qui couvrent le pays dans son ensemble peuvent être adaptées à chaque endroit

1) Les intervenants disposent de divers pouvoirs, leur participation est donc essentielle

2) Les intervenants ont des mandats différents, ils risquent donc de travailler à contre courant

3) La prise de décisions est plus difficile

4) L’intégration des points de vue est difficile

5) Processus plus long

6) Processus plus dispendieux

7) Discussions utilisées pour justifier le maintien du statu quo

8) Trop de paperasse

Travaux scientifiques et recherche

  • Les travaux scientifiques et la recherche sont mentionnés spontanément dans de nombreux groupes et sont considérés parmi les principales activités positives réalisées par le MPO. Ces activités ont une très grande valeur aux yeux de la plupart des répondants.
  • La recherche scientifique n’est pas seulement un domaine dans lequel excelle le MPO, mais un élément que les gens veulent voir davantage.

  • Cependant, les participants ont la nette impression que l’expertise scientifique est devenue moins importante et a moins de poids au MPO, pour deux raisons principales : 1) les intérêts des autres intervenants qui ont un poids politique et de l’argent passent en priorité, 2) le MPO a réduit de façon importante son budget et ses fonctions de recherche par rapport aux années précédentes.
  • Le rôle et l’importance de la recherche et de l’expertise du MPO sont perçus uniformément, mais les attitudes envers la crédibilité de ce savoir-faire varient.

Risques

  • La notion de risque est presque incompatible avec le rôle attendu du MPO. Les gens croient que la diminution des stocks de poissons et les préoccupations environnementales présentent déjà assez de risques.
  • Le mot « risque » ne semble pas être le bon mot à utiliser.

  • Par conséquent, il n’est pas surprenant de constater que les gens interrogés dans cette étude veulent que le MPO ne prenne aucun risque en ce qui concerne les poissons et leur habitat, mais plutôt des risques exceptionnels au nom de ceux-ci.
  • En d’autres mots, ils veulent que le MPO prenne des mesures courageuses afin de mieux protéger les poissons et leur habitat, notamment 1) en confrontant les pêcheurs étrangers ou autres qui dépassent les quotas et 2) en prenant des décisions politiques qui risquent d’être impopulaires.

  • Le tableau suivant présente brièvement les types de risques que les participants, après délibérations, croient que le MPO devrait prendre ou non.

Tableau 3 Risques que le Ministère devrait prendre ou non

Risques justifiés

Risques non justifiés

1) Risques politiques -- pêche extracôtière, défendre les intérêts de l’environnement et des poissons, mauvaise publicité

2) Appliquer les règlements

3) Prévenir les rejets en mer et les déversements

4) Être plus proactif (et moins conservateur)

5) Être plus agressif

6) Consulter les communautés locales

7) Faire preuve de plus de souplesse concernant les décisions prises en cours de saison

8) Laisser les gestionnaires qui sont sur le terrain prendre les décisions, et éviter l’ingérence d’Ottawa

9) Emplois et économie, éléments propres à un site

10) Faire preuve de plus de transparence aux yeux des Canadiens

1) Habitat

2) Stocks et quantités de poissons

3) Accorder une exemption aux industries concernant la Loi sur les pêches, prévenir la pollution

4) Être moins conservateurs (et plus proactifs)

5) Santé, niveaux de mercure

6) Extraction de l’eau

7) L’avenir en général


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2.4 Questions autochtones

  • La plupart des répondants, notamment certains Autochtones, croient qu’on ne devrait pas accorder aux Autochtones des droits de pêche illimités, étant donné la diminution rapide des stocks de poissons.
  • La dualité qui existe entre les droits culturels et commerciaux des Autochtones est facile à saisir pour la plupart des participants. Ceux-ci acceptent clairement le principe accordant ce qu’ils perçoivent comme des droits « inégaux » établis d’après des considérations culturelles, mais non selon des facteurs commerciaux.
  • De façon générale, les groupes autochtones sont assez semblables aux membres du grand public, c’est-à-dire qu’ils connaissent peu les questions relatives aux pêches, et que leurs attitudes et opinions à sujet sont presque les mêmes.
  • La plupart des participants du grand public et même certains participants aux séances destinés aux Autochtones ne semblent pas très bien connaître les questions relatives aux pêches autochtones.

Arrêt Marshall

  • La majeure partie des participants n’ont jamais entendu parler de l’arrêt Marshall, sauf en grande partie pour les participants de l’Est et quelques autres répondants dans les autres régions.
  • Plusieurs participants souhaitent que le gouvernement fédéral soit responsable de la gestion des pêches autochtones, mais ne sont pas sûrs qu’il s’agit de la bonne interprétation. Toutefois, certains croient qu’on accorde un accès un accès illimité sans contrôle, conservation ou règlement aux Autochtones.

  • Les opinions concernant l’arrêt Marshall ont tendance à être négatives dans plusieurs groupes, même au sein de certains groupes autochtones, principalement en raison de la diminution des stocks de poissons. De plus, la nette impression qu’on accorde des droits de pêche « inégaux ou inéquitables » aux non Autochtones contribue à forger une opinion négative envers les Autochtones.

Obligations gouvernementales

  • Lorsqu’on leur demande si le gouvernement du Canada a l’obligation de créer des possibilités sur le plan social et économique pour les Autochtones dans le domaine des pêches et de la gestion de l’habitat, de nombreux participants interprètent mal la question en l’appliquant à des possibilités plus larges dans la société en général.
  • Globalement, les réponses varient. Certains croient que le gouvernement a cette obligation à remplir parce qu’il l’a promis aux Autochtones et qu’il veut corriger les erreurs du passé. D’autres, y compris des Autochtones, ne voient aucune obligation, surtout en raison de la diminution des stocks de poissons causée par la surpêche. D’autres ne sont pas d’accord avec l’idée d’imposer une obligation, et préfère voir le gouvernement fournir un cadre ou établir des mesures de contrôle.

Équité

  • Lorsqu’on leur demande si le MPO a été juste envers les pêcheurs autochtones et non autochtones dans sa façon de réagir à la décision de la Cour suprême concernant les droits de pêche des Autochtones, un grand nombre de participants semblent croire qu’on leur demande de commenter l’équité à proprement parler.
  • Parmi les participants non autochtones, la perception générale est que le MPO est injuste envers les non autochtones et certains croient qu’en fait, le Ministère est prêt à faire toutes sortes de concessions pour faire plaisir aux Autochtones.
  • Les participants autochtones ont des points de vue différents à ce sujet.
  • Certains croient que les non autochtones en ont contre les droits de chasse et de pêche illimités accordés aux Autochtones. D’autres sont très au courant des injustices commises envers les Autochtones dans le passé, et sont satisfaits de voir que le MPO essaie de corriger ces erreurs. D’autres observent un manque d’équité et croient qu’il faut protéger les poissons, et mentionnent également qu’on ne devrait pas accorder de droits de pêche commerciale aux Autochtones.

  • Certains participants autochtones connaissent très bien le rôle que joue la politique dans toutes les décisions qui concernent les Autochtones. D’autres mentionnent, en plus du manque de connaissance des questions autochtones, le manque général de communication entre les communautés autochtones et le MPO.

Collaboration avec les Autochtones

  • Les membres des trois groupes précisent que ce n’est pas en offrant une aide financière directe aux Autochtones qu’on les aidera à améliorer leur qualité de vie. Les répondants autochtones insistent surtout sur ce point. Toutefois, les fonds consacrés à l’éducation sont généralement approuvés.
  • Les autochtones interrogés dans cette étude indiquent clairement le type de soutien qu’ils souhaitent obtenir, et ils mentionnent les huit domaines suivants ;
  • 1) Éducation et formation, 2) encadrement des jeunes pour leur permettre de croire en l’avenir, 3) intéresser tôt les adolescents et les jeunes, en permettant à ceux de 5-6 ans et de 11-12 ans de voyager afin de se familiariser avec des questions plus générales, ou en envoyant des conférenciers dans les écoles autochtones, 4) des bourses d’études liées à l’environnement ou aux pêches, 5) des partenariats, 6) la création d’emplois, 7) des efforts de conservation pour assurer la viabilité des ressources, et 8) fournir de l’équipement, au besoin.


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2.5  Garde côtière canadienne

  • De façon générale, les commentaires des participants concernant la Garde côtière canadienne (GCC) sont très positifs. Toutefois, bien que la majorité des intervenants savent que le MPO est responsable de la GCC, la plupart des membres du grand public et des Autochtones ne le savent pas.
  • La plupart des participants semblent considérer la GCC comme un organisme d’application de la loi, mais certains la perçoivent plutôt comme un organisme civil, en raison de ses activités de recherche et de sauvetage.
  • Bien que les participants mentionnent 9 services offerts par la GCC, la plupart ne connaissent que les deux premiers, certains connaissent les troisième et quatrième, et seulement quelques-uns connaissent les autres.
  • 1) Les opérations de recherche et sauvetage, qui sont considérées comme le service plus important et qui sont mentionnées par presque tous les groupes, 2) les services de patrouille, de surveillance et de protection des eaux canadiennes, notamment des littoraux et des frontières contre les trafiquants de drogue et de marchandise humaine, 3) les services de déglaçage, 4) les lois sur la navigation, notamment une participation importante en ce qui a trait aux voies maritimes, 5) les aides à la navigation, comme des graphiques et des cartes des océans, 6) l’application de la LPEN, 7) les observations météorologiques, 8) la protection de l’environnement, y compris la lutte contre la pollution et 9) l’éducation.

  • En général, la conclusion importante à retenir des réponses fournies par la plupart des participants est que la Garde côtière ne dispose pas de ressources suffisantes pour assumer ses divers rôles. Elle n’a pas assez de bateaux, d’équipement ou d’employés.
  • En fait, les seules raisons données pour expliquer la plus faible participation de la Garde côtière dans l’Arctique et à la sécurité publique est le manque de financement et de ressources pour appuyer ces fonctions.


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2.6  Aquaculture

  • De façon générale, les représentants du grand public et des autochtones connaissent très peu et comprennent mal le terme « aquaculture ». De nombreux participants de plusieurs endroits ne savent pas de quoi il s’agit. Toutefois, il y a habituellement une personne dans le groupe qui en connaît assez pour informer les autres. De plus, plusieurs intervenants du domaine de l’aquaculture, qui proviennent de la côte est et du Québec, participent à cette étude.
  • Lorsque le terme « pisciculture » est employé, les discussions peuvent continuer. La plupart des participants ne savent pas qui est responsable de la pisciculture et de l’aquaculture. La plupart répondent que cette responsabilité appartient au MPO. Certains affirment par contre que le MPO devrait collaborer avec d’autres ministères, et d’autres veulent que le ministère de l’Agriculture assume cette responsabilité.
  • Bien que les participants mentionnent un peu plus d’avantages que de désavantages en ce qui concerne l’aquaculture, les discussions des représentants du grand public et des autochtones à ce sujet sont très négatives pour les raisons suivantes : 1) mauvaise publicité, surtout concernant la présence de BPC dans le saumon d’élevage, 2) l’impression qu’il n’y pas assez d’information publique positive, et 3) l’observation d’une destruction de l’environnement, particulièrement dans l’Ouest, en raison d’un laxisme dans l’application de lois et de mesures. Par conséquent, les commentaires négatifs sont plus nombreux.
  • Certains intervenants et plusieurs autres participants qui semblent bien au fait de l’aquaculture croient que la plupart des problèmes actuels découlent de deux raisons principales : 1) une surréglementation [nous avons manqué de temps pour savoir ce que cela signifie) et une application non uniforme des règles, et 2) un manque de travaux de recherche et d’information pertinents.

  • Le tableau suivant présente les avantages et les désavantages de l’aquaculture selon les participants

Tableau 4 : Avantages et désavantages de l’aquaculture selon les participants

 

Avantages

Désavantages

1) Préservation des stocks naturels

2) Augmentation de la productivité

3) Emplois et économie

4) Meilleure prévisibilité, produit uniforme

5) Avantages pour les consommateurs : bas prix, disponibilité

6) Industrie viable

7) Utilisation des déchets des produits, p. ex., comme engrais

1) Préoccupations pour la santé : antibiotiques, BPC

2) Effet néfaste sur les espèces sauvages et locales

3) Propagation de maladies

4) Destruction de l’environnement : littoral, eaux

5) Problèmes génétiques

6) Les bruiteurs utilisés pour éloigner les prédateurs causent des dommages à d’autres espèces

  • Les participants ne veulent pas pour autant laisser tomber l’avenir de l’aquaculture. Ils croient que l’industrie pourrait être améliorée et mieux réglementée avec les six mesures suivantes :
  • 1) Amélioration des travaux de recherche et des travaux scientifiques, 2) financement à long terme, 3) établissement d’une nouvelle série de règles et de règlements, 4) amélioration du dialogue entre les gouvernements fédéral et provinciaux, 5) affectation au MPO de la responsabilité de l’aquaculture, pour tout regrouper sous un même toit, 6) mise en place de piscicultures terrestres. Des participants de certains endroits affirment que, même si le fait de déplacer les piscicultures dans les terres et loin des estuaires augmenterait les coûts, cela réglerait les problèmes de pou du poisson et de contamination des espèces sauvages.


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2.7 Loi sur les espèces en péril

  • En général, les participants connaissent peu la Loi sur les espèces en péril (LEP). La plupart n’en ont jamais entendu parler. Les autres semblent posséder différents niveaux d’information à ce sujet.
  • En général, la LEP, qui n’était pas entièrement entrée en vigueur lors de l’étude, est généralement considérée inefficace par la plupart de ceux qui n’en ont jamais entendu parler.
  • Bien que certains qui en ont entendu parler croient que la LEP est une bonne tentative pour protéger les espèces, la plupart d’entre eux croient que cette loi est inefficace, en raison de trois éléments principaux :
  1. Elle ne peut être appliquée parce qu’elle n’a pas assez de mordant et qu’il n’y pas assez d’effectif, et parce que « l’évaluation du nombre de prises n’est pas du tout réaliste »

  2. Elle a le potentiel d’interdire des pêches, ce qui alarme et choque les participants de Grand Falls et de Nanaimo parce qu’il s’agit de leur gagne-pain, mais elle ne permet pas de régler les vrais problèmes qui contribuent à la réduction des stocks de poissons, particulièrement la pollution de l’environnement.

  3. On ne connaît pas les effets de la loi sur l’écosystème.

Maintenir l’équilibre entre les espèces

  • Dans une grande majorité, la plupart des participants, notamment ceux qui n’ont jamais entendu parler de la LEP, conviennent qu’il serait très acceptable que le MPO limite la pêche de certaines espèces. Certains affirment que cette mesure serait acceptable que si elle est fondée sur des recherches scientifiques.
  • Toutefois, les participants sont généralement d’accord pour affirmer qu’il ne serait pas acceptable que le MPO augmente les quotas de pêche pour d’autres espèces. On s’inquiète des effets négatifs possibles que cela entraînerait.

Protection du saumon sauvage

Les participants autochtones de Vancouver et les intervenants de Nanaimo ont peu de temps pour déterminer si le saumon sauvage devrait être protégé par la LEP si les mesures de conservation nuisent à la pêche commerciale, et si le gouvernement fédéral devrait essayer de verser une indemnisation aux pêcheurs et à l’industrie pour compenser leurs pertes.

Les intervenants de Nanaimo hésitent à répondre, mais les répondants autochtones de Vancouver sont tous d’accord pour que l’on protège le saumon sauvage et qu’on accorde une indemnisation.


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2.8 Forage en mer

  • Le forage en mer ne constitue pas une préoccupation de premier plan pour les participants, même si, au début des discussions, certains d’entre eux ont spontanément exprimé leur inquiétude quant aux effets du forage en mer sur les poissons et leur habitat.
  • Lorsqu’on leur demande si le forage en mer à la recherche de pétrole et de gaz naturel a causé des dommages à l’environnement, de nombreux participants répondent que oui.
  • Certains déclarent que le forage a déjà eu des effets néfastes sur certaines espèces (baleines) et qu’il continuera de nuire à d’autres espèces. D’autres sont inquiets des répercussions environnementales encore inconnues sur diverses espèces et leur habitat.

  • Certains participants de la côte est croient que des mesures sont prises pour réduire ou compenser ces préoccupations, mais d’autres participants n’ont rien contre le forage parce qu’ils n’ont pas entendu parler « encore » de dommages précis qui en découlent.

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3.  Répercussions

  • Dans cette section, les résultats de la recherche ont été brièvement liés à la vision, au mandat et aux objectifs stratégiques du Ministère.

1.  Le développement durable comme objectif stratégique général : « Travailler avec les Canadiens à assurer le développement durable et l’utilisation sécuritaire des eaux canadiennes »

  • Comme principe fondamental, le « développement durable » semble être un concept acceptable.
  • Toutefois, étant donné que le terme en soi est mal compris par les représentants du public et des Autochtones, et qu’il est également considéré comme un cliché et un double langage politique, nous suggérons fortement d’utiliser un langage plus terre à terre lors de nos communications avec ces groupes de population, et d’utiliser ce terme avec parcimonie.

  • Les intervenants comprennent ce terme, mais ils critiquent également la surutilisation qu’on en fait et son manque de signification réelle.

  • Les gens interrogés dans cette étude veulent qu’on leur fournisse des renseignements simples afin de les assurer que le MPO met l’accent sur les bonnes questions : notamment la conservation des poissons et de leur habitat.

  • Les participants insistent également sur le fait que, si on veut parler de conservation ou de protection, il faut utiliser ces termes.

  • « L’utilisation sécuritaire des eaux canadiennes » - Bien que les participants n’aient rien à redire à ce sujet, cet énoncé semble assez confus pour la plupart d’entre eux, qui ne réalisent pas que la Garde côtière fait partie du mandat du MPO.
  • De plus, même si la Garde côtière est perçue comme une fonction importante, elle ne fait pas partie des premières priorités envisagées pour le MPO.

  • La plupart des Canadiens interrogés dans cette étude ne connaissent que les services de recherche et de sauvetage, de patrouille et de déglaçage fournis par la Garde côtière. D’autres fonctions, comme celles liées à la sécurité (aides à la navigation) sont à peine mentionnées.

  • Une façon de lier la Garde côtière à ce que les participants considèrent comme le mandat principal du MPO consiste à faire référence à l’idée de protection des eaux et à l’application des règlements par les agents des pêches, surtout en ce qui a trait à la surpêche.

  • Dans ce contexte, l’augmentation du financement de la Garde côtière pourrait aider à garantir aux Canadiens que le MPO veille à leurs intérêts et à ceux des poissons. Cette augmentation de fonds pourrait également apaiser les autres inquiétudes si la GCC décidait de jouer un plus grand rôle dans les questions de sécurité et de souveraineté.

2.  Les fondements et les objectifs suivants : des écosystèmes sains et productifs, des pêches et une aquaculture durables, des voies navigables sécuritaires et accessibles

  • Il ne fait aucun doute dans cette étude que les gens appuieraient les fondements et les objectifs des écosystèmes sains et productifs et des pêches et une aquaculture durables, même si le langage utilisé pour décrire ces objectifs devrait être plus simple.
  • Par exemple, l’utilisation du terme « pisciculture » aide les participants à comprendre ce qu’est l’aquaculture. Les participants semblent comprendre que ce terme s’applique aussi aux moules, aux huîtres et à d’autres espèces, pas seulement aux « poissons ».

  • Toutefois, certains expriment des réserves quant au terme « productifs », car il semble impliquer une continuation de la surpêche dans les lacs, les rivières et les océans.

  • De plus, tel que mentionné précédemment, les participants qui savent que la GCC est une fonction du MPO appuient l’objectif des voies navigables sécuritaires et accessibles, mais cet appui pourrait être plus important si on présentait clairement la Garde côtière comme un organisme voué à la protection des eaux et des poissons. Il s’agit de la principale façon de faire de la GCC une priorité.
  • Toutefois, environ six préoccupations importantes sont ressorties en ce qui concerne la capacité du MPO d’atteindre ces objectifs, notamment :
  • 1) le laxisme en matière d’application des règles et des règlements concernant la surpêche, par les flottes étrangères et les pêcheurs autochtones, 2) le laxisme en matière d’application de la loi concernant la pollution, l’immersion et les déversements dans les océans et les eaux douces par des flottes étrangères et des grandes entreprises canadiennes ayant une influence sur le plan politique et financier, et les dépôts de boue causés par les piscicultures, qui ruinent les littoraux, 3) la paperasserie, la bureaucratie et les irrégularités des systèmes et des processus, 4) les compressions affectant l’équipement et la main-d’œuvre nécessaires, 5) la diminution de l’importance de la recherche et les coupures dans le financement de la recherche, et 6) le manque de leadership solide et de volonté politique pour prendre fermement position.

  • On peut affirmer avec certitude que les Canadiens appuieraient et accueilleraient favorablement l’augmentation du financement des éléments suivants :
  • La Garde côtière, pour lui permettre de mieux protéger les poissons et leur habitat en faisant respecter les règlements concernant la surpêche.

  • La recherche, afin de mieux protéger les poissons et leur habitat et assurer la viabilité des stocks.

3.  Le concept de collaboration accrue avec les pêcheurs, les communautés et d’autres groupes d’intérêts en vue d’utiliser l’information scientifique dans le processus décisionnel

  • En général, les participants sont en faveur d’une collaboration accrue avec les divers intervenants dans le processus décisionnel du MPO, et certains représentants des intervenants et des Autochtones sont au courant des progrès du MPO dans ce domaine.
  • Toutefois, bien que les gens interrogés dans cette étude favorisent en principe un processus commun, ils craignent surtout que tous les intervenants ne soient pas tous sur le même pied. Certains craignent que les provinces et les territoires ainsi que les grandes industries et organisations ont plus d’influence sur le plan politique. Certains intervenants croient également que le MPO n’a pas la capacité d’assumer un leadership solide et décisif lorsque la situation l’exige.
  • Par contre, l’influence locale est perçue comme très souhaitable, selon les trois points de vue suivants :
  • 1) l’inclusion sans préférence, 2) la transparence et la surveillance du processus, et 3) les consultations devraient avoir lieu avant la prise de décisions, lors de l’étape de la recherche, de la planification et de l’élaboration de politiques, pour permettre aux intervenants de fournir des renseignements locaux importants et pertinents.

  • Bien que les Canadiens appuieraient l’utilisation d’un processus de collaboration pour se servir de l’information scientifique, ils veulent également : 1) une augmentation du financement de la recherche scientifique et 2) une plus grande contribution des experts.
  • Idéalement, la recherche ne comprendrait pas seulement les études effectuées par le MPO, mais aussi celles des universités et l’expertise des pêcheurs locaux, qui veulent contribuer aux recherches avant que les décisions stratégiques ne soient prises.

4.  Nouvelles orientations et priorités du Ministère : gestion intégrée, réglementation intelligente, renouvellement des pêches, application de la Loi sur les espèces en péril, aquaculture et gouvernance internationale.

  • Si le MPO devait établir une nouvelle priorité, les trois groupes de participants souhaitent que les poissons et leur habitat en constituent le principal objectif.
  • Si le MPO devait changer complètement de cap en démontrant qu’il fait appliquer les lois sur la surpêche (particulièrement, mais non exclusivement, par des navires étrangers), il ne ferait pas que démontrer son leadership, mais également son engagement envers la protection des poissons.
  • D’autres orientations axées sur des processus, comme la gestion intégrée et la réglementation intelligente pourraient également plaire aux intervenants.
  • Les intervenants pourraient appuyer une approche de gestion intégrée, où le MPO collabore avec d’autres ministères et organismes fédéraux, provinciaux, territoriaux et locaux afin d’harmoniser la multitude de règles et de règlements et de partager des responsabilités.

  • La suppression de la paperasserie et la délégation de responsabilités et de pouvoirs à des organismes locaux ou communautaires pourrait également contribuer à réduire le niveau de frustration des intervenants.

  • Toutefois, les participants considèrent que la Loi sur les espèces en péril, qui est peu connue, ne prévoit rien pour aider les poissons, car elle ne traite pas vraiment des principaux problèmes qui, selon les participants (surtout les intervenants), contribuent à la diminution des stocks, notamment la surpêche et les facteurs de destruction de l’environnement liés à la pollution.
  • Les participants à cette étude semblent considérer la bonne intendance de l’environnement comme une bonne politique économique à long terme. Toutefois, les fermetures de pêches ne seraient pas perçues comme des décisions logiques et éclairées à moins que d’autres mesures énergiques ne soient prises simultanément sur le plan environnemental, ce qui pourrait être vu encore comme une fausse dichotomie.

  • De nombreux participants sont également ambivalents en ce qui concerne l’aquaculture. D’une part, l’aquaculture peut être viable économiquement si elle est dirigée adéquatement , et elle aide à garantir des quantités suffisantes de poissons pour l’avenir. D’autre part, les participants des trois groupes, particulièrement ceux de l’Ouest, éprouvent de l’inquiétude et de la frustration parce que nous n’avons pas réussi à faire appliquer les règles concernant la pollution de l’environnement et les dommages causés aux espèces migratrices. Les intervenants du domaine de l’aquaculture se plaignent de la surréglementation et du manque d’uniformité dans l’application des règles.
  • En général, l’aquaculture et la pisciculture semblent avoir mauvaise réputation. Tout ce que fera le MPO pour garantir aux Canadiens qu’il se penche sur leurs préoccupations pourrait augmenter leur soutien. Cette question suscite un intérêt considérable.

5.  Efforts de communication concernant la participation des communautés autochtones dans le secteur des pêches et des océans : pêches autochtones, droits d’accès, renforcement des capacités et établissement de relations.

  • La collaboration avec les pêcheurs autochtones, que ce soit en réponse à l’arrêt Marshall sur la côte est ou en rapport avec les pêches de la côte ouest, constituera toujours un défi pour les responsables des communications et les décideurs du MPO.
  • Les participants ne sont pas tellement au courant des droits issus de traités, de la nature des décisions de la Cour suprême concernant les droits de pêches et des activités du Ministère pour garantir aux Autochtones l’accès aux pêches, mais ils sont également peu intéressés et frustrés, et ce, dans tous les endroits où des séances ont lieu.
  • En général, la plupart des participants du grand public appuient les droits traditionnels et culturels accordés aux Autochtones, mais certains d’entre eux et certains Autochtones sont généralement contre l’accès commercial illimité, et croient que cela est injuste pour les pêcheurs non autochtones.
  • La plupart des participants sont surtout préoccupés par la diminution des stocks de poissons et par les questions environnementales, et croient que la surpêche en est la principale cause, peu importe par qui elle est pratiquée. Les participants autochtones sont généralement au courant du ressentiment des membres de leur communauté envers la surpêche et ils les comprennent.

  • En tenant compte de cette situation, le MPO doit diffuser judicieusement au public l’information sur les pêches autochtones, pour éviter d’exacerber les attitudes et les perceptions négatives.

  • Les participants autochtones, d’autre part, veulent communiquer davantage, tenir plus de consultations et partager plus de renseignements avec le MPO. Le grand public appuierait certainement des efforts de ce genre entre le MPO et les Autochtones.
  • Les participants à cette étude, notamment les Autochtones, appuient clairement les progrès concernant l’éducation et la formation, les programmes de mentorat, les partenariats et les efforts déployés pour la création d’emplois et d’entreprises pour les communautés autochtones.

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4.  Conclusions

À QUEL POINT LES CANADIENS CONNAISSENT-ILS LE MPO?

  • Les questions relatives aux pêches et aux océans sont abstraites et ésotériques pour la plupart des participants des groupes du grand public et des Autochtones, qui semblent considérer les pêches et les océans comme un processus environnemental/écologique plutôt que comme un processus économique, et pour lequel les valeurs sont davantage axées sur ce qui se fait à l’échelle mondiale.
  • La plupart des représentants des groupes du grand public et des Autochtones ne comprennent qu’en surface les questions relatives aux pêches et aux océans, et n’ont qu’une impression générale de celles-ci, sans les connaître précisément. La plupart veulent se fier aux opinions des experts. Par conséquent, ces questions doivent être simplifiées et expliquées en terme pratiques.
  • Par contre, les intervenants connaissent généralement bien ces questions, et dans certains cas, ils y participent avec passion.
  • Les répondants des trois groupes veulent qu’on leur garantisse que quelqu’un est chargé de prendre soin de l’avenir de nos ressources halieutiques et de nos écosystèmes marins.
  • D’un point de vue personnel, la pertinence des questions relatives aux pêches et aux océans semble dépendre beaucoup des préoccupations émotionnelles, éthiques et environnementales des participants.

  • Les comportements moraux et éthiques, les droits des animaux et la conservation de l’environnement constituent la trame de fond qui motive les répondants en ce qui a trait aux questions relatives aux pêches et aux océans.

  • Pour la plupart des participants, ces questions priment sur les préoccupations économiques perçues. Un grand nombre d’entre eux croient que les décisions à long terme ont un impact négatif à court terme sur les communautés locales, mais ils réagissent avec beaucoup d’émotions lorsque l’on parle de faire passer ces communautés avant les poissons. Seuls les groupes de Grand Falls et de Nanaimo semblent passionnés par les préoccupations relatives à l’économie et à l’environnement.

  • Au cours des discussions, un nombre équivalent de répondants des trois groupes réalisent l’ampleur des enjeux auxquels le MPO doit faire face. Ils doutent sérieusement que le MPO a les ressources, la capacité ou la volonté politique pour conserver, protéger ou améliorer les stocks de poissons et leur habitat.
  • Toutefois, lorsque le MPO démontrera clairement son engagement envers la conservation et l’amélioration des stocks de poissons et la santé des écosystèmes marins, les participants l’appuieront sans doute davantage. Il ne suffit pas de faire quelquechose de bien, mais également qu’on soit vu en train de le faire.

CONSÉQUENCES POUR LES COMMUNICATIONS

Un objectif précis

  • À la fin des discussions, les participants expriment clairement leur intérêt pour les plans et les mesures du MPO à court et à long terme.
  • Les gens interrogés semblent avoir besoin de mettre l’accent sur une idée générale, et celle qui ressort le plus est la conservation, que l’on pourrait résumer de la façon suivante :
    • Ne pas ménager les efforts pour assurer l’avenir de nos stocks de poissons et la santé de nos écosystèmes marins

  • Cet élément est déjà perçu comme une compétence distincte du MPO, et pourrait être bien reçu par les trois groupes de participants.

Orientation

  • L’expression « gestion holistique des océans » n’est pas bien reçue.
  • L’idée de voir le MPO inclure les océans (en tant que lieu où vivent les poissons) est généralement bien acceptée, mais l’expression « gestion holistique des océans » s’attire beaucoup de critiques de la part des participants, car ils croient que le mandat du MPO est déjà trop vaste et trop étiré.

  • Le problème semble davantage être lié au langage utilisé plutôt qu’aux principes d’une gestion holistique des océans.
  • Par conséquent, lors de nos communications avec le public, il faudra éviter d’utiliser des termes qui renvoient à l’élargissement, à la portée, etc.

Équilibre

  • Les représentants du grand public et des autochtones ne sont pas particulièrement intéressés à connaître les processus et les besoins du MPO concernant la mise en équilibre des divers aspects. Cette mesure ne sert qu’à s’éloigner du sujet et des principales préoccupations des gens (diminution des stocks de poissons, environnement, manque de financement) et contribue à renforcer la perception actuelle selon laquelle le MPO agit de façon improvisée et sert un trop grand nombre d’intérêts.
  • Lorsque l’on communique avec le grand public, il faut éviter de faire référence aux efforts de mise en équilibre du MPO et se concentrer sur le principal objectif.
  • En d’autres mots, il faut parler aux gens de comportements moraux et éthiques, des droits des animaux et de la conservation de l’environnement – avec ces termes, le public devrait s’engager émotivement et appuyer le MPO. Il faut leur parler de la protection, de la surveillance et de la conservation des poissons (et de leur habitat).

  • Par contre, lorsque l’on communique avec les intervenants, notamment les pêcheurs autochtones et de l’industrie, il faut les informer des efforts de mise en équilibre du MPO, car ils vont probablement trouver ces questions intéressantes et pertinentes.

Application de la loi

  • De plus, il faut faire savoir aux Canadiens de ces trois groupes que le MPO entend sérieusement faire appliquer les règlements sur la surpêche ainsi que sur les pollueurs de l’habitat.
  • Si le MPO n’est pas pris au sérieux sur l’aspect application de la loi, c’est toute la crédibilité du Ministère qui risque d’être remise en question.


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Dernière mise à jour : 2004-08-27

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