Plan de gestion intégrée de la pêche
CREVETTE NORDIQUE NORD-EST DE TERRE-NEUVE, CÔTE DU LABRADOR et DÉTROIT DE
DAVIS
En vigueur à partir de 2003
TABLE DES MATIÈRES
- SURVOL DE LA PÊCHE
- ÉTAT DES STOCKS
- OBJECTIFS À LONG
TERME DE LA PÊCHE
- OBJECTIFS GÉNÉRAUX DE
GESTION
- PROBLÈMES DE GESTION
ACTUELS
-
MESURES DE GESTION À PARTIR DE
2003
- PROBLÈMES ET
STRATÉGIES D'APPLICATION DES RÈGLEMENTS
- RESPONSABILITÉS
FINANCIÈRES
- ANNEXE A -
PRINCIPES ET ENTENTES DE PARTAGE DES TAC
- ANNEXE
B - MEMBRES ET MANDAT DU COMITÉ CONSULTATIF SUR LA CREVETTE NORDIQUE
- ANNEXE C -
PROGRAMME D'ALLOCATIONS AUX ENTREPRISES
- ANNEXE
D - MESURES DE GESTION DE LA PÊCHE CÔTIÈRE DE LA CREVETTE NORDIQUE DANS LES ZPC
4, 5 ET 6 POUR 2003
- ANNEXE
E - PROTOCOLE DE CONFORMITÉ POUR LA CREVETTE NORDIQUE
- ANNEXE F - PÊCHE DE
LA CREVETTE NORDIQUE EN 2002
- ANNEXE G -
COMMUNIQUÉ DE PRESSE - 2003 CREVETTE NORDIQUE
INTRODUCTION
Le présent plan de gestion entre en vigueur en 2003, mais les examens annuels
de l'information scientifique disponible peuvent entraîner des modifications au
total autorisé des captures (TAC) dans une partie ou la totalité des zones de
pêche pendant la période d'application. De plus, le ministre des Pêches et des
Océans peut modifier au besoin l'une ou l'autre des dispositions du plan en
accord avec toutes les lois applicables.
Une fois qu'elles auront été approuvées par l'organisme responsable de la
gestion de ces zones - c'est-à-dire le Conseil de gestion des ressources
fauniques du Nunavut (CGRFN) et le Conseil d'aménagement de la région marine du
Nunavik -, les mesures de gestion adoptées en vertu du plan s'appliqueront à
toutes les régions faisant l'objet de revendications territoriales (c'est-à-dire
la région du Nunavut et la région marine du Nunavik).
Bien que l'on trouve plusieurs espèces de crevettes d'eaux froides au nord du
40e parallèle, dans l'Atlantique, le Pacifique et l'Arctique, la pêche de la
crevette cible principalement la crevette nordique ou crevette rose (Pandalus
borealis). La crevette ésope (Pandalus montagui), qui a moins de valeur sur le
plan commercial, est pêchée exclusivement dans les zones de pêche à la crevette
(ZPC) 2, 3 et 4 (telles qu'elles sont définies dans les permis de pêche) et elle
constitue une prise accessoire de la pêche de P. borealis effectuée à d'autres
endroits. L'intérêt pour la pêche commerciale de P. montagui se manifeste depuis
2002 en raison de l'allocation au CGRFN d'un quota de pêche exploratoire de 2
500 tonnes dans les ZPC 2 et 3, situées dans la région du Nunavut.
Après une courte période de pêche exploratoire, le Canada s'est lancé dans la
pêche commerciale de la crevette nordique en 1978. Les premiers résultats
étaient encourageants, mais la faiblesse des marchés au milieu des années 1980 a
entraîné une diminution des débarquements. Les prises annuelles, qui avaient
atteint quelque 9 000 tonnes en 1981, avaient été ramenées à 3 000 tonnes en
1984. En 1986, toutefois, les conditions du marché se sont améliorées et
l'industrie a réagi en augmentant substantiellement son effort de pêche et ses
prises. Les prises annuelles ont ensuite progressé régulièrement entre 1984 et
2000, pour atteindre un record d'environ 100 500 tonnes en 2000. En 2001, les
prises ont amorcé un premier repli (95 457 tonnes), en partie à cause d'une
baisse provisoire de l'effort de la flottille côtière au cours de l'été
imputable à la faiblesse des prix obtenus sur le marché. Les difficultés du
produit de la pêche côtière sur le marché ont continué à nuire à la flottille,
ce qui l'a amenée à réduire encore ses activités en 2002.
Au cours des premières années, le gouvernement fédéral, qui cherchait à
encourager le développement de la pêche, a autorisé les titulaires de permis à
affréter des bateaux étrangers pour capturer leur quota. Cette pratique a été
éliminée graduellement les années suivantes et aujourd'hui, la plupart des
crevettiers sont des bateaux canadiens ayant à leur bord des équipages
canadiens. L'affrètement de bateaux étrangers pour un court laps de temps - par
exemple, dans le but de remplacer un bateau perdu - est la seule exception à la
règle.
Les 17 permis de pêche hauturière de la crevette nordique, dont le dernier a
été émis en 1991, sont utilisés par 12 ou 13 chalutiers hauturiers armés de
chaluts à panneaux à petit maillage munis de grilles d'échappement qui leur
permettent d'éviter la capture de prises accessoires de poisson (voir la figure
2). Toutes les prises de ces bateaux sont transformées et congelées à bord sous
forme crue ou cuite. La pêche hauturière prend totalement en charge les coûts de
la présence, à bord des bateaux, d'observateurs chargés de surveiller les
activités et de prélever des échantillons des prises à des fins
scientifiques.
En 1997, on a annoncé une forte augmentation du TAC dans les ZPC 2, 5 et 6.
Des quotas de 1 530 tonnes pour la ZPC 5 (chenaux Hopedale et Cartwright) et de
12 050 tonnes pour la ZPC 6 (chenal Hawke et division 3K de l'Organisation des
pêches de l'Atlantique Nord-Ouest [OPANO]) ont été accordés à de nouveaux
participants temporaires vivant à proximité de la ressource. Tous les titulaires
traditionnels de permis de pêche hauturière ont partagé le quota additionnel de
1 750 tonnes pour la ZPC 2 (détroit de Davis), et le quota supplémentaire de 6
120 tonnes accordé à la Coalition nordique pour la ZPC 5 a été réparti entre 6,5
des 17 titulaires de permis actuels.
Les TAC pour les ZPC 4 et 6 ont de nouveau augmenté en 1998 - soit 3 120
tonnes dans la division 2G de la ZPC 4 et 23 100 tonnes dans la ZPC 6. Les
titulaires traditionnels de permis de pêche hauturière se sont vu accorder 90 p.
100 de l'augmentation dans la ZPC 4 et 10 p. 100 dans la ZPC 6. Le reste des
quotas, à savoir 10 p. 100 de l'augmentation du TAC dans la ZPC 4 et 90 p. 100
dans la ZPC 6, a été réservé aux nouveaux participants à la pêche côtière vivant
à proximité.
En 1999, on a introduit un quota de pêche exploratoire de 3 500 tonnes pour
la ZPC 2, dont 50 p. 100 a été accordé au Nunavut (1 750 tonnes) et 50 p. 100 (1
750 tonnes), aux titulaires de permis de pêche hauturière. Ce quota, qui était
auparavant pêché au nord du 63°00' N, est désormais capturé à l'est du 63°00' O.
L'augmentation de 12 432 tonnes du TAC pour la ZPC 6 a été attribuée selon une
formule de 10 p. 100 pour les titulaires traditionnels de permis de pêche
hauturière et de 90 p. 100 pour les nouveaux participants à la pêche côtière
vivant à proximité de la ressource.
En 2000, une augmentation de 3 000 tonnes du TAC pour la ZPC 6 a été répartie
à parts égales entre la nation innue et les nouveaux participants temporaires à
la pêche côtière, qui vivent tous à proximité de la ressource. En outre, l'OPANO
a établi un nouveau quota de 6 000 tonnes pour la partie de la ZPC 7 incluse
dans la division 3L de l'OPANO, dont 5 000 tonnes ont été mises à la disposition
du Canada. Le Ministre a divisé ce quota entre les nouveaux participants
temporaires à la pêche côtière vivant à proximité de la ressource (50 p. 100),
les titulaires traditionnels de permis de pêche hauturière (20 p. 100) et un
consortium de pêcheurs de l'Île-du-Prince-Édouard (30 p. 100).
En 2001, on a autorisé une augmentation de 2 690 tonnes du TAC de P. borealis
pour la ZPC 1 compte tenu de l'augmentation, par l'OPANO, des TAC pour la
division 0A et la sous-zone 1 en 2001. Comme on ne savait pas très bien si cette
augmentation des TAC avait été autorisée en 2001, elle a été confirmée en 2002
lorsque les augmentations des TAC pour 2001 ont été annoncées.
En 2002, on a accordé au CGRFN une augmentation de 2 000 tonnes du quota de
P. montagui pour la ZPC 2 et de 500 tonnes pour la ZPC 3, en vue de la pêche
exploratoire dans les eaux de la région du Nunavut.
En 2003, on a autorisé une nouvelle augmentation du TAC de 2 127 tonnes pour
la ZPC 1, conformément à la recommandation du Conseil scientifique de l'OPANO
qui voulait qu'on porte le quota global pour 0A + 1 de 85 000 tonnes à 100 000
tonnes. Selon l'avis du Conseil scientifique de l'OPANO, le quota a été augmenté
de 5 833 tonnes pour la ZPC 7, ce qui a porté à 10 833 tonnes la part canadienne
du quota dans la division 3L.
On trouvera à l'annexe A des détails sur les principes et les ententes de
partage pour la période allant de 1997 à 2002.
En raison de l'absence de travaux de recherche et de données scientifiques
portant sur les eaux nordiques, l'industrie a recommandé en 2002 qu'un
pourcentage de toute augmentation du TAC pour les eaux hauturières des ZPC 4 et
5 soit réservé sous forme de « quota de recherche » servant à financer un
programme de recherche pluriannuel dans les eaux nordiques d'environ deux
millions de dollars par année. Comme aucune augmentation du TAC n'a été
autorisée en 2002, ce quota de recherche n'a pas été établi. En 2003, il a été
recommandé qu'un groupe de travail conjoint du MPO et de l'industrie étudie la
faisabilité de cette démarche scientifique.
1.1 Participants
Structure de l'industrie
Les 17 permis traditionnels de pêche hauturière sont détenus par 14 personnes
morales : trois sociétés détiennent deux permis chacune et 11 en détiennent un
chacune (deux d'entre elles sont copropriétaires d'une société titulaire d'un
permis). La répartition initiale et actuelle des permis de pêche hauturière
entre les entreprises est indiquée au tableau 1.
Année d'émission |
Nbre de permis |
Émis à |
Aujourd'hui détenu par |
Quota pêché par
(bateau) |
Propriétaire du bateau |
1978 |
2 |
Labrador Fishermen's Union Shrimp Co. Ltd., St. John's (T.-N.-L.) |
Labrador Fishermen's Union Shrimp Co. Ltd. |
Northern Eagle
Northern Osprey |
M.V. Osprey Ltd., Moncton (N.-B.) |
1978 |
2 |
Fishery Products Limited, St. John's (T.-N.) |
Fishery Products International Ltd.
St. John's (T.-N.-L.) |
Newfoundland Otter |
Fishery Products International Ltd.
St. John's (T.-N.-L.) |
1978 |
1 |
Bickerton Industries (Mersey), Liverpool (N.-É.) |
Mersey Seafoods Ltd., Liverpool (N.-É.) |
Mersey Venture
Mersey Viking
Mersey Phoenix |
Mersey Seafoods Ltd., Liverpool (N.-É.) |
1978 |
1 |
Atmar Marine (UMF) |
Mersey Seafoods Ltd., Liverpool (N.-É.) (depuis 1982) |
Mersey Venture
Mersey Viking
Mersey Phoenix |
Mersey Seafoods Ltd., Liverpool (N.-É.) |
1978 |
1 |
Pandalus Nordique |
Lameque Offshore Limited (N.-B.), loué à M.V. Osprey Ltd., Mulgrave
(N.-É.) (depuis 1985) |
Northern Osprey Northern Eagle |
M.V. Osprey Ltd., Moncton (N.-B.) |
1978 |
1 |
Pêcheurs unis du Québec (Québec) |
Crevettes Nordiques, Bedford (N.-É.) |
Atlantic Enterprise |
Clearwater Seafoods Limited Partnership, Bedford (N.-É.) |
1978 |
1 |
Les Fruits de mer de l'est du Québec (Québec) |
Atlantic Shrimp Co. Ltd., Lunenburg (N.-É.) |
Atlantic Enterprise |
Clearwater Ocean Prawns Joint Venture, Lunenburg (N.-É.) |
1978 |
1 |
|
Torngat Fish Producers Coop Society Ltd. (Labrador) |
Mersey Viking |
Mersey Seafoods Ltd., Liverpool (N.-É.) |
1978 |
1 |
Carapec (N.-B.) |
Caramer Ltd., Caraquet (N.-B.) |
Acadienne Gale |
Davis Strait Mgt. Ltd., Halifax (N.-É.) |
1979 |
1 |
Imaqpik (Québec) |
Société Makivik, Lachine (Québec) |
Aqvik |
Farocan Inc. |
1987 |
1 |
Pikalujak Fisheries Ltd. (Labrador) |
Pikalujak Fisheries Ltd. (Labrador) |
Ocean Prawns |
Ocean Prawns Canada Ltd. |
1987 |
1 |
Baffin Region Inuit Assoc., Île de Baffin (Nunavut) |
Qikiqtaaluk Corporation, Île de Baffin (Nunavut) |
Acadienne Gale |
Davis Strait Mgt. Ltd., Halifax (N.-É.) |
1987 |
1 |
Harbour Grace Shrimp Co., Harbour Grace (T.-N.-L.) |
Harbour Grace Shrimp Co., Harbour Grace (T.-N.-L.) |
Ocean Prawns |
Ocean Prawns Canada Ltd. |
1987 |
1 |
155877 Inc. |
Unaaq Fisheries Inc., Kuujjuaq (Québec) |
Arctic Endurance |
Clearwater Seafoods Limited Partnership, Bedford (N.-É.) |
1991 |
1 |
Newfound Resources Ltd., St. John's (T.-N.-L.) |
Newfound Resources Ltd. St. John's (T.-N.-L.) |
Ocean Pride |
Newfound Resources Ltd., St. John's
(T.-N.-L.) | |
L'affrètement de bateaux est une pratique courante depuis le début de la
pêche hauturière, du fait que l'accès à des capitaux et à des compétences
techniques était un obstacle réel pour bien des titulaires de permis. La
principale différence entre les ententes d'affrètement d'autrefois et celles
d'aujourd'hui est que les secondes sont conclues avec des sociétés intégrées
établies qui sont elles aussi des titulaires de permis de pêche à la
crevette.
Les 17 titulaires traditionnels de permis de pêche hauturière de la crevette
nordique sont représentés par quatre associations : la Canadian Association of
Prawn Producers (CAPP) représente neuf titulaires de permis, la Coalition
nordique en représente six ainsi que la Labrador Inuit Development Corporation.
Les deux autres titulaires de permis (Harbour Grace Shrimp Company Ltd. et
Pikalujak Fisheries Ltd.) ne sont pas membres de ces organisations. Les
directeurs administratifs de la CAPP et de la Coalition nordique règlent les
problèmes courants de concert avec le MPO.
L'industrie de la pêche hauturière est dans l'ensemble autonome, la CAPP
gérant son programme d'allocations aux entreprises et les jours de présence sur
les lieux de pêche du Bonnet flamand.
La CAPP représente les titulaires de permis suivants :
- Fishery Products International Ltd. - 2 permis
- Mersey Seafoods Ltd. - 2 permis
- M.V. Osprey Ltd. - 1 permis
- Crevettes Nordiques - 1 permis
- Atlantic Shrimp Co. Ltd. - 1 permis
- Caramer Ltd. - 1 permis
- Newfound Resources Ltd. - 1 permis
La Coalition nordique, qui comprend des groupes autochtones, des groupes
régionaux et des coopératives de pêcheurs, représente les titulaires de permis
suivants :
- Labrador Fishermen's Union Shrimp Company Ltd. - 2 permis
- Torngat Fish Producers Coop Society Ltd. - 1 permis
- Labrador Inuit Development Corporation (LIDC)- aucun permis
- Qikiqtaaluk Corporation - 1 permis
- Unaaq Fisheries Inc. - 1 permis
- Société Makivik - 1 permis
La St. Anthony Basin Resource Inc. (SABRI), qui détient un quota de 3 000
tonnes de crevettes nordiques dans la ZPC 6, est également membre de la
Coalition nordique.
En 1997, les hausses de quota dans les ZPC 5 et 6 ont été partagées avec
d'autres pêcheurs (Coalition nordique, SABRI, Innus, Association des Inuit du
Labrador et Cartwright) de façon temporaire.
En 2000, l'augmentation du quota pour la ZPC 6 a été divisée entre les Innus,
la Fogo Island Co-operative Society et la flottille côtière à titre temporaire.
La même année, une allocation de 5 000 tonnes fixée par l'OPANO pour la division
3L (ZPC 7) a été répartie entre les flottilles côtière et hauturière, et un
consortium de l'Île-du-Prince-Édouard. Cette entente de partage est demeurée en
vigueur en 2001 et en 2002, mais les quotas n'ont pas augmenté.
L'un des principes sous-tendant cette entente de partage veut que les
pêcheurs vivant à proximité de la ressource puissent l'exploiter. Par
conséquent, les nouveaux participants sont principalement des pêcheurs du noyau
qui possèdent des bateaux de moins de 65 pi de longueur et dont le port
d'attache se trouve dans la ZPC 5 ou 6. Des quotas sont aussi réservés aux
pêcheurs qui vivent à proximité de la division 3L de l'OPANO et des parties nord
des divisions 4R et 4S, qui pêchent depuis longtemps le poisson de fond dans la
ZPC 5 ou 6.
En 2003, par suite des recommandations du Groupe indépendant sur les critères
d'accès, il y a eu un effort pour accroître la participation des Autochtones
dans ces eaux. Des quotas ont été attribués aux Innus, à la Labrador Metis
Nation, à l'Association des Inuit du Labrador et aux Micmacs de Conne River.
Les pêcheurs de morue déplacés de Terre-Neuve-et-Labrador et de la
Basse-Côte-Nord du Québec, qui se trouvent à proximité de la ressource, ont été
considérés comme prioritaires en 2003 et des quotas leur ont été accordés dans
les ZPC 5 et 6 pour les aider à surmonter les difficultés causées par la
fermeture de la pêche au poisson de fond en 2003.
Structure de la flottille et activités
À l'heure actuelle, la flottille hauturière comprend 12 ou 13
chalutiers-usines. Tous ont été construits expressément pour le chalutage et la
transformation de la crevette, mais certains d'entre eux peuvent aussi
transformer et congeler le poisson de fond. Leur longueur se situe entre 49 et
75 m, et leur capacité de cale varie entre 400 et 1 960 m3. Ces bateaux ont leur
port d'attache à Terre-Neuve ou en Nouvelle-Écosse, et débarquent
occasionnellement leurs prises au Groenland lorsqu'ils pêchent dans des eaux
nordiques éloignées (ZPC 1). Les sorties de pêche durent généralement jusqu'à ce
que la cale soit pleine, soit entre 20 et 75 jours, selon le taux de capture et
la capacité de la cale. Les gros bateaux modernes font de six à huit sorties de
pêche par année, ce qui représente en moyenne entre 270 et 320 jours. Les petits
bateaux hauturiers pêchent pendant 200 à 250 jours, répartis entre huit à dix
sorties par année.
La flottille côtière se compose principalement de bateaux de moins de 65 pi
de longueur exploités soit par des pêcheurs vivant à proximité de la ressource
ou des pêcheurs du noyau qui se sont équipés pour pêcher dans la ZPC 6. Le
principal engin de pêche est le chalut à panneaux, mais quelques bateaux
utilisent le chalut à perche. Des essais de pêche au casier se poursuivent au
Nunavut. La pêche côtière est régie par le principe de concurrence et tant les
limites de sortie que les plafonds des prises sont établis et contrôlés par
l'industrie elle-même.
Emploi
La flottille hauturière emploie des équipages doubles qui se composent en
moyenne de 17 à 28 personnes (selon la taille du bateau), pour un total global
d'environ 600 membres d'équipage. La flottille côtière regroupe environ 360
entreprises qui pêchent plusieurs espèces et emploient près de 2 000 pêcheurs.
Douze usines de transformation de la crevette côtière emploient un effectif de
base d'environ 1 350 personnes.
Contribution au développement du Nord
La pêche à la crevette apporte une importante contribution au développement
du Nord par le biais de l'emploi et de la formation d'habitants de la région,
dont un nombre important d'Inuit et d'Innus qui vivent dans le nord de
Terre-Neuve-et-Labrador, dans le nord du Québec et dans l'île de Baffin, au
Nunavut. Les redevances que perçoivent les entreprises nordiques pour les quotas
de crevettes constituent une importante source de revenus pour le développement
du Nord. Depuis 1997, 38 entreprises du Labrador exploitant des bateaux de plus
de 65 pi ont obtenu des permis de pêche à la crevette. Une usine de décorticage
de crevettes a été établie à Charlottetown, au Labrador.
Retombées indirectes
L'industrie hauturière dépense entre 50 et 60 millions de dollars par année
pour les biens et les services nécessaires au soutien des activités en mer et à
terre. La plus grande partie de ces sommes est dépensée dans la région du Canada
atlantique, contribuant à créer des emplois et à générer des revenus dans les
industries de service. Parmi les activités, citons la réparation de bateaux et
d'engins, l'entretien, l'arrimage, l'approvisionnement (nourriture et
combustible), la présence d'observateurs, les déplacements et le transport.
1.2 Zones de pêche
La pêche est pratiquée au large de la côte est du Canada, à partir du 49° 15'
N jusqu'au 75°00' N (baie de Baffin). Bien qu'on n'ait pas pu établir de
distinction précise entre les stocks de crevettes, les scientifiques ont observé
des différences entre les taux de croissance et de maturité, qui sont
attribuables aux différentes conditions de l'habitat dans l'aire de répartition
de l'espèce. Ces différences servent à délimiter les unités d'évaluation et de
gestion, appelées zones de pêche à la crevette (ZPC) dans les permis de pêche.
Les unités servent aussi de base à la gestion de la pêche dans son ensemble
(voir la figure 1).
La part des différentes zones de pêche dans les prises commerciales varie
considérablement. Pour résumer, disons que les ZPC 2, 4, 5 et 6 sont les
principales pêcheries, puisqu'elles représentaient plus de 75 p. 100 du TAC
total en 2001 et environ 80 p. 100 des prises ces dernières années. Le TAC pour
la ZPC 0 n'a été établi qu'à titre préventif, car en raison des glaces et des
conditions météorologiques extrêmes, on n'a pas pu dépasser le stade de la pêche
exploratoire dans un premier temps. La ZPC 1 ne donne pas un très bon rendement
depuis quelques années, les prises moyennes au cours de la période 1994-2001
ayant été d'environ 38 p. 100 du TAC. Un effort accru a été déployé en 2002, qui
a donné de meilleurs taux de capture de crevettes de haute qualité. La pêche
exploratoire dans la ZPC 2 se développe lentement, le TAC établi en 1999 étant
difficile à atteindre, principalement parce qu'on ne parvient pas à trouver les
concentrations de crevettes.
Avant 1995, la pêche dans la ZPC 3, ciblant exclusivement P. montagui,
dépendait de l'existence de marchés favorables, de taux de capture élevés et du
rendement relatif de la pêche de P. borealis dans les autres zones. Ces
facteurs, ajoutés à certaines préoccupations antérieures au sujet de la
vulnérabilité écologique (importance de la crevette pour le poisson et les
mammifères marins), expliquent l'exploitation sporadique de ces stocks entre
1979 et 1994.
On a observé une modification de la distribution de P. montagui en 1995 et,
depuis lors, les prises ont augmenté pour atteindre de 3 000 à 3 700 tonnes par
année dans les eaux à l'ouest du 63°00' O, dans les ZPC 2, 3 et 4.
La ZPC 7 (division 3L) correspond à un stock de P. borealis géré par l'OPANO,
qui a fixé en 2000 un TAC de 6 000 tonnes pour la division 3L, dont 5 000 tonnes
ont été accordées au Canada. Ce quota a ensuite été divisé entre les titulaires
traditionnels de permis de pêche hauturière (1 000 tonnes), les titulaires de
permis temporaires de pêche côtière vivant à proximité de cette ZPC (2 500
tonnes) et un consortium de l'Île-du-Prince-Édouard (1 500 tonnes). Ce régime
s'est appliqué de 2000 à 2002.
1.3 Saison de pêche
La pêche hauturière se pratique toute l'année selon un cycle qui commence en
janvier dans les ZPC 5 et 6 et se déplace vers le nord à mesure que les glaces
le permettent tout au long de l'année. Vers le milieu de l'été, la flottille
hauturière concentre ses activités dans les zones septentrionales (ZPC 1 et 2)
et termine l'année dans la ZPC 4. Ce cycle de pêche annuel est essentiel au
maintien d'une activité financièrement viable et de l'approvisionnement continu
en crevettes d'un marché international caractérisé par une vive concurrence.
En 2003, le Comité consultatif sur la crevette nordique a recommandé qu'on
modifie la saison de pêche pour qu'elle débute le 1er avril et se termine le 31
mars. Si la Direction des sciences conserve un calendrier fondé sur l'année
civile, cela permettra d'annoncer à une date plus opportune les mesures de
gestion et les hausses de TAC chaque année.
Cette proposition a été acceptée par le Ministre et une saison charnière de
15 mois a été proposée pour 2003.
En général, la saison de pêche côtière de la crevette se déroule d'avril à
octobre, ce qui n'a pas été le cas en 2001 et en 2002, l'industrie ayant imposé
la fermeture temporaire de la pêche en juillet et en août. Avant 2001, la plus
grande partie de l'effort de pêche côtière était déployée pendant ces deux mois.
En 1999 et en 2000, plus de 50 p. 100 des débarquements de la flottille côtière
avaient été effectués pendant cette période.
Le tonnage des bateaux et les conditions environnementales, comme la présence
de glaces et les conditions climatiques, limitent les activités de la flottille
côtière au printemps et en automne. Par contre, on signale que la qualité des
crevettes pêchées pendant ces deux saisons est nettement meilleure qu'en
été.
![Zone de peche de la crevette du nord](/web/20060126190155im_/http://www.dfo-mpo.gc.ca/communic/fish_man/ifmpns-pgipcn/images/figure1.jpg)
1.4 Quantité et valeur des débarquements et marchés
Quantité et valeur des débarquements
Le tableau 2 présente les débarquements provenant de toutes les ZPC pour la
période allant de 1991 à 2002. Les prises sont passées de 2 600 tonnes en 1978 à
un sommet de 100 591 tonnes en 2000, soit près de quarante fois plus. Elles ont
accusé un léger recul en 2001, où elles se sont chiffrées à 95 457 tonnes, puis
ont remonté à environ 102 000 tonnes en 2002.
Les prix obtenus par les producteurs canadiens sont influencés par
l'interaction de l'offre et de la demande mondiales de crevettes (crevettes
d'eaux froides et d'eaux chaudes) et de substituts de crevettes. Les facteurs
incluent la disponibilité de la ressource, la volatilité des marchés
internationaux et, critère plus important encore, le taux de change. Les prix de
la crevette nordique sont actuellement bien inférieurs à ceux de la fin des
années 1990. Sur les marchés étrangers, les prix ont baissé d'un tiers
environ.
On estime que la valeur totale des produits de la pêche de la crevette
nordique est de l'ordre de 250 millions de dollars pour 2002, ce qui représente
une augmentation (surtout attribuable aux débarquements accrus de la flottille
côtière) par rapport à 2001 où elle était d'environ 230 millions, mais une
baisse par rapport aux sommets de 280 millions atteints en 1999 et en 2000.
TABLEAU 2 Débarquements de crevettes et valeur de 1991 à 2002
Année |
Prises |
Valeur du produit |
1991 |
19,172 |
$75.70 |
1992 |
24,189 |
$85.90 |
1993 |
25,797 |
$85.10 |
1994 |
28,985 |
$123.20 |
1995 |
30,050 |
$138.20 |
1996 |
31,340 |
$134.80 |
1997 |
48,310 |
$160.00 |
1998 |
78,867 |
$250.00 |
1999 |
85,331 |
$280.00 |
2000 |
100,591 |
$280.00 |
2001 |
95,457 |
$230.00 |
2002 |
102,054 |
$250.00 |
![Prises de crevettes nordiques et valeur marchande](/web/20060126190155im_/http://www.dfo-mpo.gc.ca/communic/fish_man/ifmpns-pgipcn/images/Figure2_f.jpg)
Produits et marchés
Flottille hauturière
La flottille hauturière traditionnelle produit uniquement de la crevette non
décortiquée congelée en mer, vendue par le passé au Japon et en Europe de
l'Ouest. Les plus grosses crevettes et celles de taille intermédiaire sont
emballées crues et congelées pour le sushi, le sashimi et les marchés de
consommation japonais, ou cuites et congelées pour les marchés européen et
russe.
Un changement important dans la composition des prises selon la taille a eu
un effet direct sur les marchés au cours des dernières années. Le
repositionnement de la crevette sur le marché, qui est passée d'un produit de
luxe à un produit de qualité supérieure et, ces dernières années, à un produit
de base à prix modique destiné aux pays en développement, a conduit à
l'émergence de la Russie et de la Chine comme principaux marchés. Ces deux pays
achètent maintenant à bas prix d'importantes quantités de petites crevettes
cuites en mer. Par contre, le tarif de 12 p. 100 imposé par l'Union européenne
sur les importations de crevettes entières cuites a eu un effet modérateur sur
ce marché.
Flottille côtière
La flottille côtière produit uniquement de la crevette d'eaux froides
décortiquée, dont la transformation se fait principalement à terre. Les
États-Unis et l'Europe constituent les principaux marchés pour ce produit.
Les tarifs prohibitifs ont une forte incidence sur la vente des produits
canadiens de la crevette en Europe. Étant donné que les exportations de
crevettes vers les pays de l'Union européenne sont assujetties à un tarif de 12
p. 100 sur les crevettes entières cuites et de 20 p. 100 sur les crevettes
cuites et décortiquées, les exportations sont en grande partie des produits
primaires bruts destinés à la transformation. Le Canada bénéficie d'un
contingent tarifaire autonome (CTA) de 5 000 tonnes à un taux réduit de 6 p.
100, mais ce CTA ne lui garantit pas un accès aux marchés de l'Union européenne
et fait l'objet d'une restriction d'utilisation, le produit importé devant
absolument être retransformé dans un pays de l'Union européenne.
Les petites crevettes (crevettes de qualité industrielle) sont généralement
congelées et exportées vers des usines de décorticage, traditionnellement
situées en Scandinavie, bien que de plus en plus de crevettes soient maintenant
expédiées à des usines canadiennes. La construction d'usines modernes à
Terre-Neuve-et-Labrador et en Nouvelle-Écosse, qui sont venues s'ajouter à
celles du Québec et du Nouveau-Brunswick, a accru la demande canadienne de
crevettes de qualité industrielle aux fins de transformation.
Le rapport final du groupe de travail sur la pêche côtière de la crevette à
Terre-Neuve, diffusé en 2002, a mis en lumière certains problèmes dont souffre
la flottille côtière, entre autres le caractère saisonnier de cette pêche, la
surcapacité, le nombre et la taille optimale des entreprises, ainsi que le tarif
de l'Union européenne. Le MPO continue de collaborer étroitement avec les
provinces et l'industrie en vue de trouver des solutions aux problèmes soulevés
dans ce rapport.
1.5 Processus consultatif
Le Comité consultatif sur la crevette nordique (CCCN) se compose de
représentants de l'industrie de la crevette nordique (titulaires de permis de
pêche hauturière et nouveaux titulaires de permis temporaires de pêche côtière),
du ministère des Pêches et des Océans, du Conseil de gestion des ressources
fauniques du Nunavut et des gouvernements provinciaux et territoriaux. On
trouvera à l'annexe B la liste des membres et le mandat du CCCN.
Les réunions du CCCN ont lieu selon les besoins et dans les circonstances
suivantes :
- lorsque de nouvelles propositions sont présentées par suite de la
mise à jour des avis scientifiques ou des évaluations par l'OPANO des stocks de
crevettes du détroit de Davis ou des divisions 3L et 3M de l'OPANO;
- lorsque d'importantes mesures de gestion sont proposées par le gouvernement
ou l'industrie;
- lorsque les conditions justifient une réunion pour donner des avis au
Ministre.
Un deuxième comité consultatif, le Newfoundland Inshore Shrimp Advisory
Committee (NISAC), est responsable de la gestion de la pêche côtière de la
crevette. Ses responsabilités incluent le partage du quota côtier entre le
Québec et Terre-Neuve-et-Labrador et la mise en oeuvre de plafonds de prises et
de limites de sortie. On trouvera à l'annexe D des précisions sur la gouvernance
de l'industrie de la pêche côtière de la crevette.
Remarque : Les extraits d'accords présentés ci-après ne sont pas
représentatifs de la totalité de ces conventions. Il est donc conseillé de se
reporter au texte original avant toute interprétation. En cas de divergence
entre les extraits présentés ci-après et les accords, ces derniers
prévaudront.
Accord de principe de l'Association des Inuit du Labrador
L'Accord provisoire relatif à certaines mesures concernant l'Accord de
principe de l'Association des Inuit du Labrador a été signé le 16 novembre 2001.
Bien que les articles de l'Accord de principe ne lient pas à l'heure actuelle
les gouvernements, ceux-ci ont l'obligation morale de ne pas agir contrairement
à l'Accord de principe. On y trouve les articles suivants applicables à la
crevette nordique :
13.11.5 |
Sous réserve de l'article 13.11.9, lorsque, après l'entrée en
vigueur, le Ministre décide d'émettre des permis de pêche commerciale pour
pêcher dans la Région du Labrador une espèce ou stock de poisson énuméré à
l'annexe 13-C (dont fait partie la crevette), laquelle n'était pas soumise à
l'attribution de permis commerciaux le jour de l'entrée en vigueur, le Ministre
offre d'émettre 60 p. 100 des permis au Gouvernement central inuit.
|
13.11.7
|
Lorsque, durant toute l'année suivant la date d'entrée en
vigueur de l'accord, le Ministre décide d'émettre davantage de permis de pêche
commerciale, pour pêcher la crevette dans les eaux adjacentes à la zone, que le
nombre disponible pour émission durant l'année de l'Accord, le Ministre doit
offrir l'accès au Gouvernement central inuit par l'attribution de permis de
pêche commerciale supplémentaires émis au Gouvernement central inuit ou par
quelque autre moyen jusqu'à concurrence de 11 p. 100 de la quantité disponible à
être récoltée en vertu de ces permis.
|
13.11.9 |
Si le système de contrôle de la pêche commerciale en vigueur le
jour de l'entrée en vigueur de l'Accord venait à changer, le Ministre offrirait
au Gouvernement central inuit la participation au nouveau système qui serait au
moins aussi favorable que la participation établie aux articles 13.11.2 jusqu'à
13.11.8.
|
Accord sur les revendications territoriales du Nunavut
Bien que le Nunavut ait été officiellement désigné territoire en 1999,
l'Accord sur les revendications territoriales du Nunavut (ci-après appelé
l'Accord) a été ratifié à la date d'entrée en vigueur de la Loi concernant
l'Accord sur les revendications territoriales du Nunavut, le 9 juillet 1993.
Conformément à l'Accord, un Conseil de gestion des ressources fauniques du
Nunavut (CGRFN), c'est-à-dire un conseil public a été créé comme principal
organisme de gestion de la faune et de réglementation de l'accès à ces
ressources dans la région du Nunavut. La région du Nunavut comprend de vastes
zones marines, définies à l'article 3 de la Loi.
Aux fins du présent plan de gestion, le CGRFN a, entre autres, les
attributions suivantes dans la région du Nunavut :
5.2.33 |
Reconnaissant que le Gouvernement demeure, en dernier ressort,
responsable de la gestion des ressources fauniques, le CGRFN constitue le
principal mécanisme de gestion des ressources fauniques dans la région du
Nunavut et de réglementation de l'accès à ces ressources, et il assume la
responsabilité première à cet égard de la manière prévue par l'Accord.
|
5.2.34 |
Outre ses fonctions premières énoncées à l'article 5.2.33, le
CGRFN exerce, conformément au pouvoir discrétionnaire dont il dispose en la
matière, les fonctions suivantes se rapportant à la gestion et à la protection
des ressources fauniques et de leur habitat;
(d) i) approuver des plans visant la gestion, la classification, la
protection, le repeuplement, la propagation, la culture ou l'élevage d'espèces
particulières de ressources fauniques, y compris des espèces en voie
d'extinction, |
5.6.16 |
Sous réserve des conditions prévues par le présent chapitre, le
CGRFN a le pouvoir exclusif d'établir, de modifier ou de supprimer, selon les
circonstances, les récoltes totales autorisées ou les quantités récoltées dans
le cadre d'activités de récolte dans la région du Nunavut. |
5.6.48 |
Sous réserve des conditions prévues par le présent chapitre, le
CGRFN a le pouvoir exclusif d'établir, de modifier ou de supprimer, selon les
circonstances, les limites non quantitatives applicables aux activités de
récolte dans la région du Nunavut.
|
L'Accord renferme des articles concernant la gestion et le prélèvement de la
ressource faunique en dehors des zones marines de la région du Nunavut, y
compris les suivants :
15.3.4 |
Le Gouvernement sollicite l'avis du CGRFN à l'égard de toute
décision concernant la gestion des ressources fauniques dans les zones I et II
et qui aurait une incidence sur la substance et la valeur des droits de récolte
et des occasions de récolte, des Inuit dans les zones marines de la région du
Nunavut. Le CGRFN fournit au Gouvernement des renseignements pertinents afin de
l'assister dans la gestion des ressources fauniques au-delà des zones marines de
la région du Nunavut. |
15.3.7 |
Le Gouvernement reconnaît l'importance du principe de la
contiguïté aux ressources marines des collectivités de la région du Nunavut et
du principe de la dépendance économique de ces collectivités à l'égard de ces
ressources; il accorde une attention spéciale à ces facteurs lorsqu'il attribue
les permis de pêche commerciale dans les zones I et II. On entend par contiguïté
le fait qu'une collectivité est contiguë à la zone en question ou qu'elle se
trouve à une distance géographique raisonnable de celle-ci. Ces principes sont
appliqués d'une manière propre à favoriser une répartition équitable des permis
entre les résidants de la région du Nunavut et les autres résidants du Canada,
ainsi que d'une manière compatible avec les obligations intergouvernementales du
gouvernement du Canada.
|
15.4.1 |
La CNER, l'OEN, la CAN et le CGRFN peuvent, soit conjointement -
en tant que Conseil du milieu marin du Nunavut -, soit individuellement,
conseiller d'autres organismes gouvernementaux en ce qui concerne les zones
marines et leur formuler des recommandations lorsqu'il prend des décisions
touchant les zones marines.
|
(CNER - Commission du Nunavut chargée de l'examen des répercussions; OEN -
Office des eaux du Nunavut; CAN - Commission d'aménagement du Nunavut)
Remarque : Le présent plan de gestion renferme des déclarations
qui ne sont pas conformes à l'Accord sur les revendications territoriales du
Nunavut (ARTN). En cas de divergence, c'est l'ARTN qui prévaut puisqu'il s'agit
d'un document constitutionnel.
Accord de principe de la région marine du Nunavik
Paraphé le 26 mars 2002, l'Accord de principe de la région marine du Nunavik
renferme d'autres articles. Bien qu'ils ne lient pas à l'heure actuelle les
gouvernements, ceux-ci ont l'obligation morale de ne pas agir contrairement à
l'Accord. Y sont énoncés les articles suivants applicables à la crevette
nordique :
Pêche commerciale : Zone sud du détroit de Davis
5.4.12 |
Dans le cadre de l'article 5.4.12, « augmentation » s'entend de
la différence haussière entre le total admissible des prises de crevette établi
par le Ministre pendant une année civile postérieure à l'entrée en vigueur de
l'Accord final dans une zone particulière et le total admissible des prises de
crevette établi par celui-ci dans cette même zone au cours de l'année civile où
l'Accord final est entré en vigueur.
|
5.4.13 |
Au cours de toute année civile postérieure à l'entrée en vigueur
de l'Accord final, 7 p. 100 de l'augmentation du total admissible des prises de
crevettes établi par le Ministre dans la Division 0B de l'OPANO seront attribués
à un ou à plusieurs organismes désignés par Makivik (ODM) pour leur permettre de
pêcher dans la zone sud du détroit de Davis. Ce contingent comprendra toute
fraction de l'augmentation attribuée, ou devant l'être, à la Société Makivik ou
à l'une de ses filiales. |
5.4.14 |
Dans le cadre de l'article 5.4.12, lorsqu'un contingent de
crevettes a été ou doit être attribué à la Société Makivik ou à l'une de ses
filiales pendant l'année civile où l'Accord final entre en vigueur, la Société
Makivik et cette filiale auront le statut d'ODM dès l'entrée en vigueur de
l'Accord. |
5.4.15 |
Le Ministre autorisera un ou plusieurs ODM à pêcher la fraction
du total admissible des prises de crevette énoncé à l'article 5.4.12 en leur
délivrant un permis de pêche ou en se servant d'une autre méthode.
|
Pêche commerciale : Zone nord du détroit de Davis
5.4.16 |
Dans le cadre de l'article 5.4.16, « augmentation » s'entend de
la différence haussière entre le total admissible des prises de crevette établi
par le ministre pendant une année postérieure à l'entrée en vigueur de l'Accord
final et le total admissible des prises de crevette établi par ce dernier dans
la même zone au cours de l'année où l'Accord est entré en vigueur. |
5.4.17 |
Au cours de toute année civile postérieure à l'entrée en vigueur
de l'Accord final, 8,8 p. 100 de l'augmentation du total admissible des prises
établi par le ministre pour la Division 0A de l'OPANO seront attribués à un ou à
plusieurs organismes désignés par Makivik (ODM) pour leur permettre de pêcher
dans la zone nord du détroit de Davis. Ce contingent comprendra toute fraction
de l'augmentation attribuée, ou devant l'être, à la Société Makivik ou à l'une
de ses filiales. |
5.4.18 |
Dans le cadre de l'article 5.4.16, lorsqu'un contingent de
crevettes a été ou doit être attribué à la Société Makivik ou à l'une de ses
filiales au cours de l'année civile où l'Accord final entre en vigueur,
celles-ci auront le statut d'ODM dès l'entrée en vigueur de l'Accord. |
5.4.19 |
Le Ministre autorisera un ou plusieurs ODM à pêcher la fraction
du total admissible de captures de crevette énoncé à l'article 5.4.16 en leur
délivrant un permis de pêche ou en se servant d'une autre méthode.
|
Pêche commerciale : Zone de la baie d'Hudson
5.4.20 |
Le gouvernement reconnaît l'importance des principes de la
dépendance économique des collectivités du Nunavik envers les ressources marines
et de la contiguïté de celles-ci, et il portera une attention particulière à ces
facteurs lorsqu'il remettra des permis de pêche commerciale dans la zone de la
baie d'Hudson. Le terme « contiguïté » signifie une courte distance géographique
de la zone de la baie d'Hudson. Ces principes seront respectés tout en faisant
la promotion d'une délivrance équitable des permis entre les résidents du
Nunavik et les autres résidents canadiens et en se conformant aux obligations
interjuridictionnelles du Canada. |
Gestion des ressources marines
5.4.21 |
Le CARMN, le CRMNER et le CGRFRMN peuvent donner, de leur chef
ou conjointement à titre de conseil de la région marine du Nunavik, des avis ou
faire des recommandations à d'autres organismes gouvernementaux sur des zones
marines situées à l'extérieur de la RMN. Le gouvernement prendra en
considération ces avis et recommandations lorsqu'il prendra des décisions
concernant les zones marines à l'extérieur de la RMN.
|
1.6 Régime de gestion
La pêche de la crevette nordique est gérée selon le principe d'un TAC pour
les ZPC 0 à 7. Le TAC est rajusté en fonction des changements observés dans
l'état des ressources afin d'éviter leur surexploitation. Au moment de
l'établissement des TAC, on prend en compte des facteurs comme le changement de
sexe de la crevette au cours de son cycle vital et le fait que la pêche cible
surtout les grosses femelles. Les TAC sont fixés à des niveaux prudents et font
l'objet d'une étroite surveillance au moyen des données sur les débarquements
commerciaux. Les journaux de bord détaillés et les données des observateurs
servent de base de données pour suivre la répartition de l'effort de pêche, les
prises par unité d'effort et la proportion de mâles et de femelles parmi les
prises.
L'effort de pêche de la flottille hauturière est régi par un système
d'allocations aux entreprises, qui prévoit l'attribution de parts égales dans
chaque ZPC, la seule exception étant l'allocation temporaire de 6 120 tonnes
accordée à la Coalition nordique en 1997, qui confère aux sept titulaires de
permis qui en sont membres une part additionnelle calculée en fonction du
pourcentage de leur allocation.
L'OPANO n'a pas fixé de TAC pour la division 3M, et a préféré avoir recours à
des mesures de limite de l'effort (portant sur le nombre de bateaux par pays
membre et le nombre de jours de présence sur les lieux de pêche). Dans le cas du
Canada, la limite a été de 16 bateaux et de 492 jours en 1996. En 1997, l'OPANO
a décidé de réduire de 10 p. 100 le nombre de jours alloués à chaque pays, et a
accordé au Canada une allocation de 16 bateaux et 443 jours. En 1999, le nombre
de jours est passé à 456, mais le nombre de bateaux est demeuré le même. Cette
mesure est restée en vigueur jusqu'en 2001, où une réduction de 15 p. 100 par
rapport aux niveaux de 1996 a été imposée. La réduction de 10 p. 100 a été
rétablie pour 2002, et prolongée en 2003.
Le Canada a utilisé jusqu'à 261 jours de présence sur les lieux de pêche dans
la division 3M, où il a prélevé des prises totales de 618 tonnes (données pour
2000).
vers le haut
2.1 Biologie, environnement et habitat
On trouve la crevette nordique dans l'Atlantique Nord-Ouest, à partir du sud
du détroit de Davis, jusqu'au golfe du Maine. Elle vit dans les zones où le fond
de la mer est mou et vaseux et où les températures de fond varient entre 2 et 6
°C. Ces conditions se rencontrent dans toute la région, à une profondeur
d'environ 200 à 600 m, ce qui constitue un vaste territoire pour un habitat
propice. Cette espèce est la principale crevette d'eaux froides dans
l'Atlantique Nord.
La crevette nordique est un hermaphrodite protérandrique, c'est-à-dire
qu'elle atteint sa maturité d'abord en tant que mâle, demeurant ainsi pendant
une à plusieurs années, avant de changer de sexe pour passer le reste de sa vie
en tant que femelle. On sait qu'elle vit plus de huit ans dans certaines
régions. Les populations de la partie septentrionale de l'aire de répartition de
l'espèce connaissent des taux de croissance et de maturation plus lents, mais
les individus peuvent atteindre une plus grande taille en raison de leur
longévité accrue.
Pendant la journée, les crevettes passent la plus grande partie du temps à se
reposer ou à se nourrir sur le fond ou à proximité. La nuit, elles migrent en
grand nombre verticalement dans la colonne d'eau, où elles se nourrissent d'une
gamme d'espèces de zooplancton.
2.2 Interactions des espèces
La crevette nordique est la proie de nombreuses espèces, dont la morue
atlantique, le flétan noir et le flétan atlantique, la raie, le loup de mer et
même le phoque du Groenland.
L'aire de répartition de la crevette nordique recoupe celle de populations de
poisson de fond et d'autres crustacés. Par suite des préoccupations suscitées
par le niveau de prises accessoires de poisson de fond par les chaluts à
crevette à petit maillage et les effets sur leurs populations, les pêcheurs
canadiens ont adopté la grille Nordmore en 1993. Ce dispositif permet de séparer
les crevettes des gros poissons, lesquels peuvent s'échapper par une ouverture
dans le dos du chalut, tout en laissant passer les crevettes, plus petites, qui
sont retenues dans le cul-de-chalut (voir la figure 2). Grâce à l'utilisation
généralisée de cette grille depuis quelques années, on est parvenu à réduire
considérablement la mortalité du poisson de fond imputable à la pêche canadienne
de la crevette et pratiquement à la supprimer dans les habitats vulnérables du
poisson de fond dans les divisions 2J et 3KL, même si l'on s'efforce encore
d'améliorer la sélectivité de cette grille par des essais sur le terrain.
En 1997, la Canadian Association of Prawn Producers a reçu un prix dans la
catégorie du développement durable décerné par le Nova Scotia Environmental
Awards Program de 1996, en hommage à l'excellent dossier de la flottille
hauturière au chapitre de la conservation, en particulier en raison des
réductions importantes de prises accessoires de poisson de fond obtenues.
Si l'usage des grilles n'est devenu obligatoire qu'en 1997 dans les zones les
plus septentrionales, la flottille hauturière les utilisait de son propre chef
dans toutes les zones avant cette date. Généralisé en 1997, l'usage des grilles
dans les chaluts à crevette est devenu obligatoire dans toutes les ZPC.
![LA GRILLE NORDMORE](/web/20060126190155im_/http://www.dfo-mpo.gc.ca/communic/fish_man/ifmpns-pgipcn/images/Figure2b_f.jpg)
Loi sur les espèces en péril
Après l'entrée en vigueur de la Loi sur les espèces en péril, qui a reçu la
sanction royale le 12 décembre 2002, il sera interdit de tuer les individus
appartenant à une espèce sauvage inscrite comme espèce en péril, en voie de
disparition ou menacée à l'annexe I de la Loi. Il sera également interdit de
leur nuire, de les harceler, de les capturer, de les prendre ou de les avoir en
sa possession, de même que d'endommager ou de détruire leur habitat. Ces
interdictions s'appliqueront à moins qu'une personne ne soit autorisée, en vertu
d'un permis, d'une licence ou d'un autre document semblable délivré conformément
à la Loi, d'exercer une activité touchant les espèces sauvages inscrites ou leur
habitat.
Les mesures de gestion de la pêche de la crevette nordique actuellement en
vigueur seront étudiées et l'on déterminera s'il y a lieu de délivrer un permis,
une licence ou tout autre document semblable autorisant les pêcheurs à pratiquer
la pêche de la crevette nordique si elle a des conséquences négatives sur une
espèce sauvage inscrite ou sur l'habitat d'individus de cette espèce selon les
critères suivants :
- la pêche à la crevette ne touche une espèce en péril que de façon incidente;
- toutes les solutions de rechange susceptibles de minimiser les conséquences
négatives de la pêche à la crevette pour une espèce en péril ont été envisagées
et la meilleure solution a été retenue;
- toutes les mesures possibles seront prises afin de minimiser les
conséquences négatives de la pêche à la crevette pour une espèce en péril ou
l'habitat d'individus de cette espèce;
- la pêche à la crevette ne mettra pas en péril la survie ou le rétablissement
d'une espèce en péril.
Si un permis est délivré, le ministre des Pêches et des Océans indiquera dans
le registre public les raisons motivant sa délivrance, compte tenu des
considérations susmentionnées.
Si l'espèce se trouve dans une aire à l'égard de laquelle un conseil de
gestion des ressources fauniques est habilité par un accord sur des
revendications territoriales à exercer des attributions visant les espèces
sauvages, le ministre des Pêches et des Océans est tenu de consulter le conseil
avant de délivrer un permis.
Si l'espèce se trouve dans une réserve ou sur une autre terre qui a été mise
de côté à l'usage et au profit d'une bande, le ministre des Pêches et des Océans
est tenu de consulter la bande avant de délivrer un permis concernant cette
espèce dans la réserve ou sur la terre en question.
Le ministre des Pêches et des Océans précisera dans le permis toutes les
conditions régissant l'exercice de l'activité qu'il estime nécessaires pour
assurer la protection de l'espèce, minimiser les conséquences négatives de la
pêche à la crevette sur cette espèce ou permettre son rétablissement.
La durée maximale de validité d'un permis est de trois ans.
Les travaux de recherche à cet égard se poursuivent et les mesures de gestion
pourraient être modifiées en regard des considérations susmentionnées.
On peut obtenir de plus amples renseignements en consultant le site Web
d'Environnement Canada sur les espèces en péril (http://www.especesenperil.gc.ca/).
Zone d'interdiction de chalutage dans la division 2J
En juillet 2001, le MPO a reçu une proposition de projet pilote émanant des
pêcheurs de crabe de la division 2J demandant notamment l'établissement d'une
zone d'interdiction de chalutage. La proposition a été transmise aux
intervenants, à la Direction des sciences et au ministère des Pêches et de
l'Aquaculture de Terre-Neuve-et-Labrador aux fins de discussion, mais, à part le
groupe ayant présenté le projet, personne n'était convaincu du bien-fondé de
l'établissement d'une telle zone.
En novembre 2001, on a signalé aux intervenants qu'un groupe de travail
interne examinait tous les travaux de recherche effectués en 2001 et qu'il
mènerait une analyse approfondie. Lorsqu'il s'est réuni en février 2002, le
groupe de travail a passé en revue une série de données et a conclu que les
raisons motivant la création d'une zone d'interdiction de chalutage comme le
proposaient les pêcheurs de crabe de la division 2J n'étaient pas suffisantes.
Ces derniers ont rejeté les conclusions du groupe de travail et ont continué à
demander que des recherches soient menées dans la division 2J, avec leur
participation.
En réponse, le MPO s'est engagé à mener dans la division 2J des travaux
semblables à ceux effectués dans la division 3K, où il existe des zones
d'interdiction de la pêche de la crevette au chalut lorsque la pêche du crabe y
est pratiquée. Mais comme ces deux pêches se chevauchent grandement dans la
division 2J, la seule solution était de créer une zone d'interdiction de
chalutage. En septembre 2002, le Ministère a établi dans 2J une zone d'étude où
il est interdit de pêcher au chalut ou aux filets maillants afin d'y mener des
études semblables à celles effectuées dans la division 3K.
Depuis le 26 septembre 2002, il est donc interdit, aux fins d'une étude
localisée, de pratiquer la pêche au chalut ou aux filets maillants dans la zone
définie par les coordonnées suivantes :
- 53°00' N, 54°00' O
- 53°00' N, 54°30' O
- 53°20' N, 54°30' O
- 53°20' N, 54°00' O
Cette zone restera fermée jusqu'à nouvel avis.
En 2003, le Ministre a annoncé qu'il continuerait de travailler en étroite
collaboration avec les intervenants pour limiter le chalutage comme il se doit
dans les zones touchées afin de protéger la morue et le crabe des neiges.
2.3 Évaluation
On détermine l'état de la ressource dans chaque ZPC en surveillant les
facteurs suivants :
- le rendement de la pêche en cours d'année et d'une année à l'autre;
- la répartition de l'effort de pêche;
- la composition des prises selon la taille, l'âge et le sexe;
- dans la mesure du possible, les données (biomasse, abondance, distribution,
progression des classes d'âge par analyse modale et environnement - p. ex.
température de l'eau, état des glaces et abondance des prédateurs) issues des
relevés de recherche annuels au chalut de fond visant des espèces multiples.
Cette information permet de faire des déductions quant à l'état de la
biomasse des reproducteurs (c'est-à-dire l'abondance des femelles) et au
potentiel de recrutement futur à la pêche (c'est-à-dire l'abondance des
mâles).
On peut obtenir les rapports annuels sur l'état des stocks de crevette
nordique en consultant le site Web du MPO à l'adresse
http://www.dfo-mpo.gc.ca/csas/CSAS/Francais/Etat/Invertebres_f.htm
ou en écrivant à l'adresse suivante :
Bureau régional de l'évaluation des stocks
Région de Terre-Neuve-et-Labrador
Ministère des Pêches et des Océans
C.P. 5667
St. John's (Terre-Neuve) A1C 5X1
2.4 Recherche
Depuis 1991, la pêche canadienne de la crevette nordique (P. borealis)
pratiquée à partir du sud du détroit de Davis (division 0B) jusqu'au nord-est de
la plate-forme de Terre-Neuve (division 3K) est réglementée selon des plans de
gestion intégrée établis pour trois ans. Bien qu'aucun plan de gestion n'ait été
préparé pour 2000-2002, deux relevés de recherche ont été effectués, l'un en
1999 pour le rapport sur l'état des stocks (RES) de 2000, et l'autre en 2001
pour le RES de 2002.
En général, le programme de recherche cible les quatre zones de pêche à la
crevette suivantes :
- ZPC 6 - chenal Hawke et division 3K de l'OPANO
- ZPC 5 - chenaux Hopedale et Cartwright
- ZPC 4 - division 2G de l'OPANO
- ZPC 2 - division 0B de l'OPANO
Aucune recherche n'a été menée dans les ZPC 2 et 4 en 2001.
Le Conseil scientifique de l'OPANO fait une évaluation annuelle des stocks de
P. borealis des divisions 0A, 3L et 3M et de la sous-zone 1, qui relèvent de sa
compétence. En 2001, il a recommandé une augmentation du niveau du TAC pour la
division 0A et la sous-zone 1, qui est passé de 65 000 tonnes à 85 000 tonnes.
Autrefois, le Canada obtenait une part de 17 p. 100 de la composante hauturière
(5/6e) de ce TAC. En 2002, les recommandations pour 2003 prévoyaient de faire
passer le TAC de 85 000 à 100 000 tonnes, dans la division 0A et la sous-zone 1,
soit une part canadienne de 14 167 tonnes. Le Conseil scientifique de l'OPANO a
aussi recommandé une augmentation du TAC dans la division 3L, qui passera de 6
000 tonnes à 13 000 tonnes, ce qui donne au Canada une part de 10 833
tonnes.
L'état du stock de crevette ésope (P. montagui) de la ZPC 3 (divisions 0B et
2G de l'OPANO et détroit d'Hudson - baie d'Ungava à l'ouest du 63000' O) a été
évalué en 2002. Comme on ne dispose pas de données indépendantes sur la pêche
dans cette zone, bien qu'on y pratique la pêche commerciale, on a déterminé
l'état de la ressource en examinant les tendances des prises commerciales, de
l'effort et des prises par unité d'effort, des régimes de pêche et de la
composition des prises selon la taille, le sexe et l'âge. L'état du stock de P.
montagui qui se trouve le long de la côte du Labrador et de la côte est de
Terre-Neuve a aussi été évalué. Des relevés annuels d'automne au chalut de fond
portant sur des espèces multiples sont effectués au sud de la division 2G, mais
aucune pêche commerciale de la crevette ésope n'est pratiquée dans cette
zone.
Avant 1994, on pêchait de façon sporadique la crevette ésope à l'ouest de
l'île Resolution. En 1995, cette pêche s'est déplacée nettement vers l'est,
principalement dans la division 0B (ZPC 2), mais les prises renfermaient souvent
de la crevette nordique (P. borealis). Un examen de la situation effectué au
printemps 1996 a mené à la conclusion que la pêche de 1995 avait exploité la
même population de P. montagui que celle exploitée auparavant dans la ZPC 3, et
que l'application du TAC de P. montagui aux ZPC 2, 3 et 4 à l'ouest du 63° 00' O
constituerait peut-être le meilleur moyen de protéger la ressource. On ne sait
pas quel est l'état actuel du stock dans la ZPC 3 et on s'inquiète pour l'avenir
parce que l'on ne dispose pas de données indépendantes de la pêche. La pêche est
pratiquée dans un secteur restreint et les taux de capture ont diminué à un
point tel que la prise par unité d'effort en 2001 est nettement plus faible
qu'en 1995. En outre, la longueur moyenne de la carapace des femelles a diminué,
ce qui indique une baisse du potentiel de reproduction de chaque crevette et
pourrait par ricochet avoir une incidence néfaste sur le recrutement futur.
Au sud, on trouve les plus grandes quantités de P. montagui à des profondeurs
inférieures à 400 mètres. Les densités, de moins de 0,17 tonne/km2, varient
d'une ZPC à l'autre et d'année en année. On a tenté de déterminer l'âge de
certaines prises, mais sans succès car les fréquences de longueurs étaient
souvent irrégulières et manquaient d'uniformité d'une année à l'autre. On ne
sait pas quel est l'état des stocks et l'on s'inquiète pour l'avenir en raison
de la distribution inégale et des faibles densités de crevettes.
L'industrie continue de déplorer l'absence d'études scientifiques sur cette
pêche, en particulier dans les zones septentrionales. En 2002, elle a présenté
trois propositions (CAPP, Coalition nordique et Nunavut) en vue d'établir un
quota de recherche acheté par l'industrie qui permettrait de financer les études
scientifiques. Ces propositions ont été rejetées après qu'on eut annoncé, en
2002, que le TAC demeurerait le même.
2.5 Perspectives pour 2003
Le rapport sur l'état des stocks de 2001 présente des avis sur l'état de la
ressource de P. borealis dans les ZPC 2, 4, 5 et 6. Bien qu'aucun relevé de
recherche n'ait été effectué en 2001 dans les ZPC 2 et 4, des avis ont été
formulés d'après les taux de capture commerciale dans ces eaux. L'examen
préliminaire des données de 2002 ne révèle aucun changement important par
rapport à 2001. En 2003, les données scientifiques suivantes ont été
fournies.
ZPC 6 (chenal Hawke et division 3K)
D'après les relevés des navires de recherche, la biomasse et l'abondance de
crevettes sont demeurées élevées en 2002. Si les taux de capture des gros
bateaux ont été inférieurs aux valeurs de 2000 et 2001, il sont néanmoins restés
près de la moyenne. Depuis 1992, on observe une diminution de la taille moyenne
de la crevette femelle. Les taux d'exploitation sont stabilisés à un niveau
depuis les six dernières années et la pêche continue de couvrir une grande
superficie. Les récentes prises n'ont pas eu d'incidence observable sur
l'abondance et la biomasse de crevettes et l'état actuel des stocks demeure
encourageant.
ZPC 5 (chenaux Hopedale et Cartwright)
Les indices de biomasse et d'abondance découlant du relevé de 2001 pour le
chenal Obdale demeurent nettement plus élevés que ceux observés au cours de la
période 1997-1999. Le relevé de 2002 n'a porté que sur le chenal Cartwright et
les indices de biomasse et d'abondance dans cette zone demeurent inchangés
depuis 1996. La ressource continue d'avoir une aire de distribution étendue et
les taux de prise commerciale se sont stabilisés depuis 1999 à un haut niveau à
long terme.
La taille moyenne de la femelle dans ces eaux a commencé à régresser en 1993,
mais demeure stable depuis 2000. L'indice du taux d'exploitation de 2002 était
bien inférieur à celui de 1997-1999 et les captures récentes n'ont eu aucune
incidence observable sur l'abondance et la biomasse de la crevette. L'état
actuel du stock demeure encourageant.
Au cours de la période 1996-2001, la couverture de glace a été inférieure à
la normale, ce qui est préoccupant puisqu'on a observé par le passé une
corrélation positive entre la couverture de glace et les taux de prises
commerciales. Une réduction de la couverture de glace pourrait entraîner un
déclin graduel ou, au mieux, la stabilité des taux de prises au cours des
prochaines années.
ZPC 4 (division 2G)
Aucun relevé de recherche n'a été effectué dans cette zone depuis 1999. Au
cours des dix dernières années, les taux de capture commerciale ont fluctué aux
alentours de la moyenne à long terme. La taille moyenne de la crevette dans ces
eaux a commencé à diminuer en 1993, mais s'est stabilisée depuis 1998 à une
taille plus petite. On ne dispose pas de chiffres estimatifs sur le recrutement
et le niveau d'exploitation est inconnu. D'après les données de pêche, la
situation actuelle semble encourageante, mais le manque de relevé de recherche
crée une certaine incertitude.
ZPC 2 (division 0B)
Il n'y a jamais eu de relevé de recherche dans ces eaux. Les taux de capture
sont stables depuis 1998, mais les chiffres ne rendent peut-être pas compte de
l'état du stock en raison des contraintes de pêche associées au chevauchement de
l'aire de répartition de P. borealis et de P. montagui. La taille moyenne de la
femelle a diminué depuis 1993, et on ne dispose d'aucun chiffre estimatif sur le
recrutement. Le niveau d'exploitation est inconnu et l'état actuel du stock
demeure incertain.
- Assurer la conservation efficace des ressources, tout en veillant au
développement méthodique de la pêche à long terme.
- Fournir un accès juste à la crevette nordique et un partage équitable de la
ressource, en mettant plus particulièrement l'accent sur les besoins des
personnes et des communautés situées le plus près de la ressource, sans
augmentation permanente de la capacité de capture.
- Faire en sorte que la pêche procure le maximum d'avantages aux Canadiens.
- Promouvoir le développement soutenu d'une pêche commercialement viable et
autosuffisante.
- Continuer à promouvoir, au sein de l'OPANO, un programme de gestion de la
pêche à la crevette sur le Bonnet flamand permettant de contrôler efficacement
l'effort de pêche et d'assurer une pêche durable pour l'avenir.
- Continuer à promouvoir, avec le Groenland, un programme de gestion de la
crevette de la division 0A et de la sous-zone 1 de l'OPANO.
vers le haut
4.1 Objectifs de conservation et de durabilité
- Promouvoir et assurer la conservation et la protection des stocks de
crevette nordique.
- Recueillir en temps opportun les données précises essentielles à
l'évaluation de l'état des stocks.
- Optimiser l'utilisation de la ressource, tout en parvenant à la rentabilité
et à la durabilité.
- Promouvoir la mise au point et l'application de bonnes pratiques de pêche.
4.2 Considérations internationales
La ZPC 1 (détroit de Davis) abrite un stock que se partagent le Canada et le
Groenland, et dont la gestion donne lieu à des rencontres annuelles bilatérales.
Les évaluations annuelles de ce stock sont réalisées par le Conseil scientifique
de l'OPANO. Selon la formule de partage à long terme de ce stock, 17 p. 100
revient au Canada et 83 p. 100 au Groenland.
Les augmentations du TAC dans la ZPC 7 (division 3L de l'OPANO) dépendent de
la recommandation de l'OPANO. Le TAC a été fixé à 6 000 tonnes en 2000, dont 5
000 ont été accordées au Canada à l'intérieur de la limite de 200 milles. Ce TAC
est demeuré en vigueur en 2002. En 2003, le Conseil scientifique de l'OPANO a
recommandé que le TAC soit porté à 30 000 tonnes, dont 5/6e ou 10 833 tonnes ont
été allouées au Canada.
L'OPANO assure la gestion de la division 3M, et elle a recours aux limites de
l'effort comme principal mécanisme de gestion (y compris le nombre de bateaux et
de jours de présence sur les lieux de pêche).
En raison du non-respect des mesures de conservation de la crevette par
certains membres de l'OPANO, notamment les bateaux battant pavillon féroïen et
estonien, le Canada a interdit à ces bateaux l'accès aux ports canadiens en
2002.
4.3 Considérations nationales
a) Pêche autochtone
Il n'y a pas de pêche autochtone de la crevette nordique à des fins
alimentaires, sociales ou rituelles.
Quatre des 17 permis de pêche hauturière commerciale sont alloués à des
intérêts autochtones pour le compte des populations vivant à proximité de la
ressource. Les entreprises sont la Torngat Fish Producers Co-Operative Society
Ltd., la Société Makivik, la Qikiqtaaluk Corporation et Unaaq Fisheries Inc. Le
permis de Pikalujak Fisheries Ltd. comprend un volet autochtone du fait des
intérêts de la Labrador Inuit Development Corporation dans ce permis. Des
allocations temporaires sont aussi accordées aux Innus et à l'Association des
Inuit du Labrador.
En 2003, on a jugé prioritaire d'élargir l'accès des Autochtones à la
ressource, si bien qu'on a accordé des quotas temporaires aux Innus, à
l'Association des Inuit du Labrador, à la Labrador Metis Nation et aux Micmacs
de Conne River.
Les Inuit du Nouveau-Québec (Makivik), ainsi que les Inuit et les Innus du
Labrador négocient actuellement le règlement de leurs revendications
territoriales respectives. Les négociations portent sur des questions qui
toucheront la pêche (de subsistance et commerciale) de ces groupes autochtones.
Le présent plan de gestion est conforme aux obligations du Canada et à sa
politique sur les négociations des revendications territoriales.
b) Pêche récréative
Il n'y a pas de pêche récréative de la crevette nordique.
c) Pêche commerciale
L'ouverture temporaire de la pêche de la crevette nordique à de nouveaux
participants en 1997 a nécessité la mise en place de mesures de gestion
différentes pour cette composante, principalement côtière. Des conseils de
gestion ont été mis sur pied pour surveiller le développement méthodique de la
pêche. Étant donné que la pêche côtière est une pêche fraîche, c'est-à-dire
qu'il n'y a pas de transformation en mer, les aspects transformation et
commercialisation sont différents, et il y a lieu de prendre en compte les
préoccupations au titre de la qualité du produit débarqué. En outre, le Comité
consultatif sur la crevette nordique a été élargi pour inclure des représentants
des titulaires d'allocations temporaires.
En 2001, l'engorgement du marché des produits de la pêche côtière a entraîné
un arrêt temporaire de l'effort de juillet à septembre. Pour résoudre ce
problème, le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador a formé un groupe de
travail ayant pour mandat de faire une étude structurelle de la pêche côtière de
la crevette. Ce groupe a présenté son rapport final en avril 2002 intitulé A
Review of the Cooked and Peeled Shrimp Industry, ou le rapport Vardy. On y met
en évidence les problèmes causés par le caractère saisonnier de la pêche, la
surcapacité et l'actuel tarif imposé par l'Union européenne à la crevette cuite
et décortiquée. On y indique aussi le nombre et la taille optimale des
entreprises.
Les conditions du marché ont continué à nuire à la pêche côtière en 2002, ce
qui mené à un autre arrêt temporaire de l'effort du 3 au 31 août.
La pêche de P. montagui, qui jusqu'à récemment se limitait à la ZPC 3
(détroit d'Hudson et baie d'Ungava), évolue. Un quota de 1 200 tonnes avait été
établi pour la ZPC 3 en 1992. En 1995, la pêche a été pratiquée beaucoup plus
loin vers l'est, principalement dans la division 0B (ZPC 2), où les prises
contenaient souvent de la crevette nordique (P. borealis). Un examen effectué au
printemps 1996 a mené à la conclusion que la pêche de 1995 exploitait la même
population de P. montagui que celle pêchée auparavant dans la ZPC 3 et que la
ressource serait mieux protégée par l'application du TAC pour l'espèce aux ZPC
2, 3 et 4 à l'ouest du 63°00' O. En 1996, une limite de prises de 3 800 tonnes a
été établie pour la plus grande zone de gestion, dont 500 tonnes ont été
allouées en 1997 au Nunavut. Ce quota pouvait être pêché dans la région du
Nunavut par un ou plusieurs des 17 titulaires de permis de pêche hauturière,
avec la permission du CGRFN. De 1997 à 2001, les prises sont restées fortes,
allant de 2 800 tonnes à 3 700 tonnes. En 2002, des quotas additionnels de 2 000
tonnes dans la ZPC 2 et de 500 tonnes dans la ZPC 3 ont été alloués au CGRFN,
pêchables exclusivement dans la région du Nunavut.
d) Pêche exploratoire et pêche expérimentale
La ZPC 0 est une zone de pêche exploratoire. Le TAC a été fixé à 500 tonnes
pour observer le principe de prudence. En 1996, la pêche de ce TAC dans ces eaux
est devenue concurrentielle. Aucune capture n'y a été enregistrée depuis le
début de la pêche.
Une partie de la ZPC 2 est aussi considérée comme une zone de pêche
exploratoire. Les conditions des glaces et les déplacements des masses d'eau y
rendent la pêche difficile. Le TAC de 3 500 tonnes, fixé en 1989, a été atteint
pour la première fois en 1995. En 1997, le TAC a été porté à 5 250 tonnes et il
est demeuré à ce niveau jusqu'en 1999, année où d'autres allocations de pêche
exploratoire ont été accordées aux titulaires de permis de pêche hauturière (1
750 tonnes) et au CGRFN (1 750 tonnes). À ce moment-là, le TAC de 5 250 tonnes
n'était plus considéré comme exploratoire, mais devait être pêché dans la ZPC 2
et dans les eaux des ZPC 3 et 4 situées au nord du 600 30' N et à l'ouest du
63000'O. Le quota exploratoire de 3 500 tonnes peut être capturé dans la ZPC 2,
à l'est du 63000'O (il était auparavant pêché au nord du 63000'N). Ces quotas
sont demeurés en place en 2001 et en 2003.
Les TAC exploratoires de 2 000 tonnes et de 500 tonnes de P. montagui dans la
région du Nunavut sont destinés à encourager le développement de la pêche dans
les ZPC 2 et 3.
Une pêche expérimentale au moyen de casiers à crevettes a été lancée en 1997
dans les eaux semi-hauturières de Terre-Neuve-et-Labrador. On avait déjà essayé
de pêcher la crevette dans ces eaux au cours des 20 années précédentes, mais
sans beaucoup de succès. Au début des années 1990, le gouvernement provincial
prit plusieurs mesures pour mettre sur pied une pêche au casier avec un meilleur
engin. Les données de la pêche expérimentale ont révélé que la pêche au casier
dans ces eaux n'était pas viable et les efforts en ce sens ont été
abandonnés.
Une pêche au casier lancée en 2002 à titre expérimental dans la baie
Cumberland, au Nunavut, se poursuit en 2003.
vers le haut
- Nécessité d'ajuster le programme de gestion de la pêche de P. montagui dans
le détroit d'Hudson, compte tenu d'un changement récent dans la distribution de
l'espèce et de la nécessité d'une évaluation plus approfondie du stock. La
Direction des sciences a entrepris de la recherche sur cette pêche en 2002.
- Préoccupations suscitées par les prises accessoires de sébastes, ainsi que
d'autres espèces protégées par la Loi sur les espèces en péril (loup de mer,
morue). Ces très petits poissons ont tendance à passer dans les ouvertures de la
grille Nordmore actuellement utilisée. L'utilisation de grilles à ouvertures
plus petites aiderait à résoudre le problème. En raison de l'adoption de la Loi
sur les espèces en péril en 2003, il sera impératif d'analyser les prises
accessoires de toutes les espèces réglementées afin de déterminer les quantités
que l'on peut capturer sans avoir d'incidence néfaste.
- Prises accessoires d'autres espèces et écrémage des prises de crevette.
- Mise au point d'un système perfectionné de rapport radio des prises/journal
de bord (journal électronique).
- Absence de relevé des ressources dans les zones éloignées.
- Cycle actuel de gestion (année civile par opposition à une autre méthode
plus appropriée).
vers le haut
On trouvera aux annexes D et F les mesures de gestion qui s'appliquent
expressément aux bateaux côtiers pêchant les allocations temporaires.
6.1 Saison de pêche
Les 17 permis de pêche hauturière sont délivrés pour l'année civile en cours
et la pêche se poursuit de façon continue de janvier à décembre. Elle est
pratiquée à différents moments de l'année dans les différentes ZPC, selon les
conditions de pêche et les conditions du marché. Une fois qu'une entreprise a
pris son allocation aux entreprises pour une ZPC, elle doit cesser d'y pêcher
pendant le reste de la saison.
Cette entente d'allocation aux entreprises continuera d'être en vigueur
jusqu'au changement de saison proposé en 2003-2004. À partir d'avril 2004, la
saison de pêche hauturière ira d'avril à mars.
La pêche côtière temporaire a commencé tard à la fin de l'été 1997. Elle se
déroule généralement d'avril à octobre. Sauf en 2001 et en 2002 (où l'effort de
pêche a été interrompu pendant l'été), le gros de la pêche a lieu en juillet et
août. En 1999 et en 2000, plus de 50 p. 100 des débarquements ont été faits
pendant cette période, car l'on sait que les conditions environnementales comme
les glaces et le conditions météorologiques limitent les activités au printemps
et à l'automne.
6.2 Contrôle et surveillance des activités de pêche
- L'accès aux stocks de crevette nordique est réglementé par différentes
mesures : permis de pêche, allocations individuelles, saisons, quotas et
restrictions sur les engins.
- Des observateurs sont toujours présents à bord des bateaux de pêche
hauturière. L'industrie en assume les frais.
La couverture des
observateurs à bord des bateaux côtiers disposant de permis temporaires est
fixée à un niveau d'environ 10 p. 100 en 2003, aux frais de l'industrie.
- La vérification aléatoire à quai des débarquements des bateaux de pêche
hauturière au Canada sert à comparer les rapports des prises avec les
débarquements réels.
La vérification à quai de tous les débarquements par les bateaux qui pêchent
en vertu de l'accord de partage temporaire est obligatoire, et aux frais de
l'industrie.
- Tous les bateaux qui pêchent la crevette nordique doivent signaler au MPO
quotidiennement leur position et leurs prises en la forme prescrite.
- Il est obligatoire de remplir et de présenter des journaux de bord et de
production précis, ainsi que les bordereaux d'achat.
- Lorsqu'ils pêchent au-delà des eaux des pêcheries canadiennes, les bateaux
de plus de 30,48 m de longueur hors tout (LHT) doivent être équipés d'un
répéteur de satellite fonctionnel approuvé par le MPO.
- Les dispositions de la Loi sur l'inspection du poisson et du Règlement sur
l'inspection du poisson s'appliquent à tout bateau de pêche qui transforme un
produit de la pêche.
- Les bateaux de plus de 19,8 m de longueur doivent restreindre leurs
activités de pêche aux eaux qui se trouvent à plus de 12 milles de la côte la
plus proche du littoral atlantique du Canada et en dehors de la région du
Nunavut.
- Il est obligatoire d'obtenir la permission du CGRFN pour pêcher dans les
eaux de la région du Nunavut. Des mesures de gestion et de contrôle distinctes
peuvent s'appliquer.
- Les gros bateaux (=> 500 TJB) doivent utiliser un chalut à panneaux muni
d'une grille séparatrice à espacement maximal entre les barres de 22 mm
lorsqu'ils pêchent dans la ZPC 7 et de 28 mm ailleurs.
- Les petits bateaux (< 500 TJB et < 19,8 m LHT) qui pêchent dans les
ZPC 6 et 7 doivent utiliser un chalut muni d'une grille Nordmore à espacement
maximal entre les barres de 22 mm.
Surveillance des quotas et prises accessoires
Les niveaux de prises officiels sont fournis par le patron du bateau. Les
observateurs calculent les prises d'après le poids total du produit emballé. Un
facteur de conversion de 0,95 sert à estimer le poids vif de la crevette à
partir du poids transformé et emballé pour les produits à destination du Japon
seulement. Dans les autres cas, le facteur de conversion est de 1.
Le débarquement de toutes les crevettes est obligatoire, à l'exception de
petites quantités de crevettes non commercialisables (crevettes qui sont brisées
ou écrasées ou qui tombent sur le plancher pendant la transformation). On tient
compte de ces rejets dans le calcul des niveaux de prises.
Compte tenu des préoccupations que soulève la conservation des stocks de
poisson de fond et des mesures de gestion mises en place pour leur protection,
il est extrêmement important de réduire le plus possible les captures
accessoires de poisson de fond dans toutes les pêches de l'Atlantique. Tous les
crevettiers qui pêchent dans les eaux canadiennes utilisent des grilles qui
permettent de séparer le poisson de fond (ainsi que d'autres espèces de poisson)
des crevettes et de le libérer. D'autres mesures visant à réduire le plus
possible les prises accessoires pourraient être requises par suite de l'entrée
en vigueur de la Loi sur les espèces en péril en 2003.
Les méthodes utilisées pour déterminer les quantités de prises de crevettes
(P. borealis et P. montagui), de prises accessoires et de rejets prélevés au
cours de la pêche de la crevette nordique sont décrites en détail à l'annexe
E.
Méthodes de compte rendu et application des règlements
La pêche de la crevette nordique est l'une des pêches les plus étroitement
surveillées au Canada. Les crevettiers hauturiers doivent signaler tous les
jours leur position et leurs prises par radio, ce qui permet d'assurer un
contrôle en temps réel. Par ailleurs, la présence d'observateurs à bord de tous
les bateaux hauturiers est obligatoire, de même que la vérification à quai des
débarquements de tous les bateaux côtiers. On peut aussi vérifier que les prises
demeurent dans les limites des TAC et que les restrictions sur les engins sont
respectées.
6.3 Répartition des quotas
Établissement du total autorisé des captures
Les avis et les évaluations des scientifiques sont à la base de
l'établissement des TAC dans les zones de pêche de la crevette nordique. Les TAC
établis pour 2001-2003 sont indiqués au tableau 3. La ressource de chacune des
zones de pêche est surveillée et évaluée annuellement et de nouveaux avis sont
formulés en cas de changements importants. Les TAC du tableau 3 peuvent être
modifiés au besoin pendant la durée du présent plan de gestion.
Le Conseil scientifique de l'OPANO formule des avis annuels sur les stocks de
P. borealis dans la division 0A et la sous-zone 1 de l'OPANO en bordure des
divisions 3L et 3M. Ces évaluations peuvent nécessiter des rajustements
annuels.
TABLEAU 3: TOTAL AUTORISÉ DES CAPTURES (TAC) POUR LES STOCKS DE
CREVETTE NORDIQUE 2001-2003
ZPC |
Description de la ZPC |
TAC (t) |
TAC - seuil pour 1996 |
2001 |
2002 |
2003 |
0 |
Détroit de Davis (division 0A de l'OPANO à l'ouest du 60° 30' O) - pêche
exploratoire |
500 |
500 |
500 |
500 |
1 |
Détroit de Davis (division 0A de l'OPANO à l'est du 60° 30' O) |
8 500 |
12 040 |
12 0401 |
14 167 |
2 |
Détroit de Davis (division 0B de l'OPANO) - P. borealis pêchée dans la ZPC 2
et les parties des ZPC 3 et 4 situées au nord du 60°30' N et à l'ouest de 63°00'
O |
3 500 |
5 250 |
5 2502 |
5 2502 |
2 |
Détroit de Davis (division 0B de l'OPANO) - pêche exploratoire de P.
borealis à l'est du 63°00' O |
|
3 500 |
3 5002 |
3 5002 |
2 |
Détroit de Davis (division 0B de l'OPANO) - pêche exploratoire de P.
montagui dans la région du Nunavut |
|
|
2 000 |
2 000 |
3 |
Partie est du détroit d'Hudson et baie d'Ungava - P. montagui pêchée à
l'ouest du 63°00' O |
1 200 |
3 800
|
3 8003
|
3 8003
|
3 |
Partie est du détroit d'Hudson et baie d'Ungava - pêche exploratoire de P.
montagui dans la région du Nunavut |
|
|
500 |
500 |
4 |
Division 2G de l'OPANO (1 853 tonnes du quota hauturier et 206 tonnes du
quota côtier sont pêchées au sud du 60°00' N) |
5 200 |
8 320 |
8 3204 |
10 320 |
5 |
Chenaux Hopedale et Cartwright |
7 650 |
15 300 |
15 300 |
23 300 |
6 |
Chenal Hawke et division 3K de l'OPANO |
11 050 |
61 632 |
61 632 |
77 932 |
7 |
Partie de la division 3L de l'OPANO à l'intérieur de la limite de 200
milles |
|
5 000 |
5 000 |
10 833 |
TOTAL |
|
37 600 |
115 342 |
117 842 |
152 102 |
|
- Techniquement, l'augmentation du quota, qui a été porté à 12 040 tonnes, a
été appliquée en 2001. Cette année-là, le Conseil scientifique de l'OPANO a
indiqué que le quota de la division 0A et de la sous-zone 1 pour 2001 devait
s'élever à 85 000 tonnes (en hausse par rapport aux 65 000 tonnes de 2000). Le
Canada prélève depuis longtemps 17 p. 100 de la composante hauturière de ce
quota (soit 5/6e). En 2002, lorsque la pêche a pris de l'expansion dans cette
ZPC, on a demandé au Conseil scientifique de préciser quel serait l'effet de
cette augmentation du quota de 2001 sur la part de 17 p. 100 du Canada. Cet
éclaircissement a été fourni en septembre 2002, ce qui explique l'augmentation
du quota à 12 040 tonnes en 2003.
- Un cercle avait été établi autour de l'île Resolution avant 2000 (englobant
des parties des ZPC 2, 3 et 4) à l'intérieur duquel les prises de la pêche
exploratoire de P. borealis devaient être défalquées du quota pour la ZPC 2.
Comme ce cercle était difficile à appliquer, on a mis sur pied un groupe de
travail pour étudier la question. Ce dernier a recommandé que les prises de P.
borealis prélevées dans la ZPC 2 et dans les parties des ZPC 3 et 4 se trouvant
au nord du 60°30' N et à l'ouest du 63°00' O soient défalquées du quota des
prises commerciales de 5 250 tonnes pour la ZPC 2 et que celles prélevées à
l'est du 63°00' O soient défalquées du quota de 3 500 tonnes établi pour la
pêche exploratoire dans la ZPC 2.
- Même si le quota était fixé auparavant à 1 200 tonnes, la limite de prises
réelle de P. montagui pour la ZPC 3 se situe à 3 800 tonnes (dont 500 tonnes
peuvent être prélevées dans la région du Nunavut par un ou plusieurs des 17
titulaires traditionnels de permis de pêche hauturière avec la permission du
CGRFN). Bien qu'enregistrées comme provenant de la ZPC 3, ces prises sont
réellement issues des ZPC 2, 3 et 4 à l'ouest du 63°00' O.
- Une partie du quota hauturier de la ZPC 4 (1 853 tonnes) doit être prélevée
au sud du 60°00' N et 66 p. 100 du quota côtier (260 tonnes) doit aussi être
pêché dans les mêmes eaux.
Ententes de partage des quotas en 1997-2002
Le 23 avril 1997, le ministre des Pêches et des Océans a annoncé
l'augmentation des TAC dans les zones de pêche à la crevette 2, 5 et 6, et le
partage de ces augmentations avec de nouveaux participants temporaires. Les
consultations publiques organisées auprès des parties intéressées afin de
recueillir leur point de vue sur les principes de partage ont révélé que la
plupart considéraient que l'augmentation des quotas devait être utilisée pour
donner accès aux ressources à des pêcheurs situés à proximité. On a donc donné
la priorité aux pêcheurs de Terre-Neuve-et-Labrador, du Nunavut et du Québec
vivant dans les régions adjacentes.
Afin d'assurer la viabilité de la flottille hauturière traditionnelle, les
quotas de 1996 dans chaque ZPC ont servi de seuil. Ainsi, il ne peut y avoir
partage dans une ZPC donnée que si le quota dépasse ce seuil. Si les quotas
doivent être ramenés au seuil au fil des années, il n'y aura plus rien à
partager et les nouveaux participants temporaires devront abandonner la pêche.
De plus, le quota global de 1996 pour toutes les zones regroupées (36 700
tonnes) est utilisé comme seuil pour déterminer le partage. Par conséquent,
toute baisse appréciable dans une ou plusieurs zones peut empêcher le partage.
Si l'abondance de la ressource diminue à l'avenir, les participants temporaires
devront abandonner la pêche dans l'ordre inverse de leur entrée, c'est-à-dire
que le dernier à entrer est le premier à sortir.
On n'accordera des permis de pêche temporaires et des allocations spéciales
ou temporaires que dans la mesure où le TAC global seuil ou les différents TAC
seuils pour chaque zone sont maintenus au moment de l'établissement des
quotas.
6.4 Autres éléments pertinents
a) Permis
La pêche de la crevette nordique est une pêche à accès limité. Le ministre
des Pêches et des Océans a toute discrétion, en vertu de la Loi sur les pêches,
en ce qui concerne l'émission des permis de pêche et les permis peuvent être
réémis à un nouveau titulaire, sur demande du titulaire existant. Dans le cas
des sociétés, seules celles où les intérêts canadiens sont majoritaires peuvent
obtenir des permis.
Les principes régissant l'émission de ces permis sont présentés dans le
document intitulé Politique d'émission des permis pour la pêche commerciale dans
l'Est du Canada, que l'on peut se procurer dans les bureaux ou dans le site Web
du MPO.
b) Principaux textes de loi
La Loi sur les pêches et le Règlement de pêche (dispositions générales),
ainsi que le Règlement de pêche de l'Atlantique de 1985, établis conformément à
la Loi, s'appliquent aux activités de pêche. Ces textes de loi donnent au
ministre des Pêches et des Océans le pouvoir de modifier le présent plan de
gestion en tout temps. De plus, l'Accord sur les revendications territoriales du
Nunavut s'applique à la pêche dans la région du Nunavut ainsi que dans les zones
I et II adjacentes aux eaux du Nunavut.
La Loi sur l'inspection du poisson et le Règlement sur l'inspection du
poisson régissent les activités de transformation à bord des bateaux.
vers le haut
7.1 Vue d'ensemble
Le déploiement de ressources de Conservation et Protection dans la pêche de
la crevette nordique se fait en accord avec les objectifs du plan de gestion et
pour faire face aux problèmes nouveaux. L'éventail des options disponibles et
les objectifs prépondérants de conservation déterminent le niveau et le type
d'activités d'application de la réglementation. Le processus de planification du
travail d'application est conçu de sorte à établir les priorités en fonction des
objectifs de gestion et des problèmes de conservation. Les volets surveillance
et évaluation des plans de travail pour l'application de la réglementation
facilitent les rajustements au cours de la saison de pêche en cas de problèmes
de conservation ou de non-respect flagrant des règlements.
7.2 Principales activités de programme
La présence d'observateurs en mer à bord de tous les bateaux et la
surveillance aérienne constituent des activités clés du programme au titre de la
pêche hauturière. La présence d'observateurs à bord de 10 p. 100 des bateaux, la
surveillance à quai et les patrouilles sont les principaux éléments de
l'application des règlements aux bateaux de moins de 65 pi.
7.3 Patrouilleurs des pêcheries
Des patrouilleurs sont déployés dans les zones nordiques en fonction des
exigences opérationnelles. Les patrouilles spécialisées dans ces eaux
s'acquittent de plusieurs tâches.
7.4 Surveillance aérienne
Des patrouilles aériennes spécialisées sont menées dans les zones nordiques
au titre d'un accord de coopération avec le ministère de la Défense nationale.
En outre, les aéronefs à voilure fixe du MPO (multitâches et spécialisés) sont
déployés pour surveiller les flottilles pêchant dans les eaux plus au sud
(divisions 2J et 3K).
7.5 Points à surveiller et stratégies d'application des règlements
L'application des règlements de pêche de la crevette porte sur les points
suivants :
- exigences en matière d'engins de pêche;
- surveillance des quotas;
- prises accessoires;
- écrémage;
- conditions de permis;
- exigences de la vérification à quai;
- fermetures selon les périodes et les lieux de pêche.
Les stratégies d'application des règlements incluent les suivantes :
- surveillance aérienne régulière (multitâches et spécialisée);
- surveillance en mer selon les exigences opérationnelles;
- déploiement d'observateurs (couverture à 100 p. 100 des bateaux hauturiers
et couverture aléatoire des bateaux de moins de 65 pi);
- vérification à quai à 100 p. 100 des bateaux côtiers et vérification
aléatoire des bateaux hauturiers;
- contrôles à quai;
- vérification des programmes de soutien de la vérification à quai et
d'application des règlements.
vers le haut
Les pêcheurs doivent assumer la totalité des coûts des observateurs et de la
vérification à quai.
vers le haut
Principes de partage
Afin de déterminer comment répartir équitablement le total autorisé des
captures (TAC) accru en novembre 1996, le ministère des Pêches et des Océans a
lancé un appel à l'industrie lui demandant son avis et ses propositions
concernant l'établissement d'une formule de partage adéquate.
Il a reçu près de 160 propositions émanant de particuliers, de groupes, de
provinces et de municipalités du Canada atlantique. Ces propositions ont été
étudiées au cours d'une réunion publique qui a eu lieu à St. John's en février
1997.
En se fondant sur les résultats de l'étude des propositions, les ententes de
partage ont été élaborées à partir des principes suivants :
- La conservation des ressources demeure la préoccupation prépondérante.
- Il ne faut pas mettre en péril la viabilité des entreprises existantes.
- Un seuil de 37 600 tonnes constitue le quota nécessaire pour assurer la
viabilité des 17 titulaires de permis de pêche hauturière. Si le TAC dépasse 37
600 tonnes, un accès temporaire sera accordé à de nouveaux participants.
- Il faut respecter le principe de la contiguïté, ce qui signifie que ceux qui
vivent près de la ressource ont la priorité pour la pêcher.
- Il faut veiller en priorité à accroître la participation des Autochtones à
la pêche commerciale établie.
- Il faut accorder un accès prioritaire aux bateaux côtiers de moins de 65 pi
de longueur. L'accès des bateaux semi-hauturiers et hauturiers est envisagé pour
les zones de pêche éloignées au nord.
- Les titulaires de permis actuels auront droit à une partie de l'augmentation
des TAC.
- L'emploi sera maximisé dans les secteurs de la pêche et de la transformation
lorsque c'est possible.
Ces ententes de partage sont demeurées en place de 1997 à 2002. À partir de
2003, ce sont les recommandations du Groupe indépendant sur les critères d'accès
(GICA) présentées dans la section suivante qui seront adoptées.
Cadre décisionnel pour l'octroi de nouveaux accès
Le présent cadre décisionnel orientera toutes les décisions accordant l'accès
de nouveaux venus ou un accès supplémentaire aux pêches commerciales de
l'Atlantique où l'on a observé des hausses substantielles de l'abondance ou de
la valeur au débarquement. Le cadre s'appliquera de la manière expliquée
ci-après.
Principes
L'accès est accordé en fonction de chacun des trois principes suivants, par
ordre de priorité :
Conservation |
L'accès à la ressource sera géré selon le principe d'utilisation durable, de
façon à préserver les processus écologiques et la diversité génétique dans
l'intérêt des générations actuelles et futures. Si l'accès peut nuire aux
principes de conservation, il ne sera pas accordé. |
Reconnaissance des droits ancestraux des Autochtones et des droits issus de
traités |
L'accès à la ressource sera géré conformément à la protection
constitutionnelle accordée aux droits des Autochtones et aux droits issus de
traités. |
Équité |
L'équité compte deux volets : la procédure et le fond.
- Procédure : Les critères d'accès doivent être appliqués avec justice et
cohérence dans le cadre d'un processus décisionnel ouvert, transparent et
responsable qui assure à tous un traitement équitable.
- Fond : La pêche est un bien commun qu'il faut gérer sans créer ou aggraver
des disparités excessives entre les personnes ou les régions.
|
Critères
Le critère principal, celui de la conservation, est envisagé en premier et
indépendamment des autres critères d'accès :
Le critère de conservation exige que les décisions concernant l'accès
favorisent la conservation non seulement des différents stocks, mais aussi de
l'habitat du poisson et de l'écosystème dans son ensemble. L'application de ce
critère donne la priorité aux pêcheurs respectueux de l'environnement qui
utilisent des pratiques de pêche durable et dont les activités peuvent être
vérifiées par l'examen de leurs pratiques antérieures et par des contrôles, et
qui contribuent directement et indirectement à l'enrichissement des
connaissances et aux autres facteurs liés à la conservation. Comme il s'agit
d'un principe fondateur prépondérant dans la gestion des pêches canadiennes, le
critère de conservation doit s'appliquer à toutes les décisions d'accès,
indépendamment de tout autre critère jugé pertinent.
Après analyse de l'accès par rapport au critère de conservation, le problème
sera étudié en fonction des trois critères traditionnels. L'ordre de priorités
de ces critères dépend des caractéristiques particulières de la pêche en
question, comme l'indique le tableau qui suit.
Critères |
Définition |
Mise en application |
Contiguïté
|
Le critère de contiguïté accorde la priorité d'accès à ceux qui vivent le
plus près de la ressource halieutique en question. Il se fonde sur la prémisse
explicite que les collectivités côtières de pêche et les pêcheurs qui se
trouvent le plus près d'une pêche donnée sont ceux qui doivent en profiter le
plus, et sur la prémisse implicite que l'accès fondé sur la contiguïté favorise
l'intendance locale et le développement économique local. |
Dans le cas des pêches côtières et non loin des côtes, et dans le cas
d'espèces sédentaires, l'application du principe de contiguïté comme critère
unique se justifie facilement. La question devient plus complexe quand il s'agit
de pêches semi-hauturières ou hauturières et lorsque l'espèce pêchée est plus
mobile ou migratoire. En pareil cas, la contiguïté ne peut être le critère
unique dans l'octroi de l'accès; il faut l'assortir d'autres critères, notamment
celui de la dépendance historique.
|
Dépendance historique
|
Le critère de la dépendance historique attribue la priorité d'accès aux
pêcheurs qui ont participé traditionnellement à une pêche particulière dont ils
étaient tributaires pour assurer leur subsistance, notamment ceux qui ont
développé cette pêche. Selon la nature et l'histoire de la pêche, la période de
dépendance requise peut s'évaluer en années ou en décennies. Le critère de
dépendance historique repose sur le principe que les pêcheurs qui ont
traditionnellement pêché les poissons d'un stock déterminé devraient avoir un
accès privilégié à la ressource, afin d'assurer leur stabilité et leur viabilité
économiques et celles des collectivités côtières dont ils sont issus.
|
Le critère de la dépendance historique est des plus convaincants lorsqu'on
l'applique à une espèce particulière pêchée pendant une période prolongée.
Lorsque la dépendance est relativement récente ou que la dépendance historique
est liée aux eaux où l'on pêche ou à la pêche en général plutôt qu'à une espèce
particulière, d'autres critères comme celui de la contiguïté seraient peut-être
plus appropriés.
|
Viabilité économique
|
Les décisions concernant l'accès doivent favoriser plutôt que menacer la
viabilité économique des pêcheurs d'une pêche particulière et d'éventuels
nouveaux venus. Le critère de viabilité économique repose sur le principe selon
lequel les décisions d'accès devraient favoriser la stabilité économique des
pêcheurs pris individuellement et de l'industrie de la pêche dans son ensemble,
ainsi que leur capacité à résister aux perturbations économiques. Au niveau de
l'entreprise de pêche, la viabilité économique est axée sur des facteurs tels
que la capacité de pêcher, la capacité de se plier à la règle du dernier
entré-premier sorti et à une saine planification des activités. De façon plus
générale, la viabilité économique est axée sur des facteurs tels que le
rendement économique relatif et la valeur ajoutée de la pêche ainsi que sur la
stabilité d'emploi dans le secteur de la transformation et les retombées
économiques pour les collectivités côtières tributaires de la pêche.
|
Bien appliqué, le critère de viabilité économique devrait compléter d'autres
critères d'accès et contribuer à rendre la pêche durable sur le plan économique
et environnemental.
| | |
Le cadre décisionnel pour l'octroi de nouveaux accès n'entrave d'aucune
manière l'exercice du pouvoir conféré au Ministre par la Loi pour ce qui est de
déterminer l'accès à une pêche donnée ou les allocations.
Le seuil de 37 600 tonnes établi en 1996 comme quota minimum nécessaire pour
assurer la viabilité économique des 17 titulaires de permis de pêche hauturière
demeure en vigueur.
Part du Nunavut
La part du quota de crevette nordique attribuée au Nunavut dans les eaux
adjacentes à son territoire (ZPC 0 à 3) s'élevait à 25 p. 100 en 2002, ce qui
n'est pas beaucoup. Par conséquent, aucun nouvel accès ne sera accordé à des
intérêts non nunavutiens dans les eaux adjacentes au Nunavut jusqu'à ce que le
territoire ait obtenu une plus grande part de ces ressources, sous réserve des
droits des Autochtones et des droits issus de traités. On examinera les autres
considérations liées à la part ou à l'allocation de ressources halieutiques au
Nunavut dans les eaux adjacentes dans le cadre d'autres processus. L'application
de cette recommandation n'empiète pas sur les revendications territoriales, et
n'a pas d'incidences sur la situation actuelle des autres participants à la
pêche de la crevette nordique.
Ententes de partage des augmentations des quotas
ZPC 1
Bénéficiaires du quota |
Hausse du quota en 2001 (t) |
Hausse du quota en 2003 (t) |
Titulaires de permis actuels (tous) |
2 690 |
940 |
Nunavut |
|
1 000 |
Nunavik |
|
187 |
Total |
2 690 |
2 127 |
ZPC 2
Bénéficiaires du quota |
Hausse du quota en 1999 (t) |
Hausse du quota en 2002 (t) |
Titulaires de permis actuels (tous) |
1 750 |
|
Nunavut |
1 750 |
2 000 (P. montagui) dans la région du Nunavut |
Total |
3 500 |
2 000 |
ZPC 3
Bénéficiaires du quota |
Hausse du quota en 2002 (t) |
Nunavut |
500 (P. montagui) dans la région du Nunavut |
Total |
500 |
Remarque : Le quota pour la ZPC 3 vise P. montagui. La limite de 3 800 tonnes
pour P. montagui a été portée à 4 300 tonnes en 2002 en raison de l'augmentation
de 500 tonnes accordée au Nunavut.
ZPC 4
Bénéficiaires du quota |
Hausse du quota en 1998 (t) |
Hausse du quota en 2003 (t) |
Titulaires de permis actuels (tous) |
2 808 |
|
Accès côtier temporaire fondé sur la contiguïté |
312 |
125 |
Innus |
|
750 |
Quota scientifique |
|
1 125 |
Total |
3 120 |
2 000 |
ZPC 5
Bénéficiaires du quota |
Hausse du quota en 1997 (t) |
Hausse du quota en 2003 (t) |
Allocation spéciale à 6 des 17 titulaires de permis actuels
(Coalition nordique) |
6 120 |
|
Accès côtier temporaire fondé sur la contiguïté (< 65
pi) |
1 530 |
|
Cartwright |
|
200 |
Pêcheurs de morue et pêcheurs de crabe côtiers touchés par la
fermeture de la pêche de Cartwright à l'Anse-au-Claire |
|
3 400 |
Pêcheurs de morue côtiers de la péninsule affectés par la
fermeture de la pêche |
|
400 |
Association des Inuit du Labrador |
|
750 |
Labrador Metis Nation |
|
750 |
Quotas scientifiques |
|
2 500 |
Total |
7 650 |
8 000 |
ZPC 6
Bénéficiaires du quota |
Hausse du quota en 1997 (t) |
Hausse du quota en 1998 (t) |
Hausse du quota en 1999 (t) |
Hausse du quota en 2000 (t) |
Hausse du quota en 2003 (t) |
Titulaires de permis actuels (tous) |
néant |
2 310 |
1 243 |
|
1 230 |
Allocation spéciale aux pêcheurs de la péninsule
Northern (T.-N.-L.) (SABRI) |
3 000 |
|
|
|
|
Allocation spéciale aux Innus |
|
|
|
1 500 |
|
Allocation spéciale à la Fogo Island Co-operative
Society |
|
|
|
1 000 |
|
Accès côtier temporaire fondé sur la contiguïté à 4R
et 4S (au nord du 50° 30' N) |
2 000 |
4 595 |
2 4731 |
1111 |
4 722 |
Accès côtier temporaire fondé sur la contiguïté à 3L
|
2 000 |
4 595 |
2 4731 |
1111 |
2 191 |
Accès côtier temporaire fondé sur la
contiguïté à la ZPC 6 (< 65 pi) et à 3K au sud du 50º 30' N |
3 000 |
6 881 |
3 7031 |
1641 |
2 677 |
Accès côtier temporaire fondé sur la contiguïté à la
ZPC 6 (< 65 pi) (au nord du 50º 30' N) |
2 050 |
4 719 |
2 5401 |
1141 |
235 |
Pêcheurs de la division 2J (< 65 pi et permis
coop) |
|
|
|
|
1 245 |
Pêcheurs de morue côtiers de la péninsule affectés
par la fermeture de la pêche |
|
|
|
|
3 000 |
Pêcheurs de morue côtiers affectés par la fermeture
de la pêche (Basse-Côte-Nord du Québec) |
|
|
|
|
1 000 |
Total |
12 050 |
23 100 |
12 432 |
3 000 |
16 300 |
1 Bien que les ententes de partage en vigueur aient été
utilisées en 1999-2000 pour la répartition des augmentations des quotas côtiers,
cette flottille s'est autogérée et s'est servie d'ententes de partage qui ne
correspondaient pas à ce qui avait été convenu. Les parts réelles pour cette
flottille peuvent donc être différentes pour les années visées.
ZPC 7
Bénéficiaires du quota |
Hausse du quota en 2000 (t) |
Hausse du quota en 2003 (t) |
Titulaires de permis actuels (tous) |
1 000 |
1 017 |
PEI Consortium |
1 500 |
néant |
Pêcheurs côtiers |
2 500 |
4 066 |
Micmacs de Conne River |
|
750 |
Total |
5 000 |
5 833 |
vers le haut
Président
- Directeur, Gestion des ressources - Atlantique, MPO - Ottawa
Membres
- Association des Inuit du Labrador
- Atlantic Shrimp Company Ltd.
- Baffin Fisheries Coalition
- Canadian Association of Prawn Producers (CAPP)
- Caramer Limited
- Coalition nordique
- Crevettes Nordiques Ltée
- Fishery Products International Ltd.
- Harbour Grace Shrimp Company Ltd.
- Labrador Fishermen's Union Shrimp Company
- Les Pêches Hauturières de Lamèque
- Mersey Seafoods Ltd.
- M.V. Osprey Ltd.
- Newfound Resources Ltd.
- P.E.I Atlantic Shrimp Corp.
- Pikalujak Fisheries Ltd.
- Qikiqtaaluk Corporation
- Société Makivik
- Torngat Fish Producers Cooperative Society Ltd.
- Unaaq Fisheries Inc.
- Conseil de gestion des ressources fauniques du Nunavut
- Fisheries Association of Newfoundland and Labrador (FANL)
- Fogo Island Co-operative Society
- Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec
- Ministère de l'Agriculture, des Pêches et de l'Aquaculture du
Nouveau-Brunswick
- Ministère de l'Agriculture et des Pêches de la Nouvelle-Écosse
- Ministère des Pêches, de l'Aquaculture et de l'Environnement de
l'Île-du-Prince-Édouard
- Ministère des Pêches et de l'Aquaculture de Terre-Neuve-et-Labrador
- Ministère du Développement durable, Gouvernement du Nunavut
- MPO - Administration centrale, Ottawa
- MPO - Région du Centre et de l'Arctique
- MPO - Région du Golfe
- MPO - Région des Maritimes
- MPO - Région du Québec
- MPO - Région de Terre-Neuve
- Nation innue - Labrador
- Qikiqtaani Inuit Association
- Regroupement des associations de pêcheurs de la Basse-Côte-Nord
- St. Anthony Basin Resources Inc. (SABRI)
- Union des pêcheurs de Terre-Neuve
Objet
Le Comité consultatif sur la crevette nordique (CCCN) sert de tribune pour
l'étude de questions de gestion et de développement de la pêche de la crevette
nordique; il donne des avis et formule des recommandations au ministre des
Pêches et des Océans.
Portée
Le CCCN présente des recommandations sur les plans de gestion annuels de la
crevette nordique, qui portent notamment sur les points suivants :
- répartition des quotas et adoption des autres mesures réglementaires
(saisons, limites de taille et restrictions concernant les engins) et
modifications s'y rapportant;
- mesures relatives à l'application des règlements;
- politique de délivrance des permis.
Présidence
Le CCCN est présidé par :
- un représentant du ministère des Pêches et des Océans.
Composition
Le CCCN comprend les membres suivants :
- un représentant de chaque société titulaire d'un permis de pêche hauturière
de la crevette nordique;
- des représentants des zones et des pêcheurs qui reçoivent les allocations
temporaires;
- un représentant du gouvernement provincial du Nouveau-Brunswick, de
Terre-Neuve-et-Labrador, de la Nouvelle-Écosse, de l'Île-du-Prince-Édouard et du
Québec, ainsi qu'un représentant du gouvernement territorial du Nunavut;
- des représentants du ministère des Pêches et des Océans.
Marche à suivre
Aucun mode de scrutin officiel n'est adopté par le CCCN; les membres
s'efforcent plutôt de parvenir à un consensus.
Les réunions sont convoquées aux dates et aux heures convenues par le
président et le comité se réunit au moins une fois par an. Le CCCN peut estimer
que des réunions additionnelles s'imposent et demander au président de prendre
les dispositions nécessaires. Le président doit informer les membres de la tenue
des réunions.
Le président détermine, après consultation des membres du comité, les points
à l'ordre du jour des réunions. Ces points sont adoptés par consensus au début
de chaque réunion.
Le CCCN peut créer des groupes de travail spéciaux chargés d'étudier des
questions particulières et de présenter leurs conclusions au comité.
Lorsqu'un membre ne peut assister à une réunion du CCCN, il peut nommer un
remplaçant pourvu qu'il en informe le président le plus tôt possible à
l'avance.
Les non-membres peuvent assister aux réunions du CCCN en qualité
d'observateurs, mais ils ne peuvent prendre place à la table ni participer aux
discussions sans qu'il y ait eu consensus des membres leur accordant ce
privilège.
Administration
Les procès-verbaux sommaires de chaque réunion sont rédigés dans les deux
langues officielles (français et anglais) et distribués par le ministère des
Pêches et des Océans, après avoir été lus et acceptés par le président.
vers le haut
I ÉTABLISSEMENT ET UTILISATION DES ALLOCATIONS AUX ENTREPRISES
- La méthode de gestion de la pêche par allocations aux entreprises doit être
appliquée pour la détermination de l'accès et l'attribution des quotas aux
titulaires de permis de pêche hauturière; de plus, ces titulaires doivent
participer de façon égale à l'accès et aux quotas, selon les modalités précisées
au point 4 ci-dessous.
- Les allocations aux entreprises sont fondées sur le total autorisé des
captures (TAC) établi pour chacune des zones de pêche de la crevette nordique.
- Les allocations aux entreprises attribuées à chaque titulaire de permis se
présentent sous la forme de « quotas de permis », c'est-à-dire d'allocations
égales de crevettes exprimées en quantités absolues ou en tonnes.
- L'accès aux stocks et aux zones de pêche de la crevette nordique est le même
pour tous les titulaires de permis. On détermine la valeur de l'allocation pour
chaque permis, dans chaque ZPC, en divisant le TAC établi pour la ZPC par 17,
soit le nombre de permis de pêche hauturière accordés pour cette pêche.
- Conformément aux TAC fixés pour 2002 (voir le tableau 3, à la page 32), les
titulaires de permis se voient attribuer les allocations aux entreprises
indiquées au tableau ci-après. Ces allocations peuvent être réduites en vertu de
la clause de pénalité; en conséquence, l'allocation réelle à l'entreprise
applicable à une saison de pêche est celle indiquée sur le permis.
II LIGNES DIRECTRICES ADMINISTRATIVES CONCERNANT LES ALLOCATIONS AUX
ENTREPRISES DANS LE CADRE DE LA PÊCHE DE LA CREVETTE NORDIQUE
- Il est interdit de procéder à des transferts permanents d'allocations entre
les entreprises.
- Les transferts temporaires d'allocations entre entreprises sont autorisés.
Les quotas peuvent être transférés librement entre entreprises et au
sein d'une même entreprise, à condition :
- que le transfert ne porte que sur la saison en cours;
- qu'un avis de transfert soit remis au directeur, Gestion des ressources,
Atlantique, MPO, ou à son substitut, à la date du transfert ou
avant.
- Les titulaires de permis ont jusqu'au 15 janvier de l'année suivante pour
effectuer les transferts, afin de couvrir tout dépassement de leur allocation
aux entreprises.
ALLOCATIONS AUX ENTREPRISES (AE) POUR LA PÊCHE DE LA CREVETTE
NORDIQUE
ZPC |
DESCRIPTION DE LA ZONE |
Allocation aux entreprises (t)
2001-2002 |
Allocation aux entreprises (t) 2003 |
0 |
Détroit de Davis (division 0A de
l'OPANO à l'ouest du 60° 30' O) : pêche exploratoire |
concurrentielle |
concurrentielle |
1 |
Détroit de Davis (division 0A de
l'OPANO à l'est du 60° 30' O) |
7081 |
763 |
2 |
Détroit de Davis (division 0B de
l'OPANO) : pêche commerciale |
309 |
309 |
2 |
Détroit de Davis (division 0B de
l'OPANO) : pêche hauturière exploratoire |
103 |
103 |
3 |
Est du détroit d'Hudson et baie
d'Ungava : pêche exploratoire (P. montagui) |
concurrentielle |
concurrentielle |
4 |
Division 2G de l'OPANO |
471 |
471 |
5 |
Chenaux Hopedale et
Cartwright2 |
450 |
450 |
6 |
Chenal Hawke et division 3K de
l'OPANO |
859 |
931 |
7 |
Division 3L de
l'OPANO |
59 |
119 |
TOTAL |
|
2 959 |
3 146 |
- Compte tenu des conditions de pêche difficiles dans la ZPC 1, on n'attribue
qu'une partie du TAC global au début de la saison. Le reste est attribué par
tranches de 50 tonnes à la demande du détenteur d'une allocation aux
entreprises.
- La quantité qui peut être prélevée dans les eaux hauturières de la ZPC 5 se
chiffre à 7 650 tonnes, ce qui signifie que chacun des 17 titulaires de permis
dispose d'une allocation aux entreprises de 450 tonnes. La Coalition nordique
(qui représente six des titulaires de permis de pêche hauturière) détient une
autre allocation de 6 120 tonnes (soit 874 tonnes supplémentaires par permis).
L'allocation aux entreprises d'un titulaire de permis membre de la Coalition
nordique est donc plus élevée.
vers le haut
GOUVERNANCE DE L'INDUSTRIE CÔTIÈRE
Au début de la pêche côtière de la crevette, des conseils de gestion
représentant les secteurs de la pêche et de la transformation de chaque région
participant à la pêche dans la ZPC 6 ont été créés pour faciliter la
consultation. Depuis quelques années, ils ne représentent que les pêcheurs.
À l'heure actuelle, la consultation de l'industrie de la pêche côtière de la
crevette nordique passe principalement par le Newfoundland Inshore Shrimp
Advisory Committee (NISAC), composé de représentants des comités de pêcheurs
côtiers de la crevette, de l'Union des pêcheurs de Terre-Neuve, de la Fisheries
Association of Newfoundland and Labrador, du ministère provincial des Pêches et
de l'Aquaculture et du MPO. Le NISAC a pour vocation :
- de fournir des avis sur les allocations;
- de présenter des commentaires et de formuler des recommandations au CCCN au
sujet du TAC et des enjeux de la pêche côtière;
- de formuler des recommandations au sujet des ententes de partage pour la
pêche côtière;
- de fournir des avis sur les mesures de gestion de la pêche côtière;
- de régler les questions opérationnelles liées à la pêche côtière.
Nombre des membres du NISAC représentent aussi les intérêts de l'industrie
côtière auprès du CCCN.
MESURES DE GESTION À PARTIR DE 2003
ZPC 4
En 1998, un total de 312 tonnes a été temporairement attribué à la flottille
côtière. Ce quota demeurera en vigueur tant que les seuils de prises hauturières
établis en 1996 seront maintenus (66 p. 100 ou 206 tonnes de ce quota doivent
être prélevés au sud du 60°00' N).
ZPC 5
En 1997, un total de 1 530 tonnes a été attribué aux pêcheurs côtiers vivant
à proximité de la zone (bateaux de moins de 65 pi). Cette allocation a été
divisée à parts égales (par tranche de 510 tonnes) entre les Inuit du Labrador,
la nation innue et les pêcheurs de Cartwrigh, au Labrador. Ces trois groupes
sont autorisés à utiliser des bateaux affrétés pour pêcher leur quota. Ce régime
de gestion continuera de s'appliquer tant que les seuils de prises hauturières
demeurent au même niveau.
ZPC 6
Quotas pour 2002-2003
Le tableau qui suit illustre le partage du quota côtier pour la ZPC 6 en 2002
et 2003 :
Bénéficiaires du quota |
Quota pour 2002 (t) |
Quota pour 2003 (t) |
Allocation spéciale - pêcheurs de la péninsule
Northern (SABRI) |
3 000 |
3 000 |
Allocation spéciale - Innus |
1 500 |
1 500 |
Allocation spéciale - Fogo Island Co-operative
Society |
1 000 |
1 000 |
Allocation spéciale - pêcheurs côtiers de morue de
la péninsule Northern |
|
3 000 |
Allocation spéciale - pêcheurs de morue de la
Basse-Côte-Nord du Québec |
|
1 000 |
Pêcheurs de 4R et 4S
(au nord du 50° 30' N) |
9 178 (1) |
13 900 |
Pêcheurs de 3L |
9 178 |
11 369 |
Pêcheurs résidents de la ZPC 6 (< 65 pi) - au
sud du 50° 30' N |
13 745 |
16 420 |
Pêcheurs résidents de la ZPC 6 (< 65 pi) - au
nord du 50° 30' N |
9 428 (2) |
10 910 (3) |
Total |
47 029 |
62 099 |
- Avant 2003, les pêcheurs du Québec et de Terre-Neuve avaient convenu de
diviser le quota comme suit : 88,89 p. 100 pour les pêcheurs basés en 4R et
11,11 p. 100 pour les pêcheurs basés en 4S. De nouvelles ententes de partage
sont entrées en vigueur en 2003 (voir l'annexe A).
- Le quota de 9 428 tonnes pour les pêcheurs résidents de la ZPC 6 incluait
par le passé une allocation annuelle de 1 000 tonnes (600 tonnes au sud et 400
tonnes au nord) pour la pêche exploratoire de la crevette au chalut à perche et
au casier, par des bateaux de moins de 45 pi pêchant à moins de 12 milles de la
côte. Cela n'a pas été le cas ces deux dernières années.
- Ce quota comprend 4 650 tonnes pour les pêcheurs de la division 2J à bord de
bateaux de moins de 65 pi, 1 310 tonnes pour les titulaires des permis coop de
la division 2J et pour les pêcheurs de la division 3K au nord du 50°30' N.
Accès
Tout pêcheur du noyau qui s'est équipé pour la pêche en 1997 ou en 1998 a
reçu un permis temporaire de pêche à la crevette dans la ZPC 6. S'il a été
utilisé, ce permis a été automatiquement reconduit les années suivantes. Tous
les permis sont délivrés conformément au principe du dernier entré, premier
sorti. Il est actuellement interdit en vertu de la politique de délivrance des
permis dans la région de Terre-Neuve d'émettre de nouveaux permis de pêche
commerciale de la crevette au chalut à perche ou au chalut à panneaux.
Tous les bateaux doivent pêcher au-delà de 12 milles de la côte (mer
territoriale) dans la division 3L de l'OPANO, et à des profondeurs supérieures à
200 m. Indépendamment de ces contraintes, tout titulaire de permis de pêche dans
la ZPC 6 peut y pêcher n'importe où.
Dans le cas de la ZPC 6, 363 permis temporaires de pêche côtière de la
crevette ont été délivrés à des pêcheurs de Terre-Neuve-et-Labrador et du
Québec.
Engins de pêche
Les engins de pêche autorisés comprennent les chaluts à panneaux et les
chaluts à perche. Quelques essais de pêche au casier ont été effectués au cours
des premières années de la pêche, mais sans grand succès. D'autres engins et
configurations peuvent être approuvés à titre expérimental. Les pêcheurs ne
peuvent utiliser qu'un seul type d'engin.
La longueur minimale de maille pour tous les types d'engins est de 4 cm dans
l'ensemble du chalut. Pour réduire le plus possible les prises accessoires de
poissons de fond et d'autres crustacés, la grille Nordmore est obligatoire pour
tous les chaluts à panneaux et à perche. L'ouverture de la grille Nordmore doit
être aussi grande que possible et libre de toute obstruction. L'espacement
maximal des barreaux de la grille est de 22 mm dans la pêche côtière. Les
chaluts doivent être armés de façon à ce que la longueur de la chaîne à
chevillot s'élève à 71,12 cm au minimum.
Affrètement de bateaux
L'affrètement de bateaux pour la pêche côtière est autorisé, selon les
conditions énoncées dans la Politique d'émission des permis.
Quotas individuels (QI) et quotas concurrentiels
La pêche côtière de la crevette continuera à se faire sur une base
concurrentielle. Elle sera assujettie à des limites de prises par sortie et à
des plafonds de prises établis et appliqués par l'industrie. Les droits à
acquitter pour l'obtention d'un permis de pêche concurrentielle sont de 100
$.
Saison et dates d'ouverture
La pêche côtière ouvre généralement au début d'avril et ferme lorsque le
quota a été prélevé (habituellement à la fin octobre).
Conflits d'engins et conflits avec d'autres pêches
La grille Nordmore, si elle est bien installée, réduit habituellement au
minimum les prises accessoires d'espèces non ciblées, comme le poisson de fond
et le crabe. Les pêcheurs sont toutefois tenus de s'éloigner d'au moins 10
milles marins d'une zone de pêche s'ils prennent dans un trait plus de 100 kg de
poisson de fond.
L'interdiction de la pêche au chalut à moins de 12 milles de la côte et dans
certaines autres régions côtières peut aussi aider à limiter les conflits avec
d'autres pêches.
On s'efforce encore de résoudre le conflit opposant les pêcheurs de crevette
au chalut et les pêcheurs de crabe dans la division 2J.
Journal de bord
Tous les pêcheurs sont tenus de remplir et de présenter leur journal de bord,
conformément à l'article 61 de la Loi sur les pêches. Les journaux de bord
doivent être tenus avec exactitude, conformément aux instructions.
RESPONSABILITÉS DE L'INDUSTRIE
Vérification à quai
Tous les titulaires de permis doivent soumettre leurs prises de crevettes à
la vérification à quai. Cette obligation sera en vigueur pendant la durée du
programme de gestion et tous les frais sont assumés par l'industrie. Les
titulaires de permis sont tenus de s'assurer que les contrôleurs qui surveillent
le déchargement des prises sont accrédités par le MPO.
Observateurs
L'industrie de la pêche côtière est chargée d'assurer la présence
d'observateurs dans une proportion de 10 p. 100 pendant la durée du programme de
gestion, les frais étant partagés par l'ensemble de la flottille de crevettiers.
Ce niveau de présence est réévalué chaque année et sera augmenté au besoin pour
assurer la conservation. Les pêcheurs sont tenus, comme condition de leur
permis, d'avoir des observateurs à bord lorsque le ministère des Pêches et des
Océans le demande. Les permis de pêche à la crevette ne seront valides que
lorsque la présence d'observateurs aura été confirmée dans une « lettre
d'entente » émise par l'entreprise d'évaluation.
On trouvera à l'annexe F des précisions sur la pêche côtière en 2002.
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I. OBJECTIFS
Le présent protocole établit une série de lignes directrices normalisées dont
pourront s'inspirer les observateurs en mer, les titulaires de permis et les
patrons au moment de la surveillance et du contrôle des activités de pêche et de
production dans le secteur de la crevette nordique.
Ces lignes directrices visent à assurer la conformité à la Loi sur les pêches
et à ses règlements, de même qu'aux dispositions du Plan de gestion de la
crevette nordique.
II. PRINCIPES DIRECTEURS
Le ministère des Pêches et des Océans (MPO) et l'industrie collaboreront pour
assurer la conformité.
Les observateurs du MPO et les titulaires de permis coopéreront de façon
ouverte et transparente pour résoudre les problèmes qui se posent à bord des
bateaux.
Le MPO continuera de contrôler le niveau de conformité. Si ce niveau faiblit,
ou que d'autres problèmes se posent concernant l'application de la
réglementation, le MPO se réserve le droit de renoncer au présent protocole,
sans préavis.
III. SURVEILLANCE EN MER
A. Prises accessoires et rejets
Les procédures établies pour les observateurs et énoncées dans leur manuel
pour évaluer approximativement le nombre de rejets périodiques (brisures de
crevette) demeurent en vigueur. Elles ne s'appliquent cependant pas en cas
d'écrémage flagrant de la crevette.
- L'observateur et le patron de bateau effectuent des évaluations
indépendantes des prises accessoires et des rejets.
- L'observateur prévient immédiatement le patron s'il juge préoccupante la
quantité de prises accessoires ou de rejets.
- L'observateur et le patron font un relevé quotidien des prises accessoires
et des rejets. Ces données sont répertoriées sur la formule de rapport quotidien
(dont une copie est annexée).
- En cas de désaccord entre les rapports de l'observateur et du patron, les
deux parties consignent par écrit leurs conclusions sur le rapport quotidien,
qui est intégré au rapport de sortie de l'observateur.
- L'observateur et le patron s'emploient à concilier leurs divergences, mais
cela ne signifie pas qu'ils doivent nécessairement parvenir à une entente à cet
égard.
- Toutes les divergences sont mentionnées dans le rapport de sortie de
l'observateur.
B. Détermination du poids à déduire du quota
Étape 1 Détermination du coefficient de dépassement de poids
Lorsqu'il le juge nécessaire et approprié, l'observateur détermine le
coefficient de dépassement de poids pour chaque catégorie de produits. Il se
conforme à la procédure suivante :
- L'observateur prélève des échantillons aléatoires du produit.
- Il prévient le patron ou son remplaçant désigné qu'un échantillon sera
prélevé pour déterminer le coefficient de dépassement de poids. Une membre
d'équipage l'accompagnera.
- L'observateur pèse les échantillons et fait la moyenne des résultats.
- La moyenne obtenue sert à déterminer le coefficient pour chaque catégorie de
produit.
- Ce coefficient est utilisé pour chaque forme de produits, jusqu'à répétition
de la procédure.
Étape 2 Détermination du poids brut
- L'observateur et le patron déterminent chacun de leur côté le poids total
marqué pour chaque forme de produit (nombre de boîtes X poids total marqué =
poids total).
- En cas d'écart entre le nombre de boîtes compté par l'observateur et celui
du patron, chaque partie consigne ses conclusions par écrit.
- L'observateur et le patron s'efforcent de concilier leurs divergences, mais
il n'est pas nécessaire qu'ils s'entendent à cet égard.
- Toutes les divergences sont consignées dans le rapport de sortie de
l'observateur.
- Le poids total marqué de chaque forme de produit sera multiplié par le
coefficient de dépassement de poids pour chaque boîte, en vue de déterminer le
poids brut.
Étape 3 Détermination du poids pour le calcul du quota
- Le poids brut pour chaque forme de produit, déterminé à l'étape 2, est
multiplié par le facteur de conversion approprié pour chaque forme de produit en
vue de déterminer le poids servant au calcul du quota. Pour le moment, le
facteur de conversion est de 1 pour tous les produits (à l'exception des «
produits japonais »). Le facteur de conversion pour les « produits japonais »
est de 0,95 depuis la saison de pêche 1998.
Étape 4 Détermination du poids à déduire du quota
- Le poids à déduire du quota est égal à la somme du poids du quota auquel
s'ajoute celui des rejets.
- Le poids à déduire du quota est prélevé de l'allocation aux entreprises pour
cette zone de pêche.
IV TRANSMISSION DES RAPPORTS
- Le MPO transmet aux titulaires de permis un sommaire hebdomadaire des
prises, des prises accessoires, des rejets, etc.
- Après chaque sortie, le MPO remet copie du rapport de sortie de
l'observateur aux titulaires de permis.
PROGRAMME DES OBSERVATEURS DE LA PÊCHE DE LA CREVETTE NORDIQUE
Estimation du poids des espèces de crevette dans les prises
commerciales
Pandalus borealis est la principale espèce capturée dans le cadre de la pêche
commerciale au large du Labrador et dans le détroit de Davis. P. montagui se
présente également en quantités importantes, notamment dans le détroit d'Hudson
et les eaux voisines. Ces dernières années, cette espèce semble avoir élargi son
aire de répartition. Les données sur la pêche indiquent qu'elle est capturée à
des endroits qu'elle ne fréquentait pas auparavant et que le poids total des
prises a augmenté. Même si les observateurs déterminent actuellement la quantité
de chaque espèce capturée (selon le poids), l'évolution des proportions des deux
espèces dans certaines régions exige la collecte de données plus détaillées. En
1995, notamment, certains indices donnaient à penser que le stock de P.
montagui, que l'on trouvait auparavant dans le détroit d'Hudson (ZPC 3) était en
croissance, ou qu'il s'était déplacé dans les ZPC 2 et 4 adjacentes.
En outre, les quotas pour la pêche de la crevette nordique sont fondés sur
les prises de P. borealis (sauf dans la ZPC 3), alors que les prises de P.
montagui (prélevées de façon accessoire) ne sont pas défalquées des quotas. Pour
procurer des données précises sur la répartition des espèces et des données
fiables sur le poids des prises aux fins du contrôle des quotas, on a recours
dans certaines circonstances aux méthodes d'échantillonnage normalisées qui
suivent.
Méthode d'échantillonnage des crevettes
Pour chaque trait, il faut obtenir un échantillon aléatoire comprenant trois
récipients d'un gallon, prélevé à des moments différents au cours de la
transformation - c'est-à-dire au début, au milieu et à la fin. Les trois
récipients doivent être remplis à partir du convoyeur, au point où les prises
entrent dans la partie usine. La collecte et l'analyse des espèces de chaque
récipient au cours des trois différentes étapes de la transformation permettront
de déterminer si la proportion des deux espèces demeure la même au cours de la
période de transformation. Cette méthode facilite également l'évaluation du
poids des prises des deux espèces.
Il faut vider le récipient de son contenu pour ensuite trier les crevettes en
trois catégories : 1) P. borealis; 2) P. montagui et 3) « autres espèces ». Il
faut ensuite peser chaque catégorie de crevette (en kg, à deux décimales près
dans la mesure du possible) et inscrire les résultats sur la feuille de
registre. On divise ensuite le poids de chacune des deux espèces par le poids
total de toutes les crevettes du récipient, et on multiplie le résultat par 100
pour obtenir le pourcentage par espèce. On répète la même procédure pour chaque
récipient de l'échantillon.
On calcule le poids de P. borealis et de P. montagui dans les prises de la
façon suivante : additionner le poids de chaque espèce dans les trois récipients
pour obtenir le poids de l'échantillon, par espèce. Calculer ensuite le poids
total de toutes les espèces faisant partie de l'échantillon, comme suit :
diviser les poids de P. borealis et P. montagui séparément par le poids total
des crevettes, et multiplier les deux valeurs par 100. Enfin, on multiplie les
deux pourcentages par le poids total des prises, pour obtenir le poids total de
chaque espèce dans chaque trait. On inscrit cette information sur la feuille de
registre, puis on transcrit ensuite les valeurs définitives sur la fiche sur les
traits et les prises.
On devrait utiliser cette méthode lorsque la quantité de P. montagui
représente une fraction importante des prises, c'est-à-dire lorsqu'elle semble
dépasser une proportion de 2 à 3 p. 100 de celles-ci.
Feuille de registre Programme des observateurs
Année : Sortie no : Trait no : Observateur :
Récipient prélevé |
P. borealis |
P. montagui |
Autres espèces |
Poids total de toutes les crevettes (kg) |
Au début |
poids (kg) |
|
poids (kg) |
|
poids (kg) |
|
|
|
% |
|
% |
|
|
|
Au milieu |
poids (kg) |
|
poids (kg) |
|
poids (kg) |
|
|
|
% |
|
% |
|
|
|
À la fin |
poids (kg) |
|
poids (kg) |
|
poids (kg) |
|
|
|
% |
|
% |
|
|
|
Poids de l'échantillon par espèce (kg) |
|
|
|
|
%(a) |
|
|
|
|
Poids total (kg) de :
P. borealis = %(a) x kg = kg
P. montagui = %(a) x kg = kg
poids total de toutes les prises de crevettes
vers le haut
Le Comité consultatif sur la crevette nordique (CCCN) s'est réuni à St.
John's le 28 mars 2002 et il a recommandé l'augmentation des quotas dans les
zones de pêche de la crevette (ZPC) 2, 4, 5 et 6. Le 11 juillet 2002, le
Ministre a annoncé que le TAC serait maintenu au niveau actuel jusqu'à ce que
les conditions du marché s'améliorent et que les accroissements du TAC puissent
être absorbés avec le minimum d'incidence sur la viabilité économique de la
flottille actuelle.
L'annonce du statu quo incluait malgré tout de faibles hausses du TAC de P.
montagui dans les ZPC 2 et 3 afin d'accroître l'effort de pêche exploratoire
dans la région du Nunavut. Un total de 2 000 tonnes a été accordé au CGRFN dans
la ZPC 2, en plus de 500 tonnes dans la ZPC 3.
Le CCCN a également donné son approbation de principe à l'établissement de
quotas aux fins de recherche scientifique dans les ZPC 4 et 5, comme il avait
été demandé à la réunion de 2002. Cette proposition, qui visait à réunir des
fonds pour mener des expéditions de recherche dans les zones septentrionales en
remplacement des relevés abandonnés par le MPO, n'a pas été approuvée en raison
de la décision de maintenir les TAC aux niveaux actuels.
En 2003, le CCCN s'est réuni de nouveau et il a recommandé des augmentations
similaires dans les ZPC 2, 4, 5 et 6, de même qu'un appui aux quotas recommandés
par l'OPANO dans les ZPC 1 et 7. On trouvera des précisions à ce sujet dans le
communiqué de presse présenté à l'annexe G.
PÊCHE HAUTURIÈRE
La pêche hauturière continue d'être gérée comme décrit dans la section 6 du
présent plan de gestion.
PÊCHE CÔTIÈRE
Le Newfoundland Inshore Shrimp Advisory Committee (NISAC) s'est réuni le 20
mars 2002, soit avant la réunion du CCCN qui a eu lieu le même mois. La plupart
des membres de la flottille côtière étaient d'avis que si l'on décidait de
maintenir le statu quo, l'industrie terre-neuvienne risquait de perdre une part
de marché si les quotas d'autres pays producteurs de crevettes étaient
augmentés.
Le NISAC avait pour objectif de préparer une approche de gestion pour 2002
visant tous les groupes ayant des quotas.
- Le partage de l'allocation dans les divisions 4R et 4S entre le Québec et
Terre-Neuve se ferait selon les mêmes modalités que dans les années passées,
soit 88,89 p. 100 pour les bateaux de Terre-Neuve et 11,11 p. 100, pour les
bateaux du Québec. En 2003, toutefois, cette entente de partage a été modifiée
(voir l'annexe A).
- La pêche se ferait sur une base concurrentielle, mais les plafonds de prises
et les limites de sortie gérés par l'industrie resteraient en vigueur.
- Cette approche avait pour objectif de permettre une pêche méthodique en 2002
et d'assurer que les bateaux de pêche côtière seraient en mesure de capturer
l'intégralité de leur quota.
- Le Programme de vérification à quai doit être appliqué intégralement.
- L'utilisation de la grille Nordmore continue d'être obligatoire, comme par
le passé.
vers le haut
C-AC-03-38F
Le 26 mai 2003
THIBAULT ANNONCE UNE AUGMENTATION DE 34 260 TONNES DES QUOTAS DE CREVETTE
NORDIQUE
OTTAWA -- Les participants à la pêche de la crevette nordique bénéficieront
cette année d'une augmentation substantielle de 29 pour cent du total autorisé
des captures (TAC), a annoncé aujourd'hui le ministre des Pêches et des Océans,
l'honorable Robert G. Thibault.
« Il s'agit d'une bonne nouvelle pour l'industrie des pêches du Canada
atlantique. Même avec un TAC de 152 102 tonnes, une augmentation de 34 260
tonnes par rapport au TAC précédent, les niveaux d'exploitation demeurent
faibles pour cette ressource saine et abondante », a dit le ministre Thibault.
« De plus, j'ai approuvé un quota additionnel de 7 800 tonnes pour les
pêcheurs exploitant de petits bateaux du sud du Labrador, de la région nord de
la péninsule Northern et de la Basse-Côte-Nord du Québec. Ces quotas seront
gérés par les détenteurs de permis en cours pour l'avantage direct des pêcheurs
professionnels désignés exploitant de petits bateaux et touchés par les récentes
diminutions des pêches dans ces régions. »
Une portion importante de l'augmentation sera allouée aux flottilles à engins
mobiles au large de la côte. Les modes de partage pour ces flottilles ont été
modifiés pour fournir proportionnellement aux entreprises qui en ont le plus
besoin, une plus grande part de la ressource.
Le plan de gestion de 2003 contient une nouvelle initiative importante, soit
l'établissement d'un quota spécial sur trois ans pour la recherche scientifique;
ce quota sera utilisé par l'industrie pour générer des fonds afin d'effectuer
divers travaux de recherche dans des zones de pêche de la crevette nordique où
il se fait peu ou pas de recherche. Même si elle vise la crevette nordique,
cette recherche sera bénéfique aux autres pêches du Nord puisque les
connaissances acquises ne se limiteront pas à la crevette. Le TAC de 2003 pour
ce quota de recherche est établi à 3 625 tonnes. Un groupe de travail sera mis
sur pied pour élaborer un protocole de gestion de cette initiative.
« Grâce aux travaux qui seront réalisés, nous disposerons de meilleures
informations pour établir les niveaux de prises. Dans les zones de pêche de la
crevette (ZPC 5,6 et 7 ) à l'est de Terre-Neuve-et-Labrador, les informations
détaillées que nous possédons sur la ressource, et par conséquent notre
meilleure connaissance de l'état de la ressource, nous ont permis d'augmenter
les TAC », a ajouté le ministre.
La participation à cette pêche est déjà élevée. Des décisions difficiles ont
dû être prises pour répondre aux nombreuses demandes de nouveaux quotas ou de
quotas plus élevés. « Nous devons assurer une certaine stabilité dans la pêche
pour que l'industrie puisse s'adapter aux circonstances changeantes », a indiqué
le ministre.
Les augmentations de quotas allouées cette année s'appuient sur des principes
de conservation, de participation accrue des Autochtones, de proximité et
d'équité. Ces principes sont définis dans le nouveau cadre sur l'accès élaboré
par le Groupe indépendant sur les critères d'accès. L'application de ces
principes favorisera des groupes comme la nation innue, l'Association des Inuits
du Labrador, la nation des Métis du Labrador et la bande indienne Miawpukek
(Conne River).
Le prix de la crevette est demeuré nettement en deçà du prix moyen de 3 900 $
la tonne enregistré entre 1988 et 1998, mais a augmenté légèrement pendant les
premiers mois de 2003 à plus de 2 600 $ la tonne. La pêche de la crevette
nordique a connu un essor important depuis 1996, année où le TAC s'établissait à
37 600 tonnes. L'année dernière, la valeur des débarquements s'élevait à 245
millions de dollars.
POUR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS :
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