Pêches et Océans Canada / Fisheries and Oceans Canada - Gouvernement du Canada / Government of Canada
 
Pêches et Océans Canada

Aperçu : recherche qualitative sur les perceptions, les attitudes et les préoccupations des Canadiens envers l’aquaculture

  • La présente étude, commandée par le MPO, avait trois objectifs : (1) évaluer la mesure dans laquelle le public connaît et comprend l’aquaculture et les questions connexes et notamment ses perceptions, ses attitudes et ses préoccupations; (2) déterminer les mesures précises que le MPO et ses partenaires peuvent prendre pour accroître la confiance du public dans le secteur et (3) éclairer les politiques et les communications.
     
  • Pour ce faire, il a été organisé dans 11 villes canadiennes 22 réunions auxquelles ont participé 138 personnes; deux groupes se sont réunis dans chacune de ces villes : Halifax (N.-É.), Saint-Jean (N.-B.), St. John's (T.-N. et L.), Montréal et Québec (Qué.), Toronto et Ottawa (Ont.), Vancouver, Prince Rupert et Campbell River (C.-B.) et Whitehorse (Yn). Dans 9 villes, on a rencontré un groupe de guides d’opinion/citoyens informés et un groupe de consommateurs de poissons et, à Prince Rupert et Whitehorse, un groupe de guides d’opinion et un groupe d’Autochtones.
     
  • Les observations révèlent une grande uniformité des opinions, chez les différentes catégories de répondants et dans les différentes régions. L’aquaculture n’est généralement pas très connue mais on a remarqué dans les régions côtières que des groupes de gens sont au fait de l’industrie et possèdent à son sujet des connaissances particulières.
     
  • Les perceptions négatives semblent suivre une courbe qui croît d’est en ouest. À l’est, on est très favorable à l’aquaculture; dans le centre, en Ontario et au Québec, on se montre plus indifférent et, dans l’ouest, certains groupes s’y opposent plus vivement. Il est intéressant de souligner que la réaction a été moins négative qu’on ne l’avait prévu, malgré qu’une vive résistante ait été notée à Prince Rupert et chez les individus dans certaines villes.
     
  • Malgré les perceptions négatives au sujet de l’état de l’industrie, au sein de nombreux groupes, les gens considèrent que l’aquaculture possède un potentiel énorme et certains souhaitent même que le Canada devienne un leader mondial dans le domaine.
     
  • Dans l’ensemble, les gens étaient très réceptifs à l’information positive sur l’aquaculture. Cependant, dans bien des cas, les gens se sentaient manipulés et désinformés par le flux trop fort d’informations négatives et ont noté que le MPO néglige de contester une bonne part de ces informations.
     
  • La bonne nouvelle est que les gens souhaitent obtenir une opinion plus honnête et équilibrée, du MPO et des chercheurs indépendants.
     
  • Il faut parler des deux côtés de la médaille et notamment reconnaître les erreurs du passé. Les gens veulent obtenir toute l’information : la bonne, la moins bonne et la pire. Le MPO doit montrer ce qu’il a appris des erreurs commises et ce qu’il entend faire pour les corriger.
     

  • Il faut présenter les connaissances scientifiques avec suffisamment de bon sens pour que l’information soit compréhensible et digne de foi. Il faut jeter de la lumière sur des sujets comme la nourriture à poisson, la modification génétique et la sélection génétique, la capacité de charge et la présence du saumon atlantique dans le Pacifique.
     

  • Les gens veulent et attendent une seule chose du gouvernement, au sujet de l’aquaculture, d’un bout à l’autre du pays : être rassurés. En général, les gens ont la volonté et le besoin de connaître les valeurs et les principes qui guident la pensée et les politiques du gouvernement en matière d’aquaculture. Les gens ont l’impression que l’aquaculture est une entité qui se dirige elle-même et qui atteindra bientôt un état incontrôlable.
     
  • Plus précisément, les gens souhaitent que le MPO : (1) prenne l’aquaculture au sérieux et assume le leadership et la responsabilité, parce que notre santé pourrait être en jeu et que nous n’avons qu’une seule planète; (2) éduque le public, lui fournisse des preuves et des informations rassurantes et le tienne informé de manière équilibrée et honnête; (3) réglemente l’industrie rigoureusement et applique à la lettre les normes en matière de salubrité alimentaire et de sécurité environnementale. Mais, pour que ces éléments stratégiques se réalisent, il faut d’abord que les gens fassent confiance au MPO.
     
  • Il est évident que les répondants sont habités par des doutes et des craintes au sujet de la salubrité alimentaire et de la sécurité environnementale, des sentiments engendrés principalement par des reportages négatifs et, dans une moindre mesure, par l’observation personnelle de la détérioration de l’environnement. Malgré que les gens de tous les groupes reconnaissent de nombreux avantages à l’industrie, l’aquaculture pose essentiellement des questions au sujet de la sécurité. En fait, la salubrité alimentaire et la sécurité environnementale dépassent à ce point les avantages perçus qu’il convient de régler ces questions en premier lieu, de manière honnête, avant que les avantages connus ne commencent à agir sur l’opinion.
     
  • Dans l’esprit des participants, la salubrité alimentaire et la sécurité environnementale sont intimement liées, comme elles le sont avec de nombreux aspects de l’aquaculture comme les établissements d’élevage, les poissons échappés, les poissons morts, la pollution, la contamination génétique et la capacité. Par-dessus tout, les Canadiens ont besoin d’être rassurés au sujet de ces questions, avec des faits.
     

  • Comment les gens que nous avons rencontrés perçoivent-ils l’aquaculture? Pour la plupart, l’aquaculture ne figure pas au premier rang de leurs préoccupations, ce qui ne signifie pas qu’ils s’en fichent et qu’ils ne la considèrent pas importante, au contraire. Quand ils sont invités à discuter de la question, les gens se montrent très intéressés et voient que l’aquaculture a une incidence sur leur vie, en raison de ses effets sur leur sécurité et leur bien-être personnels ainsi que sur la santé et le bien-être de la planète. Il est donc probable que toute communication que ferait ou toute mesure que prendrait le gouvernement dans ce domaine susciterait une vive attention du public.
  • La tendance fréquemment observée à lier des problèmes de salubrité alimentaire comme la maladie de la vache folle (« maladie du poisson fou » ou « saumon fou ») et la nourriture génétiquement modifiée (« Frankenfish ») à des risques rattachés à l’aquaculture montre bien pourquoi l’aquaculture est un sujet d’interpellation où prédominent les doutes et les craintes.
     
  • S’ajoutent à cela la méfiance généralisée et la colère à l’égard du MPO, aux deux extrémités du pays. Cette crise de crédibilité a comme point de départ l’opinion selon laquelle le MPO a mal géré les populations sauvages et est responsable de l’état lamentable de la pêche commerciale. Certains pensent même que l’aquaculture est le « Plan B » du MPO; un commentaire récurrent :
     
  •  Sommes-nous en train de troquer les poissons sauvages contre des emplois?
     

  • La perception qu’ont les gens de l’industrie semble déterminer l’opinion qu’ils ont du rôle de l’aquaculture dans la reconstitution des populations de poissons sauvages. Par exemple, certaines personnes ne croient pas en l’existence de la surpêche. À Prince Rupert, les répondants admettent qu’il y a déjà eu de la surpêche mais qu’elle est une chose du passé.
     
  • Par conséquent, si le MPO ne parvient pas à établir un lien positif entre l’aquaculture et les populations de poissons sauvages, son leadership, sa pertinence et sa crédibilité pourraient en souffrir.
     

  •  La contamination du saumon du Pacifique par le saumon atlantique est sur la côte ouest un sujet de grande préoccupation qui se répercute dans d’autres régions. Il faut que le MPO combatte tout « battage » négatif en cours sur la place publique, que ce soit sur ce sujet ou sur d’autres questions comme le poisson malade.
     

  • En revanche, dans la plupart des collectivités côtières où l’industrie aquacole est implantée, on note quand même une attitude positive et optimiste qui fait contrepoids aux grandes préoccupations environnementales. Cette réalité a été clairement constatée à Campbell River et Whitehorse et tout particulièrement à Terre-Neuve.
     
  • Les gens voient en l’aquaculture une industrie nouvelle et en pleine croissance mais qui se cherche encore. Le temps est venu de la réglementer et de l’encadrer, comme toute industrie importante, car elle a des effets sur la santé des personnes et sur l’environnement. Nous pouvons apprendre énormément de nos erreurs passées; que le MPO fasse sont « mea culpa » et agisse.
     

  • Les gens estiment que, n’étant pas assujettie à une réglementation et à un contrôle suffisants, l’aquaculture est dirigée par des gens ou des sociétés motivées par l’appât du gain qui ne se soucient nullement de la santé publique ni de la sécurité environnementale.
     

  • L’idée de normes a été très bien accueillie, mais pas de normes nationales. Les gens semblent vouloir des directives nationales pour l’aquaculture ou un cadre souple qui seraient toutefois assujettis à des « participations, règles d’application et normes régionales et locales ». Les gens ne veulent pas que :
     
  • les bureaucrates d’Ottawa prennent des décisions pour les collectivités côtières.
     

  • Certaines personnes supposent qu’il existe déjà des normes mais qu’elles sont insuffisantes. Quand on présentera des directives au public, il faudra insister sur le fait qu’elles sont nouvelles, afin que le public comprenne qu’elles correspondent à la situation actuelle de l’industrie.
     

  • Il existe des raisons de croire qu’il conviendrait de modifier l’orientation du débat sur le poisson d’élevage. Par exemple, au lieu de comparer le saumon d’élevage au saumon sauvage, que l’on présente le saumon d’élevage pour les avantages qu’il possède. Si l’on doit faire des comparaisons, que l’on choisisse d’autres sources de protéines. Ce faisant, on placerait le saumon d’élevage et les autres poissons d’élevage sous un bien meilleur éclairage.
     
  • Pour la plupart des répondants, l’aquaculture est synonyme d’élevage de poisson. Toutefois, pour un certain nombre de participants, le mot « aquaculture » a très peu de sens. Plusieurs personnes de différentes villes ont parlé de fermes aquatiques (aqua-farming). L’étude comporte des éléments tendant à montrer que l’expression « ferme aquatique » pourrait être un terme utile et évocateur, porteur d’une plus grande résonance et aux applications diverses. C’est pourquoi nous recommandons d’analyser les différents aspects de cette expression, en vue de l’adoption d’un nouveau cadre.
     
  • Il est possible que les fermes aquatiques se posent en industrie distincte, à mi chemin entre la pêche et l’aquaculture, tenant des deux; un secteur qui fournit de l’emploi, qui est une source renouvelable, prévisible et viable de nourriture qui peut aider à nourrir le Canada et le monde.

   

Dernière mise à jour : 2005-04-21

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