Communiqué

Bureau du
vérificateur général du Canada

et du commissaire à
l'environnement et au développement durable


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Pour diffusion après le dépôt du Rapport d’avril 1999 (prévu pour 14 h, le 20 avril 1999)

Médicament antipaludique administré à des soldats sans suivre le protocole

Le vérificateur général met en question les procédures de Santé Canada et de la Défense nationale

Autres observations de vérification

Ottawa, le 20 avril 1999 — Dans son rapport déposé aujourd’hui à la Chambre des communes, le vérificateur général du Canada, Denis Desautels, exprime son inquiétude au sujet de la façon dont la Défense nationale a administré à des troupes déployées en Somalie un médicament antipaludique, lequel faisait l’objet d’un essai clinique approuvé par Santé Canada.

Le Rapport révèle que la Défense nationale n’a pas suivi le protocole de l’étude de contrôle de l’innocuité de la méfloquine à l’automne et à l’hiver de 1992 et de 1993 lorsqu’on a administré le médicament à environ 900 soldats affectés à une opération de maintien de la paix. Pourtant, le Ministère avait respecté toutes les règles lors de distributions antérieures à des voyageurs de la Défense nationale.

Le Ministère a ordonné aux soldats de prendre le médicament sans avoir obtenu leur consentement. Or, il n’en a pas contrôlé systématiquement les effets indésirables et il n’a pas fourni de registre d’administration du produit au fabricant.

« Le problème, a expliqué M. Desautels, n’est pas que le médicament a été administré à des soldats, car on devait les protéger contre la malaria. Ce qui me préoccupe, c’est la façon dont on a procédé. Le médicament a été utilisé lors d’un essai clinique et pourtant, il a été administré aux soldats sans que l’on prenne les mesures requises pour en contrôler les effets ou que l’on surveille sa distribution. »

En outre, même s’il avait approuvé les conditions de l’essai clinique du médicament, Santé Canada n’a pris aucune mesure pour s’assurer du respect du protocole et des exigences qui en découlent, soit de faire rapport et de suivre les procédures afin de protéger la santé des patients.

« En laissant au fabricant le soin de contrôler l’essai clinique, Santé Canada n’avait aucun moyen de savoir si le médicament était utilisé conformément aux conditions qu’il avait établies en approuvant le concept de l’étude », a ajouté Denis Desautels.

Le Rapport signale que toutes ces constatations pourraient avoir de plus grandes répercussions. Parce que Santé Canada n’a pas contrôlé l’étude et que le fabriquant n’a pas obtenu de la Défense nationale les résultats de l’étude, on n’a pu recueillir de renseignements précieux sur l’innocuité ou l’efficacité du médicament utilisé sur le terrain.

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On pourra consulter le chapitre « Autres observations de vérification » dans le site Web du Bureau du vérificateur général du Canada (www.oag-bvg.gc.ca).

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