Portefeuille de l'Agriculture

Les frais d'utilisation

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Introduction

11.11 Les frais d'utilisation dans le portefeuille de l'Agriculture ne sont pas nouveaux. Depuis plus de 60 ans, les agriculteurs versent des droits de broutage à l'Administration du rétablissement agricole des Prairies pour pouvoir utiliser ses pâturages communautaires. La Commission canadienne des grains tarife depuis près de 90 ans ses services d'inspection des grains destinés à l'exportation.

11.12 Les trois principales entités du portefeuille de l'Agriculture qui imposent des frais d'utilisation sont le Ministère lui-même (Agriculture et Agroalimentaire Canada), la Commission canadienne des grains et l'Agence canadienne d'inspection des aliments. L'éventail des services assujettis à des frais d'utilisation est large : qu'il suffise de mentionner les activités entourant l'inspection des bovins d'abattage, la certification des normes et de la qualité des produits et l'administration de l'enregistrement des garanties d'emprunts. Les frais d'utilisation de ces entités ont totalisé 135,6 millions de dollars en 1997-1998; ces entités occupent ainsi le septième rang dans l'administration fédérale, laquelle recueille au total 3,937 milliards de dollars à ce chapitre.

11.13 La proportion de leurs dépenses que les organismes financent grâce aux frais d'utilisation varie considérablement. Ainsi, la Commission canadienne des grains recouvre la presque totalité de ses coûts. Pour sa part, l'Administration du rétablissement agricole des Prairies, qui est une direction générale d'Agriculture et Agroalimentaire Canada, récupère la presque totalité des coûts directs que lui occasionne l'entretien des pâturages nécessaires à la prestation de services de broutage et de reproduction pour les bovins. En revanche, un grand nombre de programmes de la Direction générale des services à l'industrie et aux marchés et de la Direction générale de la recherche du Ministère ne recouvrent pratiquement pas leurs coûts.

11.14 Le gouvernement entend par frais d'utilisation externe « toute recette non fiscale liée à la fourniture de biens, à la prestation de services de réglementation ou autres, ou à des droits ou à des privilèges, de toute source, produite au Canada ou à l'étranger, par des personnes ou des organisations à l'extérieur du gouvernement fédéral. »

11.15 En avril 1997, le gouvernement révisait sa politique sur le recouvrement des coûts et la tarification de 1989 et adoptait une approche moins normative. La politique révisée énonce plusieurs grands principes que les ministères et les organismes doivent respecter en matière de frais d'utilisation. Tout d'abord, ils doivent appliquer de tels frais « pour les services qui confèrent à des récipiendaires identifiables des avantages directs au-delà de ceux dont bénéficie le grand public ». On vise ainsi à s'assurer que le contribuable n'assumera pas la totalité des coûts des services qui procurent des avantages directs à des individus ou à des organismes particuliers.

11.16 Le deuxième principe sous-jacent de la politique est que la perception de frais d'utilisation ne doit pas seulement viser à générer des recettes; elle doit aussi permettre d'améliorer les services et d'axer davantage ceux-ci sur les besoins de la clientèle. La politique fait également valoir que les frais d'utilisation peuvent servir de test de marché pour déterminer la demande de services et peuvent contribuer à réduire la demande excédentaire qu'occasionnent les services « gratuits ».

11.17 Les initiatives de l'administration fédérale ont eu une incidence sur les frais d'utilisation dans le portefeuille de l'Agriculture. Dans le cadre de l'Examen des programmes de 1994-1995, les ministères et les organismes étaient tenus d'examiner chacun de leurs programmes en vue d'éliminer ceux qui n'étaient pas réellement nécessaires, d'améliorer le service à la clientèle et de repenser les programmes de manière à réduire les dépenses générales. Le gouvernement donnait alors à entendre qu'il était possible de réduire les dépenses en amputant les programmes ou en trouvant d'autres sources de recettes. Chacune des trois entités dont nous avons fait la vérification a réduit considérablement ses dépenses depuis l'Examen des programmes; dans certains secteurs, la baisse a atteint 20 p. 100.

11.18 Les recettes tirées des frais d'utilisation se sont accrues considérablement à l'Agence canadienne d'inspection des aliments depuis 1994-1995. La situation à ce chapitre a toutefois beaucoup moins changé dans les deux autres entités faisant l'objet de notre vérification ( voir la pièce 11.1 ). Ces hausses, ainsi que les augmentations de tarifs apportées par les autres ministères et ordres de gouvernement, se sont butées à la forte opposition des producteurs et du secteur.

11.19 Les principales préoccupations des intervenants ont trait à la façon dont les frais ont été introduits et à leur impact cumulatif. Un grand nombre d'entre eux allèguent que les frais d'utilisation sont tout simplement une autre forme d'impôt. Quelques-uns ont même affirmé que ces frais risquent de nuire à l'impartialité des activités de réglementation : les agents de réglementation pourraient repenser les programmes de façon à exaucer les voeux du secteur puisque celui-ci en paie les frais.

11.20 Les parlementaires ont formulé des craintes analogues. Les frais d'utilisation ont été au centre de plusieurs audiences et rapports des comités permanents de l'agriculture de la Chambre des communes et du Sénat. Les appréhensions qui entourent l'incidence des frais d'utilisation se sont accentuées avec les fortes tensions qu'exerce la faiblesse des prix des produits sur les revenus du secteur.

Objet de la vérification
11.21 Dans le cadre de notre vérification, nous nous sommes attardés aux activités entourant les frais d'utilisation qui se sont déroulées au cours des cinq dernières années à Agriculture et Agroalimentaire Canada, à l'Agence canadienne d'inspection des aliments et à la Commission canadienne des grains. Nous avons examiné seulement les tarifs imposés pour des services dispensés à l'extérieur du gouvernement et notre analyse dans le présent chapitre se limite donc à ces « frais d'utilisation externe ».

11.22 À la Direction générale de la recherche d'Agriculture et Agroalimentaire Canada, la plupart des questions liées à la tarification de la propriété intellectuelle se distinguaient des enjeux qui se posent dans les autres directions générales du Ministère et dans les deux autres entités. Nous exposons les résultats de notre travail sur la Direction générale de la recherche au chapitre 12 du présent rapport.

11.23 L'Agence canadienne d'inspection des aliments a vu le jour en avril 1997 et regroupe les activités d'inspection qu'assumaient auparavant trois ministères : Agriculture et Agroalimentaire Canada, Santé Canada et Pêches et Océans. L'équipe de vérification a examiné les programmes pertinents qui commandaient des frais d'utilisation à la fois avant et après la création de l'Agence.

11.24 Nous nous sommes principalement posé la question suivante : « Avec quelle efficacité les entités du portefeuille de l'Agriculture gèrent-elles leurs frais d'utilisation externe? ». Les objectifs particuliers de la vérification étaient de déterminer si les trois entités qui faisaient l'objet de notre vérification :

11.25 Nous nous sommes fondés sur la politique gouvernementale pour définir nos critères de vérification à l'égard de la mise en oeuvre des frais d'utilisation. En nous appuyant sur cette politique, nous avons examiné les meilleures pratiques et nous avons dépouillé la documentation provenant d'autres sources, notamment l'Organisation de coopération et de développement économiques. Les principales pratiques de gestion imposées par la politique gouvernementale cadrent, en général, avec ce que l'on trouve dans la documentation internationale sur les frais d'utilisation.

11.26 On trouvera à la fin du chapitre, dans la section intitulée « À propos de la vérification », des détails sur les objectifs, l'étendue et les critères de notre vérification. Les mesures correctives recommandées aux trois entités se trouvent à la fin du chapitre. Dans encadré n o 2 nous résumons nos constatations sur certains éléments clés de la gestion des frais d'utilisation et nous citons certaines bonnes pratiques qui pourraient être utiles à d'autres entités du portefeuille concerné ou de l'administration fédérale en général.

Observations

Mise en oeuvre incomplète de la politique gouvernementale

11.27 Même si les trois entités qui ont fait l'objet de notre vérification ont instauré des frais d'utilisation, elles n'ont pas encore répondu intégralement aux attentes énoncées dans la politique gouvernementale de 1997 sur les frais d'utilisation externe. La majorité des changements apportés aux frais d'utilisation des entités précèdent cette politique de 1997. Notre rapport présente des observations et des recommandations dans les domaines où la gestion des frais d'utilisation pourrait être améliorée pour répondre aux attentes énoncées dans la politique de 1997. Comme il est mentionné dans la présente partie du chapitre, les domaines dont il est question comprennent les pratiques d'établissement des coûts, les normes de service, les consultations et la communication des résultats.

11.28 Nous reconnaissons que les entités visées par notre vérification diffèrent beaucoup les unes des autres quant au type de services qu'elles dispensent et quant aux progrès qu'elles ont accomplis dans la mise en oeuvre de la politique gouvernementale sur la tarification. L'application des frais d'utilisation est une tâche continue, mais chaque entité en est arrivée au point où il lui faut prendre des décisions clés dans ce domaine. La situation actuelle et les décisions qui touchent chaque organisme sont résumées dans l'encadré n o 1 .

Nécessité d'améliorer l'établissement des coûts des programmes
11.29 Le Secrétariat du Conseil du Trésor et notre bureau ont souvent souligné l'importance de bons systèmes d'établissement des coûts. On ne peut établir le tarif approprié d'un service que si l'on connaît le coût total de la prestation de ce service. En établissant les coûts comme il se doit, on aide les administrateurs à dispenser leurs programmes avec plus d'efficience et à faire des choix plus éclairés quant à l'opportunité de lancer de nouveaux services ou de modifier les programmes existants et quant à la façon de le faire. Nous nous attendions à ce que les entités connaissent les coûts globaux de la prestation de leurs services et comprennent raisonnablement bien les différents facteurs susceptibles d'influer sur le coût des services.

11.30 Au cours des cinq dernières années, les trois entités qui ont fait l'objet de notre vérification ont peu amélioré la manière dont elles obtiennent et utilisent l'information sur les coûts. Elles peuvent estimer approximativement les coûts directs et généraux de la prestation de leurs programmes, mais elles n'ont pas calculé les coûts globaux des divers services que comporte chacun de leurs programmes. Il y a un seul programme pour lequel nous avons observé l'existence d'un système raisonnable d'établissement des coûts, et c'est celui qui porte sur l'administration du Compte de stabilisation du revenu net d'Agriculture et Agroalimentaire Canada.

Recours non généralisé à des normes de service
11.31 Nous nous attendions à ce que les entités exigeant des frais d'utilisation disposent de normes de service. À quelques exceptions près, nous avons observé que des normes de service ne sont pas largement appliquées dans le cadre des programmes à frais d'utilisation. Seul le Compte de stabilisation du revenu net mesure couramment les services qu'il dispense à la lumière de normes prédéterminées. La Commission canadienne des grains a élaboré des normes de service, mais elle n'a pas fait rapport sur le degré de conformité à ces normes. L'Agence canadienne d'inspection des aliments a ébauché des normes de service, mais elle ne les a appliquées que dans deux grands domaines : le programme des engrais applique des normes et évalue son rendement à leur égard, alors que le programme d'inspection du poisson a adopté des normes, bien qu'il n'examine pas son rendement en fonction de celles-ci.

11.32 Les clients désirent connaître le niveau de service qu'ils recevront en retour des droits qu'ils versent et ils veulent s'assurer qu'ils en auront pleinement pour leur argent. Dans un marché concurrentiel, le client peut choisir le fournisseur qui lui offre le meilleur prix, la meilleure qualité et le meilleur service. Dans un secteur réglementé où il n'y a peut-être qu'un seul fournisseur, le client n'a pas le choix. Dans ce cas, il convient de communiquer les normes de service et de faire rapport sur le rendement de leur application; c'est une façon de rendre des comptes à la population et aux utilisateurs du service et de contribuer à faire oublier l'absence de choix quant aux fournisseurs.

Comprend-on bien l'incidence des frais d'utilisation?
11.33 Les clients et les intervenants ont largement commenté l'incidence des frais d'utilisation sur leurs entreprises et leur gagne-pain. Bien qu'une partie de leurs commentaires découlent simplement du fait qu'ils sont maintenant obligés de payer pour une chose qui était auparavant « gratuite », une étude d'Agriculture et Agroalimentaire Canada laisse croire que l'incidence a été plus grande sur certains secteurs ( voir la pièce 11.2 ).

11.34 Conformément à la politique gouvernementale, nous nous attendions à ce que les concepteurs des frais d'utilisation se servent de l'information tirée des évaluations d'impact, notamment les retombées éventuelles sur la compétitivité. Le Test de l'impact sur les entreprises du gouvernement fédéral est un outil qui peut faciliter ces évaluations. Nous avons constaté que les entités visées par notre vérification ne se sont pas servies régulièrement de tels outils.

11.35 La plupart des frais d'utilisation sont établis et appliqués par voie de règlement. Conformément à la politique fédérale de réglementation, nous nous attendions à ce qu'on mette en regard les avantages prévus des nouveaux tarifs ou des changements de droits d'utilisation, d'une part, et le coût prévu de leur mise en oeuvre, d'autre part. Toutefois, les évaluations courantes ne portaient pas sur les avantages ou ne permettaient pas de les cerner, surtout les avantages indirects ou sociétaux. Les avantages non monétaires qu'étaient censés comporter les services tarifés n'ont pas été bien documentés ni communiqués aux intervenants ou aux parlementaires. Il faudrait évaluer ces coûts et avantages, notamment les coûts de mise en oeuvre et d'administration des droits d'utilisation.

11.36 Les évaluations d'impact des projets de remaniement de la réglementation que nous avons examinées étaient imprécises et la quantification y était insuffisante. En outre, il nous a été difficile de trouver, dans les évaluations, des preuves pour étayer l'allégation fréquente des entités selon laquelle les frais d'utilisation n'auraient pratiquement aucun effet sur la compétitivité parce qu'ils représentent un faible pourcentage des coûts des produits inspectés. Les évaluations d'impact renfermaient peu de renseignements pouvant aider le lecteur à comprendre les effets prévus de la tarification.

11.37 Bien que, pris individuellement, chacun des droits d'utilisation puisse sembler négligeable, ils peuvent, en bloc, représenter une partie importante du bénéfice net de certains secteurs. La politique gouvernementale révisée indique que les ministères et les organismes doivent « évaluer avec les clients l'impact cumulatif des frais imposés par toutes les entités fédérales, et évaluer les frais proposés dans ce contexte ». Agriculture et Agroalimentaire Canada a analysé l'impact cumulatif des frais d'utilisation dans son portefeuille ( voir la pièce 11.3 ).

Étude des solutions de rechange avant l'établissement de frais d'utilisation
11.38 Il se peut qu'il y ait des solutions de rechange à l'imposition de frais d'utilisation; il faut donc les examiner avant d'appliquer de tels frais. Les clients ne veulent pas que les recettes tirées de la tarification servent à combler des lacunes dans la prestation des programmes. Nous nous attendions, d'une part, à ce que les entités analysent et déterminent des façons de réduire ou d'éviter des coûts, tout en reconnaissant que des consultations ultérieures menées auprès des utilisateurs pourraient permettre de cerner d'autres options, et, d'autre part, à ce qu'elles soient en mesure de montrer que la prestation des services était efficiente. Éviter les coûts, cela signifie qu'on « se retire d'une activité » ou qu'on prend des mesures pour empêcher un accroissement de coûts qui surviendrait de toute manière. Une réduction des coûts suppose une diminution du niveau des services, sinon une prestation plus efficiente de ces services. À titre d'exemple d'évitement de coûts comme solution de rechange à l'application de frais supplémentaires d'utilisation, on consultera l'étude de cas n o 4 , « Le recouvrement des coûts : des avantages autres que la production de recettes ».

11.39 Quand on évalue des solutions de rechange, il faut notamment déterminer laquelle répond le mieux aux objectifs de l'entité et du programme et aux besoins de tous les intervenants. Il faut de bons systèmes d'établissement des coûts pour évaluer convenablement les solutions de rechange.

11.40 Nous avons constaté que les entités visées par notre vérification avaient adopté un certain nombre de façons nouvelles et créatives pour dispenser les services obligatoires ou qu'elles considéraient de le faire. À une plus grande échelle, la création de l'Agence canadienne d'inspection des aliments était en soi un vaste projet de réduction des coûts qui visait à abaisser les dépenses gouvernementales de 44 millions de dollars sans augmenter les recettes tirées de la tarification. Cependant, nous n'avons trouvé que peu d'indications montrant que ces entités, avant d'imposer des frais d'utilisation, envisageaient, avec l'attention requise, des solutions de rechange comme l'évitement des coûts.

Amélioration du processus de consultation
11.41 Nous nous attendions à ce que les entités appliquent la politique gouvernementale selon laquelle les ministères doivent tenir des consultations « véritables et efficaces » auprès de la clientèle tout au long du processus d'établissement des frais. Par « véritables et efficaces », on veut dire que les clients estiment que leurs préoccupations ont été véritablement entendues et qu'ils comprennent les motifs de la tarification.

11.42 À défaut de consultations appropriées, il se peut que l'opposition aux frais d'utilisation fasse avorter un projet de tarification et occasionne un manque à gagner pour l'État. L'entité risque également d'imposer un montant inapproprié ou de tarifer la mauvaise partie. Il se peut aussi qu'elle soit privée des précieux conseils des clients sur la façon d'améliorer le service.

11.43 Il arrive souvent que les clients s'opposent vivement à des droits s'ils croient qu'ils leur sont imposés unilatéralement. Ils les acceptent mieux lorsque les droits correspondent à un niveau convenu de services qu'ils considèrent comme un avantage privé pour eux.

11.44 Nous avons constaté que le cadre de consultation s'est amélioré au cours des cinq dernières années. Agriculture et Agroalimentaire Canada et les autres entités ont déployé des efforts pour bien structurer leurs consultations. Les producteurs et les secteurs, gros ou petits, sont mieux représentés depuis quelques années, bien que les petits producteurs trouvent coûteux de délaisser leurs activités pour participer à des consultations.

11.45 Les clients qui paient les frais d'utilisation, c'est-à-dire les bénéficiaires privés du service, ont été représentés aux consultations par leurs associations nationales. Toutefois, hormis les fonctionnaires qui protègent l'intérêt de la population, on note une faible représentation de la part de bénéficiaires qui ne paient pas de droits d'utilisation. Lors des consultations tenues au cours d'un récent examen, la Commission canadienne des grains a pu faire participer certains des grands bénéficiaires (des producteurs) en plus de ceux qui paient les frais (les entreprises de manutention des grains). Pour sa part, l'Agence canadienne d'inspection des aliments a cherché à faire participer des groupes de consommateurs à des consultations sur des aspects liés à l'alimentation, mais sans grand succès. Lorsque la représentation du bien public est relativement faible, on peut penser que l'aboutissement des consultations favorise le secteur.

11.46 Néanmoins, nous avons constaté que les consultations étaient généralement ouvertes et que les groupes consultés recevaient la rétroaction dans des délais raisonnables. Les observations des intervenants ont incité des entités gouvernementales à modifier leurs barèmes tarifaires ou leurs frais d'utilisation et à modifier la façon dont ils dispensent leurs services.

11.47 Toutefois, en même temps, un certain nombre d'intervenants qui ont pris part aux consultations menées par l'Agence canadienne d'inspection des aliments nous ont dit qu'à leur avis, l'Agence s'était servie des réunions non pas tellement pour les consulter que pour annoncer ses hausses prévues de tarifs.

11.48 Malgré l'amélioration de leurs processus de consultation, les trois entités pourraient en rehausser l'efficacité en en faisant un moyen continu d'échanger de l'information sur le rendement des programmes et sur les objectifs à venir. La clientèle serait plus satisfaite si elle était convenablement consultée et si on lui faisait rapport sur les résultats en regard des normes de service.

Élaboration de barèmes tarifaires de rechange
11.49 Nous nous attendions à ce que les entités envisagent des solutions de rechange à une tarification uniforme pour toutes les activités. Il y a un compromis inhérent à faire dans le choix entre des tarifs uniformes qu'il est simple d'administrer, et un barème plus complexe de droits qui est plus coûteux à administrer, mais permet de mieux répondre aux besoins des clients et aux objectifs des programmes.

11.50 Les entités visées par notre vérification ont cherché, habituellement pendant les consultations, à fixer leurs barèmes de tarifs de manière à répondre aux besoins des utilisateurs. À l'Agence canadienne d'inspection des aliments, par exemple, on a abaissé les tarifs imposés aux petites entreprises et calculé les droits d'utilisation en fonction de la durée de prestation du service.

11.51 Bien que les entités aient répondu aux besoins de leur clientèle, elles n'ont pas convenablement tenu compte des coûts que cela suppose. L'Agence canadienne d'inspection des aliments applique à l'heure actuelle plus de 1 600 tarifs. En plus de ce que lui coûte la prestation des services, il faut compter les coûts supplémentaires inhérents à l'application de la réglementation et à l'administration des factures et de la perception des droits, ainsi que les coûts cachés qu'occasionnent au personnel et aux clients de l'Agence le suivi des tarifs et la préparation des formulaires appropriés. L'Agence n'a pas estimé ces coûts, mais elle doit en tenir compte quand vient le temps de choisir un barème de tarifs plutôt qu'un autre.

11.52 Les entités ont pu contenir les coûts dans le domaine de la perception des frais d'utilisation. Certaines ont conçu des programmes pour y arriver, alors que d'autres ont simplement amélioré leurs mécanismes de perception.

Un long processus : le changement des tarifs
11.53 Nous nous attendions à ce que les changements de tarifs soient mis en oeuvre dans des délais raisonnables, mais nous avons constaté que le processus d'application des nouveaux tarifs et des tarifs modifiés est très lent. En effet, il n'est pas rare qu'il faille plus de deux ans pour mettre en place des changements apportés à la réglementation. En réalité, il a fallu presque quatre ans pour appliquer les récentes modifications tarifaires dans le cadre de la Loi sur les prêts destinés aux améliorations agricoles et à la commercialisation selon la formule coopérative. Cette période va de la proposition initiale jusqu'à la mise en oeuvre de la réglementation ( voir l'étude de cas n o 1 , « La lenteur du changement : il y a un prix à payer »).

11.54 Les tarifs sont normalement établis à l'issue du processus de réglementation, ce qui englobe leur publication dans la Gazette du Canada . Le cadre réglementaire qui régit les droits d'utilisation comprend : la Loi constitutionnelle qui prévoit que toute loi relative à un impôt ou à des frais doit émaner de la Chambre des communes; diverses autres lois qui confèrent le pouvoir d'établir et de modifier des tarifs se rapportant à une activité déterminée; l'article 19 de la Loi sur la gestion des finances publiques qui permet au gouverneur en conseil d'établir des tarifs ou d'autoriser les ministres à fixer des tarifs par décret. Ce processus de réglementation comporte diverses étapes qui, tout en protégeant la population contre l'application aveugle et arbitraire des frais d'utilisation, peuvent souvent être longues et lourdes.

11.55 Il est possible de simplifier le processus, mais il faudrait en assurer une meilleure diffusion. Il est possible de simplifier quelque peu le processus. Ainsi, la Loi sur l'Agence canadienne d'inspection des aliments autorise le ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire à établir des frais d'utilisation après avoir consulté les intervenants et avoir publié les tarifs proposés dans la Gazette du Canada . L'Agence a eu recours à cette disposition dans une certaine mesure pour apporter des modifications techniques, mais elle n'y a pas fait appel à ce jour pour changer des tarifs puisque la plupart d'entre eux se rattachent à d'autres lois. L'Agence espère que les modifications récemment apportées aux lois qu'elle applique permettront de régler ce problème.

11.56 Il faudra que toute simplification soit pondérée afin que les parlementaires et les intervenants de l'extérieur aient suffisamment l'occasion d'examiner attentivement les frais d'utilisation imposés grâce à des analyses d'impact et à de meilleurs rapports.

11.57 Les retards dans l'application de nouveaux tarifs peuvent avoir des effets monétaires importants sur l'entité tarificatrice et sur sa clientèle, car ils risquent d'entraîner, dans l'intervalle, un sous-paiement ou un paiement en trop des frais d'utilisation, selon que les changements proposés consistent à majorer ou à réduire les droits.

11.58 Les retards peuvent aller à l'encontre des intérêts des utilisateurs-payeurs. En 1997, par exemple, la Commission canadienne des grains a réduit ses frais de service à la réception des grains. De la décision de réduire jusqu'à l'implantation des nouveaux tarifs, il a fallu 14 mois, soit quatre mois de plus que la Commission n'avait prévu. Lorsqu'on réduit des tarifs avec l'accord de tous les intervenants, tous gagnent à ce que le processus d'application soit simplifié.

11.59 Les barèmes : une entrave à l'adaptation des tarifs à l'évolution des coûts. Lorsque le retard persiste dans l'application d'un changement de tarif, il se peut que les recettes n'épongent pas les dépenses comme prévu, ce qui risque d'accroître le risque financier pour l'entité. Le danger est plus important pour la Commission canadienne des grains que pour un grand nombre d'autres entités gouvernementales qui imposent des frais d'utilisation, car elle est presque entièrement tributaire des droits d'utilisation pour son financement. En outre, la Commission a peu d'emprise sur le délai nécessaire à la modification des tarifs puisque ce délai est dicté par le processus de réglementation. Il faudrait simplifier ce processus ou trouver une façon plus dynamique de rajuster les tarifs en fonction de l'évolution des coûts.

Mauvaise intégration des frais d'utilisation dans la planification stratégique
11.60 Nous nous attendions à ce que les entités appliquent une stratégie globale et uniforme à l'égard des frais d'utilisation et se soient fixé des objectifs clairs et réalisables qui favorisent la répartition efficace des ressources. En outre, le Conseil du Trésor s'attendait à ce que les entités intègrent une stratégie de recouvrement des coûts dans leurs plans d'activités de 1998-1999.

11.61 L'objectif d'une stratégie sur les frais d'utilisation est de déterminer les activités pour lesquelles l'organisme peut imposer des droits d'utilisation et les domaines dans lesquels les objectifs stratégiques supérieurs auraient préséance.

11.62 Des entités que nous avons examinées, seule la Commission canadienne des grains a communiqué une stratégie sur les frais d'utilisation aux parlementaires et aux intervenants dans le cadre de son examen des programmes de 1998-1999 ( voir l'étude de cas n o 2 , « Intégration des frais d'utilisation dans la planification stratégique d'une entité »).

11.63 En plus de se doter d'une stratégie sur les frais d'utilisation, une entité se doit d'intégrer ceux-ci dans la prise de décisions importantes au niveau de ses programmes et de son organisation, d'une part, et d'en faire une partie intégrante de sa culture de gestion, d'autre part. Les frais d'utilisation sont un outil de gestion, c'est-à-dire l'un des nombreux outils utilisés pour atteindre les objectifs de l'entité. Nous avons constaté lors de notre examen que les entités, outre les montants qui figurent comme recettes prévues, présentent peu de données sur les frais d'utilisation dans leurs plans d'activités.

Possibilité d'une meilleure planification des tarifs au niveau des programmes
11.64 Pour que leurs programmes soient le reflet de leurs plans stratégiques, les entités se servent habituellement de cadres de planification. À partir de ces cadres, elles produisent un plan stratégique, un plan d'activités et des plans de programmes particuliers. Nous avons trouvé peu d'éléments probants montrant que les entités faisant l'objet de notre vérification tiennent compte des frais d'utilisation dans la planification d'un programme, sauf lorsqu'il s'agit de projets de tarification précis. Si une stratégie sur les frais d'utilisation n'influence pas nettement tout le cheminement qui va du plan stratégique aux plans de programme particuliers, il se peut qu'on ne tienne pas compte de tels frais dans la conception de nouveaux programmes ou qu'on les applique sans uniformité dans les programmes existants. Il est alors possible que la poursuite des objectifs stratégiques soit marquée par l'inefficience sinon par l'échec.

11.65 Les entités ont tenu compte des frais d'utilisation dans la planification de leurs interventions lorsque se présentaient des circonstances particulières, mais elles se doivent de le faire régulièrement. L'Agence canadienne d'inspection des aliments, par exemple, n'a pas mis à jour son plan de tarification de manière régulière, bien qu'elle ait eu recours à un plan intégré au moment où elle a introduit le projet de recouvrement des coûts en 1994.

11.66 Les enjeux horizontaux comme les frais d'utilisation doivent être traités de façon analogue partout dans l'entité. Nous avons observé qu'au cours des deux dernières années, Agriculture et Agroalimentaire Canada a consacré beaucoup d'efforts pour établir un cadre de rendement qui décrit la façon dont le Ministère compte atteindre ses objectifs. Le cadre traite de plusieurs questions à facettes multiples telles que l'intégration des aspects environnementaux dans le processus décisionnel, mais il ne fait pas état des frais d'utilisation ni de la prestation efficiente des programmes. On pourrait recourir au cadre ou à un autre outil pour que les objectifs du Ministère concernant les frais d'utilisation soient atteints avec rigueur.

11.67 La planification des frais d'utilisation au niveau des programmes porte habituellement sur des projets précis de tarification. Si l'on ne tient pas compte de ces frais dans la planification annuelle des programmes, on se prive de possibilités d'instaurer de nouveaux tarifs ou de réduire les tarifs existants.

Utilité de principes directeurs pour la tarification
11.68 Au moment d'élaborer une stratégie sur les frais d'utilisation, il est important de définir les principes qui la justifient et qui guideront sa mise en oeuvre. Chacune des entités compte sur plusieurs gestionnaires pour concevoir ou modifier ses programmes. Pour que la stratégie sur les frais d'utilisation soit appliquée uniformément dans toute l'entité, les gestionnaires doivent recevoir une orientation quant à la façon d'interpréter la politique gouvernementale et de l'adapter à leurs conditions de programme particulières.

11.69 Les principes directeurs sont également utiles aux groupes d'utilisateurs qui peuvent s'en servir comme « règles du jeu ». Ces principes fournissent d'importants renseignements aux intervenants et leur donnent un cadre pour juger si les frais d'utilisation, en vigueur ou proposés, sont justes et appropriés. En définissant clairement ces principes et en les rendant publics, on permet aux groupes d'utilisateurs d'accepter plus facilement la tarification et on fait échec aux tentatives de certains groupes de les éviter.

11.70 Les « principes généraux de partage des coûts » que suit l'Agence canadienne d'inspection des aliments ont été établis en février 1994, à une époque où les services d'inspection étaient encore dispensés par la Direction générale de la production et de l'inspection des aliments d'Agriculture et Agroalimentaire Canada. Certains de ces grands principes, qui ressemblent à ceux de la récente politique gouvernementale sur les frais d'utilisation, prescrivaient ce qui suit :

11.71 La Direction générale de la production et de l'inspection des aliments avait également établi des lignes directrices ou des objectifs pour déterminer la proportion relative de l'avantage privé et du bien public dans chaque domaine fonctionnel; l'Agence canadienne d'inspection des aliments continue d'y souscrire. On a présumé qu'il y avait un élément d'avantage privé dans tous les services dispensés par la Direction générale, sauf indications contraires. En ce qui a trait à la portion d'avantage privé, on a fixé des objectifs (en pourcentage des coûts à recouvrer) pour les fonctions comme l'inspection des produits à l'importation et à l'exportation, l'enregistrement des établissements, l'étiquetage et les heures supplémentaires.

11.72 Ensemble, ces principes et ces objectifs étaient une mesure valable qui a facilité et accéléré l'acceptation des nouveaux tarifs et des majorations de droits entre 1994 et 1998. Toutefois, les principes n'ont pas été mis à jour depuis la création de l'Agence canadienne d'inspection des aliments. Les groupes émanant de chacun des trois ministères fondateurs ont apporté avec eux à l'Agence leurs propres pratiques et leur expérience; il est important que l'organisme adopte les principes qu'il juge les meilleurs dans la gestion de ses frais d'utilisation et de ses services.

11.73 Nous avons constaté qu'Agriculture et Agroalimentaire Canada manquait de principes directeurs ( voir l'étude de cas n o 3 , « Des programmes analogues mais des frais d'utilisation différents »). La Commission canadienne des grains possède, depuis 1994, des principes directeurs pour ses frais d'utilisation.

Difficulté de départager l'avantage privé du bien public
11.74 L'un des aspects les plus difficiles de l'application de frais d'utilisation pour un service consiste à déterminer quelle proportion de l'avantage va aux utilisateurs et au grand public respectivement. La décision prise à cet égard peut influer considérablement sur l'ampleur des tarifs imposés aux utilisateurs.

11.75 Nous nous attendions à ce que chacune des entités ayant fait l'objet de notre vérification ait établi des critères sur lesquels se fonder pour évaluer l'avantage privé et les ait clairement communiqués aux intervenants. L'établissement de la proportion relative de bien public par rapport à l'avantage privé est surtout une question de jugement et il est important que les gens acquittant les frais comprennent et acceptent la façon dont ceux-ci sont calculés.

11.76 Comme nous l'avons signalé, l'Agence canadienne d'inspection des aliments a été empirique dans sa façon de déterminer la proportion de l'avantage privé dans les services qu'elle dispense. À quelques exceptions près, elle a établi des objectifs de recouvrement des coûts qui varient d'un minimum de 10 p. 100 pour certaines activités à la presque totalité des coûts pour les services qui, juge-t-elle, constituent un avantage entièrement privé.

11.77 Comme nous le notions au chapitre 9 du Rapport de 1996, intitulé « Agriculture et Agroalimentaire Canada - La protection des végétaux et la santé des animaux : inspection et réglementation », le Ministère (maintenant l'Agence) s'était engagé à définir les critères qu'il utiliserait pour évaluer l'avantage privé lié à chaque domaine fonctionnel de service; l'Agence n'a pas encore donné suite à cet engagement. En outre, Agriculture et Agroalimentaire Canada et la Commission canadienne des grains n'ont pas encore déterminé ni expliqué comment ils précisent les avantages publics et privés d'un service et leur attribuent une valeur.

Les frais d'utilisation sont plus qu'une source de recettes
11.78 La tarification peut procurer des avantages non monétaires si elle est conçue de manière à les susciter. Les entités n'obtiennent que des résultats restreints à cet égard, mais leurs pratiques pourraient être améliorées ( voir l'étude de cas n o 4 , « Le recouvrement des coûts : des avantages autres que la production de recettes »). Comme il a déjà été noté, les inspecteurs des aliments exigent souvent, pour des inspections au cours desquelles ils décèlent des irrégularités, le même montant que pour celles où ils ne relèvent rien, même s'il est plus long pour eux d'exécuter des inspections où ils trouvent des problèmes. Cette façon de procéder n'incite pas le secteur à se conformer à la réglementation et, par conséquent, réduit le temps dont disposent les inspecteurs de l'État pour leurs interventions.

11.79 Nous avons relevé des éléments probants montrant que certains frais d'utilisation sont conçus de telle façon qu'ils vont à l'encontre du comportement souhaité. Les transformateurs de poisson, par exemple, ont besoin d'un certificat pour pouvoir exporter leurs produits. Si l'inspecteur décèle un problème à l'égard d'un produit, de son emballage ou de son étiquetage, et qu'aucun certificat d'exportation n'est délivré, aucuns frais ne sont exigés. Pour recevoir le certificat, le transformateur doit corriger le problème et solliciter une autre inspection. Il est possible que les inspecteurs aient à inspecter le même produit trois fois ou plus, mais des frais ne sont imposés que lorsqu'il y a délivrance de certificat. Si le produit continue d'être non conforme à l'inspection et qu'aucun certificat n'est délivré, le transformateur n'a rien à payer pour toutes les inspections.

11.80 En résumé, l'Agence canadienne d'inspection des aliments peut mettre grandement à profit les tarifs qu'elle impose pour faciliter l'atteinte de l'objectif de son programme qui est de favoriser la conformité par le secteur, et à mieux tenir compte des coûts réels de ses services.

Un examen du rendement minimal
11.81 Nous nous attendions à ce que les entités mesurent leur rendement en déterminant, entre autres choses, si elles dispensent leurs programmes avec efficience. L'Administration du rétablissement agricole des Prairies tire peu de profit des commentaires que lui communique directement sa clientèle, quand il s'agit de mesurer son rendement dans des projets particuliers. À l'exception du Compte de stabilisation du revenu net, qui fait rapport sur ses budgets, ses objectifs opérationnels et ses résultats à son comité consultatif national, aucun des autres programmes tarificateurs que nous avons examinés ne comportait de mesures de l'efficience. C'est pourquoi les responsables de ces programmes ne sont pas en mesure de montrer à leur clientèle que les programmes sont dispensés avec efficience et que les tarifs ne viennent pas combler leur manque d'efficience.

11.82 Parmi les outils de mesure possible de l'efficience, citons les suivants :

11.83 Nécessité de surveiller la prestation des programmes. Il existe un autre motif pour justifier l'examen du rendement des programmes, c'est de s'assurer que les frais d'utilisation sont appliqués tels qu'ils ont été conçus. Dans l'un des services de l'Agence, à savoir l'enregistrement des étiquettes de produits, nous avons constaté que l'on interprétait la réglementation de manière à maximiser les recettes tirées de la tarification même si cela allait à l'encontre de la conception initiale de la tarification ou du volume de travail que suppose la prestation du service.

11.84 Seul Agriculture et Agroalimentaire Canada, par l'entremise de sa Direction générale de l'examen des programmes, a la capacité nécessaire pour mener ce genre d'examen, mais il n'y a pas fait appel pour examiner le rendement des frais d'utilisation qu'il impose. L'Agence canadienne d'inspection des aliments a récemment créé une Direction de la vérification et de l'examen et aura la capacité nécessaire pour mener de tels examens à l'avenir.

11.85 A-t-on obtenu les avantages escomptés? Il faut également examiner les programmes tarificateurs en vue de déterminer si les frais d'utilisation permettent d'obtenir les avantages escomptés. En communiquant cette information aux intervenants et aux parlementaires, surtout si des avantages non monétaires sont recensés, on donnerait l'assurance que la tarification est davantage qu'une simple source de recettes.

Méconnaissance des processus de règlement des différends
11.86 Nous nous attendions à ce que les entités aient établi des processus de règlement des différends en vue de traiter les plaintes et les désaccords concernant les frais d'utilisation. Un tel processus, exigé par la politique gouvernementale, est important pour la clientèle puisqu'il s'agit souvent du seul recours à sa disposition si elle est mécontente de la prestation de services obligatoires (prévus par la réglementation).

11.87 L'Agence canadienne d'inspection des aliments a instauré un mécanisme d'appel qu'elle a rendu public. Toutefois, la plupart des clients de l'Agence que nous avons interrogés ont déclaré qu'ils ignoraient l'existence d'un tel processus.

11.88 La Commission canadienne des grains et Agriculture et Agroalimentaire Canada n'ont pas mis sur pied de processus officiel pour traiter les plaintes concernant leurs frais d'utilisation. Cependant, Commission met à la disposition de plaignants éventuels une ligne téléphonique sans frais ainsi qu'un processus d'appel pour les différends qui ont trait au classement. La Commission et l'Administration du rétablissement agricole des Prairies recourent aux liens informels et aux réunions régulières avec les intervenants pour remédier à leurs problèmes.

11.89 Un processus bien conçu et bien rodé d'appel et de règlement des différends montrera à la clientèle que les frais d'utilisation sont appliqués avec équité. Dans le cas où la clientèle estime que les ministères ou les organismes n'ont pas tenu équitablement compte de son avis dans le processus d'établissement de la tarification, la politique gouvernementale désigne explicitement à son intention le président du Conseil du Trésor comme « point de contact ».

Quelles leçons peut-on tirer de l'expérience?
11.90 Les gestionnaires des programmes tarificateurs doivent tirer des leçons de l'expérience acquise et rajuster les droits et les programmes selon l'évolution de la conjoncture et des besoins des utilisateurs. Dans le secteur privé, une entreprise qui ne dégagerait pas d'enseignements de son expérience mettrait son avenir en danger. Dans le secteur public, un programme peut continuer d'être appliqué même s'il ne dispense pas ses services avec efficience ou avec efficacité.

11.91 Outre l'examen du rendement, il y a un autre moyen qui permet de tirer des leçons de l'expérience : le dialogue avec les intervenants. Les consultations sur des frais d'utilisation particuliers doivent devenir un véhicule régulier et continu de l'échange d'information sur le rendement des programmes et sur les objectifs à venir. La Direction générale de la production et de l'inspection des aliments et, par la suite, l'Agence canadienne d'inspection des aliments ont tenu des réunions annuelles (jusqu'à cette année) avec les intervenants en vue de discuter des changements à apporter à la tarification et aux programmes. Bien que ces réunions soient un pas dans la bonne direction, nous croyons qu'on aurait pu en retirer un plus grand profit. Ces rencontres sont un carrefour où les intervenants peuvent proposer des façons d'améliorer les programmes. Elles donnent également à l'entité l'occasion de prouver aux intervenants qu'ils en ont eu pour leur argent et de discuter des objectifs à venir de l'entité, plus particulièrement en matière de tarification.

Les rapports sur les plans et le rendement renseignent mal
11.92 Les parlementaires et les intervenants se sont montrés vivement intéressés par la question des frais d'utilisation; ils méritent donc de recevoir de l'information à jour et complète à ce sujet. Les trois entités qui ont fait l'objet de notre vérification ont communiqué avec les utilisateurs de leurs services au sujet de tarifs particuliers. Toutefois, les documents de planification comme le Rapport ministériel sur les plans et priorités et d'autres documents de cette nature qui sont dans le domaine public renferment peu de renseignements sur les frais d'utilisation et ne font que reprendre en grande partie les données de l'année précédente. On n'y fait pas de liens explicites entre l'expérience passée et la façon dont l'entité compte atteindre ses objectifs à l'avenir. Comme il a été mentionné ailleurs, il n'y a pas d'énoncé clair de principes ni de plans futurs à l'égard des frais d'utilisation. Il sera donc difficile pour les lecteurs des prochains rapports sur le rendement de juger si celui-ci a été réellement satisfaisant. Si l'on estime cette information trop détaillée pour figurer dans des documents de planification sommaires, il faudrait alors communiquer les plans de tarification à la population et aux parlementaires.

11.93 Le Secrétariat du Conseil du Trésor demande aux ministères et aux organismes de présenter un résumé annuel des recettes, prévues et réelles, tirées des frais d'utilisation externe, ainsi qu'une liste de leurs projets concernant les frais d'utilisation. Nous avons vérifié dans le site Web du Secrétariat quels renseignements sont fournis sur les frais d'utilisation au sujet des entités ayant fait l'objet de notre vérification. Nous avons constaté que l'information présentée prête à confusion et qu'elle n'est pas très instructive ( voir la pièce 11.4 ).

11.94 Dans le rapport du Groupe de travail indépendant chargé de la modernisation de la fonction de contrôleur, que le Secrétariat du Conseil du Trésor a publié en 1997, les auteurs font ressortir la nécessité de regrouper l'information financière et non financière (à la fois historique et prospective) et d'établir les liens entre ces deux types de données si l'on veut mieux comprendre le rendement passé et, plus encore, faciliter la planification.

11.95 Nous nous attendions à ce que les entités fassent régulièrement rapport au Parlement et aux intervenants sur les résultats financiers et sur le rendement des frais d'utilisation en regard des objectifs établis. Comme le demandait le Secrétariat du Conseil du Trésor, les entités ont fourni quelques renseignements financiers et une liste de leurs frais d'utilisation. En outre, la Commission canadienne des grains et l'Agence canadienne d'inspection des aliments ont présenté de l'information financière sommaire dans leurs rapports annuels. Toutefois, aucun des deux organismes n'a suffisamment renseigné les parlementaires et les intervenants pour qu'ils puissent juger si les frais d'utilisation étaient convenablement gérés et les services, dispensés avec efficience.

11.96 Les entités doivent faire rapport sur les résultats obtenus par rapport aux objectifs définis l'année précédente et fournir de l'information qui permettra de répondre aux questions suivantes.

Moratoire sur les nouveaux tarifs

11.97 Dans une présentation qu'il a faite en novembre 1996 devant le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire de la Chambre des communes, le gouvernement s'est engagé à ne plus imposer de nouveaux frais d'utilisation ni à accroître les tarifs en vigueur avant 2000 (exception faite des frais déjà annoncés). Son objectif était alors de rassurer le Parlement au sujet de l'Agence canadienne d'inspection des aliments dont il proposait la création : celle-ci réaliserait ses gains d'efficience par la réduction et l'évitement des coûts plutôt que par l'imposition de tarifs additionnels.

11.98 Depuis l'annonce de ce moratoire, on a réclamé que sa portée soit élargie et sa durée, prolongée. Les agriculteurs ont subi de fortes baisses de revenu à cause de la faiblesse des prix des produits et les gouvernements fédéral et provinciaux ont mis sur pied des programmes de soutien du revenu en cas de catastrophe. On a également réclamé un moratoire sur les frais d'utilisation à l'échelle de toute l'administration fédérale.

11.99 Au cours de notre examen, les représentants des trois entités ont formulé des points de vue différents au sujet des entités auxquelles le moratoire s'applique et de sa durée.

Incidence du moratoire
11.100 Le moratoire a non seulement atteint l'objectif escompté en bloquant les majorations de tarifs, mais il a aussi eu un effet, non recherché, celui de geler toute activité de gestion des frais d'utilisation. Le rythme de la mise en oeuvre de la politique gouvernementale sur les frais d'utilisation a ralenti, et les représentants en imputent la faute surtout au moratoire. Ainsi, les consultations de l'Agence canadienne d'inspection des aliments ont diminué et, de plus, Agriculture et Agroalimentaire Canada et l'Agence canadienne d'inspection des aliments accordent moins d'importance à l'amélioration d'outils de gestion comme les mécanismes d'établissement des coûts.

11.101 Depuis l'Examen des programmes de 1995, Agriculture et Agroalimentaire Canada et l'Agence canadienne d'inspection des aliments ont acquis de l'expérience en tarification et ont élargi le champ de leurs connaissances en ce domaine. Ils ont investi dans l'amélioration des consultations et dans la communication avec leur clientèle. Il y a un risque de voir cette capacité s'atténuer si le moratoire persiste.

11.102 Entre-temps, on continue d'adapter les programmes à l'évolution des besoins de leurs utilisateurs. Un premier exemple majeur est celui du remaniement des programmes à la Commission canadienne des grains; un second exemple vient de l'adoption continue, par le programme de salubrité des viandes de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, du Programme d'amélioration de la salubrité des aliments (qui applique les principes découlant de l'analyse des risques et de la maîtrise des points critiques).

11.103 Pendant le moratoire, les tarifs ne peuvent être modifiés en fonction de ces changements de programme. Il se peut alors que certains clients paient davantage que leur juste part pour certains services. L'écart entre les coûts d'un programme et les recettes provenant des frais d'utilisation peut également accroître le risque financier que courent les entités, et ce risque est particulièrement élevé pour celles qui sont grandement tributaires des recettes tirées de la tarification.

11.104 Le moratoire a également accentué l'incertitude parmi la clientèle et les intervenants quant à l'état des plans déjà annoncés. Aucune déclaration publique claire n'est venue dissiper cette incertitude, ce qui aurait permis aux intervenants de planifier en conséquence. Comme l'a affirmé un intervenant, personne ne sait ce que l'avenir réserve à ceux qui paient des frais d'utilisation. Pourtant, ajoutait-il, le secteur a besoin de temps pour planifier.

Mesures possibles
11.105 Le moratoire donne l'occasion aux entités d'évaluer si les frais d'utilisation sont appliqués comme il se doit, de mettre au point des mesures de l'efficience des programmes, d'améliorer les outils de gestion des frais d'utilisation, notamment les systèmes d'établissement des coûts, et de planifier pour l'avenir.

11.106 Les gestionnaires des programmes pourraient aussi recueillir de l'information sur le rendement des frais d'utilisation et sur l'incidence du moratoire et, pour leur part, les fonctionnaires pourraient élaborer des options de politique sur les frais d'utilisation dans l'avenir. Si le gouvernement n'a pas l'intention de continuer à mettre en vigueur de nouveaux tarifs ou de majorer les tarifs en vigueur, il lui reste quand même la possibilité de rajuster les tarifs de façon à éliminer le manque d'uniformité et faire en sorte que la tarification tienne compte des changements apportés aux services.

Conclusion et recommandations

11.107 Au cours des cinq dernières années, certaines des entités ayant fait l'objet de notre vérification ont considérablement élargi l'application des frais d'utilisation. Dans de nombreux cas, les fonctionnaires ont estimé que les restrictions de temps et le besoin immédiat de recettes leur ont laissé peu de possibilités de concevoir des frais d'utilisation qui procureraient aussi des avantages non monétaires. Ils disposaient également de peu de temps pour envisager la possibilité d'éviter ou de réduire les coûts. Les entités se sont butées à la vive opposition des groupes qui se voyaient obligés de payer des tarifs plus élevés.

11.108 Chacune des trois entités a réalisé des progrès dans la conception et la gestion de la tarification en fonction des objectifs gouvernementaux concernant les frais d'utilisation. La structure des consultations s'est beaucoup améliorée au cours des cinq dernières années et, dans certains domaines, on a adopté de bonnes pratiques. Mais il y a encore lieu d'améliorer la gestion des frais d'utilisation dans un certain nombre de domaines, notamment l'établissement du coût des services, l'évaluation de l'incidence des droits, l'établissement de mécanismes officiels d'appel, et l'intégration des frais d'utilisation dans la planification stratégique.

11.109 Il est possible de renforcer les liens redditionnels entre ceux qui dispensent les services et ceux qui les utilisent et en paient le coût. Les entités peuvent améliorer leurs services et rajuster leurs tarifs en fonction des leçons qu'elles tirent de l'application des frais d'utilisation. Pour y arriver, il conviendrait d'établir de meilleurs liens entre les pratiques d'établissement des coûts, d'assurer l'efficience dans la prestation des programmes et d'améliorer les rapports destinés aux utilisateurs sur les résultats obtenus. Les trois entités n'ont pas suivi de près leurs frais d'utilisation ni fait rapport à leur sujet de façon claire et valable.

11.110 Même si, depuis quelques années, elles accomplissent des progrès, les entités sont en perte de vitesse et ne mettent pas à jour leurs frais d'utilisation à mesure que leurs programmes évoluent. En conséquence, il se pourrait que certains groupes d'utilisateurs paient soit plus, soit moins que leur juste part. Il y a également le risque de voir s'atténuer la capacité de gérer les frais d'utilisation acquise au cours des quelques dernières années.

11.111 Un grand nombre de fonctionnaires voient dans le moratoire l'indice d'une réticence générale du gouvernement de continuer à appliquer des frais d'utilisation. En tant que mesure provisoire, le moratoire peut donner aux trois entités le temps de réévaluer leur situation actuelle, d'élaborer des principes directeurs et de planifier des améliorations aux frais d'utilisation qu'elles imposent.

R ecommandations Agriculture et
Agroalimentaire
Canada
Agence
canadienne
d'inspection des
aliments

Commission
canadienne
des grains
1.

Les entités devraient prendre des mesures pour améliorer leur capacité d'établissement des coûts et ainsi être mieux en mesure de gérer leurs frais d'utilisation et d'inspirer confiance à la population dans l'administration de ces frais ( 11.29-11.30 ).

p

p

p

2.

Les entités devraient adopter des normes valables de service (y compris la mesure du degré de satisfaction de la clientèle), en suivre l'application et préparer régulièrement des rapports à leur sujet ( 11.31-11.32 ).

p/m

p

p

3.

Les entités devraient mieux informer la population sur l'incidence probable des tarifs proposés, notamment les frais d'administration et autres coûts ainsi que les avantages monétaires et non monétaires ( 11.33-11.36 ).

p

p

p

4.

Agriculture et Agroalimentaire Canada devrait adapter l'approche analytique, utilisée pour l'étude sur l'impact cumulatif, parmi les outils dont il se sert pour évaluer l'incidence des tarifs proposés ( 11.37 et pièce 11.3 ).

p

s.o.

s.o.

5.

Les entités devraient décider si d'autres études sur l'impact cumulatif des frais d'utilisation sont justifiées et planifier en conséquence ( pièce 11.3 ).

p

p

p

6.

Agriculture et Agroalimentaire Canada devrait mieux documenter l'approche utilisée pour l'étude sur l'impact cumulatif et les leçons qu'il en a tirées et en faire part aux autres parties intéressées ( pièce 11.3 ).

p

s.o.

s.o.

7.

Il faudrait élargir le processus de consultation sur les frais d'utilisation, nouveaux ou modifiés, de façon à englober tous les bénéficiaires importants des services connexes, peu importe qui est facturé pour les services ( 11.41-11.48 ).

p/m

p

p/m

8.

Les entités devraient, avec l'aide des organismes centraux, trouver des façons de mieux adapter les barèmes tarifaires à l'évolution du contexte des activités et des coûts, et améliorer ainsi les outils permettant à la population et aux parlementaires d'en faire un examen critique ( 11.53-11.59 ).

p

p

p

9.

Il faudrait élaborer des principes directeurs qui seront conformes à la politique gouvernementale et qui permettront à une personne de cerner les situations dans lesquelles des frais d'utilisation s'appliquent, de saisir comment les avantages publics et privés ont été départagés, de comprendre le mode de calcul du montant des frais et de constater que les principes ont été appliqués avec uniformité et équité à l'échelle de l'entité ( 11.60-11.73 ).

p

p/m

p/m

10.

Les entités devraient dûment tenir compte des aspects importants des frais d'utilisation dans leur processus permanent de planification stratégique ainsi que dans leur plan stratégique ( 11.60-11.63 ).

p

p

s.o.

11.

Les entités devraient examiner chacun de leurs programmes, que ceux-ci prévoient ou non des frais d'utilisation, afin de cerner le manque d'uniformité dans la tarification, les possibilités de tirer des avantages qui débordent la simple production de recettes, la possibilité de simplifier le barème tarifaire, et les tarifs qui cadrent mal avec les objectifs des programmes ou la stratégie et les principes de l'entité sur les frais d'utilisation; le moment choisi pour tenir cet examen peut varier selon la nature et l'importance du domaine en cause. Cet examen devrait permettre de déterminer quels changements s'imposent dans les frais d'utilisation et comment ces changements seront apportés ( 11.81-11.85 ).

p

p

p

12.

Les entités devraient se doter de meilleurs moyens pour montrer systématiquement aux utilisateurs qu'elles contrôlent leurs coûts et que leurs opérations sont efficientes ( 11.81-11.82 ).

p

p

p

13.

Les entités (de concert avec les intervenants) devraient examiner régulièrement et évaluer leur gestion des projets en cours sur des frais d'utilisation afin de s'assurer que les services offerts continuent de répondre aux besoins des bénéficiaires et qu'ils sont dispensés de façon économique et efficiente ( 11.83-11.84 ).

p

p

p/m

14.

Les entités devraient évaluer la mesure dans laquelle les frais d'utilisation ont permis de réaliser des recettes et d'obtenir d'autres avantages, et faire l'inventaire des frais d'utilisation qui donnent des résultats constructifs et mesurables pour les contribuables, et faire rapport à ce sujet ( 11.85 ).

p

p

p

15.

Il faudrait officialiser les mécanismes d'appel et de règlement des différends et en assurer une large diffusion ( 11.86-11.89 ).

p

p

p

16.

Dans les cas où les frais d'utilisation sont importants, les entités devraient apporter d'énormes améliorations à la qualité de l'information sur les frais qu'elles rendent publique, afin que les parlementaires et la population comprennent la stratégie, les principes, les plans et le rendement de l'entité en matière de tarification ( 11.92-11.96 ).

p

p

p/m

17.

Il faudrait préciser la portée et la durée du présent moratoire sur les frais d'utilisation ( 11.97-11.104 ).

p

p

p

p Pertinent

p/m Pertinent, mais dans un moindre degré : des mesures ont déjà été prises, ou la recommandation ne s'applique qu'à certains domaines ou programmes

s.o. Sans objet

Réponse d'Agriculture et Agroalimentaire Canada : Le Ministère est heureux que le Bureau du vérificateur général souligne les succès qu'il a connus et l'innovation dont il a fait preuve au fil des ans dans l'administration de ce dossier complexe et souvent délicat. Nous sommes toujours prêts à apporter des améliorations et nous reconnaissons la contribution précieuse du vérificateur général à cette fin.

Agriculture et Agroalimentaire Canada prépare actuellement un cadre de gestion adapté aux exigences du portefeuille, qui permettra de mieux définir les premiers principes directeurs de l'imposition de droits d'utilisation lorsque le moratoire en vigueur sera levé. Ces principes seront conformes à l'esprit de la politique du Conseil du Trésor et aux besoins de nos clients. Le Ministère reconnaît l'importance d'améliorer les mécanismes d'établissement des coûts, d'évaluer l'incidence de l'imposition de frais individuels et d'établir des procédures d'appel dans le système de gestion des frais d'utilisation. Nous cherchons des façons d'améliorer notre rendement dans ces domaines lorsque nous entreprenons des examens de programmes et modifions nos barèmes de droits. Le Ministère cherche également à améliorer les exigences et la gestion du processus de réglementation et demandera au Secrétariat du Conseil du Trésor de le conseiller à ce sujet.

Le juste équilibre entre la saine gestion et l'acceptation des frais d'utilisation par les utilisateurs a toujours été difficile à trouver. Nous sommes fiers des efforts que nous avons déployés pour réaliser cet équilibre délicat en collaborant étroitement avec nos clients, en communiquant constamment avec eux et en tenant compte des autres facteurs qui influent sur notre milieu de travail. De ces facteurs, les plus importants sont les directives du Parlement et la nécessité de soupeser les incidences sur le secteur.

Réponse de la Commission canadienne des grains : La Commission canadienne des grains est reconnaissante au Bureau du vérificateur général d'avoir souligné ses réalisations. Nous constatons que le chapitre renferme des suggestions utiles visant à améliorer ses activités, et nous avons l'intention d'y donner suite. Indépendamment de ce qui précède, il importe de noter ce qui suit.

Dans le cadre des paramètres établis par le Parlement, la Commission s'engage à travailler avec ses clients, soit les producteurs de grains et autres intervenants de l'industrie, pour mettre en application la politique sur le recouvrement des coûts du gouvernement et pour fournir d'excellents services pour les frais qu'elle perçoit.

Réponses de l'Agence canadienne d'inspection des aliments : L'Agence canadienne d'inspection des aliments participe de longue date à l'élaboration et à la mise en oeuvre des politiques et pratiques de recouvrement des coûts du gouvernement. L'expérience montre que les droits d'utilisation comportent de nombreux avantages qui vont au-delà de la production de recettes. L'Agence souscrit aux observations et aux recommandations formulées dans le rapport de vérification du Bureau du vérificateur général. Elles l'aideront à maintenir un système juste et équitable de droits d'utilisation pour les services d'inspection qui procurent d'importants avantages économiques aux secteurs canadiens de l'agroalimentaire et du poisson.

L'Agence explore diverses options de recouvrement des coûts pour l'an 2000. Si l'actuel moratoire sur le recouvrement des coûts est levé, elle suivra les recommandations du vérificateur général de façon à corriger les lacunes de l'actuelle politique. La production de recettes supplémentaires pourrait bien ne revêtir qu'une importance secondaire en regard d'objectifs tels que l'application équitable et uniforme des droits de service à tous les secteurs de production. Si le moratoire est maintenu, l'Agence s'attachera à simplifier si possible ses barèmes de droits, à faire rapport sur le rendement du régime, et à remanier légèrement les droits pour tenir compte de l'évolution de sa structure de coûts, sous l'influence par exemple du retour à la négociation collective.

La consultation des clients demeurera l'une des plus importantes activités de l'Agence au chapitre du recouvrement des coûts, car elle nous renseigne sur le climat économique et fait ressortir la nécessité de maintenir un équilibre entre les objectifs de la politique et les objectifs plus vastes mis de l'avant par l'ensemble de l'administration fédérale. On reconnaît un programme efficace et bien conçu de recouvrement des coûts à sa capacité de produire des recettes propres à appuyer les objectifs des programmes, contribuant de la sorte au bien-être général des secteurs canadiens de l'agroalimentaire et du poisson.


À propos de la vérification

Objectifs

Les objectifs de la vérification étaient de déterminer si les trois entités qui ont fait l'objet de notre vérification :

Étendue et méthode

Nous nous sommes penchés sur les projets de frais d'utilisation externe en cours dans le portefeuille de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire (les sociétés d'État et le Fonds renouvelable de l'Agence canadienne du pari mutuel ont été exclus). La vérification a porté sur Agriculture et Agroalimentaire Canada, l'Agence canadienne d'inspection des aliments et la Commission canadienne des grains. À Agriculture et Agroalimentaire Canada, nous avons concentré notre travail sur la Direction générale des services à l'industrie et aux marchés ( Loi sur les prêts destinés aux améliorations agricoles et à la commercialisation selon la formule coopérative ), la Direction générale des politiques (Compte de stabilisation du revenu net), l'Administration du rétablissement agricole des Prairies et la Direction générale de la recherche.

Le Bureau du vérificateur général s'est déjà penché sur les frais d'utilisation dans le cadre de vérifications passées du portefeuille de l'Agriculture. Dans le chapitre 9 de notre rapport de 1996 , « La protection des végétaux et la santé des animaux », nous avons constaté que les montants recouvrés étaient de beaucoup inférieurs aux coûts globaux de la prestation des services. On notait également une insuffisance de critères pour départager l'avantage privé du bien public. Dans le chapitre 13 de notre rapport de 1994, « Gestion par le gouvernement fédéral du système d'assurance de la salubrité des aliments », nous avions observé que les coûts de l'inspection des aliments n'étaient pas recouvrés conformément à la politique gouvernementale qui était alors en vigueur et qu'il y avait un manque d'uniformité dans les pratiques de recouvrement des coûts, entre les ministères concernés et même au sein de leurs services.

En nous fondant sur les sources d'information que constituent notamment la politique gouvernementale et l'Organisation de coopération et de développement économiques, nous avons examiné dans quelle mesure les diverses entités ont appliqué et géré les frais d'utilisation.

En plus des entrevues auxquelles a participé le personnel des trois entités, nous avons étudié et analysé des dossiers, des données et de la documentation émanant de ces entités. Nous avons interrogé un certain nombre de groupes sectoriels ainsi que des producteurs particuliers touchés par les frais d'utilisation. Nous avons également observé les services pour lesquels les inspecteurs imposent des frais à divers endroits, notamment l'inspection des abattoirs, des établissements de transformation des viandes et des silos-élévateurs de Vancouver et de Thunder Bay, ainsi que la certification des importations et des exportations.

L'information quantitative figurant dans ce chapitre, qui a été tirée de sources gouvernementales et non gouvernementales ou de bases de données ministérielles, a fait l'objet d'un contrôle de vraisemblance. Elle n'a cependant pas été soumise à une vérification.

Critères de vérification

Pour le premier objectif de notre vérification, nous nous attendions à ce que :

En ce qui concerne le deuxième objectif de la vérification, nous nous attendions à ce que :

* Critère tiré de la politique du Conseil du Trésor sur le recouvrement des coûts et la tarification et d'autres documents de cette entité.

Enfin, pour ce qui est de troisième objectif de notre vérification, nous nous attendions à ce que :

* Critère tiré de la politique du Conseil du Trésor sur le recouvrement des coûts et la tarification et d'autres documents de cette entité.

Équipe de vérification

Vérificateur général adjoint : Don Young
Directeur principal : Neil Maxwell
Directeur : Gordon Stock

Linda Anglin
Robert Anderson
Tina Guthrie
Martha Lywak
David Maxwell
Eimer Quinn
John Rossetti
Christian Weber

Pour obtenir de l'information, veuillez communiquer avec M. Neil Maxwell.