Le ministère du Revenue national, Impôt

Programmes des recettes et Retenues à la source

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Introduction

19.6 Le ministère du Revenu national, Impôt perçoit quatre grandes catégories de recettes : impôts fédéraux sur le revenu, impôts provinciaux et territoriaux sur le revenu lorsqu'une entente a été signée à cet effet, cotisations des employés et contributions des employeurs au Régime de pensions du Canada et cotisations à l'Assurance-chômage. Le tableau suivant indique les montants recouvrés pendant l'exercice 1987-1988.

Recouvrements Montant brut 1987-1988

Impôt fédéral sur le revenu

68 301 605 000 $

Impôt provincial sur le revenu

20 367 174 000

Cotisations et contributions au Régime de pensions du Canada

5 583 236 000

Cotisations d'assurance-chômage

0 670 769 000

Total des recettes

104 922 784 000 $


(Source : Rapport du ministère du Revenu national, Impôt pour l'exercice clos le 31 mars 1988)

19.7 Retenues à la source. Lorsque les Canadiens produisent leurs déclarations d'impôt sur le revenu, chaque printemps, ils ont souvent payé la totalité ou une partie de leurs impôts, de leurs cotisations au Régime de pensions du Canada et de leurs cotisations d'assurance-chômage au moyen de retenues faites par leurs employeurs à même leurs revenus. Les employeurs remettent ces fonds au ministère du Revenu national, Impôt au moins une fois par mois. Toutes ces remises sont enregistrées dans des fichiers informatisés. Par la suite, elles sont attribuées aux relevés appropriés des contribuables particuliers, qui sont également conservés dans des fichiers informatisés.

Nombre de contribuables faisant l'objet de retenues à la source en 1987

13 418 133

Nombre de comptes actifs d'employeurs au ministère du Revenu national, Impôt au 31 mars 1988

1 233 727

Total des retenues à la source pour l'exercice clos le 31 mars 1988

76 662 720 000 $


19.8 Acomptes provisionnels. Certains types de revenus ne sont pas assujettis aux retenues à la source, y compris les pensions alimentaires et les allocations indemnitaires, certains pourboires et gratifications, l'intérêt, les dividendes, les revenus de location et de placements, le revenu d'un travail indépendant et certaines pensions.

19.9 La plupart des particuliers sont tenus de verser des acomptes provisionnels trimestriels d'impôt sur le revenu, à moins que l'impôt ne soit retenu à la source sur les trois quarts au moins de leur revenu net ou que l'impôt fédéral net qui est exigible pour l'année courante ou l'année précédente ne dépasse pas 1 000 $. Les agriculteurs et les pêcheurs, dont l'impôt pour l'année courante et l'année précédente dépasse 1 000 $, versent des acomptes provisionnels selon une échelle différente de celle des autres particuliers.

19.10 Les corporations remettent l'impôt sur le revenu sous forme d'acomptes provisionnels mensuels.

19.11 Versements sur production de déclaration. Lorsque les particuliers produisent leurs déclarations de revenus, beaucoup d'entre eux doivent un solde. Ils sont tenus de remettre le solde dû au plus tard le 30 avril. Les corporations sont tenues de remettre les soldes dus deux ou trois mois après la fin de leur exercice financier, selon le type de corporation.

19.12 Non-résidents. Les particuliers qui ne résident pas au Canada doivent payer l'impôt des non-résidents sur certains revenus tirés de sources canadiennes. Cet impôt doit être retenu à la source.

Activités des Retenues à la source et des Programmes des recettes

19.13 Réception, dépôt et comptabilisation des recettes. Les recettes sont reçues dans les institutions financières, les centres fiscaux et, de plus en plus, dans les bureaux de district. Elles sont déposées au crédit du Receveur général du Canada dans diverses institutions financières, et elles sont transférées par la suite à la Banque du Canada. À Revenu national, Impôt, elles sont comptabilisées dans plusieurs systèmes informatisés.

19.14 Demandes de renseignements et correspondance. Le personnel des bureaux de district fournit des renseignements et répond à des questions d'ordre général concernant les retenues à la source. Les centres fiscaux sont chargés de répondre à la correspondance concernant les comptes des employeurs et des contribuables.

19.15 Vérification et exécution. Le ministère contrôle les montants reçus des employeurs afin d'identifier ceux qui n'ont pas fait les déductions ou les remises prescrites. Il communique avec les employeurs contrevenants pour demander le paiement et, s'il y a lieu, vérifie leurs documents et établit les cotisations pour les montants dus. Il peut également vérifier les employeurs pour découvrir des revenus d'emploi et des avantages imposables accordés aux employés sans être déclarés, ou pour vérifier les retenues des cotisations au Régime de pensions du Canada sur les gains ouvrant droit à pension et des cotisations d'assurance-chômage sur les gains assurables. Le programme des retenues à la source effectue également des vérifications des versements aux non-résidents pour découvrir ceux qui sont assujettis à l'impôt des non-résidents.

19.16 Régime de pensions du Canada et assurance-chômage. Le ministre du Revenu national, Impôt est chargé de certains aspects tant du Régime de pensions du Canada (RPC) que du Programme de l'assurance-chômage (AC). Le ministère du Revenu national, Impôt recouvre des cotisations, des contributions et des remboursements de prestations, recueille certains renseignements et rend des décisions sur l'application de certaines dispositions législatives pertinentes. Les montants recouvrés et les renseignements recueillis sont transférés aux ministères qui ont la responsabilité première de l'application du RPC et de l'AC.

Étendue de la vérification

19.17 Nous avons défini notre champ d'action comme étant les activités dont la direction fonctionnelle est assurée par la Division des retenues à la source et la Division des programmes des recettes qui, avec la Division des recouvrements, constituent la Direction des recouvrements et de la comptabilité du Bureau principal. Un chapitre de notre Rapport de 1988 portait tout particulièrement sur la Division des recouvrements. La responsabilité des opérations revient aux cinq bureaux régionaux -- et aux 37 bureaux de district et sept centres fiscaux qui en relèvent. Nous avons effectué notre vérification des opérations d'après un échantillon composé de deux bureaux régionaux, sept bureaux de district et quatre centres fiscaux situés d'un bout à l'autre du Canada. À notre avis, cet échantillon représentait assez bien l'ensemble du ministère.

19.18 Les Retenues à la source et les Programmes des recettes sont appuyés par certaines applications informatiques qui sont exploitées par la Direction des systèmes d'information du Bureau principal. Nous avons examiné ces applications.

19.19 Certaines des activités qui entrent dans l'étendue de notre vérification avaient été examinées par les vérificateurs internes du ministère au cours des trois dernières années. Nous avons examiné les rapports de vérification interne et nous avons assuré le suivi de certaines des conclusions dans le cours de notre vérification.

Programmes des recettes

Gestion de caisse

19.20 Étant donné le volume énorme des rentrées qui sont traitées par Revenu national, Impôt, il importe que le traitement à chaque étape soit effectué de façon efficiente afin de minimiser les coûts de financement connexes. Les montants reçus par Revenu national, Impôt, mais non encore déposés au crédit du Receveur général du Canada à la Banque du Canada, s'appellent le «flottant». Le terme «coût de financement» s'emploie en rapport avec le montant de ce flottant. Jusqu'à ce que les montants aient été déposés au crédit du Receveur général du Canada, le gouvernement ne peut pas utiliser les fonds. Nous présumons que le gouvernement aurait réduit le montant de ses emprunts du montant de ces fonds. Par conséquent, le terme «coût de financement» se rapporte à l'intérêt payable sur une somme d'argent empruntée, égale au montant du flottant.

Le traitement des remises aux bureaux de district est plus efficient
19.21 Tout récemment encore, la fonction «dépôt» du ministère était concentrée dans les centres fiscaux. Les montants reçus par les bureaux de district étaient transmis au centre fiscal le plus proche pour que celui-ci les dépose. Les statistiques établies par Revenu national, Impôt indiquent que les rentrées mettaient en moyenne trois jours pour aller d'un bureau de district à un centre fiscal. Étant donné que les remises reçues aux bureaux de district s'élèvent en moyenne à 80 millions de dollars par jour, il en résultait un flottant égal à trois fois ce montant, soit 240 millions de dollars. À un taux d'intérêt théorique de 10 p. 100, le coût de financement annuel de ce flottant serait de 24 millions de dollars.

19.22 Une étude datée d'octobre 1986, commandée par le Bureau du contrôleur général, a mis en relief ce retard. Comme mesure provisoire, les bureaux de district ont commencé, en juin 1988, à déposer les chèques de valeur élevée, réduisant ainsi de moitié le coût de financement. C'est également l'étude qui a donné naissance au «Projet de caisse des bureaux de district» de Revenu national, Impôt. Se servant de procédures mises en oeuvre au début de 1989, les bureaux de district déposent eux-mêmes tous les montants qu'ils reçoivent. L'utilisation de cette formule devrait réduire largement ou même éliminer l'ancien retard.

En 1989, le traitement des versements accompagnant les déclarations de revenus s'est amélioré de façon appréciable
19.23 Les particuliers qui doivent un solde d'impôt sur le revenu tendent à retarder la production de leurs déclarations jusqu'à l'échéance du 30 avril. Cette façon de faire entraîne pour Revenu national, Impôt une période de pointe dans la charge de travail, étant donné que les déclarations accompagnées de versements arrivent en masse pendant les premiers jours de mai chaque année.

(Les 4 photos ne sont pas disponibles)

19.24 En 1988, le ministère n'a fini de déposer tous ces versements que le 27 mai. Il a évalué à quelque 3,4 millions de dollars le coût de financement du retard à déposer ces fonds.

19.25 En octobre 1988, le ministère a entrepris de mettre au point des stratégies qui lui permettraient de résorber plus rapidement l'arriéré des versements effectués au moment de la production des déclarations. En 1989, on visait à éliminer l'arriéré au plus tard le 19 mai. On s'attendait à réduire ainsi le coût de financement à 2,3 millions de dollars, soit une amélioration de 1,1 million de dollars. Tous les centres fiscaux ont respecté le délai, et un centre fiscal a pu éliminer l'arriéré dès le 9 mai 1989. Le ministère a l'intention d'examiner et d'évaluer les méthodes utilisées pour réaliser cette performance.

Les retards dans le dépôt de certaines recettes entraînent l'inobservation des exigences législatives
19.26 Les règlements établis en conformité de la Loi sur la gestion des finances publiques exigent le dépôt des montants reçus chaque jour, à moins que le total soit inférieur à 500 $. Les paragraphes 19.21 à 19.25 indiquent que Revenu national, Impôt n'a pas toujours respecté cette exigence. Le ministère estime que les exigences législatives ne peuvent pas être respectées pour ce qui est des versements sur production des déclarations.

Le ministère ne dispose pas des renseignements nécessaires pour déterminer si le traitement des remises par l'intermédiaire d'un «établissement de transmission indirecte» est rentable
19.27 Les employeurs peuvent remettre les montants qu'ils ont retenu des employés, ainsi que leurs propres cotisations et contributions, à n'importe quelle institution financière. Les particuliers et les corporations peuvent verser leurs acomptes provisionnels d'impôt sur le revenu de la même manière. Certaines institutions financières, dites «établissements de transmission directe», ont des ententes avec le Receveur général du Canada qui leur permettent de retirer des frais pour chaque remise qu'elles traitent et de verser des intérêts sur les montants qu'elles ont reçus, mais qu'elles n'ont as encore portés au crédit du Receveur général. D'autres institutions financières, dites «établissements de transmission indirecte», ne reçoivent pas de frais de service et ne versent aucun intérêt.

19.28 Typiquement, les établissements de transmission indirecte utilisent le courrier pour transférer à Revenu national, Impôt les montants qu'ils ont perçus. Les statistiques établies par Revenu national, Impôt pour la période allant de septembre 1988 à mars 1989 montrent que la différence moyenne entre la date à laquelle les remises étaient reçues par une institution financière et la date à laquelle elles étaient reçues par le ministère variait entre 7,59 et 8,98 jours. La moyenne globale était de 8,16.

19.29 Le montant moyen quotidien des remises que les établissements de transmission indirecte ont transféré par courrier pendant cette période était de quelque 1,3 million de dollars. Le coût annuel de financement du flottant, qui correspond aux remises de huit jours, est de 1 million de dollars à un taux d'intérêt théorique de 10 p. 100. Le ministère ne connaît pas le montant des frais de service qu'il serait tenu de payer aux établissements de transmission indirecte sur la même base qu'aux établissements de transmission directe. Par conséquent, il n'est pas en mesure d'évaluer la rentabilité du traitement par l'intermédiaire d'établissements de transmission indirecte. Vers la fin de 1988, les renseignements nécessaires pour effectuer une analyse ont commencé à devenir disponibles et, lorsqu'ils seront suffisants, le ministère des Approvisionnements et Services mènera une analyse coûts-avantages.

Rentrées de caisse et systèmes de comptabilité

19.30 Les systèmes de comptabilité et de traitement des rentrées de caisse à Revenu national, Impôt comportent à la fois des processus manuels et des processus informatisés. Les transactions sont d'abord enregistrées dans le Système de traitement de l'information financière, qui trie les transactions et les canalise vers d'autres systèmes auxiliaires et le grand livre général du ministère. Les systèmes auxiliaires comprennent ceux qui tiennent à jour les comptes des particuliers, les comptes des corporations et les comptes des retenues sur la paye.

19.31 Étant donné le montant des recettes dont s'occupe le ministère, il est essentiel qu'il y ait un système valide de contrôles internes sur les rentrées de caisse afin de prévenir les pertes que pourraient occasionner les fraudes ou les erreurs. Nous avons examiné les documents et nous avons fait enquête sur certains contrôles internes clés et nous n'avons relevé aucune lacune importante. Cependant, nous n'avons pas mis les contrôles à l'essai pour déterminer s'ils fonctionnaient de la manière voulue. Les vérificateurs internes du ministère testent périodiquement les procédures suivies dans chaque centre fiscal.

Le ministère n'a pas pris les dispositions qui s'imposent pour reconstituer le contenu de ses systèmes de comptabilité des rentrées de caisse en cas de catastrophe
19.32 Le ministère dépend, au plus haut point, de ses systèmes informatisés. Un rapport de vérification interne de 1987 indiquait qu'il ne disposait pas d'un plan satisfaisant de reprise en cas de catastrophe. Pour répondre à ces critiques, le ministère a pris certaines mesures initiales. Une aire de secours a été aménagée au centre fiscal de Sudbury pour recevoir du matériel informatique et de télécommunications si nécessaire. On y trouve les installations électriques ainsi que les systèmes de climatisation et d'extinction des incendies appropriés, et l'aire continue de servir à des travaux de bureau. Le ministère considère qu'il faudrait quelque 60 jours pour mettre l'aire de secours en état de fonctionnement.

19.33 Le plan de reprise en cas de catastrophe prévoit que les données disponibles dans des lieux de stockage hors place suffiront pour permettre le retour à l'exploitation normale. Au moment de notre vérification, nous avons constaté qu'on ne disposait pas de données suffisantes hors place. Toutefois, le ministère nous a informé qu'il avait depuis rectifié la situation. Nous avons également noté que, à l'exception des procédures de préparation manuelle de dépôts, le ministère n'a aucun plan qui lui permettrait de fonctionner pendant la période qui lui serait nécessaire pour mettre l'aire de secours en état de fonctionnement.

19.34 Le ministère devrait inclure dans son plan de reprise en cas de catastrophe une stratégie lui permettant de fonctionner depuis le moment où une catastrophe se produit jusqu'à celui où l'aire informatique de secours est prête à être utilisée. Il devrait aussi faire effectuer des essais périodiques pour s'assurer que les données conservées en stockage hors place sont suffisantes pour permettre la reprise.

Commentaires du ministère : Nous sommes d'accord, et les responsables des systèmes d TED ainsi que la direction générale de la Technologie convoqueront un Comité directeur antisinistre et un Comité de travail antisinistre pour examiner les éléments du Plan antisinistre, tels que la capacité de fonctionner à la suite d'une panne importante du système principal.

Les systèmes de calcul des intérêts du ministère ont besoin d'être révisés
19.35 Les dispositions législatives concernant l'impôt sur le revenu prévoient diverses circonstances dans lesquelles le ministère charge ou verse des intérêts. Il incombe aux Programmes des recettes d'effectuer ces calculs.

19.36 Le calcul des intérêts peut être fort complexe. Pour les particuliers, les calculs sont effectués principalement au moyen du système informatique de logiciels qui tient à jour les comptes des particuliers. Ce système, appelé CINDAC, a été développé il y a quelque 25 ans et a subi depuis des modifications constantes. Par conséquent, il est devenu de plus en plus inefficient et il est très coûteux de le mettre à jour et de le modifier. Le problème du calcul des intérêts n'est qu'une conséquence de l'utilisation du système de logiciels sous sa forme actuelle. Le ministère, afin d'améliorer l'efficience et la capacité du système de logiciels CINDAC, a entamé un processus qui prévoit une refonte complète sur une période de cinq ans. Il a l'intention d'achever les segments du système servant au calcul des intérêts d'ici 1991.

Retenues à la source

Vérifications

19.37 L'activité des Retenues à la source comprend quatre types de vérifications. Trois d'entre elles sont des vérifications des listes de paye et la quatrième est une vérification des non-résidents. On établit chaque année, pour chaque type, un plan qui comporte un certain nombre de vérifications à effectuer et un nombre d'années-personnes à consacrer à la tâche.

19.38 Une des vérifications des listes de paye est connue sous le nom de vérification d'exécution. Elle est entreprise, par exemple, lorsque le système informatique de Revenu national, Impôt découvre un problème éventuel au sujet d'un employeur, tel un paiement en retard. Un second type, dit vérification de service, est effectué à la suite d'une mise sous séquestre ou d'une faillite lorsqu'une preuve de réclamation doit être produite. Le troisième type de vérification des listes de paye porte sur le revenu d'emploi ou les avantages imposables non déclarés. Il porte le nom de vérification des avantages et du revenu d'emploi (VARE). Dans la quatrième catégorie, celle de la vérification des non-résidents, les vérificateurs cherchent des versements imposables faits à des non-résidents.

Le rendement de la fonction vérification des Retenues à la source s'est amélioré au cours des cinq dernières années
19.39 Une amélioration spectaculaire du rendement de la fonction de vérification des Retenues à la source s'est produite lorsque le ministère lui a attribué un plus grand nombre d'années-personnes. Dans l'année terminée le 31 mars 1985, le nombre des vérifications effectuées dépassait tout juste 54 000, quelque 20 000 de moins que le nombre de vérifications budgétées pour l'année. Pour l'année terminée le 31 mars 1989, le nombre total de vérifications effectuées s'est élevé à plus de 82 000, seulement quelque 2 000 de moins que le nombre budgété pour l'année. Les quatre types de vérifications ont tous augmenté en nombre, mais les vérifications d'exécution, avec une augmentation de 17 000, et les vérifications de service, avec une augmentation de plus de 7 000, représentaient 85 p. 100 de l'amélioration.

19.40 Cet élargissement de la portée de la vérification s'est traduit par l'accroissement du nombre des retenues à la source additionnelles établies, lesquelles sont passées de quelque 145 millions de dollars en 1984-1985 à 319 millions de dollars en 1988-1989, et du montant de revenus non déclarés qui ont été découverts, lequel est passé de 35 millions en 1984-1985 à 82 millions de dollars en 1988-1989. Les vérificateurs ont également réussi à recouvrer une proportion plus élevée des cotisations au moment de leurs visites sur place.

19.41 Malgré cette amélioration générale du rendement, le ministère n'a pas encore réalisé ses propres objectifs quant à «l'étendue en pourcentage» de la vérification des comptes d'employeurs (la proportion vérifiée est présentée comme un pourcentage de tous les comptes) ou à l'âge moyen de l'inventaire des vérifications (comptes sélectionnés pour être vérifiés, mais qui ne l'ont pas encore été). Les vérifications VARE et celles des non-résidents, bien que leur nombre soit en augmentation, sont restées en-deçà du nombre de vérifications prévu.

Les charges obligatoires de travail enlèvent aux activités de vérification certaines ressources qui pourraient rapporter gros
19.42 Une des techniques dont Revenu national, Impôt se sert pour déterminer l'attribution de ses ressources consiste à désigner les activités comme étant ou obligatoires ou non obligatoires. Toutes les vérifications des Retenues à la source sont non obligatoires, à l'exception des vérifications de service. Il est obligatoire de répondre aux demandes de renseignements du public. Lorsqu'il est confronté à une tâche pressante et obligatoire, un gestionnaire peut transférer des ressources d'une activité non obligatoire à une autre qui est obligatoire.

19.43 Nous avons noté quelques cas récents où des ressources avaient été temporairement soustraites à l'activité de vérification et transférées ailleurs. Sans vouloir suggérer que de tels cas sont nombreux, nous nous inquiétons de ce que ce genre de choix risque d'entraîner l'abandon de recettes, en particulier lorsque les contraintes imposées à l'échelle du gouvernement dans l'utilisation des ressources en années-personnes s'ajoutent à la priorité actuelle du ministère qui consiste à fournir des services à ses clients.

19.44 Les statistiques indiquent qu'un dollar supplémentaire dépensé pour la vérification peut rapporter un montant beaucoup plus élevé. Pendant 1988-1989, les vérifications d'exécution et de service ont produit des recettes de l'ordre de 765 000 $ et de 395 000 $ par vérificateur, respectivement. Un vérificateur type de listes de paie gagne environ 35 000 $ par an. Il s'ensuit donc que des millions de dollars en recettes additionnelles pourraient être recouvrés si le ministère étendait la portée de sa vérification des listes de paie et des non-résidents au-delà du niveau actuel.

19.45 Le ministère nous a indiqué qu'il a récemment mis sur pied un comité pour étudier les objectifs concurrentiels que constituent l'observation de la loi et le service au public, qui jouent tous deux un rôle dans la désignation des activités du ministère comme obligatoires ou non obligatoires.

(La pièce 19.1 n'est pas disponible)

Exécution

19.46 Le terme «exécution» désigne diverses activités de suivi visant des éléments tels que des remises de retenues à la source qui manquent, des déclarations T4 manquantes et des écarts entre les montants reçus et les montants déclarés dans les déclarations T4. L'exécution s'effectue entièrement au moyen de la correspondance et de communications téléphoniques, et les éléments nécessaires sont générés par ordinateur. Si cette méthode ne permet pas de régler le problème, le cas est renvoyé à la Vérification.

La décision de changer un niveau de tolérance a été prise sans recourir à une analyse coûts-avantages officielle
19.47 Pour contrôler la charge de travail d'exécution, des «niveaux de tolérance» ou points limites sont établis. L'ordinateur identifie un problème dans un élément particulier, puis compare un attribut de l'élément au niveau de tolérance pertinent. Si la valeur de l'attribut dépasse les niveaux de tolérance, des mesures d'exécution seront prises; autrement, le problème sera passé sous silence.

19.48 Le ministère a récemment relevé un de ses niveaux de tolérance afin de réduire de 20 p. 100 la charge de travail dans cette activité; il est prévu que le nombre d'heures de travail baissera également. Cette action touche l'activité même dont on a retiré la plupart des ressources en personnel pour répondre à l'augmentation rapide du nombre de demandes de renseignements du public. Il s'agit là d'un autre exemple du transfert de ressources d'une activité non obligatoire à une activité obligatoire.

19.49 En décidant de relever le niveau de tolérance, le ministère a estimé la quantité de ressources qui serait libérée, et il a estimé qu'aucune perte pécuniaire importante ne se produirait. Aucune analyse coûts-avantages officielle n'a été effectuée pour appuyer la décision. Bien que nous ne contestions pas la décision du ministère, nous croyons qu'il serait préférable de justifier de tels changements par une analyse coûts-avantages officielle.

Les niveaux d'observation volontaire souhaités par le ministère n'ont pas été atteints
19.50 Les comptes, à l'égard desquels il faut exercer une forme quelconque d'activité d'exécution ou de vérification qui nécessite des contacts personnels, sont la «responsabilité du bureau de district» (RBD). Le ministère utilise le pourcentage des comptes RBD comme mesure du niveau d'observation volontaire par les employeurs; il a fixé à 4 p. 100 au plus le nombre de comptes qui devraient être RBD. Au cours des cinq dernières années, ce pourcentage a souvent dépassé l'objectif des 4 p. 100. En mars 1989, il variait entre 2,2 et 10,6 p. 100 selon le bureau de district, la moyenne étant de 4,9 p. 100. Le ministère nous a informé qu'il va examiner le bien-fondé du niveau cible de 4 p. 100 et qu'il va chercher à réduire les écarts entre les résultats.

Demandes de renseignements

19.51 En janvier 1988, la responsabilité de répondre aux demandes de renseignements concernant les questions traitées par les unités des Retenues à la source a été transférée de la fonction demandes de renseignements généraux aux unités des Retenues à la source. On considérait que des répondants qui connaissaient mieux le sujet seraient en mesure de fournir ces renseignements plus efficacement. Le changement découlait de deux études du ministère qui exprimaient des doutes quant à la qualité des renseignements et au niveau du service fourni aux interlocuteurs au téléphone.

Le ministère n'a pas estimé de façon précise les ressources requises pour mettre en oeuvre sa décision de transférer la fonction demandes de renseignements aux Retenues à la source
19.52 L'analyse des coûts qui a été effectuée n'a tenu compte que du seul coût initial en capital, engagé pour l'installation des postes téléphoniques ainsi que des coûts continus des télécommunications. Avant la décision, le nombre d'années-personnes devant être transféré des demandes de renseignements généraux aux Retenues à la source pour répondre au changement n'a pas été déterminé. Lorsqu'il a été calculé, ce fut à partir de renseignements historiques, sans tenir compte de certaines initiatives gouvernementales qui ont entraîné une augmentation du volume des demandes. Le plan prévoyait le transfert de 30 années-personnes; en fait, il a fallu au total 131 années-personnes pour répondre au nombre accru d'appels.

19.53 Le ministère estime qu'il y a eu une amélioration dans la qualité des réponses fournies aux demandes de renseignements concernant les Retenues à la source. Toutefois, comme il n'a pas recueilli, avant et après le transfert, les données qui seraient nécessaires pour mesurer l'amélioration, cette opinion ne peut être vérifiée. Le ministère prélève un échantillon des types de demandes de renseignements traitées et il a l'intention d'effectuer une enquête poussée sur les réponses afin d'en contrôler la qualité.

Le ministère ne peut pas, à tous les endroits, déterminer s'il atteint ses objectifs en matière de niveau de service pour les demandes de renseignements des Retenues à la source
19.54 Le ministère a établi une norme pour le niveau de service à l'égard des demandes de renseignements par téléphone. Celle-ci exige que la ligne ne soit pas occupée pour plus de 30 p. 100 des appelants. Cependant, la majorité des bureaux de district ne disposent pas du matériel nécessaire pour contrôler le niveau de service obtenu. Un examen du niveau de service fourni au moyen des numéros sans frais (1-800) au cours de la période allant du mois de janvier au mois d'avril 1989 a révélé que quatorze des bureaux ont constamment respecté la norme, que huit n'atteignaient parfois pas la norme alors que les deux autres ont constamment manqué de s'y conformer. Dans l'ensemble, la norme n'était pas respectée 28 p. 100 du temps.

19.55 Le ministère devrait faire en sorte que les bureaux de district disposent de sources de données suffisantes pour lui permettre de contrôler le respect des normes de rendement par la fonction «demandes de renseignements» des Retenues à la source.

Commentaires du ministère : Nous sommes d'accord et nous avons pris des mesures pour acquérir l'équipement nécessaire, dès le présent exercice.

Accélération des remises

Le ministère a réussi à mettre en oeuvre la décision d'accélérer les remises des Retenues à la source qui a été prise par le gouvernement
19.56 À compter de janvier 1988, les employeurs exploitant une grande entreprise, qui payent leurs employés au moins deux fois par mois, doivent remettre les retenues à la source deux fois par mois plutôt qu'une seule fois. Cette obligation touche quelque 47 000 employeurs qui, bien qu'ils ne représentent que 4 p. 100 du nombre total des employeurs, comptent pour environ 79 p. 100 de toutes les retenues à la source perçues. Le changement avait pour but d'accroître le flux de l'encaisse du gouvernement; on jugeait que cette mesure aurait pour effet une réduction unique de quelque 1,2 milliard de dollars dans le déficit annuel du gouvernement.

19.57 Les points limites à partir desquels les employeurs seront assujettis à la nouvelle obligation ont été choisis de façon à minimiser le fardeau d'observation des employeurs exploitant une petite entreprise ainsi que le fardeau administratif de Revenu national, Impôt.

19.58 C'est le ministère des Finances qui a pris l'initiative des changements; Revenu national, Impôt a été chargé de la mise en oeuvre. Le ministère a créé un groupe de travail pour planifier et gérer la mise en oeuvre du changement, y compris un programme de communications, la conception des formules, les changements aux systèmes internes et la formation. Il a également préparé un plan d'urgence portant sur d'éventuels problèmes ou retards.

19.59 Les renseignements concernant le changement ont été envoyés à tous les employeurs en juin 1987, plus de six mois avant l'entrée en vigueur. En août 1987, Retenues à la source a envoyé un questionnaire afin de déterminer la fréquence des périodes de paye des employeurs exploitant une grande entreprise et de permettre ainsi au ministère de modifier ses propres dossiers pour être prêt à recevoir les paiements plus fréquents. Le programme de communication a généralement été efficace, et les problèmes mineurs qui se sont produits ont été promptement reconnus et corrigés.

Régime de pensions du Canada

Le ministère n'a pas conclu avec le ministère de la Santé nationale et du Bien-être social un protocole d'entente satisfaisant sur le rôle qu'il doit jouer dans l'application du Régime de pensions du Canada
19.60 La loi sur le Régime de pensions du Canada (RPC) investit le ministre de la Santé nationale et du Bien-être social de la responsabilité première du Régime et désigne le ministre du Revenu national comme ministre responsable de la partie 1 du RPC. Le ministère du Revenu national, Impôt recouvre les cotisations, recueille les renseignements à être inscrits dans les registres des gains des adhérents au Régime et prend des décisions. (Les registres des gains, qui servent à déterminer le niveau des futures prestations de pensions, sont mis à jour par le ministère de la Santé nationale et du Bien-être social.) Bien que les deux ministères se partagent les responsabilités administratives à l'égard du RPC, ils n'ont pas signé de protocole d'entente écrit de nature globale -- bien qu'il soit reconnu nécessaire -- qui détaillerait leurs responsabilités particulières ainsi que la manière dont ils doivent s'en acquitter. Les deux protocoles d'ententes existants, signés en 1986 et 1988, ne visent pas ces secteurs. Bien que les fonctionnaires des deux ministères se rencontrent de façon officieuse, et officiellement dans des comités constitués pour régler bon nombre de questions, nous estimons que l'absence d'un protocole d'entente satisfaisant est un obstacle à la résolution des problèmes administratifs. Deux de ces problèmes les plus importants, concernant le fichier des gains non identifiés et la récupération des coûts, sont examinés aux paragraphes 19.62 à 19.67.

19.61 Le ministère du Revenu national, Impôt devrait conclure avec le ministère de la Santé nationale et du Bien-être social un protocole d'entente détaillant leurs rôles respectifs dans l'application du Régime de pensions du Canada.

Commentaires du ministère : Un protocole d'entente a été mis au point par Santé nationale et Bien-être social Canada et il a été ultérieurement examiné par les représentants de Revenu national, Impôt. Une réunion a été tenue les 2 et 3 août 1989 pour éclaircir et réviser les modifications proposées de façon à satisfaire les deux ministères. La plupart des questions ont maintenant été résolues et l'Accord final sera prêt très bientôt.

(La pièce 19.2 n'est pas disponible)

Le fichier des gains non identifiés du RPC continue de croître
19.62 Les cotisations versées par des adhérents au Régime qui ne peuvent être identifiés sont enregistrées dans une série de comptes d'attente qui portent collectivement le nom de «fichier des gains non identifiés». On s'efforce d'identifier les cotisants afin que le crédit puisse être versé à leurs registres des gains. Si les cotisations d'un adhérent au Régime ne sont pas portées à son crédit, le montant de la pension qu'il touchera éventuellement sera inférieur à ce qu'il devrait être. Le chapitre de notre Rapport de 1985 sur la gestion des régimes publics de retraite notait que le nombre d'entrées en suspens s'accroissait, et notre chapitre de suivi, rédigé en 1987, indiquait que cet accroissement se poursuivait. Lors de la présente vérification, nous avons constaté que le nombre d'entrées s'était encore accru et dépassait légèrement 4,3 millions, avec une valeur totale d'environ 108 millions de dollars. (Ces chiffres excluent 4,3 millions d'entrées désignées comme «relevés sans signification», lesquels ont une valeur totale de moins de 3 millions de dollars).

19.63 Une étude effectuée par le ministère en 1987 et un rapport du Comité consultatif du RPC en 1988 ont recommandé diverses mesures destinées à limiter l'accroissement futur des comptes d'attente. Néanmoins, jusqu'à ce jour, rien n'indique que l'accroissement constant du fichier ait été effectivement freiné. Le ministère nous a déclaré qu'il est actuellement en voie d'élaborer un plan d'action, de concevoir et d'élaborer des projets et de préparer, pour septembre 1989, un rapport à la haute direction des deux ministères.

Le ministère n'a pas modifié sa formule de récupération des coûts au titre du RPC conformément aux directives du Conseil du Trésor
19.64 La loi sur le RPC prévoit que les frais d'administration seront imputés au compte du Régime. Par conséquent, Revenu national, Impôt récupère chaque année des montants au titre des frais engagés pour fournir des services administratifs au RPC.

19.65 Ces frais sont récupérés en fonction d'une formule approuvée par le Conseil du Trésor en 1974. Moins de deux ans après son établissement, cette formule a été critiquée dans une vérification interne des opérations du RPC qui a été effectuée par le ministère de la Santé nationale et du Bien-être social. La formule, selon laquelle Revenu national, Impôt devait attribuer les coûts proportionnellement aux catégories des recettes qu'il recouvrait, imputait, prétendait-on, des frais excessifs au RPC. Une étude a été commandée à un cabinet d'experts-conseils indépendants en 1985; dans leur rapport de 1987, ceux-ci ont recommandé que la récupération se fasse sur une autre base et ont montré que, si cette méthode avait été utilisée, le montant récupéré auprès du RPC pour 1984-1985 (l'année de base de l'étude) aurait été inférieur de quelque 10 millions de dollars aux 45 millions de dollars réellement facturés.

19.66 En janvier 1988, le Conseil du Trésor a chargé le ministère de la Santé nationale et du Bien-être social et les autres ministères participants de conclure des protocoles d'entente pour l'exercice financier 1988-1989. Ceux-ci devaient garantir que les critères d'établissement des coûts et les principes de récupération des coûts soient appliqués de la manière recommandée par les experts-conseils. Au moment de notre vérification, le protocole d'entente entre le ministère de la Santé nationale et du Bien-être social et Revenu national, Impôt n'avait pas été définitivement établi.

19.67 Le ministère du Revenu national, Impôt devrait en venir à un accord avec le ministère de la Santé nationale et du Bien-être social sur la formule qu'il conviendrait d'appliquer pour calculer les montants devant être récupérés par Revenu national, Impôt sur le compte du Régime de pensions du Canada.

Commentaires du ministère : Par suite d'une présentation commune au Conseil du Trésor, approuvée le 21 janvier 1988, Revenu national, Impôt, et le ministère de la Santé nationale et du Bien-être social ont convenu d'adopter une méthode révisée pour la facturation des frais d'administration du RPC en 1988-1989. Il semble que la méthode révisée permettra de réduire les frais d'environ 10 millions de dollars, surtout du fait que la majorité des coûts des opérations du Québec ont été exclus de la base de calcul selon la nouvelle méthode.

Systèmes et pratiques de gestion

Systèmes locaux d'information de gestion

Il se peut que des gains d'efficience soient réalisables grâce à la normalisation de certains aspects des systèmes locaux d'information de gestion
19.68 Les gestionnaires des bureaux de district et des centres fiscaux ont besoin de systèmes locaux pour compléter les systèmes nationaux dans la gestion des opérations quotidiennes. Les systèmes locaux sont généralement fondés sur l'utilisation de micro-ordinateurs, et la part d'expérimentation est considérable alors que le ministère explore les possibilités offertes par la technologie de pointe. Les systèmes locaux sont destinés à ne recueillir que des renseignements qui ne peuvent être obtenus des systèmes nationaux, mais certaines données, telles que les volumes de production et le temps dépensé, doivent être reproduites.

19.69 Les systèmes locaux fournissent également au groupe fonctionnel du Bureau principal des données à incorporer dans ses bulletins d'information trimestriels ou semestriels. Comme les systèmes locaux ne sont pas normalisés, ces données doivent être introduites manuellement dans le système du Bureau principal. Il serait possible de réaliser des gains d'efficience en normalisant les rapports des systèmes locaux pour que l'introduction puisse s'effectuer automatiquement.

19.70 Le ministère devrait examiner les besoins et les systèmes locaux d'information de gestion pour pouvoir déterminer quels systèmes locaux peuvent être normalisés pour tous les bureaux de district ou centres fiscaux.

Commentaires du ministère : Il s'agit d'un processus continu, et nous sommes d'accord pour le maintenir.

Attribution des ressources et planification opérationnelle

19.71 L'attribution des ressources et la planification opérationnelle à Revenu national, Impôt s'effectuent au moyen d'un processus de négociation entre le groupe fonctionnel du Bureau principal et les bureaux régionaux. Chaque bureau régional représente certains centres fiscaux et bureaux de district. Le personnel de ces bureaux peut aider le bureau régional dans les pourparlers. Le processus favorise l'accroissement de l'efficience aux endroits où les résultats antérieurs ont été inférieurs à la moyenne nationale, tandis que les autres doivent au moins maintenir leurs niveaux antérieurs de productivité.

19.72 Les normes pour l'année suivante sont élaborées à partir des résultats antérieurs enregistrés dans le système de temps et production (STP) du ministère. Comme pont de départ, on demande à chaque endroit de continuer d'atteindre, dans une activité donnée, les meilleurs des deux résultats suivants : ceux de l'année précédente ou ceux de l'année en cours jusqu'à présent. On demandera aux endroits dont les résultats étaient inférieurs à la moyenne nationale d'atteindre la moyenne nationale au cours de la prochaine année. Cette exigence peut être modifiée par négociation pour reconnaître divers facteurs qui s'ajoutent les uns aux autres pour créer des différences dans les résultats obtenus. Dans un centre fiscal, par exemple, ils sont les suivants : la nature, la complexité et la composition de la charge de travail; le genre d'effectif; les installations et le matériel. Pour attribuer les ressources, la norme convenue à l'unité est appliquée au volume total estimatif du travail pour l'année à venir.

19.73 Nous avons utilisé les données du STP pour 1988-1989 afin de comparer les résultats, entre centres fiscaux, d'un grand échantillon d'activités, lequel portait sur environ 1400 années-personnes de travail. Nous avons examiné l'écart entre les résultats de chaque centre fiscal et le centre fiscal le plus productif dans chaque activité. En additionnant toutes les activités de l'échantillon, l'écart était alors égal à une utilisation de 439 années-personnes. La pièce 19.3 donne une ventilation du total par centre fiscal. Ce chiffre ne représente toutefois pas uniquement les gains que l'on pourrait réaliser grâce à une productivité accrue.

(La pièce 19.3 n'est pas disponible)

19.74 En revoyant nos résultats avec le ministère, nous avons été informés que, dans certains cas, les centres fiscaux ne pouvaient être comparés entre eux parce que les unités de production, bien qu'étant de nature semblable, n'offraient ni la même complexité, ni la même composition dans différents centres fiscaux. Bien que le ministère ne puisse pas facilement quantifier le volume, il nous a dit que ces raisons expliquent en bonne partie les différences.

19.75 Le ministère, lorsqu'il le croit nécessaire, redéfinit les codes de temps/production et prescrit des procédés de comptabilisation uniformes afin d'obtenir des données plus précises et plus faciles à comparer.

Une analyse rigoureuse des opérations pourrait permettre de déceler des possibilités de gains de productivité
19.76 Nous pensons que les différences dans les résultats laissent voir la possibilité d'accroître la productivité -- surtout, mais pas seulement, parmi les plus faibles exécutants. Même si les gains éventuels d'efficience ne représentent qu'une fraction de la différence globale dans les niveaux de productivité, nous croyons que le ministère aurait raison d'utiliser des ressources pour les obtenir. La solution réside dans l'analyse des opérations par des personnes compétentes, sachant simplifier le travail et améliorer les méthodes, afin de découvrir les sources d'inefficience, et dans l'adoption des mesures nécessaires pour mettre en oeuvre les améliorations suggérées. L'analyse révélerait également les secteurs où il n'est pas possible d'apporter des améliorations.

19.77 À l'exception peut-être de la nature, de la composition et de la complexité de la charge de travail, tous les facteurs qui produisent des variations de la productivité peuvent, avec le temps, être contrôlés par la direction du ministère, seule ou de concert avec les organismes centraux. Nous ne voulons pas suggérer que les économies d'années-personnes découlant d'une amélioration de l'efficience pourraient se concrétiser du jour au lendemain. Nous ne savons pas non plus quelles seraient les économies réelles, mais nous considérons que la méthode énoncée ci-dessus permettrait d'améliorer les mécanismes en place qui favorisent une plus grande efficience.

19.78 Le ministère devrait analyser ses opérations de façon suivie afin de déterminer les raisons des écarts de productivité et d'apporter des changements qui suppriment les sources d'inefficience connues.

Commentaires du ministère : Nous consacrons d'importantes ressources à l'examen de nos activités et nous continuerons de le faire, afin de déceler les possibilités d'améliorer l'efficacité. Par exemple, il y a des réunions ministérielles régulières, comme les Comités des opérations régionales, de même que des échanges ponctuels de renseignements entre les centres fiscaux, dont le but est d'encourager l'amélioration de la productivité. De plus, de grands efforts sont consacrés au contrôle des activités fonctionnelles dans les centres fiscaux, ce qui peut mettre en jeu des études par des équipes d'experts (composées d'employés du Bureau principal et d'experts des bureaux locaux) dont le but est de trouver des possibilités d'améliorer l'efficacité. À ces activités s'ajoutent les rapports annuels rédigés par le Bureau principal et dans lesquels sont analysés les résultats atteints par les centres fiscaux, et s'ajoutent aussi les vérifications internes plus indépendantes qu'effectue le ministère. Les renseignements ainsi obtenus, de même que toutes les recommandations qui peuvent en découler, sont étudiés par le sous-ministre et le Comité de la haute direction.

Nous ne partageons pas votre point de vue selon lequel votre étude démontre de vastes possibilités d'augmentation de la productivité puisque, comme il a été souligné à maintes reprises, la méthodologie ne tient pas compte des nombreuses différences importantes entre les centres fiscaux eux-mêmes et entre les activités précises qui ont fait l'objet de l'étude. Néanmoins, le ministère admet l'idée de faire des comparaisons entre les divers centres fiscaux et il continuera à explorer tous les moyens d'effectuer des comparaisons valables, de façon à déterminer les secteurs où il est possible d'améliorer la productivité.