L'écologisation du gouvernement du Canada : les stratégies de développement durable

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Introduction

1.8 En 1995, le gouvernement du Canada a instauré de nouveaux outils pour renforcer sa capacité de protéger l'environnement et de promouvoir le développement durable. Selon les modifications apportées à la Loi sur le vérificateur général , les ministres devaient préparer une stratégie de développement durable pour leur ministère. Le vérificateur général a nommé le commissaire à l'environnement et au développement durable et l'a chargé d'aider les parlementaires à examiner les stratégies.

1.9 À la fin de 1997, 28 stratégies ont été présentées à la Chambre des communes. C'est alors qu'a débuté notre premier examen de ces stratégies. Notre objectif était d'aider les parlementaires à comprendre ce que les ministères ont fait pour répondre aux exigences législatives et, par conséquent, à surveiller le processus des stratégies de développement durable.

Objet de la vérification
1.10 Au cours de la vérification, nous nous sommes posé la question suivante : « Les ministères ont-ils fait ce qu'on leur a demandé? ». Pour y répondre, nous avons cherché à établir si les stratégies que les ministères ont produites concordaient avec les orientations législative et stratégique que le gouvernement leur avait données.

1.11 La section intitulée À propos de la vérification , à la fin de ce chapitre, contient d'autres précisions sur l'objet de la vérification.

Observations et recommandation

Ce que l'on a demandé aux ministres et à leur ministère de faire

1.12 Selon les modifications apportées à la Loi sur le vérificateur général , qui sont entrées en vigueur le 15 décembre 1995, les ministres sont tenus de :

1.13 Dans la Loi sur le vérificateur général , on définit une stratégie comme étant l'ensemble des objectifs et des plans d'action d'un ministère pour favoriser le développement durable. La pièce 1.2 contient la définition d'une stratégie de développement durable qui figure dans la Loi et dans des documents stratégiques connexes. On y trouve aussi des exemples des façons dont les ministères ont interprété eux-mêmes cette définition dans leurs propres travaux.

1.14 Pour aider les ministères à préparer leur stratégie, le gouvernement a publié le Guide de l'écogouvernement en 1995. Ce guide contient les principaux éléments d'une stratégie de développement durable (voir la liste à la pièce 1.3 ) et incite les ministères à adapter la préparation de la stratégie à leur mandat et à la façon de mener leurs activités. Le Guide est aussi un point de repère utile pour examiner les stratégies.

1.15 La préparation d'une stratégie de développement durable devait être un processus systématique qui :

Le profil du ministère détermine ce que ce dernier fait et comment il le fait
1.16 Le profil d'un ministère précise ce que celui-ci fait et comment il le fait. Le profil est un élément important de la stratégie puisqu'il détermine le contexte général du reste du document, permettant au lecteur de comprendre le mandat du ministère et ses principales activités. Le profil représente le point de départ d'une évaluation portant sur la façon dont le développement durable devrait être intégré dans le mandat, les politiques, les programmes et les activités du ministère.

L'étude des enjeux consiste en une évaluation des activités du ministère par rapport aux impacts qu'elles ont sur le développement durable
1.17 L'étude des enjeux consiste en une autoévaluation des politiques, des programmes et des activités du ministère par rapport aux impacts qu'ils ont sur le développement durable. On a demandé aux ministères de préciser, de leur point de vue, quels sont les principaux enjeux du développement durable. L'étude des enjeux aide les ministères à comprendre les impacts de leurs activités sur le développement durable.

1.18 L'étude des enjeux est un élément essentiel de la stratégie puisqu'elle établit le lien entre ce que le ministère fait, selon son profil, et les enjeux auxquels il est confronté s'il souhaite parvenir au développement durable. Cette étude facilite également l'élaboration des buts, des objectifs et des cibles qui permettront au ministère de s'acheminer vers le développement durable.

Les consultations consistent à connaître le point de vue des clients, des partenaires et des autres intervenants
1.19 Les consultations consistent à connaître le point de vue des clients, des partenaires et des autres intervenants sur les priorités du ministère et sur la façon de les réaliser. Le développement durable est une responsabilité que doivent se partager les différents paliers de gouvernement, les peuples autochtones et d'autres intervenants. En conséquence, les consultations représentent le principal moyen de démontrer que le gouvernement fédéral s'est engagé à élaborer, d'une façon ouverte et transparente, des politiques et des programmes de développement durable.

1.20 Les consultations sont primordiales parce que, en faisant participer une vaste gamme d'intervenants au processus décisionnel, elles peuvent mener à la prise de décisions plus éclairées et à une plus grande acceptation par le public. Par ailleurs, elles aident les ministères à déterminer s'ils font les bonnes choses correctement.

Les stratégies établissent des buts, des objectifs et des points de repère servant à mesurer les progrès
1.21 Les buts, les objectifs et les cibles sont des outils qu'un ministère utilise pour gérer son programme de développement durable et qui lui servent de points de repère pour mesurer les progrès. Les buts établissent l'orientation générale et définissent les paramètres de l'action du ministère; les objectifs représentent ce vers quoi tend chacun des buts; et les cibles sont les exigences détaillées de performance que le ministère se propose de respecter.

1.22 Les buts, les objectifs et les cibles sont importants puisqu'ils servent de point de convergence aux efforts du ministère en vue d'atteindre le développement durable. Le choix des cibles indique également quelles sont les priorités du ministère. Bien qu'elles soient difficiles à établir, les cibles constituent un élément essentiel de la préparation d'une stratégie de développement durable.

Les plans d'action traduisent les buts en résultats mesurables
1.23 Les plans d'action indiquent ce que les ministères feront pour traduire leurs buts de développement durable en résultats mesurables. Ils définissent les changements précis à apporter aux politiques, aux programmes, aux lois, aux règlements ou aux activités pour atteindre le développement durable. Ils doivent également décrire comment le ministère collaborera avec d'autres groupes afin d'atteindre ses buts.

1.24 Les plans d'action, et leur mise en oeuvre, serviront de point de convergence pour l'examen futur des stratégies ministérielles par le commissaire à l'environnement et au développement durable.

L'information sur la performance détermine si les résultats souhaités sont atteints ou si une mesure correctrice est nécessaire
1.25 Les ministères, les parlementaires et le public ont besoin de renseignements sur la performance pour déterminer si la stratégie ministérielle est sur la bonne voie, si les activités donnent les résultats souhaités ou si une mesure correctrice pourrait être nécessaire. Il est essentiel que l'amélioration soit continue afin de réaliser des progrès mesurables en matière de développement durable.

1.26 La Loi sur le vérificateur général exige que les stratégies de développement durable soient mises à jour au moins tous les trois ans et qu'elles soient présentées à la Chambre des communes. Le gouvernement a demandé également aux ministères de présenter un rapport annuel sur leur rendement.

Ce que les ministères ont fait

1.27 Les ministères ont-ils fait ce qu'on leur a demandé? Pour répondre à cette question, nous avons dressé une liste de contrôle fondée sur les dispositions législatives de la Loi sur le vérificateur général et sur l'orientation stratégique donnée dans le Guide de l'écogouvernement . Cette liste de contrôle figure à la pièce 1.4 .

1.28 Nous nous attendions à ce que les stratégies incluent la majorité des éléments de la liste, sinon tous. Chacun de ces éléments est essentiel pour que les ministères, les parlementaires et le public sachent ce vers quoi se dirigent les ministères, comment ils y parviendront et comment ils sauront s'ils ont réussi.

La plupart des stratégies répondaient aux exigences de base mais il existe des faiblesses fondamentales
1.29 Nous avons constaté que, en général, la majorité des ministères ont préparé une stratégie qui répond à la majorité des exigences de base. Par conséquent, pour la première fois, nous avons une image qui montre comment chaque ministère perçoit le développement durable et quelles sont les mesures qu'il compte prendre pour le promouvoir.

1.30 Nous avons remarqué cependant que certains ministères doivent rattraper le retard qu'ils ont accusé par rapport aux autres. Notre examen a fait ressortir plusieurs points faibles, dont deux sont fondamentaux.

Résultats par élément de stratégie
1.31 La pièce 1.5 donne une représentation de la conformité à l'échelle de l'administration fédérale, pour chaque élément de la stratégie. Pendant l'examen des stratégies, nous avons remarqué que les principaux points forts étaient :

1.32 Les points faibles les plus sérieux étaient :

1.33 Le profil du ministère. Dans la plupart des stratégies, le profil du ministère contenait de l'information sur le mandat et sur les activités de celui-ci. Cependant, quatre ministères (14 p. 100) n'ont pas décrit leur contexte législatif ou administratif. Environ un tiers des ministères n'ont pas indiqué comment leur mandat avait évolué ni comment il pourrait changer au cours des années à venir.

1.34 L'étude des enjeux. Bon nombre de ministères ont éprouvé des difficultés à présenter une étude des enjeux du point de vue du développement durable. Sur les 28 stratégies, le tiers ne comportait aucune description des enjeux touchant le développement durable au chapitre de l'élaboration des politiques ou des programmes. Douze ministères (43 p. 100) n'ont décrit aucun enjeu de développement durable lié à leurs activités internes dans leur étude des enjeux; et trois stratégies (10 p. 100) ne contenaient aucune étude des enjeux.

1.35 Les consultations. En général, les ministères ont mené leurs consultations de façon consciencieuse. Vingt-deux ministères (80 p. 100) ont engagé des consultations détaillées auprès de clients, de partenaires et d'autres intervenants. Un quart des stratégies contenait toutefois peu d'information sur la nature des consultations, comme le processus suivi ou le point de vue des intervenants.

1.36 Les buts, les objectifs et les cibles. Toutes les stratégies de développement durable contenaient des buts et des objectifs. Vingt stratégies (71 p. 100) établissaient un lien entre leurs buts et les enjeux déterminés dans l'étude des enjeux.

1.37 La plupart des ministères ont cependant éprouvé des problèmes à établir des cibles qui respectent les lignes directrices figurant dans le Guide de l'écogouvernement . Seulement quatre des 28 ministères - Service correctionnel Canada, Défense nationale, Ressources naturelles Canada et Anciens Combattants Canada - ont inclus des cibles précises et mesurables pour la plupart de leurs objectifs. Bien que ces quatre ministères reconnaissent qu'il y a encore des étapes à franchir, nous sommes d'avis que, dans le cadre de la première série de stratégies, ils ont fait le meilleur travail dans ce domaine difficile.

1.38 Les ministères ont tendance à mettre l'accent sur les activités liées aux processus. Certains d'entre eux ont mentionné par exemple qu'à compter de 1997, ils feront participer les jeunes Canadiens aux programmes environnementaux. D'autres ont signalé qu'ils travaillent avec le secteur de l'assurance afin de prendre des décisions éclairées étant donné les changements climatiques. Bien que ces activités puissent être des initiatives de développement durable valables, il n'est pas facile de les traduire en conséquences mesurables.

1.39 Les plans d'action. Tous les ministères ont présenté un plan d'action sous une forme ou une autre dans leur stratégie de développement durable. La plupart de ces plans ne contenaient toutefois aucune description suffisante de la façon dont les cibles dans ce domaine pourraient se traduire en résultats mesurables. Sur les 28 plans d'action, moins de la moitié décrivait les changements précis à apporter aux politiques, aux programmes, aux lois et aux activités pour atteindre les cibles. Une stratégie sur cinq ne comportait aucune description des partenariats qu'il faudra établir pour aider les ministères à atteindre leurs cibles.

1.40 La mesure, l'analyse et le compte rendu de la performance. Même si 20 des stratégies ministérielles (71 p. 100) précisaient de quelle façon le ministère mesurera la performance, l'analysera et en rendra compte, peu de ministères ont établi des cibles concrètes pour évaluer la performance, tel qu'indiqué au paragraphe 1.37. Dans certains cas, ils ont reconnu devoir collaborer avec d'autres ministères pour atteindre certains de leurs buts en matière de développement durable, mais les mécanismes permettant de rendre compte de la performance commune ne sont pas en place.

Résultats par ministère
1.41 La pièce 1.6 est un résumé des résultats par ministère.

Examen plus approfondi de six stratégies

1.42 Le fait qu'une stratégie a été ou non préparée conformément aux dispositions législatives et à l'orientation stratégique ne constitue qu'un seul indicateur de sa qualité. Dans la deuxième partie de notre examen, nous avons fait une analyse plus approfondie de la stratégie des six ministères suivants : Environnement Canada, le ministère des Finances, le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, Industrie Canada, Ressources naturelles Canada et Travaux publics et Services gouvernementaux Canada.

1.43 Nous avons choisi ces six ministères pour deux raisons. Premièrement, ils constituent un groupe représentatif des genres d'activités que le gouvernement fédéral réalise dans les domaines stratégique, opérationnel et de programme. Deuxièmement, à notre avis, le rôle de ces ministères est primordial pour la réussite ou l'échec des efforts déployés en vue du développement durable dans l'ensemble de l'administration fédérale. Le développement durable fait partie du mandat législatif de deux de ces ministères - Industrie Canada et Ressources naturelles Canada.

1.44 L'annexe contient un résumé des six stratégies et la pièce 1.7 présente les critères utilisés pour réaliser cet examen plus approfondi. Comme les résultats de la liste de contrôle mentionnés plus haut, les critères sont fondés sur l'orientation stratégique fournie dans le Guide de l'écogouvernement . Cependant, nous avons insisté sur la préparation des stratégies et sur la façon dont leur mise en oeuvre sera gérée. Des entrevues ont été réalisées avec des fonctionnaires ayant participé à l'élaboration des stratégies, et les dossiers pertinents ont été examinés.

L'examen approfondi a permis de confirmer des faiblesses fondamentales
1.45 Les résultats de cet examen plus détaillé ont permis de confirmer les constatations présentées dans la section précédente. Pour la plupart, les stratégies établissaient bien le contexte des activités de développement durable que prévoyaient les ministères.

1.46 Toutefois, les ministères n'ont pas indiqué clairement comment leur stratégie changerait ce qu'ils font et comment ils le font. Pour certains d'entre eux, la stratégie représentait moins un engagement à changer afin de parvenir au développement durable qu'un maintien du retour au statu quo.

1.47 Aucun des six ministères n'a établi d'ensemble complet de cibles claires et mesurables qui lui permette, ainsi qu'au Parlement, de juger si sa stratégie l'aidait à parvenir au développement durable. Sur les six ministères, Ressources naturelles Canada a le mieux répondu à cette exigence. Sa stratégie contenait certaines cibles précises et le Ministère est en train d'élaborer un système pour évaluer sa performance à trois niveaux : les engagements, les objectifs et les progrès à l'échelle nationale (voir l'encadré « Mesure, analyse et compte rendu à Ressources naturelles Canada » ).

Les thèmes des stratégies illustraient les différences entre les mandats et les approches
1.48 À la pièce 1.8 figurent les principaux thèmes de chacune des six stratégies de développement durable. Ces thèmes illustrent à la fois les différents mandats des ministères (leur point de départ) et l'approche qu'ils ont adoptée (leur orientation future). Les six ministères admettent qu'ils doivent faire un examen interne pour savoir comment ils prennent des décisions, et un examen externe pour savoir comment ils exercent une influence sur les décisions des autres. La stratégie de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada était axée sur l'atténuation des conséquences environnementales directes des activités gouvernementales; le ministère des Finances et le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international ont adopté les perspectives les plus larges par rapport au développement durable.

La gestion des stratégies s'intègre peu à peu à la manière dont les ministères mènent leurs activités
1.49 Pour être réussies, l'élaboration et la mise en oeuvre de stratégies doivent faire partie de la manière dont les ministères ont l'habitude de mener leurs activités. Nous avons constaté que ce processus a commencé.

Les mandats et les activités étaient bien expliqués
1.50 Les ministères ont bien expliqué leur mandat et leurs principales activités, mais ils étaient moins clairs sur le contexte législatif et administratif de leurs activités. Seul Environnement Canada a dressé la liste complète des lois qu'il est chargé d'administrer.

1.51 On retrouvait peu d'analyse sur le contexte administratif dans lequel les ministères s'acquittent de leurs responsabilités en matière de programmes. Seuls Environnement Canada et Industrie Canada ont mentionné des défis précis qu'ils doivent relever pour parvenir au développement durable. Selon ces stratégies, les défis comprennent : l'élaboration des approches permettant de mieux intégrer les buts environnementaux, économiques et sociaux; le perfectionnement des connaissances en temps opportun; et la concertation.

Les études des enjeux par les ministères variaient énormément
1.52 La préparation des études des enjeux et leur diffusion ont permis de sensibiliser le personnel des ministères aux enjeux du développement durable, ce qui est un important avantage du processus. Pour assurer une mise en oeuvre plus efficace du programme gouvernemental de développement durable, il faudrait faire un examen plus approfondi des enjeux et par la suite établir les priorités pour chacun.

Les consultations ont permis de réaliser de meilleures stratégies de développement durable
1.53 La plupart des ministères ont trouvé que les consultations ont permis de réaliser une meilleure stratégie de développement durable. Toutefois, ceux qui ont essayé de mener des consultations à grande échelle ont été déçus du peu de réponses obtenues.

Les stratégies établissaient une orientation mais aucun point de repère
1.54 Chacune des six stratégies donnait une idée de l'orientation générale du ministère en matière de développement durable. Cependant, à part les exemples limités ayant trait aux « activités d'écologisation », peu de points de repère ont été élaborés pour préciser les exigences de performance claires et détaillées de la gestion interne ou pour définir la performance en termes qui pourraient être vérifiés de façon objective ou évalués par un tiers.

1.55 Pour remédier aux lacunes touchant la gestion de la performance durant la mise en oeuvre de leur stratégie, les ministères devraient établir un ensemble de cibles claires et le présenter à la Chambre des communes dans leur rapport sur les plans et les priorités au printemps de 1999.

1.56 Sur les six ministères, Ressources naturelles Canada a le mieux répondu à l'exigence d'établir des échéances claires et mesurables.

Les plans d'action n'étaient pas précis
1.57 Les six stratégies de développement durable contenaient un plan d'action sous une forme ou une autre. Toutefois, aucune ne mentionnait de modifications précises à apporter aux politiques, aux programmes, aux lois, aux règlements ou aux activités pour transformer les objectifs ministériels en résultats mesurables. Ressources naturelles Canada a le mieux rempli cette exigence. Le Ministère a établi les mesures qu'il prendra au cours des trois prochaines années pour atteindre les objectifs de sa stratégie.

Les ministères se sont engagés à mesurer la performance, à l'analyser et à en rendre compte
1.58 Tous les ministères se sont engagés à mesurer la performance, à l'analyser et à en rendre compte. Deux des six stratégies expliquaient comment les ministères mesureront leurs réalisations par rapport aux cibles précisées dans leur plan d'action. Trois stratégies indiquaient comment les ministères comptent surveiller leur performance et incorporer le changement.

1.59 Toutefois, aucune des stratégies examinées ne fournissait de détails sur des questions telles que les responsabilités, les pratiques ou les procédures nécessaires pour mesurer la performance, ni les processus à suivre pour examiner l'information et garantir que celle-ci s'intègre dans le cycle de planification du ministère.

1.60 Les ministères ont adopté des approches différentes dans la façon dont ils prévoient communiquer l'information sur leur performance. Trois d'entre eux rendront compte de leurs indicateurs à court terme dans leur rapport sur le rendement annuel. Ressources naturelles Canada va plus loin en disant qu'il préparera également un rapport annuel décrivant en détail la mise en oeuvre de sa stratégie.

Résultats par ministère
1.61 Voici les constatations qui sont ressorties de notre examen des stratégies et de nos discussions avec les fonctionnaires.

Conclusion

1.62 Même si l'administration fédérale s'occupe du processus d'« écologisation du gouvernement » depuis longtemps, ce n'est qu'en 1995 que les ministères étaient tenus pour la première fois de préparer des stratégies de développement durable, et ce, au bout de deux ans.

1.63 Nous avons constaté que, en général, la plupart des ministères ont préparé une stratégie conforme à la plupart des exigences de base. Toutefois, un certain nombre de faiblesses sont évidentes, certaines étant fondamentales. Par ailleurs, plusieurs ministères doivent rattraper le retard qu'ils ont accusé par rapport aux autres.

1.64 À part quelques exceptions, les ministères n'ont établi aucune cible claire et mesurable. Or, cet élément de la stratégie est déterminant pour la réussite ou l'échec global du processus des stratégies de développement durable. Les ministères, les parlementaires et le public n'ont aucun point de repère pour juger si les stratégies sont mises en oeuvre avec succès ou pour déterminer quand une mesure correctrice pourrait s'imposer.

1.65 Les stratégies doivent être mises à jour à l'automne de l'an 2000. En nous inspirant de l'expérience acquise lors de cette première série de stratégies, nous nous attendons à ce que les ministères améliorent considérablement la qualité de leur deuxième stratégie, et à ce qu'ils s'attardent davantage aux changements qu'ils apporteront pour promouvoir le développement durable.


À propos de la vérification

Objectifs

Les deux objectifs de notre vérification consistaient à :

Approche et méthode

L'examen des stratégies de développement durable est une nouvelle entreprise du commissaire à l'environnement et au développement durable. Tout d'abord, pour remplir le mandat du commissaire, nous avons évalué les stratégies afin de déterminer dans quelle mesure elles étaient conformes aux dispositions législatives et à l'orientation stratégique. La mise en oeuvre des stratégies sera évaluée à une date ultérieure.

La vérification de la conformité détermine la mesure dans laquelle les stratégies de développement durable des ministères sont conformes au cadre établi dans le Guide de l'écogouvernement et aux exigences de la Loi sur le vérificateur général . Le Guide propose une approche que les ministères peuvent suivre pour préparer leur stratégie. Les principaux éléments d'une stratégie figurent à la pièce 1.3 .

Nous avons examiné les 24 stratégies de développement durable des ministères qui sont tenus par la loi de les présenter et les quatre stratégies élaborées de plein gré par d'autres ministères. La liste des 28 ministères et organismes qui ont présenté leur stratégie de développement durable à la Chambre des communes figure à la pièce 1.1 .

La liste de contrôle que nous avons utilisée pour vérifier les stratégies est fondée sur les principaux éléments du Guide de l'écogouvernement . Cette liste figure à la pièce 1.4 . La vérification de la conformité est fondée uniquement sur un examen des stratégies de développement durable, sans autre analyse des documents de fond contenus dans les dossiers des ministères.

Un examen plus approfondi a été réalisé auprès d'un échantillon comprenant les stratégies de développement durable des six ministères suivants : Environnement Canada; le ministère des Finances; le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international; Industrie Canada; Ressources naturelles Canada; et Travaux publics et Services gouvernementaux Canada. Ils ont été choisis parce qu'ils représentent des ministères importants au chapitre des politiques, des programmes et des activités. Par ailleurs, le développement durable fait partie du mandat législatif de deux d'entre eux.

L'examen plus approfondi a porté sur l'information contenue dans les stratégies de développement durable, la documentation supplémentaire produite par les ministères et les entrevues réalisées auprès des principaux employés chargés de préparer les stratégies. Les critères utilisés pour examiner les stratégies figurent à la pièce 1.7 .

Équipe de vérification

Directeur principal : Richard Smith
Directeurs : Janet Jones et Edward Wood

Frank Barrett
Ron Bergin
Margaret Cross
Lori Elliott
Andrew Ferguson
Gisèle Grandbois
Jacques Grou
David Harris
Christopher Keith
Susan Mojgani
Peter Morrison
Paul Morse
Darlene Pearson
John Reed
Geoffrey Robins
David Sawyer
Holly Shipton
Mary-Louise Sutherland

Pour plus d'information, veuillez communiquer avec M. Richard Smith.