La Commission nationale des libérations
conditionnelles
Vérificateur général adjoint : David Rattray
Vérificateur responsable : David Brittain
Points saillants
17.1
Chaque jour, il y a quelque 6 500 délinquants sous responsabilité
fédérale qui purgent une partie de leur peine dans la collectivité à la suite d'une
mise en semi-liberté ou d'une libération conditionnelle totale. La Commission
nationale des libérations conditionnelles, qui a été créée en 1959, est chargée de
déterminer s'il convient d'autoriser la libération conditionnelle de ces délinquants.
Les membres de la Commission ont à accomplir un travail très difficile. De six à
huit fois durant une journée d'audiences, les membres de la Commission doivent
essayer de déterminer si le délinquant peut être mis en liberté sans représenter
un danger pour la collectivité. Cette évaluation est complexe et cruciale,
particulièrement à la lumière du fait généralement reconnu qu'il est difficile de
prévoir, avec une quelconque certitude, si un délinquant récidivera une fois en
liberté. De plus, avant de rendre leur décision, les membres de la Commission
ont peu de temps pour lire et comprendre une grande quantité de renseignements
sur le délinquant, dont certains parfois sont incomplets ou même contradictoires.
17.2
Les membres doivent absolument être compétents
. Vu l'importance
de son travail, il est essentiel que la Commission soit composée de membres
compétents. Par conséquent, il est également essentiel que les postes soient
ouverts à tous les candidats qualifiés, et que les candidats soient choisis d'après
leurs compétences et leurs aptitudes. Le processus de sélection a été amélioré,
mais nous estimons qu'il pourrait l'être encore. Il est précisément important que
le processus de sélection utilisé pour les membres à temps partiel soit le même
que pour les membres à temps plein. De plus, le gouvernement doit obtenir des
avis de professionnels sur les qualifications des candidats qui aspirent à être
nommés à la Commission.
17.3
La Commission doit examiner ses opérations
. Le mode de
fonctionnement de la Commission a une incidence directe sur la qualité des
décisions qu'elle rend. C'est pourquoi nous croyons qu'elle doit se poser un
certain nombre de questions fondamentales au sujet de ses opérations :
-
Quelle formation en cours d'emploi pourrait-elle donner à ses membres pour
les aider à mieux s'acquitter de leurs fonctions?
-
Comment devrait-elle évaluer le rendement de chaque membre?
-
Quels renseignements et commentaires doit-elle communiquer aux membres
concernant les conséquences de leurs décisions?
-
Quelle est la meilleure façon de s'assurer que la Commission dans son
ensemble et chacun de ses membres tireront profit des erreurs commises, et
quelles mesures peuvent être prises pour déceler et corriger les problèmes
récurrents?
-
Comment mesure-t-elle son rendement, et pourrait-elle établir des
mécanismes meilleurs ou plus complets pour évaluer la qualité de son travail (la
qualité de ses décisions)?
-
Le temps alloué à l'étude d'un cas est-il en rapport avec le risque que le
délinquant présente pour la collectivité?
-
En sait-elle suffisamment sur l'utilisation des modèles actuels de prévision du
risque?
-
Étant donné que les renseignements sont la pierre angulaire de son travail,
que peut-elle faire pour réduire la quantité de renseignements fournis aux
membres de la Commission et en améliorer la qualité?
À notre avis, une sérieuse réflexion sur ces questions aiderait grandement la
Commission à améliorer ses opérations.