Environnement Canada

Les partenaires de l'environnement

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Vérificateur général adjoint : Robert R. Lalonde
Vérificateur responsable : Wayne Cluskey

Contexte

Objectifs du programme Les partenaires de l'environnement

19.4 Les partenaires de l'environnement (le programme) est administré par Environnement Canada et doté d'un budget de 70 millions de dollars répartis comme suit pour la période de 1989-1990 à 1996-1997 : 50 millions pour les contributions et 20 millions pour l'administration. Ce programme fédéral a été établi afin d'aider financièrement des projets relatifs à des initiatives locales ou à l'amélioration de programmes existants d'intérêt environnemental. Les projets admissibles sont financés jusqu'à concurrence de 50 p. 100 de leurs coûts, avec un plafond fixé actuellement à 100 000 $ pour deux ans. En 1991, le programme a été intégré à l'initiative d'écocivisme du Plan vert.

19.5 Pour être admissibles, les projets ne doivent ni faire double emploi, ni faire concurrence à des services existants. Ils ne doivent pas non plus remplacer des activités normalement effectuées dans le cadre de programmes environnementaux existants ou projetés du gouvernement fédéral ou d'une province, sauf s'ils font appel à de nouvelles techniques ou méthodes. Les participations multiples sont encouragées. D'autres paliers de gouvernement peuvent participer, mais ils doivent désigner un groupe environnemental ou communautaire à but non lucratif comme « partenaire principal » responsable du projet.

19.6 Le programme encourage les groupes communautaires à participer à des projets en vertu desquels des contributions non financières (aussi dites « en nature »), comme le travail de bénévoles, sont admissibles dans le calcul des contributions de contrepartie. Le gouvernement avait prévu que le programme générerait, en contributions des autres participants, deux à trois fois le montant de ses contributions directes et que de nombreux projets seraient poursuivis lorsqu'il cesserait de les financer.

19.7 Les objectifs du programme sont les suivants :

19.8 Le gouvernement attendait du programme des résultats tels que la conservation et la remise en état d'importants milieux humides, la restauration d'habitats fauniques (y compris ceux du poisson), l'amélioration de la qualité et de la conservation de l'eau, l'accroissement des programmes de recyclage (« boîtes bleues ») et de compostage des déchets, l'élimination de façon plus sécuritaire des déchets domestiques dangereux et l'augmentation des programmes de réduction et de recyclage du papier et d'autres déchets dans les bureaux, les industries et les commerces. Depuis juin 1991, sont également admissibles les projets qui encouragent l'éducation non conventionnelle en matière d'environnement (activités éducatives destinées au grand public).

Nature des partenariats

19.9 D'autres ministères fédéraux et d'autres paliers de gouvernement ont apporté des contributions importantes aux projets financés par le programme. Comme on peut le voir à la pièce 19.2 , leurs contributions totalisent 37 millions de dollars, ou un peu plus du cinquième de la valeur totale prévue des projets, établie à 167 millions de dollars.

19.10 Les partenariats couvrent de multiples champs de compétence et mandats organisationnels. Voici quelques exemples d'activités auxquelles le programme a contribué : établissement de jardins naturels dans des parcs locaux et sur des terrains d'écoles; production de pièces de théâtre reliées à l'environnement; construction ou restauration de barrages et d'échelles à poissons; démonstration de techniques dans le domaine des eaux usées; promotion de programmes de conservation des terres; réduction de la consommation d'énergie dans les écoles et les centres commerciaux; soin des animaux sauvages blessés en milieu urbain. Certains projets appartiennent à des secteurs de responsabilité d'autres ministères fédéraux ou d'autres paliers de gouvernement. Par conséquent, ils exigent un niveau élevé de coopération et d'entente des organisations gouvernementales et non gouvernementales, tant entre elles qu'à l'interne, sans négliger l'obligation de rendre compte de l'utilisation des fonds publics.

Organisation et fonctionnement du programme

19.11 Le programme est mis en oeuvre par l'entremise de six bureaux régionaux et d'un bureau national (l'Administration centrale), qui en coordonne également l'administration. Le Ministère attribue les fonds aux régions et à l'Administration centrale en appliquant une formule (quelque peu modifiée) conçue par le Conseil canadien des ministres de l'environnement. Le processus vise à assurer une répartition équitable des fonds en fonction de la population, tout en reconnaissant la nécessité d'un fonds national central pour les projets couvrant plus d'une région.

19.12 Au 1er décembre 1993, le programme avait reçu environ 3 100 demandes et il en avait approuvé quelque 1 200. Les projets retenus varient énormément quant à leur portée et à leur complexité. La valeur totale de la majorité d'entre eux est inférieure à 100 000 $. Certains projets combinent plusieurs types d'activités, mais la plupart sont concentrés sur une activité particulière, comme le recyclage ou la remise en état de l'environnement.

Dépenses cumulatives

19.13 Au 1er décembre 1993, le Ministère avait approuvé des contributions totalisant 43 millions de dollars. Ces contributions sont ventilées à la pièce 19.1 par type d'activité admissible. Au 31 mars 1994, le Ministère estimait avoir dépensé environ 35 millions de dollars; il y avait donc huit millions de dollars de fonds engagés qui n'avaient pas encore été dépensés. D'après les données du Ministère, environ 10 millions de dollars auraient été dépensés pour l'administration du programme, soit 5 millions en salaires, 1,5 million pour les communications et les déplacements, et 3,5 millions pour d'autres frais administratifs. Depuis décembre 1992, les coûts d'autres activités de financement de l'initiative d'écocivisme sont absorbés par le programme.

Objectifs et étendue de la vérification

19.14 Le programme Les partenaires de l'environnement est caractéristique de la nouvelle approche du gouvernement en matière de financement des initiatives environnementales, qui consiste à obtenir la collaboration et la participation financière d'autres parties. Les programmes ou activités de contributions peuvent avoir un effet multiplicateur important et représentent un investissement plus élevé des Canadiens que le montant réel déboursé directement par les programmes. L'effet multiplicateur est lié au fait que la contribution financière du gouvernement à un projet donné est conditionnelle à une participation financière d'autres participants. C'est une façon de partager les responsabilités face à des objectifs communs.

19.15 Les programmes ou activités de ce genre peuvent avoir une incidence environnementale importante. Le recours accru aux partenariats pour l'action gouvernementale pourrait avoir pour effet d'augmenter les ressources fournies par tous les paliers de gouvernement et par les sources non gouvernementales. Il est donc important que les structures et processus appropriés de gestion soient établis à l'égard de ces nouveaux mécanismes de financement afin d'assurer une obligation de rendre compte adéquate relativement à l'utilisation des fonds publics.

19.16 Les objectifs de la vérification que nous avons effectuée étaient d'évaluer :

19.17 Nous nous attendions à découvrir que le Ministère avait établi des indicateurs de rendement et des critères d'admissibilité des projets adéquats. Nous nous attendions également à ce qu'il dispose de procédures adéquates pour évaluer les risques des projets, atténuer les effets indésirables et surveiller le respect des conditions du programme et des projets. Enfin, nous nous attendions à ce que le Ministère possède et utilise des systèmes adéquats lui permettant de communiquer une information pertinente, exacte et fiable sur le fonctionnement du programme et la mesure dans laquelle ses objectifs ont été atteints.

19.18 Nous nous sommes rendus à trois bureaux régionaux et à l'administration centrale et nous avons interviewé des membres du personnel du programme et des comités d'examen et de sélection des projets. Nous avons examiné 110 projets, soit près de 10 p. 100 des quelque 1 200 projets déjà approuvés. La valeur des projets que nous avons examinés, en comptant les contributions financières et autres de tous les participants, s'élève à environ 57 millions de dollars, ce qui représente un peu plus du tiers de la valeur totale des projets approuvés, établie à 167 millions de dollars. Nous avons choisi les projets en fonction de notre évaluation discrétionnaire des risques, en veillant également à la représentation de chaque type d'activité. La valeur moyenne des projets de notre échantillon est de 500 000 $, alors que la valeur moyenne de tous les projets déjà approuvés est de 140 000 $.

Observations et recommandations

Questions d'efficacité

Il existe un processus d'examen des projets proposés
19.19 Le personnel du Ministère, des comités intergouvernementaux d'étude des demandes ainsi que des comités de sélection dont les membres sont nommés par le Ministre interviennent dans le processus de sélection et d'approbation des projets. Le personnel du Ministère vérifie si les demandes contiennent les renseignements exigés et si les projets répondent aux critères d'admissibilité. Les comités d'étude des demandes, composés de représentants d'autres ministères fédéraux et provinciaux et présidés par un membre du personnel du programme, examinent les projets proposés en considérant leurs effets sur l'environnement, leur faisabilité sur les plans financier et technique et les autres priorités du programme. Ils transmettent ensuite les propositions, avec leurs observations, y compris les réserves qu'ils pourraient avoir à leur sujet, aux comités de sélection. Ces derniers se composent de représentants de la population activement intéressés aux questions environnementales et sont présidés par un membre du personnel du programme. Ils examinent les projets en tenant compte des priorités locales et ils en recommandent certains en vue de leur approbation par le Ministre. Depuis décembre 1993, ce dernier a délégué son pouvoir d'approbation des projets aux directeurs généraux régionaux d'Environnement Canada. (voir photographe)

19.20 Les projets proposés sont évalués en fonction de divers critères, par exemple : avantages prévus pour l'environnement, impact sur la sensibilisation de la population et degré de participation. Ces critères reflètent les objectifs du programme.

19.21 D'après notre examen des projets, les projets approuvés semblent contribuer à la sensibilisation du public, à la solution de problèmes de l'environnement ou au concept du développement durable. Le personnel a montré en général une très bonne connaissance des projets et a semblé suivre leurs progrès de façon continue. Il nous est apparu qu'un effort réel était fait afin d'obtenir l'avis de conseillers techniques et d'évaluer les incidences environnementales négatives des projets proposés.

L'évaluation du programme a jusqu'ici été incomplète
19.22 En 1990, le Ministère a établi un plan pour l'évaluation des résultats du programme. Ce plan indiquait de nombreux facteurs à considérer, des indicateurs de rendement et des méthodes à employer pour l'obtention des données nécessaires à l'évaluation. Il n'a toutefois pas été mis en application, et les données requises n'ont pas été compilées. En avril 1993, le programme a plutôt été évalué dans le cadre de l'évaluation de l'initiative d'écocivisme dont il est la principale composante. De cette évaluation intérimaire, il est ressorti en août 1993 qu'environ la moitié des clients interviewés estimaient que le programme leur avait permis de mettre des idées en pratique, tandis que d'autres trouvaient qu'il leur avait permis de mieux cibler leurs projets. Une participation communautaire élevée et l'effet multiplicateur ont également été mentionnés par les clients et le personnel du programme comme des effets majeurs de celui-ci. (voir photographe)

19.23 Cette évaluation intérimaire n'a pas examiné complètement les répercussions et les effets du programme ni son succès par rapport à ses objectifs. Par exemple, elle n'a pas mesuré les répercussions et les effets sur la sensibilisation, les connaissances et le comportement du public, même si ce sont là des objectifs du programme. Les entrevues de clients et les études de cas qui ont fourni la majeure partie de l'information ayant servi à l'évaluation représentaient un petit échantillon de projets choisis d'après certains critères, notamment le fait d'être perçu par la direction comme ayant atteint les objectifs et obtenu des résultats satisfaisants. À notre avis, cela limite la fermeté et l'utilité des constatations. De plus, certaines des constatations et des conclusions reposaient principalement sur des données subjectives et n'étaient pas entièrement étayées par des preuves empiriques.

19.24 Par conséquent, le Ministère ne peut affirmer avec certitude que le programme Les partenaires de l'environnement produit les résultats souhaités. Cette information est cruciale pour la prise de décisions sur la conception du programme ainsi que pour la reddition de compte au Parlement.

19.25 Le Ministère devrait effectuer une évaluation complète à la fin du cycle du programme afin d'obtenir de l'information valable et fiable sur toute la gamme des questions liées aux répercussions, aux effets et à l'atteinte des objectifs du programme.

L'information sur l'apport financier des partenaires ne reflète pas les résultats réels
19.26 Le Ministère utilise l'effet de levier des projets - rapport des contributions du programme aux contributions totales de tous les partenaires - comme un des indicateurs de rendement du programme. D'après les données du Ministère, au 1er décembre 1993, la valeur des projets financés par le programme s'élevait à 167 millions de dollars - 43 millions provenant du programme et 124 millions d'autres sources. Il a été estimé que, pour chaque dollar fourni par le programme, trois dollars environ étaient obtenus d'autres sources, y compris d'autres ministères fédéraux. La pièce 19.2 fait voir les estimations des contributions en fonction du type de partenaire.

19.27 Les données utilisées pour établir les statistiques sur l'ensemble des activités et l'effet de levier des projets ont été tirées des résumés préparés au moment de l'approbation des projets et de l'engagement des fonds. Toutefois, certains projets ont été modifiés (considérablement dans certains cas) après leur approbation, tandis que d'autres ont été annulés ou abandonnés. Nous avons été informés par le Ministère que, dans certains cas, la nature du projet avait été repensée.

19.28 D'après une analyse des projets terminés qu'a effectuée une région en juillet 1994, les ressources externes totales investies dans les projets étaient inférieures de 20 p. 100 environ à ce qui avait été prévu et approuvé. Le Ministère ne disposait pas d'analyses similaires des projets terminés dans d'autres régions. En supposant que la même chose se soit produite dans les autres régions, le chiffre de 124 millions de dollars pour la contribution totale des autres participants (voir le paragraphe 19.26) pourrait bien être surestimé de 25 millions de dollars.

19.29 De plus, nous avons trouvé dans notre échantillon neuf projets, d'une valeur totale de six millions de dollars, qui avaient été annulés avant le 1er décembre 1993, mais qui étaient toujours inclus dans les 124 millions de dollars.

19.30 Par conséquent, à notre avis, l'effet multiplicateur réel du programme est plus près de deux dollars pour chaque dollar contribué par le programme que des trois dollars estimés par le Ministère.

19.31 L'utilisation continue de chiffres sur le financement généré reposant seulement sur le financement proposé au moment de l'approbation des projets plutôt que sur le financement réel signifie que l'information sur le succès du programme en ce qui a trait aux contributions supplémentaires générées est probablement exagérée. En outre, l'absence de données réelles ne permet pas de comparer les chiffres réels et estimés des coûts et du financement.

19.32 Par ailleurs, ces chiffres sur le financement généré mesurent le succès du programme à l'égard d'un seul de ses objectifs : faire participer les populations locales et les autres administrations publiques. Ils n'établissent pas si les projets ont produit des répercussions importantes sur le plan de l'environnement.

19.33 Enfin, nous croyons que, quel que soit le palier de gouvernement qui fournit les fonds, c'est toujours le même qui paie au bout du compte : le contribuable canadien. À notre avis, pour un programme communautaire, l'importance des fonds contribués par les sources non gouvernementales représenterait une mesure plus adéquate de l'effet de levier. La pièce 19.2 indique que, pour chaque dollar contribué par les sources gouvernementales, environ un dollar devait être contribué par les sources non gouvernementales, c'est-à-dire un ratio de un pour un. Ce ratio est inférieur à celui calculé par le Ministère, mais il est conforme à l'objectif du programme de jumeler les efforts communautaires.

19.34 Le Ministère devrait veiller à ce que :

L'information communiquée sur l'incidence environnementale doit être améliorée
19.35 Au moment de l'approbation du programme en 1989, le Ministère avait indiqué dans sa présentation au Conseil du Trésor que des données quantitatives sur les résultats prévus touchant l'environnement seraient fournies dans les propositions de projet. Toutefois, jusqu'en juin 1994, le Ministère ne demandait pas officiellement aux candidats d'indiquer les moyens qu'ils allaient prendre afin de mesurer les résultats de leurs projets. Avant juin 1994, dans bien des cas, le Ministère ne pouvait évaluer que la conformité générale des demandes. Par conséquent, il était difficile, sinon impossible, d'estimer systématiquement la capacité du programme d'atteindre les résultats environnementaux visés.

19.36 Le Ministère a également approuvé des projets qui encouragent l'action et qui ont des avantages environnementaux indirects, par exemple des projets ayant pour objet la mesure de l'acidité des sols, la promotion de l'utilisation du compostage ou de la conservation de l'eau, et l'éducation des propriétaires de terrain en matière de conservation. Ces projets n'ont pas pour effet direct d'assainir ou de remettre en état des sites, mais ils encouragent l'action et peuvent ainsi avoir une incidence positive sur l'environnement. Cependant, le Ministère ne sait pas dans quelle mesure cela se produit réellement.

19.37 Les projets de ce genre ont également des avantages intangibles difficiles à mesurer. Par exemple, un projet de recyclage qui n'a pas permis de recueillir des quantités importantes de produits ou qui a pris fin plus tôt que prévu a quand même fourni aux personnes qui y ont participé directement une expérience qui pourrait influencer leur comportement à long terme face à l'environnement.

19.38 Le Ministère devrait veiller à ce que, dans la mesure du possible, des indicateurs de rendement environnemental adéquats soient établis et utilisés pour l'évaluation des propositions de projet et des avantages réels pour l'environnement.

Les données sur le financement et les résultats des projets ne sont pas analysées ni communiquées
19.39 Non-utilisation d'une base nationale de données. Une base de données (révisée au début de 1993) a été créée en 1990 afin de pouvoir fournir des renseignements sur les activités, le financement, les progrès et les résultats des projets. Toutefois, l'Administration centrale n'a pas le pouvoir d'obliger les régions à fournir des données exactes ni à utiliser la base de données. D'ailleurs, deux des six régions ne l'ont pas utilisée parce qu'elle ne leur fournissait pas de renseignements utiles et qu'elle était trop difficile à utiliser. Quant aux quatre autres régions, elles l'ont utilisée seulement pour le suivi des propositions pendant le processus de sélection et elles n'y ont pas entré de données sur les résultats des projets. Comme la base de données ne permet pas une compilation nationale des données sur les résultats des projets, il est nécessaire d'examiner chaque projet pour analyser l'activité du programme. Donc, l'information contenue dans la base nationale de données est incomplète et ne peut être utilisée efficacement dans la gestion du programme.

19.40 Nous avons été informés à la mi-août 1994 que le Ministère a décidé d'arrêter d'utiliser la base de données. Il y aura donc un manque au niveau de l'information de gestion pour la prise de décisions et la reddition de compte tant qu'un autre système n'aura pas été mis en place.

19.41 Le Ministère devrait déterminer et obtenir l'information dont il a besoin afin de gérer efficacement le programme et de rendre compte au Parlement des résultats obtenus.

19.42 L'incidence financière de l'appariement des contributions en nature n'est pas mesurée. Le Ministère donne une valeur pécuniaire aux contributions volontaires (en nature) de travail, de matériaux et d'équipement faites par d'autres participants et il comptabilise celles-ci dans les contributions à jumeler. Lorsqu'il a demandé l'approbation du programme, le Ministère avait indiqué au Cabinet que la comptabilisation des contributions en nature dans les montants à apparier n'aurait pas une incidence importante sur les dépenses gouvernementales.

19.43 Le Ministère considère les contributions en nature, sous forme de travail en particulier, comme une indication positive de la participation de la population à la solution des problèmes de l'environnement. Toutefois, il ne connaît pas le total des montants contribués en jumelage de contributions en nature et n'a pas de lignes directrices de gestion concernant ces contributions.

19.44 Une analyse de notre échantillon de projets a indiqué que les contributions en nature représentaient en moyenne entre le quart et le tiers des ressources fournies par les autres participants, y compris les autres paliers de gouvernement. Par conséquent, les contributions en nature pourraient représenter un montant de 30 à 40 millions de dollars si les proportions étaient les mêmes pour l'ensemble des projets approuvés et elles pourraient donc avoir une incidence importante sur le montant des contributions financières du programme.

19.45 Nous pensons qu'une analyse des contributions en nature serait utile à la direction afin de connaître leur ampleur et d'établir des lignes directrices opérationnelles à leur égard. Cette analyse pourrait fournir aux parlementaires une information sur les conséquences financières pour le gouvernement du jumelage des contributions en nature.

19.46 Le Ministère devrait analyser la valeur des contributions non financières générées et le montant des dépenses gouvernementales qu'elles ont entraînées.

Questions opérationnelles

Surveillance inadéquate du financement des projets de nature éducative
19.47 Lorsque le programme a été révisé en 1991, le Cabinet a imposé une limite de sept millions de dollars pour les projets d'éducation environnementale non conventionnelle pour les huit années du programme. Toutefois, le financement de cette activité n'a été suivi ni par le personnel des bureaux régionaux ni par celui de l'Administration centrale afin d'assurer que la limite ne soit pas dépassée. À notre demande, le Ministère a préparé une analyse de l'activité éducative financée par le programme au 1er septembre 1993. Nous avons complété cette analyse pour tenir compte des projets approuvés entre le 1er septembre et le 1er décembre 1993. Nous avons ainsi pu déterminer que le financement des projets éducatifs approuvés dépassait la limite d'environ 250 000 $. Parce qu'il n'a pas contrôlé le financement de cette activité, le Ministère a dû cesser d'accepter des projets d'éducation environnementale en juin 1994, trois ans avant la fin prévue du programme.

Suivi inadéquat des recommandations découlant d'une vérification interne
19.48 Un certain nombre de lacunes de gestion, telles que des lignes directrices opérationnelles inadéquates, une responsabilité insuffisante de l'Administration centrale quant à l'application des politiques et des procédures opérationnelles et une insuffisance de données de base sur l'efficacité du programme, avaient été relevées en 1991 lors d'une vérification interne. Même si la direction a indiqué qu'elle avait donné suite à un certain nombre de recommandations, nous sommes préoccupés par le fait que les lacunes fondamentales signalées en 1991 ne sont pas réglées.

Réponse du Ministère : Le Ministère est d'accord avec l'observation générale qu'il est difficile de déterminer avec exactitude le degré d'obtention des résultats souhaités au niveau du programme. Le Ministère a pu, cependant, par le biais de la vérification interne et de l'évaluation de programmes, mesurer les progrès réalisés dans les secteurs clés et faire les ajustements requis afin d'améliorer l'efficacité du programme. L'évaluation a démontré et l'équipe de vérification a observé que les projets approuvés contribuent à la fois à la prise de conscience et au développement de solutions aux enjeux environnementaux. Cela est dû en partie à l'efficacité des critères rigoureux de sélection de programmes.

Les mesures nécessaires ont été prises afin d'assurer que l'information requise concernant les résultats du programme Les partenaires de l'environnement soit disponible et que les projets individuels soient surveillés. Nous reconnaissons, comme l'a soulevé l'équipe de vérification, qu'il y a certaines faiblesses dans l'établissement d'un lien entre cette information et les améliorations à la qualité de l'environnement. Nous prenons présentement les mesures nécessaires pour y remédier.