Défense nationale

Systèmes de gestion de la défense

Vérificateur général adjoint : David Rattray
Vérificateur responsable : Peter Kasurak


Points saillants

24.1 Le ministère de la Défense nationale utilise une structure de gestion complexe qui, essentiellement, n'a pas changé depuis 1972. Il y affecte environ 11 000 militaires et employés civils à ses quartiers généraux principaux.

24.2 Nous avons examiné les éléments de base du système de gestion du Ministère : le système de planification de la politique de défense et de développement des forces, les systèmes de gestion des coûts, les systèmes d'information sur l'état de préparation opérationnelle, et les systèmes utilisés pour gérer le personnel, les approvisionnements et les ressources médicales pendant les crises et en temps de guerre. Nous avons constaté que chacun de ces éléments présentait de sérieux problèmes.

24.3 La capacité d'assumer le coût des plans à long terme demeure un problème. La structure des forces de 1993 - d'où étaient absents bon nombre des éléments nécessaires pour mettre en oeuvre la politique de défense - nécessitait plus de ressources que n'en disposait le Ministère.

24.4 Les énoncés de politique doivent renfermer des précisions sur les types de conflits en fonction desquels les Forces canadiennes doivent être structurées. Ces renseignements doivent être fournis aux planificateurs des forces et à la population canadienne afin qu'ils sachent quels sont les moyens de défense requis pour faire face à ces conflits et quels sont ceux dont on dote le pays.

24.5 Le Ministère reconnaît l'importance de la gestion des coûts et a commencé à améliorer ses systèmes en recourant à la « planification opérationnelle ». Entre-temps, des études du Ministère ont toutefois révélé que les gestionnaires ne possèdent pas les renseignements voulus et qu'il existe souvent peu d'incitations à réduire les coûts. Les mesures visant à réaliser des économies ont été retardées parce qu'on ne possède pas les renseignements nécessaires.

24.6 Le principal système servant à rendre compte de l'état de préparation des forces n'est pas essentiellement basé sur des données objectives, comme on le dit dans les documents du Ministère, mais sur les avis des commandants. Les grands quartiers généraux ont parfois de la difficulté à déterminer comment les unités ont appliqué les normes de préparation opérationnelle. Les systèmes élaborés au sein des commandements n'ont pas encore été entièrement mis en oeuvre. Au cours de la dernière année, les commandements ont mené seulement 73 p. 100 des grands exercices militaires approuvés par les commandants, et cela à cause de leur participation à des opérations des Nations Unies et des compressions budgétaires imposées. Ce sont là les raisons pour lesquelles il a été moins facile pour les commandants d'évaluer la préparation globale de leurs forces.

24.7 Certains renseignements nécessaires à la gestion du personnel, des approvisionnements et des ressources médicales pendant les crises et en temps de guerre manquent toujours. Pour régler le problème, le Ministère est en train de mettre sur pied des projets, lesquels ne seront pas pleinement achevés avant l'an 2002.