La protection civile au
gouvernement fédéral
Vérificateur général adjoint : Len McGimpsey
Vérificateur responsable : Alan Gilmore
Points saillants
24.1
Nous avons examiné la situation de la protection civile
au gouvernement fédéral. Notre premier rapport au Parlement à
ce sujet date de 1987 et, en 1990, le Comité permanent des
comptes publics nous demandait de faire état des progrès
accomplis dans ce domaine.
24.2
En règle générale, les problèmes de longue date
relatifs à la planification des mesures d'urgence au
gouvernement fédéral ne font pas l'objet d'un suivi dans des
délais raisonnables. Par exemple :
-
Cinq ans après que nous avons soulevé la question, la partie générale (partie I) du Plan national
de soutien en cas de tremblement de terre (PNSTT), qui pose un cadre en vue de la planification
ultérieure, est près d'être achevée. Toutefois, les travaux en vue de la partie II, soit les plans
portant sur la fonction de soutien exercée par les ministères en cas d'urgence, sont toujours en
cours.
-
Le ministère de l'Environnement apprenait au Cabinet, en juin 1991, que la plupart des
recommandations importantes présentées en 1986 dans le document intitulé «Étude des
répercussions de Bhopal» étaient restées lettre morte, quoique certaines d'entre elles aient été
mises en oeuvre, comme la recommandation d'établir le Conseil canadien des accidents
industriels majeurs.
-
Un examen effectué en 1986 de l'accident survenu à Tchernobyl a mené à la recommandation
d'importantes améliorations à apporter au plan d'intervention du gouvernement fédéral en cas
d'urgence nucléaire. La majorité de ces améliorations n'ont pas été mises en oeuvre ou en sont
encore aux premières étapes d'élaboration. La révision du plan devrait se situer au premier rang
des priorités.
-
Il reste à clarifier les attributions des ministères responsables de la planification des mesures
d'urgence et à améliorer la coordination interministérielle.
24.3
Nous nous inquiétons de ce que le retard mis à
élaborer des plans coordonnés pour les cas d'urgences
majeures diminue la rapidité de l'intervention, un facteur d'une
importance capitale pour la protection de la vie humaine et des
biens.
24.4
À notre avis, ce retard est attribuable à plusieurs
facteurs, dont des différends entre les ministères concernant le
partage des compétences, l'affectation de ressources à d'autres
questions prioritaires, la complexité de la coordination des
mesures d'urgence avec les provinces et le fait qu'on ne se
sente pas pressé d'agir, ce qui s'explique peut-être par le fait
que le Canada n'a pas connu de catastrophe dans un passé
proche.
24.5
L'information fournie au Parlement sur l'état de
préparation à une urgence civile, à l'échelle du gouvernement,
comporte des lacunes. À défaut de l'adoption d'une méthode de
rechange, le Parlement pourrait pratiquement ne recevoir aucun
renseignement sur cette question à la suite des propositions
faites par le gouvernement dans le cadre du budget, de
soustraire les ministères à l'obligation de dresser un rapport
annuel sur la protection civile.