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Poissons et vies aquatiques

Le monde sous-marin

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L'OURSIN ROUGE GÉANT

Image de la page couvertureL'oursin rouge géant (Strongylocentrotus franciscanus), une créature dont la couleur varie du rouge au bourgogne foncé, se déplace lentement en utilisant ses épines mobiles comme des échasses. Ces animaux raclent et déchiquettent les végétaux qui tapissent le fond de la mer à l'aide de leur bouche munie de mâchoires spéciales, situées sous leur face inférieure.

Les oursins sont des invertébrés marins appartenant à l'embranchement des échinodermes, du grec ekhinos, « épine » et dermis « derme »; ils sont de proches parents des concombres de mer et des étoiles de mer. Leur corps sphérique est protégé par une coquille dure ou « test » entièrement recouverte d'épines acérées. L'oursin rouge géant, dont le test peut dépasser 18 cm de diamètre, est l'une des plus grosse espèces d'oursins au monde. Il est armé d'épines pouvant atteindre 8 cm.

Figure 1 Oursin rouge géant (Strongylocentrotus franciscanus) sur un fond rocheux infratidal
Figure 1 Oursin rouge géant (Strongylocentrotus franciscanus) sur un fond rocheux infratidal.

Figure 2 Vue rapprochée d'un oursin rouge ouvert pour mieux voir les gonades
Figure 2 Vue rapprochée d'un oursin rouge ouvert pour mieux voir les gonades.

En Colombie-Britannique, on le retrouve dans la plupart des habitats rocheux, de la zone infralittorale jusqu'à environ 90 m de profondeur. L'espèce préfère les fonds rocheux où elle trouve en abondance les algues et le varech dont elle s'alimente et délaisse les zones exposées à l'action violente des vagues de même que les fonds où s'accumulent des sédiments mous, comme le sable et la vase.

Reproduction et croissance

Dans le sud de la Colombie-Britannique, la période du frai de l'oursin rouge géant culmine entre juin et septembre; elle se caractérise par la libération des œufs et du sperme dans l'eau, milieu où s'effectue la fécondation. Les œufs fécondés prennent la forme de larves planctoniques qui migrent au fond, où elles se transforment en de minuscules oursins juvéniles. Ce renouvellement de la population appelé « recrutement » semble se produire annuellement dans les eaux locales. Les jeunes individus doivent se cacher des prédateurs et nombre d'entre eux trouvent refuge sous les épines des adultes dont le test a un diamètre d'au moins 9,5 cm. Les jeunes oursins quittent leur abri quand ils atteignent environ 4 cm et se déplacent alors librement sur le fond rocheux en quête de leur nourriture. Ils deviennent adultes lorsque le diamètre de leur test est d'environ 7 cm. Les oursins rouges géants atteignent la taille de prise légale de 10 cm de diamètre en cinq à dix ans. Ils peuvent vivre jusqu'à 30 ans ou plus.


Habitudes alimentaires et prédateurs

Figure 3 Débarquements d'oursins rouges géants par les bateaux de pêche commerciale et valeur des débarquements, de 1978 à 1998 (données provenant des bordereaux des pêcheurs entre 1978 et 1993, et des registres de pêche entre 1994 et 1998).
Figure 3 Débarquements d'oursins rouges géants par les bateaux de pêche commerciale et valeur des débarquements, de 1978 à 1998 (données provenant des bordereaux des pêcheurs entre 1978 et 1993, et des registres de pêche entre 1994 et 1998).

Les oursins rouges géants broutent les algues fixées ou à la dérive. Ils possèdent des mâchoires spéciales munies de cinq dents, avec lesquelles ils dévorent les végétaux. Les oursins se regroupent souvent en colonies capables de dénuder complètement les rochers. De telles zones dégarnies sont cependant généralement bien délimitées et relativement peu nombreuses le long de nos côtes.

Les oursins sont la proie de certaines espèces d'étoiles de mer et de crabes. Cependant, les individus de grande taille semblent mieux protégés de la prédation et n'ont que peu d'ennemis. La loutre de mer fait exception et, là où on la retrouve, même les plus gros oursins se font dévorer par ce mammifère marin vorace.


Pêche

En Colombie-Britannique, on enregistre les débarquements d'oursins rouges géants depuis 1978 (figure 3). Le nombre de débarquements a augmenté rapidement au cours des années 80, jusqu'à ce qu'il soit réduit et stabilisé par des quotas en 1993. Jusqu'en 1983, la pêche était limitée au sud de la province, mais la côte nord a été ouverte à la pêche en 1984 et c'est de là que proviennent la plupart des débarquements depuis 1990. Les zones les plus exploitées sont les zones 5 et 6 de la côte nord et 12 et 13 de la côte sud (figure 4). L'oursin est pêché dans moins de 18 m de profondeur par des plongeurs qui utilisent des râteaux à main pour les recueillir et les placer dans de grands sacs en treillis qui sont périodiquement remontés au bateau.

On ne consomme que les organes sexuels des oursins, les gonades mâles ou femelles. Le meilleur produit provient des oursins pêchés entre octobre et mai, après quoi la qualité diminue, car les oursins commencent à frayer. Les producteurs enlèvent les gonades de l'animal qu'ils placent dans des plateaux peu profonds qui sont exportés au Japon. Les gonades doivent arriver fraîches et en excellent état sur le marché japonais, car on les consomme crues, généralement comme accompagnement de sushi. Le marché domestique de l'oursin rouge est peu important.


Gestion

Figure 4 Zones de gestion des pêches de la côte de la Colombie-Britannique. Les parties ombragées indiquent les principales zones de pêche de l'oursin rouge.
Figure 4 Zones de gestion des pêches de la côte de la Colombie-Britannique. Les parties ombragées indiquent les principales zones de pêche de l'oursin rouge.

Les gestionnaires ont limité l'effort de pêche afin de restreindre la récolte tant que les stocks locaux ne seront pas mieux connus. Les principes actuellement en vigueur sont les suivants : seuls les oursins dont le test mesure au moins 10 cm de diamètre peuvent être capturés; des quotas sont établis pour l'ensemble de la côte et pour chacun des navires; le nombre de permis est limité et certaines zones sont fermées. Le quota total est fondé sur un taux d'exploitation fixe d'environ 2 p. 100 multiplié par la biomasse estimée. L'estimation de la biomasse se fait d'après des études sur le terrain et des données sur la pêche. Les pêcheurs d'oursins de mer titulaires d'un permis sont tenus en contrepartie de tenir un registre des prises faisant état de l'effort de pêche et de données sur l'emplacement. Les plongeurs qui pratiquent la pêche sportive à l'oursin rouge géant ne doivent pas dépasser la limite de 12 oursins par jour et doivent avoir en leur possession un permis de pêche sportive en eaux de marée. Nombre de ces règlements sont révisés à mesure que les gestionnaires connaissent mieux les stocks locaux et que les producteurs sont plus au fait des marchés.


Figure 5 Pêcheurs utilisant de grands sacs de treillis pleins d'oursins rouges géants. (Photo : R.M. Harbo)
Figure 5 Pêcheurs utilisant de grands sacs de treillis pleins d'oursins rouges géants. (Photo : R.M. Harbo)

Les fiches d'information du Monde sous-marin sont de courts comptes rendus illustrés sur les ressources halieutiques et les phénomènes du monde marin, préparés tant pour renseigner que pour éduquer le public. On y trouve une bonne description du cycle de vie, de la distribution géographique, de l'état et de l'exploitation des stocks de poissons, de mollusques, de crustacés et d'autres organismes vivants du monde marin, ainsi que des renseignements sur la nature, l'origine et les effets de phénomènes ou de réactions du monde marin.

Les espèces de cette série sont réparties entre sept catégories :

  • Poissons de fond
  • Poissons pélagiques
  • Invertébrés
  • Espèces diadromes (anadromes et catadromes)
  • Mammifères marins
  • Poissons d'eau douce
  • Faune et flore aquatiques

À quelle catégorie cette espèce appartient-elle?


Lectures complémentaires

Bernard, F.R. 1977. Fishery and reproduction cycle of the red sea urchin, Strongylocentrotus franciscanus, in British Columbia. Journal of the Fisheries Research Board of Canada 34: 604-610.
Breen, P.A. 1980. The ecology of red sea urchins in British Columbia. Proceedings of the International Symposium on Coastal Pacific Marine Life. Western Washington University, Bellingham: p. 3-12.
Campbell, A. et R.M. Harbo. 1991. The sea urchin fisheries in British Columbia, Canada. In Yanagisawa et al. [dir.]. Biology
of Echinodermata, Balkema, Rotterdam: p. 191-199.
Kramer, D.E. et D.M.A. Nordin. 1979. Studies on the handling and processing of sea urchin roe. I. Fresh product. Canadian Fisheries and Marine Service Technical Report 870: 47 p.
Pleschner, D.B. 1985. Fish of the Month: Sea Urchins. Pacific Fishing 6 (Mars): p. 29-33.
Sloan, N.A. 1985. Echinoderm fisheries of the world: A review. Proceedings of the fifth International Echinoderm Conference. Galway, Ireland. Révisé par B.F. Keegan et A.A. Balkema, Rotterdam: p. 109-124.
Sloan, N.A. 1986. World jellyfish and tunicate fisheries, and the northeast Pacific echinoderm fishery. Canadian Special Publication of Fisheries and Aquatic Sciences 92.

Texte mis à jour par :
Dominique Bureau

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Dernière mise à jour : 2004-08-17

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