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Poissons et vies aquatiques

Le monde sous-marin

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L'alose savoureuse

L'apparition de l'alose sur les marchés d'aliments frais dans les Maritimes annonce l'arrivée du printemps. Au Nouveau-Brunswick, le repas traditionnel printanier se compose d'alose et de crosses de fougère (jeunes pousses). L'alose, avec ses nombreuses arêtes, est difficile à manger, mais ceux qui sont patients ou qui savent comment apprêter ce poisson apprécient l'excellente qualité de sa chair. De fait, le nom scientifique sapidissima signifie "très savoureuse" .

Parmi les harengs de la famille des clupéidés, l'alose savoureuse (Alosa sapidissima) atteint la plus grande taille. Dans plusieurs cours d'eau canadiens, la montaison annuelle de l'alose est un événement des plus intéressants. En l'espace de quelques semaines, des milliers d'individus quittent la mer et remontent les cours d'eau pour frayer. Quand les amélanchiers sanguins sont en fleurs (souvent appelées "petites poires" dans l'est du Canada) et que les trichoptères émergent des eaux du SaintLaurent près de Montréal, les aloses amontantes sont arrivées.


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Description

Vue frontale d'une alsoe savoureuse et des branchicténies. L'alose savoureuse a un corps profond latéralement comprimé, des rayons de nageoire mous et une nageoire caudale fortement fourchue. Une rangée de scutelles, écailles modifiées bien développées et à arêtes vives, est présente sur les flancs. La manipulation imprudente d'une alose vivante peut causer de vilaines coupures. La bouche est grande et la mâchoire inférieure dépasse légèrement le museau. De face, l'ouverture de la bouche couvre la plus grande partie de la face frontale du poisson; on peut aussi apercevoir les nombreuses branchicténies qui retiennent les aliments.

L'alose a une couleur argentée avec des reflets brun-noir à bleu-vert sur le dos. De une à trois rangées de taches noires sont présentes sur les flancs entre l'opercule et la nageoire dorsale; la grandeur de ces taches diminue progressivement de l'avant vers l'arrière. Les grosses écailles sont caduques (facilement perdues) quand l'alose vit en mer, mais deviennent solidement ancrées quand le poisson est en eau douce. Peu de temps après l'entrée en rivière pour la ponte, l'alose prend une teinte bronzée ou cuivrée; la tête et les parties ventrales du corps deviennent rouges, surtout chez les mâles, tandis que la jeune alose est de couleur argentée avec un dos bleu-vert.

L'alose mature mesure de 40 à 60 cm de longueur et pèse de un à trois kg; la femelle est généralement plus grosse que le mâle. La plus grosse alose signalée par des biologistes canadiens, au cours des dernières années, mesurait 75 cm et pesait 4,2 kg.


Répartition et migration

Aire de répartition de l'alose savoureuseL'aire de répartition naturelle des populations génitrices d'alose savoureuse s'étend du fleuve Saint-Laurent (Québec) jusqu'à la rivière St. John's (Floride). En été, l'alose fréquente les eaux marines septentrionales jusqu'au centre du Labrador. D'importantes populations ont été signalées dans les rivières Annapolis, Shubénacadie et Miramichi, ainsi que dans le fleuve Saint-Laurent.

Sur la côte du Pacifique, où elle a été introduite dans le fleuve Sacramento en 1871, l'alose s'est établie, de la Californie jusqu'à l'Alaska. On l'a capturée, pour la première fois, au large de la Colombie-Britannique dans les années 1800, mais rarement dans le fleuve Fraser ou dans tout autre cours d'eau de la côte ouest canadienne. Les aloses qui migrent des cours d'eau du sud des États-Unis sont pêchées parfois dans les eaux du littoral de la ColombieBritannique.

Une espèce apparentée, Alosa alababae, est présente sur la côte nord du golfe du Mexique et deux autres cousines, Alosa alosa et Alosa fallax, peuplent les eaux européennes de la mer Baltique jusqu'à l'Espagne.


Cycle vital

Tout comme le saumon, l'alose savoureuse est un poisson anadrome typique: il naît en eau douce, migre vers la mer où il atteint la maturité et retourne en eau douce pour frayer. Dans l'est du Canada, les aloses amontantes entrent dans les cours d'eau de la fin avril à la fin juin selon la température printanière et la position géographique. À ce moment, la température de l'eau varie généralement de 8 à 12 °C. On connaît mal le comportement de l'alose en Colombie-Britannique; par contre, on sait que les aloses amontantes passent généralement au niveau du barrage Bonneville, dans le fleuve Columbia, quand la température de l'eau atteint environ 16 °C.

Les mâles arrivent généralement les premiers aux frayères, suivis de près des femelles. Le frai commence quand la température de l'eau dépasse 12 °C et atteint un sommet entre 16 et 20 °C. Il a généralement lieu dans des eaux profondes où le courant varie de modéré à fort. Lors de la reproduction, qui se fait la nuit, une femelle est accompagnée de plusieurs mâles; les géniteurs nagent vigoureusement à la surface, y laissant un sillage bien visible. Les oeufs sont libérés en pleine eau où ils sont fertilisés par les mâles. Une femelle produit jusqu'à 400 000 oeufs, quoique la moyenne s'élève à environ 130 000 par femelle. Les oeufs transparents mesurent de 2,5 à 3,5 mm de diamètre et sont d'une densité légèrement supérieure à celle de l'eau. Non visqueux, ils s'enfoncent individuellement et sont transportés par le courant. L'éclosion a lieu au bout de 8 à 12 jours à des températures de 11 à 15 °C et après 6 à 8 jours à 17 °C. Après le frai, les adultes vides survivants retournent en mer et rejoignent la population migratrice.

Les larves mesurent environ 10 mm de longueur à l'éclosion; elles sont transparentes et très grêles. Elles passent leur premier été en eaux douces où elles se nourrissent d'insectes et de crustacés planctoniques. Quand arrive l'automne et que la température de l'eau baisse à 15 °C, les larves mesurant de 7 à 10 cm de longueur se dirigent vers les eaux saumâtres et la mer.

Cycle vital de l'alose savoureuse révélé par la lecture d'une écailleL'alose savoureuse reste en mer jusqu'à la maturité à l'âge de quatre ou cinq ans, quand elle a atteint de 40 à 50 cm de longueur. La plupart des mâles atteignent la maturité à quatre ans et les femelles, à cinq ans. Chez les populations canadiennes, les adultes peuvent frayer jusqu'à sept fois et vivre jusqu'à 13 ans. Le cycle vital de chaque alose peut être déterminé à l'aide de ses écailles. Celles-ci fournissent des données sur les variations de la croissance entre l'eau douce et l'eau salée, entre l'hiver et l'été et le moment et la fréquence du frai.

En mer, l'alose savoureuse se nourrit d'organismes planctoniques comme des copépodes, des mysides et des euphausiacés. Au cours de la migration qui précède le frai, les reproducteurs mangent peu.

Nageuse puissante, l'alose savoureuse a rarement été signalée comme proie dans les études d'alimentation de gros animaux piscivores. Les phoques suivent les géniteurs amontants jusqu'à l'embouchure des rivières et en consomment une certaine quantité; on croit que l'alose sert aussi de proie à certains requins comme la maraîche. Au cours d'études récentes, des étiquettes fixées sur des aloses ont été retrouvées dans des estomacs de morues et d'aiguillats. Ces aloses peuvent avoir été affaiblies par l'étiquetage et sont donc devenues plus vulnérables à la prédation.


Migration en mer

A la gauche : Migration annuelle de l'alose savoureuse sur la côte est de l'Amérique du Nord; A la droite : Nombre d'étiquettes récupérées après l'étiquettage de 12000 aloses savoureuses dans la partie supérieure de la baie de Fundy. Certains des aspects les plus intéressants de l'alose savoureuse ont été découverts au cours des 30 dernières années. Des études d'étiquetage réalisées au début des années 1950 ont révélé qu'une migration importante vers le nord a lieu en été, suivie d'une migration vers la partie méridionale de leur aire de répartition maritime en hiver.

A titre expérimental, on marque l'alose savoureuse avec une étiquette-aiguillon fichée sous la nageoire dorsaleAinsi, la plupart des aloses savoureuses migrent entre la Caroline du Nord et le golfe du Maine. Une analyse ultérieure a révélé qu'elles suivaient ou choisissaient une température océanique pendant la migration. En migrant vers le nord au printemps et en été, et vers le sud en automne et en hiver, l'alose maintient une position entre un isotherme océanique allant de 13 à 18 °C.

Ceci semble être leur température préférée. Une alose partie de la rivière St. John's (Floride) parcourra ainsi 4 500 km au cours de sa migration annuelle.

Des découvertes peut-être encore plus excitantes ont été réalisées au cours des six dernières années. Dans les eaux boueuses de la partie supérieure de la baie de Fundy, région autrefois considérée presque inhabitée par les poissons, des scientifiques du ministère des Pêches et des Océans ont découvert de grands nombres d'aloses en été. Des études d'étiquetage ont révélé que ces aloses provenaient de cours d'eau de toute la côte est de l'Amérique du Nord et que, pendant deux à trois mois chaque été, une grande partie de la population totale d'aloses était concentrée dans cette seule petite région. Au lieu de s'arrêter dans le golfe du Maine comme on le croyait auparavant, la masse principale d'aloses migratrices en mer se dirige vers la partie supérieure de la baie de Fundy ou longe la côte est du Canada jusqu'à l'embouchure du Saint-Laurent et se rend même jusqu'à Nain, au Labrador. Des trois régions fréquentées en été (toutes situées en eau canadienne), la partie supérieure de la baie de Fundy semble être la plus importante. À l'instar du saumon né dans les cours d'eau de l'est canadien qui migre vers le nord jusqu'au Groenland où il passe l'été, l'alose savoureuse provenant des cours d'eau de l'est américain remonte vers le nord jusqu'à la baie de Fundy. Là, la turbidité de l'eau la rend bien visible. En effet, dans les eaux océaniques transparentes, l'alose fréquente des profondeurs de 100 à 200 m, où elle retrouve son niveau préféré d'intensité lumineuse. Vivant ainsi en eaux profondes, elle est rarement signalée. Par contre, à cause de la turbidité extrême de l'eau dans la partie supérieure de la baie de Fundy, l'alose doit fréquenter des eaux moins profondes (moins de 10 m) pour trouver l'intensité lumineuse désirée. Ainsi, sa présence est plus visible, ce qui la rend vulnérable à la pêche.

La migration de l'alose savoureuse dans la baie de Fundy est complexe. Les individus qui fraient dans les rivières locales (Annapolis, Shubénacadie, Saint John) sont les premiers à arriver à la fin d'avril. Vers la fin de mai et au début de juin, les aloses immatures, matures et vides qui se nourrissaient en mer arrivent en grand nombre. Dans la baie de Fundy, l'espèce migre dans le sens contraire des aiguilles d'une montre: au printemps, elle fréquente les eaux au large de la Nouvelle-Écosse, puis se dirige vers l'amont de la baie en été et occupe les eaux au large du Nouveau-Brunswick en automne. Dans le bassin Minas, la remonte a lieu de juin à août tandis que dans le bassin Cumberland, elle s'effectue de juin à octobre.

Les étiquettes récupérées révèlent que ces aloses représentent toutes les populations fluviales de l'est de l'Amérique du Nord. L'alose possède un sens aigu de retour aux frayères, semblable au saumon qui retourne à son cours d'eau natal. Des 12 000 aloses étiquetées et relâchées dans la partie supérieure de la baie de Fundy, 55 (8,3 %) des étiquettes récupérées provenaient des eaux marines canadiennes, 175 (26,4 %) des eaux côtières américaines, 69 (10,3 %) de cours d'eau canadiens et 365 (55 %) de cours d'eau américains. Jusqu'à un million d'aloses peuvent être présentes dans une baie, comme la baie Cobequid, à marée haute au cours de la période de pointe de la remonte estivale. De 5 à 10 millions d'aloses peuvent occuper la partie supérieure de la baie de Fundy au cours d'un seul été.


Pêche commerciale

Les principales pêches commerciales de l'alose sont effectuées dans les grands cours d'eau empruntés pour le frai sur la côte est (Saint-Jean, Miramichi, Saint-Laurent) et dans les baies de la partie supérieure de la baie de Fundy. Sur la côte ouest du Canada, aucune pêche commerciale importante ne s'est développée après l'introduction de l'alose, quoique des débarquements élevés soient actuellement réalisés au sud de la frontière américaine.

Pêcheurs commerciaux se servant de filets maillants dérivantsEn milieu fluvial, les pêches commerciales sont généralement concentrées dans les estuaires ou à proximité; elles visent la capture d'aloses matures qui retournent frayer. La saison de pêche printanière est de courte durée. L'alose est capturée à l'aide de filets maillants dérivants ou fixes, de parcs en filets ou de grandes épuisettes (rivière Annapolis, Nouvelle-Écosse). Ces pêches ont une grande valeur commerciale; les oeufs de la femelle sont les plus recherchés. Pendant la saison de frai, la valeur au débarquement d'aloses femelles dépasse souvent 2,50 $ le kg.

Au cours de l'été, les pêches maritimes dans la partie supérieure de la baie de Fundy et l'estuaire du Saint-Laurent visent les non-reproducteurs qui se nourrissent en mer. Ces pêches estivales uniques n'ont lieu qu'au Canada à cause de la combinaison d'un habitat océanique (eau turbide) et d'une migration vers le nord de toutes les aloses de la côte est. À ces endroits, l'espèce est capturée à l'aide de filets maillants dérivants ou fixes ou de grandes bordigues mouillées en zone intertidale.

Une bordigue de pêche commerciale mouillée dans la zône intertidale du bassin MinasDans la zone atlantique du Canada, la pêche de l'alose existe depuis l'arrivée des Européens. La pêche à la bordigue sur les veys de la partie supérieure de la baie de Fundy a débuté avant 1750. De nombreux écrivains ont décrit l'abondance de l'alose dans cette région et la capture relativement facile, à l'aide de méthodes primitives ou simples, de près de 100 000 aloses au cours d'une seule marée. Vers la fin des années 1800, un important marché d'exportation d'aloses salées existait entre la partie supérieure de la baie de Fundy et la côte est des États-Unis. A l'époque, cette pêche était une des plus importantes dans les Maritimes.

De 1870 à 1900, les débarquements annuels de l'alose dans la partie supérieure de la baie de Fundy ont varié de 200 à 400 tonnes métriques (t). Certaines années, les débarquements ont atteint jusqu'à 1 300 t. Cette donnée représente environ deux tiers des prises totales d'aloses au Canada. Après 1900, les captures ont chuté à la suite d'une baisse du nombre d'aloses et sont demeurées faibles jusqu'à maintenant. Comme on croyait à l'origine que ce déclin était dû à la surexploitation, la pêche a été fermée de 1919 à 1923. Cette mesure n'a pas entraîné la reconstitution du stock; toutefois, on a établi un lien au cours de récents travaux entre ces aloses maritimes et les stocks de l'est des ÉtatsUnis. On a ainsi découvert que le déclin avait été causé par la perte d'habitat dans les principaux cours d'eau américains. La pollution et l'endiguement de grandes rivières, comme la Delaware et la Susquehana, sont les causes de la baisse des populations d'aloses jusqu'à leur faible niveau actuel.

Au cours des cent dernières années, les débarquements réalisés dans les cours d'eau canadiens ont fortement fluctué. La plus grande partie des prises ont été effectuées dans la rivière Saint-Jean et le fleuve Saint-Laurent. Certaines années, les débarquements ont dépassé 300 t, mais la moyenne s'élève généralement à environ 100 t.

Depuis les années 1960, les débarquements ont toutefois été continuellement faibles pour ce qui est des pêches d'alose en eaux douces et salées. Malheureusement, la faible demande du marché pour l'alose, et non un nombre réduit, explique une grande partie du déclin signalé. À cause de sa chair pleine d'arêtes et de l'offre accrue d'autres poissons, l'alose a perdu peu à peu la faveur du consommateur. Toutefois, la rogue fait l'objet d'une demande croissante et l'effort de pêche augmentera probablement afin de satisfaire à cette demande.


Pêche sportive

Au Canada, la pêche de l'alose à la ligne est récente, mais gagne en popularité. La plus grande partie de la pêche sportive est concentrée dans les rivières de la Nouvelle-Écosse, mais elle est récemment devenue populaire dans le fleuve Saint-Laurent, près de Montréal. Aux États-Unis, la pêche à la ligne est un passe-temps populaire. Dans les rivières Connecticut et Delaware, la valeur annuelle de la pêche sportive de l'alose a été évaluée à 10 millions de dollars. Chaque printemps, jusqu'à 20 000 pêcheurs à la ligne fréquentent la Delaware à la recherche de cette espèce.

La pêche à la mouche est la méthode la plus employée pour capturer l'alose. Un leurre lesté est l'appât préféré. L'alose ne se nourrit pas pendant la montaison, mais, comme le saumon, elle mordra à l'hameçon.


Recherche et gestion de la ressource

Au Canada, la recherche et la gestion relatives à l'alose savoureuse rélèvent du ministère fédéral des Pêches et des Océans (MPO). Les ministères provinciaux participent à certaines activités connexes, y compris l'émission de permis aux pêcheurs sportifs, l'application des lois et la réalisation de relevés.

Le MPO effectue la plupart des recherches, mais une certaine partie est réalisée par des organismes indépendants ou par des universités en vertu de contrats. La recherche porte sur l'origine des populations, la mise au point de méthodes de détermination de l'âge, ainsi que sur l'alimentation et l'incidence potentielle de la construction de centrales électriques marémotrices.

Comme les autres poissons qui ont besoin de ruisseaux pour le frai, l'alose peut être déracinée des cours d'eau suite à la construction de barrages sans échelles à poisson en aval des frayères traditionnelles. Ce phénomène s'est produit dans la rivière Sainte-Croix, à la frontière canado-américaine, et dans plusieurs autres cours d'eau des ÉtatsUnis. Des efforts de rétablissement des populations d'aloses sont actuellement déployés dans plusieurs cours d'eau. La construction de grandes centrales marémotrices aux lieux d'alimentation en eaux salées pourrait perturber les régimes migratoires ou les réseaux alimentaires du milieu marin local. L'incidence potentielle de tels projets est difficile à prédire.

Il existe un règlement pour la gestion de l'alose qui vise à maintenir et à mettre en valeur les populations existantes. Le règlement porte sur les saisons de pêche, la restriction du nombre d'endroits de pêche et les engins.

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Dernière mise à jour : 2004-08-17

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