Venturing Forth - Première nation de Pictou Landing,
synopsis
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Texte de la vidéo
Au nord-est de la Nouvelle-Écosse se
trouve Pictou Landing...une petite communauté Mi'kmaq de 500 âmes. C'est ici
que les Écossais se sont d'abord installés au Canada. Et c'est dans ces mêmes
eaux que les Mi'kmaq écrivent leur propre page d'histoire…
Ils sont les premiers à développer un
plan directeur pour leurs pêches autochtones…un plan qui donnera à leurs jeunes
un avenir durable.
C'est bientôt la saison de pêche… faut préparer les
casiers et vérifier l'équipement.
AJ Francis ressemble en tous points aux
autres jeunes adultes vivant à Pictou Landing. Ils ont été élevés pour pêcher
dans l'océan Atlantique.
Presque tout le monde dans ma famille pêche, presque toute
la réserve pêche ici. J'ai pêché toute ma vie avec mon père depuis l'âge de cinq
ans sur son bateau.
Voici le bateau de mon père. Il a besoin de réparations.
J'espère le préparer et y charger l'équipement pour la saison.
Pictou Landing a su tirer profit des
pêches de l'Atlantique - De nouvelles maisons sont construites et l'économie
est forte. Ce ne fut pas toujours le cas. Avant le jugement Marshall de 1999,
il n'y avait que six bateaux de pêche commerciale dans la communauté.
Il y en a maintenant dix-huit…
Ian Thomas est désigné "pêcheur
Marshallien". Il est le capitaine de l'un des six bateaux qui sont la propriété
de la Première Nation de Pictou Landing.
Je n'ai jamais vraiment eu de crédit et si ce n'eut été de
mon titre de capitaine de bateau, je n'en aurais jamais eu et ce fut la même
chose pour beaucoup de personnes ici. Peu de gens avaient des véhicules parce
qu'on ne donne pas aux autochtones des chances de devenir meilleurs grâce au
profit financier.
Ici, ce sont nos lieux de pêche. Nous avons plusieurs
bateaux dans cette région. Il y a pas mal de glace maintenant mais cette glace
va s'en aller et nous serons fin prêts à pêcher au mois de mai. C'est un moment
excitant dans l'année.
Dès que la pêcherie a commencé, j'ai noté une grande
différence.
Wayne Denny pêchait
auparavant…maintenant il gère la pêcherie de la collectivité.
Les 18 engins de pêche que nous avons reçus nous ont
probablement permis de créer de 50 à 60 emplois.
Dans une décision majoritaire (5-2),
le 17 septembre 1999, la Cour Suprême du Canada a reconnu que Donald Marshall Jr
possédait un droit de pêcher pour subvenir à ses besoins et lui assurer une
subsistance convenable qui était issu des traités de paix et d'amitié de 1760 et
1761.
Dans cette décision, la Cour Suprême
confirmait que les Premières Nations Mi'kmaq et malécites ont, non pas un
privilège, mais un droit de pêcher issu de traité.
De plus, cela a permis à toute la
collectivité d'en retirer des bénéfices.. et pas seulement un certain nombre de
pêcheurs commerciaux indépendants.
Trente-quatre Premières Nations de
Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick, de l'Île du Prince-Édouard et de la
région de Gaspé au Québec ont été touchées par le jugement Marshall.
Cela préoccupait certains pêcheurs faisant partie du
noyau puisque ces derniers avaient acheté leurs propres bateaux et ils ont
défrayé le coût de leurs propres assurances et de l'entretien. Ils ont déboursé
des milliers de dollars pour leurs engins de pêche et c'est comme si on mettait
tout ça en péril.
Le ministère des Pêches et des Océans
(MPO) fut mandaté par le gouvernement fédéral pour permettre l'accès des
Premières Nations à la pêche commerciale.
Après le jugement Marshall, on ne nous a pas émis
d'étiquettes pour quoi que ce soit. Tout le monde pêchait et c'était le fouilli
total.
Avec tant de nouveaux casiers qui se
faisaient concurrence pour le marché lucratif du homard, les eaux sont devenus
troubles… Les pêcheurs autochtones, non autochtones et le MPO étaient au beau
milieu de la tempête.
Au début, il y avait beaucoup de craintes. Les pêcheurs
qui étaient déjà impliqués croyaient qu'ils seraient obligés de quitter la
pêche, vous voyez le genre de rumeurs… Donc cela a pris du temps. Cela a
nécessité du travail, de la patience de la part de la collectivité autochtone et
tout le monde a été impliqué: le ministère, les collectivités non autochtones et
autochtones ont travaillé ensemble pour trouver une solution.
Finalement, des accords de pêche furent
signés entre le MPO et la plupart des collectivités mi'kmaq et malécites de la
région de l'Atlantique.
Le MPO fut mandaté pour former et
fournir de l'équipement aux nouveaux pêcheurs. Ces séances de formation furent
données partout dans les Maritimes. Le MPO a acheté des engins de pêche et des
permis ont été retirés de pêcheurs de longue date. Le MPO a transféré ces permis
aux Premières Nations de Pictou Landing -- 18 en tout.
Ces bateaux vont bientôt aller à l'eau.
Adam Paul est un des pêcheurs de Pictou
Landing qui a été formé. Il est désigné comme étant un "pêcheur Marshallien",
c'est-à-dire, un pêcheur qui a été aidé par le jugement Marshall.
Après la décision Marshall, j'ai obtenu un permis de
homard ce qui a été bon pour ma famille puisque j'ai fait plus de profit que si
j'avais été un membre de l'équipage. Je peux embaucher une couple de personnes
et me faire un peu d'argent.
Maintenant, Adam Paul est le capitaine
de son bateau.
Non, ce n'est pas différent sauf que je n'ai pas de
paiements à faire pour mon bateau.
Si vous capturez 10 000 livres de homard, vous allez
pouvoir garder environ 10 000 $. jusqu'à la pêche au hareng qui va vous
permettre d'empocher une couple de milliers de dollars et ça, c'est pour le
reste de l'année.
Dès le début, après le jugement Marshall, nous avons reçu
tout cet équipement et tout cet argent. Nous avons eu des rencontres avec le
Chef et le Conseil. Nous savions que nous n'allions recevoir de l'argent tous
les ans et qu'à la longue, nous n'en aurions plus.
Un plan était nécessaire pour permettre
à Pictou Landing d'avoir une pêcherie viable.
Ce qui a été unique dans notre plan directeur, c'est que
nous avons réuni la collectivité et nous avons engagé une entreprise d'experts-conseils.
Ils ont organisé la collectivité et l'ont séparé en entités tels que pêcheurs,
membres de l'équipage, les aînés, le Chef et le Conseil, les jeunes. Ils se sont
réunis régulièrement avec ces personnes et ils en sont arrivés à un consensus
sur ce qui devait être fait dans la collectivité.
Contrairement à ce qui se fait
présentement en pêche commerciale où les permis de crabes et de homards sont
détenus par des individus, pêcher selon l'arrêt Marshall est un droit
communautaire pour le bienfait de toute la collectivité.
Quelques pêcheurs pêchent en ce moment et ils gardent tous
leurs revenus et cela préoccupe plusieurs membres de la collectivité. Le partage
des bénéfices retirés de la ressource avec les autres membres de la collectivité
fait partie de notre plan directeur.
Dans le plan directeur, il est indiqué
que les pêcheurs doivent remettre un pourcentage de leurs prises à la
collectivité.
Je veux tout simplement que le plan directeur soit mis en
place pour que l'on soit sûr de réussir, pour continuer à pêcher, pour que nos
bateaux soient bien entretenus, pour que nos pêcheurs soient fiers de leurs
bateaux au lieu de les laisser pourrir et pour que tout le monde travaille
ensemble.
Bon après-midi. Pêches et Océans. Vous voulez savoir quand
commence la pêche aux homards? Actuellement, c'est prévu pour le 30 avril.
Je pense que dès que vous avez plusieurs actifs avec de
nombreux individus qui pêchent, vous devez adopter une approche à long terme
pour vous assurer que ces actifs aient dans 10 ou 20 ans la même valeur
qu'aujourd'hui. Et que vous ayiez en place une bonne structure pour vous assurer
d'être impliqué à la pêche autant sur le plan scientifique que sur le plan de
la gestion et ce, pour toute la collectivité. Donc avec l'approche du plan
directeur, vous devez vous assurer d'être capables de générer suffisamment de
fonds pour renflouer tous vos actifs et d'avoir quelqu'un pour gérer les
pêcheries.
Cinq années se sont écoulées depuis le
jugement rendu dans l'affaire Marshall…
Il fut une époque où les deux parties
s'affrontaient… aujourd'hui, des pêcheurs autochtones et des fonctionnaires du
MPO se réunissent pour faire une partie amicale de hockey.
…la lutte la plus importante se joue
maintenant…sur la glace.
Nous avons de bonnes relations On a peu l'occasion de
jouer au hockey, alors c'est super. Et une fois qu'on connait les gens, la
confiance s'installe. Et lorsque vous avez la chance de les connaître en dehors
du temps de travail, c'est très positif.
Aujourd'hui, le but des deux équipes
est d'aller de l'avant et de se servir du jugement Marshall pour créer des
possibilités économiques.
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