DISCOURS
M. CHAN - ALLOCUTION DEVANT L'INSTITUT INDO-CANADIEN SHASTRI À LA CONFÉRENCE SUR LA GESTION DU CHANGEMENT AU XXIE SIÈCLE -- PERSPECTIVES INDIENNES ET CANADIENNES - NEW DELHI, INDE
96/1 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE RAYMOND CHAN,
SECRÉTAIRE D'ÉTAT (ASIE-PACIFIQUE),
DEVANT L'INSTITUT INDO-CANADIEN SHASTRI
À LA CONFÉRENCE SUR LA GESTION DU CHANGEMENT
AU XXIe SIÈCLE -- PERSPECTIVES INDIENNES ET CANADIENNES
NEW DELHI, Inde
Le 12 janvier 1996
M. John Wood, président de l'Institut indo-canadien Shastri, M. V. Ramachandran,
directeur de l'Institut d'études contemporaines Rajiv Gandhi, Mme Flora McDonald,
présidente du Centre de recherches pour le développement international, distingués
orateurs et participants, amis de l'Institut, distingués invités,
Je suis heureux de me joindre à vous pour ce déjeuner à l'occasion de la
« Conférence sur la gestion du changement au XXIe siècle -- perspectives indiennes
et canadiennes ». Les sujets abordés aujourd'hui sont extrêmement importants pour
la compréhension des relations changeantes entre l'Inde et le Canada, et j'attends
avec intérêt de pouvoir lire les actes de la Conférence.
En ma qualité de secrétaire d'État du Canada pour l'Asie- Pacifique, je me suis
rendu dans beaucoup de pays de cette région immense et variée. Ce qui m'a le plus
frappé à propos de l'Inde c'est le remarquable progrès accompli sur le plan de la
libéralisation économique et le potentiel que cela présente pour les Canadiens,
qui ont déjà de profonds liens historiques avec ce pays.
Ces liens constituent une solide base à partir de laquelle nous pouvons nouer des
relations bilatérales plus mûres.
Le Canada et l'Inde entretiennent des relations diplomatiques depuis près d'un
demi-siècle. La coopération bilatérale entre nos deux pays remonte même avant
l'indépendance de l'Inde. Les liens d'amitié très étroits entre nos dirigeants, à
commencer par M. Nehru et M. Pearson, ont cimenté le partenariat canado-indien. Je
me réjouis de voir que le fils de Lester Pearson, Geoffrey, est avec nous
aujourd'hui. Le Canada et l'Inde participent à de nombreuses tribunes
multilatérales, dont le Commonwealth, les opérations de maintien de la paix des
Nations unies et maintenant la nouvelle Organisation mondiale du commerce. Nous
maintenons d'étroites relations dans le domaine de la coopération au développement
depuis l'époque du Plan Colombo dans les années 1950.
Sur le plan humain, plus d'un demi-million d'Indiens ont émigré au Canada depuis
le début du siècle. Nombre d'entre eux sont venus au Canada pour y entreprendre
des études supérieures, et j'espère que d'autres étudiants et universitaires y
viendront. Ceux qui effectuent chaque année des voyages d'affaires et d'agrément
au Canada sont encore plus nombreux. La communauté indo-canadienne a contribué à
la formation de la riche mosaïque culturelle, ethnique et religieuse du Canada.
Elle facilite la compréhension mutuelle dans nos relations avec l'Inde en nous
permettant d'atteindre le degré d'affinité culturelle dont ont si longtemps
bénéficié nos relations avec l'Amérique du Nord et l'Europe. Notre succès en
affaires dépend en grande partie de notre capacité d'établir des liens entre nos
peuples.
La communauté indo-canadienne a maintenu et fait fructifier ses liens avec l'Inde,
ce que tous les gouvernements canadiens successifs ont encouragé. Cette
communauté, qui constitue un soutien tant pour le Canada que pour l'Inde, enrichit
nos relations.
Comme nous l'a clairement démontré cette mission de l'Équipe Canada, les occasions
d'affaires constitueront sans aucun doute la clé de voute d'un nouveau volet de
nos relations bilatérales. Notre mission actuelle a non seulement donné lieu à la
signature de centaines de millions de dollars de transactions commerciales mais
peut-être plus important encore, elle a permis de sensibiliser les Canadiens et
les Indiens aux débouchés qui existent. Le Canada et les entreprises canadiennes
sont, de toute évidence, moins réticents à prendre des engagements à long terme en
Inde. Le programme de libéralisation économique de l'Inde et l'émergence de ce
pays sur la scène commerciale mondiale ont contribué à cet état de fait.
La transition a d'importantes répercussions sur la durabilité du développement
économique de l'Inde. Nous reconnaissons que les changements, même positifs, sont
parfois difficiles et que l'ensemble de la société n'en perçoit pas toujours les
avantages immédiats. Le Canada demeure néanmoins fermement en faveur du programme
de réformes économiques de l'Inde et lui demande instamment de poursuivre sur
cette voie.
À la suite des réunions tenues lors de ma visite en Inde au mois de mars dernier
et de celles auxquelles j'ai assisté dans le cadre de la présente visite, je suis
tout à fait persuadé que les dirigeants du gouvernement et du milieu des affaires
de l'Inde, qui ont une vision prospective, continueront de favoriser la
libéralisation de l'économie. L'Inde devra absolument entreprendre d'autres
réformes, faire preuve de transparence et clarifier les règles du jeu pour
maintenir la confiance des gens d'affaires étrangers.
À l'aube de ce nouveau et intéressant volet de nos relations, il convient de miser
sur l'intensification de la coopération commerciale entre le Canada et l'Inde.
Les efforts constants déployés par l'Inde pour moderniser ses infrastructures, en
particulier dans les domaines de la production et de la distribution
d'électricité, des services de télécommunications, des transports et de la
protection environnementale, représentent de redoutables défis pour les deux pays.
Ce nouveau volet de nos relations ne peut cependant pas se limiter à des échanges
commerciaux.
Pour réussir à renforcer leurs liens, le Canada et l'Inde devront travailler de
concert dans un climat international qui évolue rapidement. Les deux pays doivent
avoir clairement conscience qu'ils sont des « partenaires pour le développement »,
expression inventée il y a des années par Lester Pearson. Ce concept de
partenariat est aussi important aujourd'hui qu'il l'était alors. Il se fonde sur
le principe de la collaboration entre des partenaires égaux en vue d'atteindre un
objectif commun de développement social et économique. Il est donc essentiel que
nous élargissions la portée du principe de partenariat au point de considérer de
plus en plus les problèmes de l'autre comme des problèmes que nous partageons,
qu'il s'agisse de pauvreté, d'injustice et d'agitation sociales, d'insécurité ou
d'instabilité politique. Des conférences comme celle-ci ont un rôle important à
jouer dans la réduction des iniquités et dans la mise en commun des efforts
déployés par des particuliers et des institutions pour régler ces questions.
L'Institut indo-canadien Shastri s'avère une tribune importante où le Canada et
l'Inde peuvent travailler de concert, partager leurs vues et leurs connaissances
et collaborer au règlement de problèmes d'intérêt commun. Les échanges
universitaires, les liens institutionnels et le rapprochement des études
canadiennes et indiennes sont importants pour l'établissement de relations
durables entre nos pays.
La visite de l'Équipe Canada, qui a donné un nouveau souffle à nos relations avec
l'Inde, nous fournit une base pour leur développement. Pour réaliser cette percée,
nous nous sommes concentrés avec nos partenaires indiens sur l'intensification de
nos liens économiques, objectif auquel adhèrent à la fois le gouvernement et le
secteur privé indiens. Dans d'autres domaines, nous devons continuer de collaborer
au développement durable. Il faut tirer profit des riches échanges intellectuels
auxquels donnent lieu nos relations sur le plan de l'éducation et de la culture.
Il nous faut continuer de collaborer dans des dossiers importants comme
l'environnement ainsi que dans le cadre du Commonwealth et d'autres organisations
internationales si nous voulons régler les questions non résolues émanant du
nouvel ordre mondial. Nous devons en outre continuer de nous attaquer d'une
manière réfléchie et constructive aux sujets plus difficiles et plus délicats que
sont la sécurité régionale et les droits de la personne.
En conclusion, je suis convaincu que le Canada et l'Inde entretiendront pendant le
XXIe siècle des rapports multidimensionnels très étroits et mutuellement
avantageux.
Soyez assurés que le gouvernement du Canada garde cet objectif bien en vue et
qu'il fera tout son possible pour l'atteindre. Les Canadiens sont impatients de
former des partenariats avec l'Inde, qui déploie de grands efforts pour réaliser
son vaste potentiel.
Merci.
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