DISCOURS
M. CHAN - ALLOCUTION DEVANT LA CHAMBRE DES COMMUNESÀ L'OCCASION DE L'ANNIVERSAIREDES ÉVÉNEMENTS DE LA PLACE TIANANMEN - OTTAWA (ONTARIO)
96/28 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE RAYMOND CHAN,
SECRÉTAIRE D'ÉTAT (ASIE-PACIFIQUE),
DEVANT LA CHAMBRE DES COMMUNES
À L'OCCASION DE L'ANNIVERSAIRE
DES ÉVÉNEMENTS DE LA PLACE TIANANMEN
OTTAWA (Ontario)
Le 4 juin 1996
Monsieur le Président,
Je prends la parole aujourd'hui à l'occasion du 7e anniversaire des événements tragiques qui se sont déroulés à la place Tiananmen en 1989 pour présenter à la Chambre
le point sur les efforts poursuivis par notre gouvernement afin d'amener les dirigeants chinois à s'engager à respecter les droits de la personne.
Nos relations de longue date avec la Chine prennent appui sur quatre piliers reliés entre eux, à savoir le partenariat économique, la paix et la sécurité, le
développement durable, enfin, les droits de la personne, la saine gestion publique et la règle de droit.
En ce qui concerne le partenariat économique, des contacts systématiques et multiples appellent plus d'ouverture et de liberté.
Le commerce réduit l'isolationnisme, en plus d'étendre le champ d'application du droit international et de générer la croissance qui est indispensable pour soutenir le
changement et le développement sur le plan social. Une société qui est peu tributaire des échanges et des investissements internationaux n'est pas ouverte à la libre
circulation des idées et des valeurs. Les réunions que j'ai eues récemment avec des dirigeants régionaux de Chine ont révélé que ceux-ci étaient sensibles à la
nécessité d'établir la règle de droit et un cadre réglementaire clair, juste et transparent. Ils reconnaissaient qu'ils avaient encore bien du chemin à parcourir, mais
leur intention de parvenir au but était sérieuse.
Le respect des droits de la personne et de la règle de droit en Chine constitue un objectif essentiel aux yeux des Canadiens. Sur le plan bilatéral, le Canada poursuit
un dialogue constructif sur la question des droits de la personne (une rencontre bilatérale au niveau des représentants officiels s'est tenue récemment à Beijing) et
aide la Chine dans la réforme des structures juridiques et judiciaires.
Sur le plan multilatéral, nous avons exprimé des préoccupations quant aux violations des droits de la personne et au respect des libertés fondamentales en Chine. Le
Canada profite de chaque occasion pour faire part de ses préoccupations au gouvernement chinois.
La saine gestion publique et la règle de droit furent les thèmes principaux de la récente visite au Canada du président du Comité permanent du Congrès national du
peuple, M. Qiao Shi. M. Qiao et les membres de la délégation qu'il dirigeait ont rencontré de nombreux intervenants représentatifs du respect de la règle de droit au
Canada et ont mené avec eux de multiples discussions. La délégation chinoise s'est tout particulièrement intéressée aux travaux des systèmes parlementaire et
judiciaire du Canada. Nous espérons que nous pourrons faire fond sur cette expérience pour aider la Chine à créer un environnement qui soit davantage respectueux de la
primauté du droit.
Monsieur le Président, ma récente mission commerciale en Chine est un bon exemple de l'approche adoptée par notre gouvernement envers la Chine. Tout en aidant des gens
d'affaires canadiens à rencontrer en personne des décideurs des marchés régionaux en effervescence, j'ai profité de ma visite pour évoquer la question des droits de la
personne avec les représentants chinois à Beijing.
Des représentants chinois nous ont donné pour la première foi des assurances que les 100 000 ressortissants canadiens de Hong Kong pourraient y conserver leur droit de
résidence permanente après le virage de 1997. J'ai par ailleurs déclaré aux représentants chinois que leur intention de mettre sur pied un conseil législatif
temporaire minait la confiance des Hong-Kongais aussi bien que de la communauté internationale. Lors des réunions avec le ministre des Affaires étrangères, M. Qian
Qichen, j'ai insisté sur la question des droits de la personne et du traitement réservé aux dissidents en Chine. De plus, j'ai discuté du cas du dissident emprisonné,
Wei Jing Shang, avec la soeur de ce dernier lors de sa visite au Canada.
Monsieur le Président, comme je l'ai concédé aux autorités de la Chine lors de mon récent voyage dans ce pays, je conviens que la situation des droits de la personne
s'est nettement améliorée dans la vie quotidienne des Chinois depuis 1989. Il y eu des progrès en ce qui concerne la liberté de circuler, le rationnement de la
nourriture a cessé, les personnes peuvent se chercher du travail. Toutefois, cela ne saurait excuser la sévérité et la diligence qui caractérisent les mesures prises
contre les défenseurs des droits de la personne et les militants de la mouvance démocratique.
J'aimerais souligner aujourd'hui un point, Monsieur le Président : je ne suis pas d'accord avec ceux qui avancent que la démocratie du type occidental ne convient pas
en Asie parce qu'elle serait étrangère aux « valeurs asiatiques », tel le confucianisme. Les membres des cercles dirigeants servent toujours leurs propres intérêts.
Ils manipulent le confucianisme pour faire avancer leur propre cause. En ce qui me concerne, la démocratie et la liberté de parole sont bien implantées dans la pensée
confucéenne.
En terminant, Monsieur le Président, j'aimerais ajouter que nous continuerons de rappeler par des voies bilatérales et multilatérales au gouvernement chinois qu'il n'a
pas encore rempli les exigences fondamentales nécessaires au respect des droits de la personne.
En même temps, nous poursuivrons notre aide aux Chinois dans des domaines précis comme le commerce et la sécurité régionale, de même que par l'entremise de projets
bilatéraux pour les aider à créer un environnement qui soit respectueux des droits de la personne.
Merci.
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