DISCOURS
Le 19 janvier 2005
SHANGHAI, Chine
2005/2
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE JIM PETERSON,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
À L'OCCASION D’UNE SÉANCE PLÉNIÈRE DE LA
MISSION COMMERCIALE DU CANADA EN CHINE
C'est un immense plaisir pour moi d'être ici en compagnie de 219 dirigeants
d'organisations canadiennes qui partagent mon enthousiasme à l'égard du véritable et
prodigieux miracle économique chinois. Mes discussions avec l'ambassadeur Caron et
le consul général Mackenzie m'ont bien fait comprendre que Shanghai constitue le
principal centre des affaires de la Chine. Et je peux me rendre compte par moi-même
de l'urbanisation et des progrès rapides de la ville, qui ont contribué à améliorer la vie
de ses citoyens.
La délégation qui m'accompagne est composée de sociétés actives dans ce marché
depuis longtemps ainsi que de nouveaux venus. La Chine et Shanghai ne sont pas des
marchés à la portée de tous, mais votre présence ici témoigne de votre sérieux.
L'établissement de relations et de partenariats à long terme, voilà l'objectif à atteindre.
Les participants de cette mission commerciale du Canada sont ici aujourd'hui pour
constater de leurs propres yeux la transformation économique qui s'est opérée en
Chine. L'économie chinoise progresse à un rythme impressionnant, qui a avoisiné les
40 p. 100 au cours des quatre dernières années. L'expansion économique remarquable
et soutenue que la Chine connaît depuis quelques années est d'ailleurs devenue un
important moteur de croissance dans le monde entier.
Les entreprises chinoises grimpent rapidement les échelons dans la chaîne de valeur,
en particulier dans le secteur manufacturier. Un nombre croissant de sociétés et
d'organisations canadiennes font des affaires en Chine et travaillent avec des
partenaires chinois précisément parce qu'ils comprennent la nécessité de participer à
cette évolution génératrice de transformations.
Les sociétés et le gouvernement canadiens sont conscients que le train est en marche,
et ils veulent s'assurer d'être à bord. Sinon, quelqu'un d'autre prendra leur place. En
somme, dans le monde interdépendant d'aujourd'hui, il est essentiel, pour maintenir
notre prospérité, que la Chine poursuive sur sa lancée.
La collaboration et les profonds liens d'amitié qui existent entre le Canada et la Chine
ne datent pas d'hier. Quel meilleur exemple de cette riche histoire que Norman
Bethune, qui est né dans ma province d'origine, l'Ontario, en 1890. Pierre Trudeau a
aussi perpétué cette tradition en effectuant, en 1973, la première visite officielle en
Chine d'un premier ministre canadien. Nous sommes des partenaires fiables : le
Canada a noué des relations avec la Chine bien avant les autres pays occidentaux.
Depuis 1788, le peuple chinois a joué un rôle de premier plan dans l'évolution du
Canada qui est aujourd’hui une nation prospère, diversifiée et dynamique. Près d'un
million de Sino-Canadiens ont fait du Canada leur patrie. Et, inversement, quelque
200 000 Canadiens ont choisi de s'établir en Chine. De plus, l'an dernier, quelque
30 000 étudiants d'origine chinoise sont venus étudier au Canada, un nombre qui ne
cesse de s'accroître. Leurs champs d'intérêt? Les secteurs de pointe comme le génie
et les sciences.
À l'instar de la Chine, le Canada est une nation commerçante dotée d'avantages
géographiques similaires, mais aussi aux prises avec des défis comparables pour ce
qui est de relier la population de son vaste territoire.
La Chine est désormais notre premier partenaire commercial en Asie. Elle constitue
aussi notre deuxième partenaire en importance dans le monde : nos échanges
bilatéraux ont dépassé 23 milliards de dollars en 2003 et les données préliminaires
pour 2004 laissent entrevoir une croissance supérieure à 30 p. 100.
Notre collaboration s'étend aussi à l'échelle internationale, au sein d'institutions
multilatérales comme l'Organisation mondiale du commerce, l'APEC [Coopération
économique de la zone Asie-Pacifique] et le L20. Le Canada et la Chine ont intérêt à ce
que le système commercial mondial demeure solide. Le Canada sait, comme la Chine,
qu'un système équitable et efficace pour régir le commerce profite à chacun — la
prospérité et les exportations vont de pair.
La Chine, comme en témoigne le nombre de Canadiens ici présents, figure en tête de
liste des priorités du Canada en tant que marché d'exportation et destination de
l'investissement.
Permettez-moi maintenant de m'adresser directement à nos invités chinois.
Si je suis ici aujourd'hui, c'est en quelque sorte pour vendre les 219 Canadiens ici
présents, qui ont tant à offrir. Ils représentent une multitude de secteurs de l'économie
canadienne.
Vous désirez établir des contacts dans le domaine des services juridiques? Vous
pouvez le faire ici aujourd'hui. Vous voulez nouer des relations avec des sociétés
canadiennes du secteur de l'aérospatiale réputées internationalement? Vous le pouvez
aussi. Ce sont l'agriculture et l'agroalimentaire qui vous intéressent? Des possibilités
s'offrent également à vous. Si vous souhaitez effectuer des percées dans le secteur de
l'éducation, il sera aussi possible de le faire durant cette mission commerciale.
Le Canada offre à la Chine son savoir-faire dans des secteurs aussi divers que
l'exploitation minière, l'énergie, le pétrole et le gaz, l'environnement, la biotechnologie,
les produits pharmaceutiques, les finances, la culture, les pièces automobiles… et j'en
passe.
Et n'oubliez surtout pas que nous voulons aussi que vous veniez visiter notre pays en
tant que touristes, comme nous le faisons chez vous.
Les Canadiens sont conscients que les industries ne sont pas les seules à profiter
d’une étroite coopération économique avec la Chine. Celle-ci est avantageuse pour nos
institutions de sciences et technologie, notre environnement et nos sociétés.
En effet, dans une grande mesure, notre avenir commun allie l’investissement et le
commerce de même que les sciences et la technologie. En ce qui a trait aux échanges
commerciaux, les exportations du Canada vers la Chine s’élevaient à 4,7 milliards de
dollars à la fin de 2003; et malgré une hausse de plus de 30 p. 100 en 2004, ce n’est
manifestement pas suffisant. Nous devons faire en sorte de mieux encourager les
investisseurs canadiens et de mieux les informer des débouchés qui s’ouvrent à eux,
ici, en Chine. Au risque de me répéter, c’est la raison pour laquelle nous sommes ici.
Je me réjouis à la perspective de rencontrer les représentants de vos gouvernements
et de vos collectivités, au cours des prochains jours, pour voir de quelle manière nous
pouvons éliminer les obstacles de nature réglementaire ou autre. Au moment de
préparer cette mission, les objectifs étaient clairs : il s’agissait de faire entrer un plus
grand nombre de Canadiens en Chine et de travailler avec les dirigeants chinois en vue
de réduire les obstacles au commerce et à l’investissement. Je suis ravi que nous
puissions célébrer le succès de certaines de nos entreprises par l’entremise d’une
cérémonie de signature.
Passons maintenant au volet investissement de la relation entre le Canada et la Chine.
Ces dernières années, des progrès ont été réalisés à ce chapitre, mais les chiffres
montrent qu’il est nécessaire de travailler plus fort afin de renforcer cet aspect de notre
relation.
En 2003, les investissements directs canadiens en Chine ont atteint 542 millions de
dollars, tandis que les investissements chinois au Canada se sont élevés à 422 millions
de dollars. Ni l’un ni l’autre de ces montants ne suffisent à établir notre relation future.
Et ce, au moment où la Chine attire plus d’investissement étranger direct que jamais,
faisant ainsi concurrence à la première puissance mondiale, les États-Unis.
L’Accord sur la protection des investissements étrangers que nous négocions
actuellement avec la Chine est le genre d’accord qui contribuera grandement à donner
la confiance dont ont besoin les entreprises de nos deux pays à l’égard de nos milieux
de réglementation respectifs. Cet accord enverra également un message clair aux
entreprises en leur faisant comprendre qu’ensemble, nous reconnaissons les bienfaits
de leurs investissements et que nous sommes prêts à élaborer un cadre qui leur
permettra de croître et de réaliser des progrès.
Nous nous réjouissons de la possibilité d’attirer plus d’investissements chinois au
Canada. Permettez-moi de vous expliquer pourquoi vous devriez investir au Canada.
Le Economist Intelligence Unit a placé le Canada en tête de son classement
commercial mondial, le reconnaissant comme le meilleur pays pour faire des affaires
au cours des cinq prochaines années.
Notre société est ouverte et multiculturelle. Notre main-d’œuvre est instruite. Nous
pouvons vous offrir des systèmes d’éducation et de santé supérieurs, un secteur
financier stable et concurrentiel et une infrastructure de communications et de transport
de classe internationale.
Les ressources naturelles du Canada font l’envie du monde. Les finances canadiennes
sont saines. L’an dernier, nous avons équilibré notre budget pour la septième année
consécutive; aucun autre pays industrialisé ne peut en dire autant.
Mais j’espère que vous tiendrez compte d’un autre facteur. Nous sommes la porte
d’entrée de l’Amérique du Nord. Si vous cherchez à pénétrer le marché le plus
important et le plus riche au monde, c’est-à-dire les États-Unis, c’est au Canada que
vous serez les mieux placés pour le desservir et l’approvisionner. En tant que
partenaire de l’ALENA [Accord de libre-échange nord-américain], nous sommes le
principal client de 38 États américains et nous représentons environ 20 p. 100 de
toutes les exportations américaines.
Les États-Unis sont naturellement notre partenaire le plus important en matière de
commerce et d’investissement. Nous pouvons aider les entreprises chinoises à réussir
sur ce marché.
Je fais preuve d’honnêteté — peut-être même trop — quand je dis que le Canada a
encore un bon bout de chemin à parcourir pour renforcer sa position en Chine. Je suis
ici cette semaine — de même que le premier ministre du Canada Paul Martin — afin de
vous dire que nous voulons être le partenaire de la Chine pour l’avenir. Nous voulons
faire les premiers pas en ce sens, de solides premiers pas.
Nous sommes conscients aussi des défis que la Chine doit relever; c’est pourquoi le
Canada souhaiterait contribuer à sa réussite. Avez-vous besoin d’une aide technique
dans les domaines de l’environnement et de la propriété intellectuelle? Pouvez-vous
maintenir ce rythme extraordinaire sous l’effet de l’inflation, des problèmes d’affectation
des capitaux, des exigences du secteur bancaire et du vieillissement de la population?
Nous croyons que oui, si votre succès actuel est garant de l’avenir!
Pour terminer, permettez-moi de réaffirmer que le Canada et la Chine ont été de très
bons partenaires par le passé. J’espère que cette mission sera le début d’une relation
et de liens encore plus étroits.
Je vous félicite de vos réussites passées et pour les réussites futures que connaîtront
ensemble le Canada et la Chine.
Je vous remercie.
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