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La réunion semestrielle de la Commission mixte internationale

Notes pour une allocution de l'honorable Stéphane Dion, c.p., député, Ministre de l'Environnement du Canada

Université Queen’s, Kingston

le 11 juin 2005

 

L'honorable Stéphane Dion
Allocution de
l'Honorable Stéphane Dion, c.p., député
Ministre de l'Environnement


La version prononcée fait foi

Introduction

Bonjour,

Ma présence, ici, aujourd’hui, devant Tim Rigby, maire de St. Catharines, Mme Leona Dombrowsky, ministre de l’Environnement de l’Ontario, Ben Grumbles, administrateur adjoint de l’Office of Water à l’EPA des É.-U., le très honorable Herb Gray et Dennis Shornak, co-présidents de la Commission mixte internationale et devant vous tous qui êtes impliqués dans la promotion de la santé des Grands Lacs me fait prendre conscience plus que jamais que le bien-être de ce grand écosystème est véritablement une responsabilité collective.


Monsieur le maire, je suis tout à fait conscient des défis que vous devez affronter.

La circonscription que je représente, Saint-Laurent Cartierville, longe la Rivière des Prairies, un affluent du Saint-Laurent sur la Rive Nord de Montréal.

Je suis très conscient que tout ce qui va dans les eaux des Grands Lacs finit par se retrouver sur mon rivage ; et atteint enfin L’Anse-au-Foulon, à Québec, où j’avais l’habitude de me baigner enfant, lorsque je n’avais aucune idée de la qualité de l’eau dans laquelle je nageais.

Importance du bassin des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent

Tout comme vous, je suis très concerné par la santé des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent.

Tout d’abord, à cause de la richesse de leur nature et de la beauté de leurs paysages qui ont inspiré un si grand nombre de grands auteurs et artistes canadiens et américains, comme le Groupe des Sept.

Tout comme nous apprécions la beauté et la richesse écologique des écosystèmes des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent, nous en apprécions la grandeur.

Les Grands Lacs et leurs voies inter-lacustres constituent la plus grande superficie d’eau douce sur Terre.

Couvrant plus de 94 000 milles carrés et drainant plus du double de cette superficie, ces mers d’eau douce forment la plus grande réserve d’eau douce sur la planète, ce qui représenterait six quadrillions de gallons d’eau, soit un cinquième environ de l’approvisionnement d’eau douce de surface au monde.

Les Grands Lacs et le fleuve Saint-Laurent sont essentiels à l’économie canadienne et au bien-être des plus de 17 millions de Canadiens et de 23 millions d’Américains qui vivent sur ses berges.

Ces régions représentent plus de la moitié des plus grandes villes du Canada, 55 % de la population canadienne, 72 % de son activité de fabrication et 25 % de son activité agricole.

Elles sont aussi une source d’énergie de grande valeur : le bassin des Grands Lacs fournit notamment 10 % de la capacité électrique de l’Ontario.

Les Grands Lacs appuient aussi une industrie touristique et de loisirs de plein air de plusieurs milliards de dollars.

À elle seule, la pêche commerciale et sportive est évaluée à plus de 4 milliards $ annuellement.

Avec une voie maritime internationale de grande importance, 40 autoroutes provinciales et américaines et 30 voies de chemin de fer, ces régions sont également l’un des axes de transport les plus importants au monde, alimentant une industrie de transport maritime d’une valeur annuelle de plus de 6 milliards $.

La voie maritime du Saint-Laurent est une preuve évidente de l’interconnexion entre les écosystèmes des Grands Lacs et du Saint-Laurent. Cette interconnexion ouverte signifie que tout problème environnemental dans l’une des sections du système peut affecter les autres.

Quelle était la situation de départ?

Eh bien, au cours des années 1960, cet écosystème majestueux, d’une si grande importance pour nous tous, berceau de notre histoire, s’était détérioré à un point désastreux.

La pollution par les engrais causait une prolifération d’algues dans la partie inférieure des Lacs.

La présence de ces algues en quantités excessives entraînait la raréfaction de l’oxygène, causant ainsi un impact sur les populations de poissons, entraînant la disparition de certaines d’entre elles et amenant les médias à annoncer « la mort » du Lac Érié.

Les niveaux de mercure étaient si élevés que nous avions dû mettre fin à la pêche commerciale.

En 1969, la rivière Cuyahoga à Cleveland prit feu. Une rivière en feu!

Au cours des années 1970, nous avions découvert que les substances toxiques avaient un effet désastreux sur les populations de poissons et sur la faune, comme l’attestaient les difformités et le déclin des populations.

Nous avions aussi commencé à recenser les sites spécifiques autour des Grands Lacs, là où la dégradation des écosystèmes locaux était la plus marquée.

Tels sont les facteurs qui motivèrent la signature, en 1972, de l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs.

Où en sommes–nous aujourd’hui?

Quel changement depuis!

Aujourd’hui, les Grands Lacs comptent parmi les meilleures sources d’eau dans le monde.

Nous pouvons boire sans danger l’eau des Lacs et des bassins hydrographiques avoisinants bien qu’il faille encore la traiter afin de la purifier des contaminants, particulièrement des bactéries, des parasites et des virus.

La plupart des plages des Grands Lacs sont sécuritaires pour la baignade. La plupart du temps.

Nous avons atteint nos cibles quant aux engrais pour tous les Lacs, exception faite du Lac Érié.

Des dix-sept objectifs de réduction établis en avril 1997 dans la Stratégie binationale relative aux substances toxiques persistantes des Grands Lacs :

  • dix ont été atteints;
  • trois seront atteints d’ici à la date cible de 2006, et
  • les quatre autres seront en bonne voie d’être atteints d’ici à 2006.

Le mois dernier, la Stratégie binationale relative aux substances toxiques persistantes des Grands Lacs publiait son rapport annuel de 2004.

Ce rapport faisait mention des progrès suivants :

  • Les progrès canadiens vers une réduction de 90 % (niveau de base de 1988) des rejets dans le bassin des Grands Lacs avancent bien et sont actuellement évalués à 83 %;
  • au mois d’avril 2004, le Canada signalait que 88 % des déchets contenant des BPC de haut niveau avaient été détruits;
  • À la fin de 2004, le Canada avait réduit ses rejets de dioxines et de furanes de 87 % depuis 1988.

Les niveaux de pollution chez les poissons des Grands Lacs diminuent depuis 30 ans en raison des contrôles sur les produits chimiques.

Toutefois, nous n’avons pas encore éliminé la nécessité d’émettre des mises en garde relatives aux poissons.

Certaines espèces de poissons des Grands Lacs, telle la truite de lac, donnent des signes de rétablissement dans le Lac Supérieur et certaines parties du Lac Huron.

Grâce aux réductions dans l’usage des produits chimiques qui portent atteinte à leur capacité de se reproduire, les pygargues à tête blanche survolent de nouveau la plupart des berges des Grands Lacs.

Un certain nombre d’autres espèces sont également en voie de rétablissement.

Nous avons complètement restauré la qualité de l’écosystème dans deux secteurs préoccupants du Canada et nous faisons des progrès significatifs en ce qui concerne les 15 autres.

Enfin, plus de 3 800 hectares de terres humides ont été protégés, et près de 5 200 hectares ont été réhabilités.

Comment y sommes-nous parvenus?

Notre succès repose sur une combinaison de facteurs : des
Institutions et des accords internationaux d’avant-garde , de bonnes bases scientifiques, une meilleure prise de décisions, la participation accrue du grand public et des partenariats plus solides.

Des institutions et des accords internationaux robustes

Les constatations scientifiques des années 1960 et 1970 ont mené, en 1972, à la signature de l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs.

L’Accord fixait des objectifs pour le nettoyage des Grands Lacs partagés par le Canada et les États-Unis et il attribuait à la Commission mixte internationale (CMI) un rôle très important dans sa mise en œuvre.

Dès le début, la CMI a fortement contribué à l’évolution et à la mise en œuvre de l’Accord.

Sur l’avis de la CMI, le Canada et les É.-U. ont, à deux reprises, révisé l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs afin d’y intégrer le concept de l’approche écosystémique, l’engagement envers l’élimination virtuelle, l’engagement à nettoyer les secteurs préoccupants et l’engagement à élaborer des plans de gestion panlacustres coordonnés.

J’aimerais aujourd’hui remercier la CMI de sa contribution exceptionnelle au cours des trois dernières décennies.

Bonne base scientifique

Outre ces institutions et ces accords robustes, de telles améliorations n’auraient pas été possibles sans l’utilisation croissante d’une science à la fine pointe pour identifier les défis et les solutions.

C’est pourquoi il me fait grand plaisir de voir que l’un des éminents scientifiques d’Environnement Canada, M. Murray Charlton, s’est vu remettre un prix par la CMI en reconnaissance de son éminente contribution à la restauration et à la préservation de l’écosystème des Grands Lacs au cours de sa carrière distinguée.

Les défis qui nous attendent

Même si nous avons fait des progrès considérables en ce qui touche la qualité environnementale des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent, un grand nombre de défis nous interpellent.


Ces défis incluent notamment la pollution toxique et organique, ce qui comprend les nouvelles substances chimiques, le déclin de certaines espèces, la perte d’habitats fauniques, l’invasion d’espèces exotiques envahissantes, les pressions causées par la croissance démographique et économique et les effets néfastes des changements climatiques.

La pollution organique et toxique

Nous devons également achever le travail que nous avons commencé en ce qui concerne la restauration de secteurs préoccupants et l’élimination virtuelle de substances toxiques persistantes.

Les nouvelles substances chimiques

Nous avons décelé la présence de nouvelles substances chimiques depuis la dernière révision de l’Accord en 1987 – les produits ignifuges et anti-tâches qui ont augmenté chez les poissons des Grands Lacs et autres biotes au cours des dernières années. Nous avons également trouvé de nouveaux types d’effets toxiques – tels que les troubles endocriniens.

Le déclin des espèces et les pertes d’habitat

La population de certaines espèces de poissons, comme le doré jaune du Lac Érié, est en déclin depuis quelques années.

Un grand nombre de plus petites espèces qui jouent un rôle important dans la chaîne alimentaire sont affectées de façon négative par des espèces non indigènes.


Les espèces fauniques, comme la sterne noire, le foulque d’Amérique, le troglodyte des marais et autres sont en déclin, en grande partie à cause de la perte des terres humides et d’autres habitats importants.

Les espèces envahissantes

Plus de 180 espèces non indigènes vivent dans les Grands Lacs, et un plus grand nombre encore continuent de s’y installer. Certaines causent de graves perturbations parmi les espèces indigènes ainsi que des dommages économiques.

Les effets néfastes des espèces non indigènes incluent, entre autres, une compétition accrue pour la nourriture, la destruction de l’habitat et des changements fondamentaux dans le fonctionnement des écosystèmes lacustres.

Les conséquences économiques imputables à la prolifération des espèces comme la moule zébrée, la grande lamproie marine ou encore le capricorne d'Asie, se chiffrent à entre 13,3 et 34,5 milliards $ par an.

Ce phénomène a des effets néfastes sur l'industrie, les forêts, les pêches, l'agriculture, la faune, la flore et la propriété privée.

Au moins 85 espèces exotiques (animales et végétales) ont été introduites dans les eaux du Saint-Laurent depuis les 200 dernières années, notamment la moule zébrée, le gobie à tache noire, la salicaire pourpre, la châtaigne d’eau, etc.

La croissance démographique et économique

Le sud de l’Ontario est en plein développement – selon les estimations actuelles, la population augmentera de 43 % d’ici 2031.

Nous devrons donc être en mesure de gérer l’environnement urbain d’une manière plus durable afin de maintenir et d’améliorer la qualité de l’eau et des habitats naturels du bassin des Grands Lacs.

Cela aidera les Grands Lacs à demeurer un agent majeur de la prospérité économique du Canada et de sa viabilité environnementale.

Les changements climatiques

Au nombre des conséquences possibles des changements climatiques, on compte une réduction des niveaux et des débits d’eau et des changements de température qui auraient un effet négatif sur la distribution et la production d’électricité, les loisirs et le tourisme, la pêche commerciale et récréative et la valeur des propriétés.

Tous ces changements auraient pour effet d’exercer une pression additionnelle sur les habitats naturels, particulièrement les terres humides, qui souffrent déjà d’un grand nombre d’autres pressions telles que le développement agricole et résidentiel.

Qu’allons-nous faire?

Nous ne pouvons pas nous permettre d’être complaisants devant un si grand nombre de défis.

Nous devons faire plus, nous devons investir davantage pour consolider nos partenariats et protéger les institutions auxquelles nous accordons une si grande valeur.

C’est pourquoi, dans le Discours du Trône de l’an dernier, le Premier ministre du Canada, le très honorable Paul Martin, s’est engagé à protéger et à préserver l’écosystème des Grands Lacs et du Saint-Laurent.
C’est pourquoi, dans son budget de 2005, le plus vert depuis la Confédération, le gouvernement entreprend d’honorer son engagement du Discours du Trône.

Dans le budget fédéral de 2005, nous avons annoncé un investissement additionnel de 40 millions $ afin d’améliorer l’intégrité écologique de l’écosystème des Grands Lacs.

En outre, le budget de 2005 octroie des fonds afin d’examiner les principales menaces à la santé de l’écosystème des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent :

  • 85 millions $ sur cinq ans en vue de la mise en œuvre d’une stratégie nationale sur les espèces exotiques envahissantes et les espèces aquatiques envahissantes.

  • Ceci inclut 2 millions $ par année au cours des cinq prochaines années pour le Programme de contrôle de la lamproie de mer.

  • 50 millions $ sur deux ans à l’appui de l’Annexe sur l’ozone de l’Initiative Canada-États-Unis sur la qualité de l’air.

  • 90 millions $ sur cinq ans afin d’accélérer l’évaluation et la recherche sur les risques pour la santé des effets de substances potentiellement dangereuses.

  • 4 milliards $ sur cinq ans pour la lutte contre les changements climatiques.

  • 5 milliards $ sur cinq ans afin d’aider les villes à mettre en place une infrastructure durable sur le plan de l’environnement.

Partenariats

Des partenariats robustes sont essentiels au succès d’une telle entreprise. Il nous faut donc :

  • collaborer avec nos homologues américains;

  • collaborer avec la province de l’Ontario dans le cadre de L’Accord Canada-Ontario concernant l’écosystème du bassin des Grands Lacs;

  • collaborer avec le Québec dans le cadre de l’Accord Canada-Québec;

  • collaborer avec les Premières Nations;

  • collaborer avec la toute récente Great Lakes-St Lawrence Cities Initiative.

Et bien entendu, nous devons protéger les institutions des Grands Lacs, le Traité des eaux limitrophes et la CMI, que parce qu’elles seront aussi utiles dans le futur qu’elles l’ont été dans le passé.

Nous devons nous assurer que l’Accord relatif à la qualité de l‘eau dans les Grands Lacs continue d’être un énoncé visionnaire qui guidera non seulement les gouvernements, mais aussi les autres membres de la communauté des Grands Lacs.

C’est pourquoi il me fait plaisir d’annoncer que les gouvernements ont demandé à la CMI de prendre part au processus d’examen de l’Accord en suscitant la participation du public à une discussion sur les enjeux et les conséquences de l’avenir de l’Accord.

Le Canada est déterminé à trouver une solution qui protège notre environnement. Le Traité des eaux limitrophes invite les deux gouvernements à coopérer afin de prévenir la pollution des eaux transfrontalières avant qu’elle ne se produise.

C’est la raison pour laquelle il me fait tant plaisir que les collectivités des Grands Lacs des deux côtés de la frontière, y compris les maires, les gouverneurs et les premiers ministres, collaborent afin de soutenir la position du gouvernement du Canada au sujet de la décharge proposée du lac Devils.

Le gouvernement du Canada est déterminé à respecter l’esprit du Traité des eaux limitrophes.

Conclusion

Je conclurai en partageant ma vision de l’avenir des Grands Lacs et du Saint-Laurent.

En fait, j’emprunterai les mots de David Miller, maire de Toronto, qui a dit en mars dernier lors du Great Lakes Congressional Breakfast,à Washington D.C.

« Je vais vous dire directement et simplement ce que je souhaite pour le secteur du système des Grands Lacs qui baigne Toronto: je veux que les gens puissent aller se baigner sur toutes les plages et dans tous les parcs qui bordent les 46 kilomètres de rivage de la ville de Toronto.

Je veux que mes enfants puissent aller pêcher dans le port de Toronto et manger le produit de leur pêche.

Je veux que les Torontois puissent puiser l’eau du Lac Ontario et la boire directement. »

Eh bien, je caresse le même rêve pour tous les citoyens des Grands Lacs et du Saint-Laurent.

Quant à moi, je voudrais pouvoir de nouveau me baigner dans les eaux de l’Anse-au-Foulon.

Mais cette fois-ci, en ayant confiance que l‘eau y est vraiment propre.

Merci.


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