En 1988, on a annoncé la découverte de kimberlites en Saskatchewan. L'exploration privée qui s'ensuivit a été menée parallèlement à la mise en oeuvre de levés gouvernementaux conçus pour fournir des données systématiques permettant à l'industrie d'insérer ses levés locaux détaillés dans un contexte régional plus vaste. Le levé résumé ici a été proposé en 1990 avec pour objectifs de cartographier les tendances régionales relatives à la fréquence et à la chimie des minéraux indicateurs, d'appliquer et de comparer diverses méthodes d'exploration minéralogique et géochimique, de cartographier la composition des dépôts d'origine glaciaire pour retracer l'historique de leurs déplacements, de rechercher des gisements de minéraux métalliques et de cartographier la géochimie régionale des sols dans le but d'envourager les travaux appliqués touchant l'exploration et l'environnement. Les travaux ont débuté en 1991 dans le cadre de l'Entente Canada-Saskatchewan sur l'exploitation minérale (EEM). Ultérieurement, en 1992, le levé s'est poursuivi dans le sud de l'Alberta, sous l'égide de l'EEM Canada-Alberta, et dans le sud du Manitoba, en collaboration avec le ministère de l'Énergie et des Mines du Manitoba.

Les levés ont été réalisés uniquement dans des régions où affleurent des roches sédimentaires phanérozoïques, entre les Rocheuses et le Bouclier canadien. À l'ouest de l'Escarpement du Manitoba se rencontrent des shales, des grès et des graviers crétacés et tertiaires. À l'est de celui-ci gît en sous-affleurement une séquence de carbonates paléozoïques. Dans la plus grande partie de la région, ces sédiments préquaternaires sont profondément enfouis sous des sédiments glaciaires, essentiellement des séquences multiples et till dont l'épaisseur dépasse couramment 100 m. En surface et, dans une moindre mesure, en subsurface, se rencontrent d'autres dépôts quaternaires tels que des argiles glaciolacustres et des sables et graviers fluvioglaciaires.

On a choisi le till comme milieu d'échantillonnage des minéraux indicateurs plutôt que les sédiments fluviatiles ou fluvioglaciaires parce que l'historique de ses déplacements est plus simple et sa composition est plus uniforme et en raison de sa plus grande utilité pour l'étude de la provenance des dépôts d'origine glaciaire. La géochimie des sols a été cartographiée au moyen d'échantillons des horizons A et C recueillis de manière aléatoire à partir de l'ensemble des matériaux parentaux provenant uniquement de terres agricoles contiguës. L'échantillonnage des sols a été étendu 100 km vers le sud aux États-Unis grâce à la coopération de l'United States Geological Survey (USGS) pour faciliter la cartographie géochimique trans-frontalière.

En 1991, à titre d'essai, des échantillons de till et de sol ont été recueillis à des intervalles de 40 à 50 km le long de transects allant respectivement d'Edmonton et de Calgaryo vers Winnipeg. Le traitement de ces échantillons a permis de perfectionner les protocoles de laboratoire et a mis en évidence que des tendances régionales bien définies pouvaient être cartographiées au moyen d'un échantillonnage à faible densité du sol et du till (Garrett et Thorleifson, 1993).