![]() |
![]() |
![]() |
|||||||||||
|
![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
![]() |
2. Santé génésiqueLe succès de la reproduction de la chélydre serpentine a été moindre dans les SP que dans les sites de référence, le succès de l'éclosion ayant diminué dans le SP du lac Sainte-Claire et à proximité du SP du port de Wheatley. Dans ce dernier SP, on n'a observé aucun signe d'activité reproductrice chez les chélydres serpentines, ce qui corrobore les observations faites dans le cadre d'études semblables réalisées au début des années 1990. Comparativement aux sites de référence (propres), la croissance et le développement des chélydres serpentines ont été perturbées dans les sites d'étude, la croissance étant particulièrement faible chez les jeunes près du SP du port de Wheatley. Chez les chélydres mâles adultes de la rivière Détroit et chez les jeunes mâles des SP de la rivière Sainte-Claire et du port de Wheatley, la distance précloacale, un indicateur de la longueur du pénis, était moindre que dans les sites de référence. Le rapport des sexes des petits goélands argentés à l'éclosion pourrait être influencé par les contaminants présents dans l'œuf. En 2001, un plus grand nombre de mâles que de femelles ont éclos dans les SP, notamment sur l'île Fighting dans la rivière Détroit, tandis que dans les sites de référence, tel que prévu, ce rapport était équilibré. La mortalité embryonnaire précoce induite par les contaminants a été un facteur important dans le médiocre succès de la reproduction observé chez les goélands argentés des Grands Lacs durant les années 1970. Au cours de cette étude, on a trouvé plus d'embryons de goélands argentés morts dans le SP de la rivière Détroit et à l'ouest du lac Érié que dans les sites de référence. Il est rare que l'on observe des anomalies morphologiques chez les adultes. Un goéland argenté mâle adulte, nichant en aval du SP de la rivière Détroit en 2001, présentait pourtant des organes génitaux fortement féminisés. 3. État du système endocrinienLe système endocrinien aide à régir les fonctions physiologiques en situation normale comme en période de stress. Comme on sait qu'ils gênent le fonctionnement de ce système, les polluants ont donc une incidence sur la santé, le développement et la reproduction. Les femelles reproductrices produisent habituellement une protéine du vitellus appelée vitellogénine. La production de cette protéine par les mâles est un type de perturbation endocrinienne. Trois des trente chélydres serpentines adultes mâles trouvées près du SP du port de Wheatley et deux des quinze goélands argentés adultes mâles observés dans le SP de la rivière Détroit affichaient des concentrations détectables de vitellogénine dans le sang. On mesure une certaine hormone, la corticostérone, pour indiquer l'aptitude d'un animal à réagir au stress. Son niveau, chez le goéland argenté des SP, avait chuté, ce qui signale une réaction atténuée au stress. Les goélands adultes avaient une thyroïde hypertrophiée (goitre), mais qui produisait moins d'hormones, ce qui donne à penser que leur fonction thyroïdienne était perturbée. La fonction thyroïdienne était également perturbée chez les jeunes chélydres serpentines dans les trois SP en 2001.
4. Fonctions organiquesLes résultats de plusieurs tests diagnostiques des fonctions organiques ont été considérablement altérés chez les chélydres serpentines adultes et/ou chez les goélands argentés adultes, notamment dans le SP de la rivière Détroit, ce qui témoigne d'altérations des processus clés de la production d'enzymes, d'hormones et d'énergie. La production de l'enzyme hépatique EROD augmente chez l'animal exposé à des concentrations accrues de polluants de type dioxine. Une fois détectés des changements dans l'activité de l'EROD, on mesure des paramètres terminaux plus spécifiques. L'activité de l'EROD hépatique a augmenté chez les jeunes chélydres serpentines et chez les goélands argentés adultes dans le SP de la rivière Détroit, ce qui témoigne de l'activation d'un important système de réponse toxique. 5. Fonction immunitaireImportant pour prévenir et combattre l'infection, le système immunitaire est vulnérable aux polluants. Un indicateur de la fonction immunitaire, le test cutané avec la PHA, a suscité une réaction sensiblement diminuée chez les jeunes goélands argentés du SP de la rivière Détroit, de même que chez les jeunes goélands argentés et les jeunes bihoreaux gris de l'ouest du lac Érié. Cette immunosuppression donne à penser que ces animaux sont plus vulnérables aux maladies infectieuses, ont une capacité de croissance moindre et sont moins en mesure de concurrencer les autres espèces pour la nourriture et de supporter les rigueurs du climat et de la migration, ce qui diminue leur capacité d'adaptation et leur potentiel de survie jusqu'à l'âge adulte.
RécapitulationQu'avons-nous appris jusqu'à présent?La surveillance annuelle des concentrations de contaminants dans les œufs des goélands argentés de l'ensemble des lacs révèle que les concentrations de la plupart d'entre eux continue de diminuer. On observe toutefois des effets sur la santé à la fois manifestes et subtils chez les oiseaux piscivores et d'autres espèces sauvages. La présence de produits chimiques toxiques spécifiques chez d'autres espèces sauvages soulève également des préoccupations. Par exemple, les concentrations actuelles de PCB relevées chez les visons capturés par les trappeurs dans le lac Érié ont augmenté par rapport à celles de 1979, date du dernier échantillonnage. Dans l'ouest du lac, 24 pour cent des animaux piégés en 1979 affichaient des teneurs en PCB dépassant la dose minimale avec effet observé sur la reproduction; en 2000, cette proportion atteignait 78 pour cent. Dans l'est du lac, les résultats sont partagés : les dépassements ont chuté de 33 à 11 pour cent pendant le même intervalle de 20 ans, mais ils sont par contre passé de zéro à 11 pour cent à Long Point. Jusqu'à présent, cette étude a constamment relevé des effets sur la santé parmi les espèces sauvages, ce qui donne à penser que ces paramètres pourraient convenir à un éventuel programme de surveillance à long terme. Pour certaines des sous-composantes de l'étude, il faudra deux ans pour recueillir des données fiables sur lesquelles fonder des conclusions et des recommandations en vue de la surveillance à long terme. Pour mesurer les effets sur la santé sur le terrain, il faut recourir à des méthodes et à des plans d'étude complexes. La « fenêtre » d'échantillonnage est en effet très étroite étant donné qu'il faut procéder aux mesures à des stades précis du développement. Le moment de la nidification et le développement peuvent dépendre fortement des conditions météorologiques. L'un des nombreux facteurs susceptibles de semer la confusion dans l'échantillonnage est en effet le climat. Les futurs efforts tableront sur ces résultats, ce qui permettra de mieux comprendre les effets sur la santé de la faune aquatique et terrestre et d'en faire une évaluation mieux intégrée. Et ensuite?L'étude va aborder la région inférieure des Grands Lacs et le fleuve Saint-Laurent. D'autres feuilles d'information comprendront les effets sur la santé des poissons et des renseignements sur la concentration des contaminants de l'environnement. On prévoit d'autres rapports, plus détaillés, par bassin des lacs. On commencera par le lac Érié en 2004 et le lac Ontario en 2006.
|
||||||||||||||||
![]() |
|