Gouvernement du Canada / Government of Canada
English Contactez-nous Aide Recherche Site du Canada
Accueil Carte du Site Médias Liens Imprimez
Feuille d'érable rouge Changements climatique
Science et impacts
Passer à l'action
Ressources
Salle des médias
Projet vert - Aller de l'avant pour contrer les changements climatiques : Un Plan pour honorer notre engagement de Kyoto

Fiche d'information

Le Canada et l'ACIA

« Certaines de nos communautés s'érodent dans l'océan devant nos yeux, à cause de la réduction de la glace multicouche qui expose la côte aux puissantes tempêtes. »

– Duane Smith,
Conférence cicumpolaire inuite
Canada

L'ACIA confirme ce que notre propre science et les peuples de l'Arctique nous disent depuis de nombreuses années : l'Arctique canadien est déjà aux prises avec certains des impacts des changements climatiques les plus graves et les plus généralisés jamais ressentis ailleurs sur la planète.

Ces impacts sont particulièrement graves et répandus dans l'ouest de l'Arctique canadien, là où le réchauffement s'est révélé le plus marqué parmi toutes les régions étudiées. Dans cette région, les températures hivernales moyennes ont augmenté de 3 à 4 degrés C au cours des 50 dernières années, et l'ACIA s'attend à des hausses encore plus importantes au cours du siècle à venir.

Le réchauffement des températures affecte presque tous les aspects de la vie dans cette région :

Les populations

Au Nunavut, des chasseurs inuits ont remarqué la présence d'insectes et d'oiseaux que l'on ne retrouve habituellement pas dans leur région. Les Inuvialuit, dans l'ouest de l'Arctique canadien, observent une hausse des orages et des éclairs, un phénomène des plus rare auparavant.

Tel que le perçoivent les peuples autochtones, l'Arctique est devenu un environnement à risque; en effet, la glace de mer y est moins stable, des phénomènes météorologiques inhabituels se produisent, la couverture végétale change et l'on n'y retrouve plus des animaux particuliers dans des aires de chasse traditionnelles durant des saisons spécifiques. Les paysages terrestres, marins et glaciaires deviennent non familiers, amenant les peuples qui y vivent à se sentir étrangers sur leur propre terre.

Notamment, lorsque des familles inuites habitant dans l'ouest de Arctique canadien vont pêcher sous la glace sur des lacs et chasser l'oie en mai, ils se déplacent en motoneige, tirant un traîneau et demeurant sur les secteurs couverts de neige ou utilisant les rivières gelées et la glace de mer côtière. Toutefois, le réchauffement des températures printanières a causé une fonte des neiges plus précoce et plus rapide et la débâcle des rivières, rendant ainsi l'accès plus difficile. La disponibilité de certaines espèces a changé, compte tenu de l'incapacité des populations de les chasser sous des conditions environnementales changeantes.

La chasse, la capture et le partage de ces aliments représentent l'essence même de la culture inuite. Par conséquent, la diminution des phoques annelés et des ours polaires menace non seulement les besoins alimentaires des Inuits, mais également leur mode de vie.

Certains modèles climatiques suggèrent des réductions de 50 % et même la disparition complète de la glace de mer estivale au cours du présent siècle. Puisqu'il est peu probable que les phoques annelés et les ours polaires parviendront à survivre en l'absence de glace de mer pendant la période estivale, l'incidence sur les communautés autochtones dont la survie dépend de ces espèces est énorme.

Le réchauffement des températures et le dégel du sol entraîneront un dérèglement du transport et de l'industrie sur terre, dont l'extraction du pétrole et du gaz et la foresterie, en raccourcissant les périodes au cours desquelles les routes de glace et la toundra sont suffisamment gelées pour permettre le déplacement. Alors que le sol gelé dégèle, un grand nombre de bâtiments, de routes, de pipelines, d'aéroports et d'installations industrielles existants risquent probablement d'être déstabilisés, ce qui nécessitera une reconstruction, un entretien et des investissements importants.

Haut
Haut

La côte arctique

L'amincissement et le rétrécissement de la glace de mer créent de plus grandes zones d'eaux libres, exposant ainsi le littoral arctique à des vagues de tempête plus puissantes et entraînant une plus forte érosion des côtes.

Il s'agit déjà d'un problème grave à Tuktoyaktuk même et dans la région, le principal port de l'ouest de l'Arctique canadien, où l'érosion menace les sites culturels et archéologiques et a entraîné l'abandon d'une école élémentaire, de plusieurs logements et d'autres bâtiments.

Des structures successives de protection du littoral ont rapidement été détruites par des ondes de tempête et les vagues les accompagnant. Les tentatives de contrôle de l'érosion à Tuktoyaktuk deviendront de plus en plus coûteuses à mesure que la côte environnante continuera de s'éroder. Le site finira, en bout de ligne, par devenir inhabitable.

Le caribou

Le troupeau de caribous de la Porcupine représente une importance particulière pour les populations autochtones du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest, ainsi que de l'Alaska.

Chaque printemps, depuis des générations, le troupeau traverse la rivière Porcupine gelée pour se rendre sur ses aires de mise bas situées dans l'Arctic National Wildlife Refuge, en Alaska. Au cours des dernières années, alors que la neige plus abondante et l'augmentation des cycles de gel-dégel rendent ses aliments moins accessibles, la migration du troupeau vers le nord a été retardée à cause des temps de déplacement et d'alimentation plus longs. En outre, le dégel de la rivière survient plus tôt au printemps.

C'est donc dire que la rivière Porcupine n'est plus gelée lorsque le troupeau arrive aux abords de la rivière. Certaines femelles mettent bas sur la rive sud de la rivière et doivent traverser les eaux tourbillonnantes avec leur nouveau-né. Des milliers de veaux sont alors emportés par les eaux et se noient, laissant leur mère se rendre seule sur les aires de mise bas.

Entre-temps, le nombre de caribous de Peary vivant sur les îles de l'archipel arctique canadien a chuté de 26 000 à 1 000 seulement, entre 1961 et 1997. La situation est suffisamment grave pour qu'un certain nombre de communautés ait limité et même interdit la chasse de subsistance de l'espèce. Le déclin du caribou de Peary semble être causé par les pluies automnales qui recouvrent de glace les réserves hivernales et transforment la couverture de neige en croûte, limitant ainsi l'accès au fourrage.

Le phoque annelé

Le phoque annelé est la source alimentaire la plus importante des populations inuites et représente la majeure partie de ses réserves alimentaires, toutes saisons confondues.

Au cours des dernières décennies, les populations locales ont constaté que la population de jeunes phoques annelés avait souffert de la hausse des températures, celle-ci ayant causé la réduction et la déstabilisation de la glace de mer. Ces changements ont également affecté la chasse de l'ours polaire, une autre source d'alimentation importante, puisque les phoques annelés sont un élément essentiel du régime alimentaire de l'ours polaire.

Haut
Haut

Les ours polaires

Les ours polaires dépendent de la glace de mer, lorsqu'ils chassent les phoques et utilisent les corridors de glace pour se déplacer d'une aire à l'autre. Les femelles gravides construisent leur tanière hivernale dans des endroits recouverts de neige abondante, sur terre ou sur la glace de mer. Lorsque les femelles émergent au printemps en compagnie de leurs petits, elles n'ont pas mangé depuis cinq à sept mois. Le succès de leur chasse aux phoques, qui est liée à de bonnes conditions de glace printanières, est essentiel à la survie de toute la famille.

L'état de santé des ours polaires adultes de la Baie d'Hudson a décliné au cours des deux dernières décennies. Le nombre de naissances vivantes a également diminué, de même que la proportion des oursons d'un an au sein de la population. Le poids moyen et le nombre d'oursons nés des femelles de la région de la Baie d'Hudson ont diminué de 15 %, de 1981 à 1998. Il est peu probable que les ours polaires réussissent à survivre comme espèce en cas de disparition complète de la couverture de glace estivale, qui est prévue d'ici la fin du siècle actuel par certains modèles de climat.

Les mouettes blanches

On a constaté des déclins importants au sein des populations de mouettes blanches, dont une réduction estimée à 90 % au Canada au cours des vingt dernières années. La mouette blanche niche et s'accouple sur des parois rocheuses qui les protègent des prédateurs et elle vole jusque sur la glace de mer pour y pêcher du poisson à travers les fissures de la glace et récupèrent ce qu'elles trouvent sur la glace. Alors que la lisière de glace s'éloigne de plus en plus des sites appropriés de nidification côtiers, la survie devient de plus en plus difficile pour la mouette blanche.

Les forêts

Dans certaines régions, la forêt boréale a connu une expansion vers le nord, ainsi que des hausses significatives de la fréquence et de l'étendue des feux de forêt et des infestations sans précédent d'insectes nuisibles dans les forêts du nord.

Le typographe a tué des arbres sur quelque 300 000 hectares dans le corridor de la rivière Alsek dans le parc national de Kluane et dans la Shakwak Valley, au nord de Haines Junction, depuis qu'un foyer a été identifié en 1994. Il s'agit de la plus importante et de la plus intense – et la plus nordique – flambée de typographe à affecter les arbres canadiens. L'année 2002 a été particulièrement intense, alors que des relevés aériens ont enregistré une hausse de 300 % au plan de l'étendue des régions infestées, ainsi qu'une augmentation de la sévérité de l'attaque.

La neige

La configuration changeante des vents entraîne le tassement de la neige. Les chasseurs et les personnes qui les accompagnent sont donc incapables de construire des igloos, auxquels on a couramment recours comme abri temporaire et d'urgence. On a signalé des blessures et des décès lorsque des personnes qui ont dû affronter des tempêtes soudaines se sont heurtées à l'incapacité de trouver de la bonne neige pour se construire des abris. La hausse de la fréquence de la pluie verglaçante et des cycles de gel-dégel affectent la capacité des rennes, des caribous, des bœufs musqués et d'autres animaux de trouver des aliments pendant l'hiver, ce qui affecte également les populations autochtones qui dépendent de ces animaux.

Haut
Haut

Éventuelles possibilités économiques de rechange

Bien qu'elle note que les impacts économiques et sociaux sur les communautés autochtones de l'Arctique circumpolaire risquent d'être graves, l'ACIA indique également que les changements climatiques peuvent ouvrir la voie à de nouvelles possibilités dans le Nord. L'accès maritime à certaines ressources de l'Arctique, y compris les ressources pétrolières et gazières en mer et à certains minéraux, sera probablement amélioré par la réduction de la glace de mer, ce qui donnerait lieu à de nouvelles possibilités ainsi qu'à des préoccupations environnementales.

Le Nord

Le Nord est une région qui revêt une importance particulière pour le Canada. Dans le récent discours du Trône, le gouvernement du Canada s'est engagé

« de concert avec ses partenaires territoriaux, les Autochtones et les autres résidants du Nord, à élaborer la toute première stratégie globale pour cette région. La stratégie favorisera un développement économique et humain durable; protégera l'environnement nordique et renforcera la souveraineté et la sécurité du Canada; et encouragera la coopération avec la communauté circumpolaire internationale ». Ceci a été réitéré par le premier ministre dans sa réponse au discours; il a indiqué que le gouvernement travaillera « avec les territoires et les groupes autochtones afin de développer davantage l'économie du Nord –et nous le ferons d'une manière qui est respectueuse de l'environnement et à l'avantage des habitants ».

Le gouvernement du Canada a mis en place un certain nombre de programmes et de projets portant sur la recherche sur les changements climatiques dans le Nord. En outre, le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien, conjointement avec d'autres partenaires fédéraux et territoriaux, collabore avec des organismes autochtones afin de diffuser les résultats de l'ACIA aux communautés et de travailler avec elles sur les impacts avec lesquelles elles sont actuellement aux prises. Au cours des prochains mois, une série de visites aura lieu dans les communautés et les régions, auxquelles prendront part des scientifiques et des experts techniques de l'ACIA.

La participation du Canada au processus

La participation du Canada au processus de l'ACIA était coordonnée par le Service météorologique du Canada d'Environnement Canada, au moyen de contributions de plusieurs ministères fédéraux. Le gouvernement du Canada a notamment fourni 500 000 $, en grande partie pour faciliter la participation des chercheurs canadiens. En outre, on a demandé au Centre canadien de modélisation et d'analyse climatiques, une direction de SMC, de fournir des scénarios de changement climatique pour fins d'utilisation dans le cadre du processus de l'ACIA, conjointement avec quatre autres centres de modélisation de grande réputation dans le monde.

En tout, quelque 45 scientifiques et 30 experts canadiens en savoir traditionnel ont contribué à l'évaluation de l'ACIA, les Canadiens ayant participé à l'intégralité des chapitres de l'ACIA, sauf deux. Les Canadiens étaient les auteurs principaux de quatre des dix-huit chapitres de l'ACIA.

  • Gordon McBean (University of Western Ontario), auteur principal du chapitre 2, Climat passé et actuel
  • Terry D. Prowse et Fred Wrona (Environnement Canada – Institut national de recherche sur les eaux), et Jim Reist (Pêches et Océans Canada), auteurs principaux du chapitre 8, Écosystèmes d'eaux douces
  • Shari Fox, (Canadien, actuellement en poste à Harvard) co-auteur principal du chapitre 3, Perspectives autochtones sur le climat
  • Christopher Furgal (Université Laval), co-auteur principal du chapitre 15, Santé humaine.

L'évaluation complète de l'ACIA intitulée « Impacts of a Warming Arctic » peut être téléchargée en format .pdf à http://www.acia.uaf.edu/.


HautHaut

Pour toutes demandes relatives aux changements climatiques, SVP contactez l'administrateur.