Commission de la capitale nationale
Canada

Philemon Wright et Wright’s Town

Les Européens ne s’installèrent pas dans la région d’Ottawa avant 1800, ce qui est relativement tard si l’on considère que Montréal, qui se trouvait à proximité, avait été peuplée plus de 150 ans plus tôt.

En 1800, Philemon Wright et un groupe de pionniers venant du Massachusetts s’installèrent sur la rive nord de la rivière, en aval de la chute des Chaudières. Ils construisirent des maisons, un moulin et d’autres bâtiments et donnèrent à leur peuplement le nom de « Wright’s Town » (aujourd’hui le secteur de Hull de Gatineau).

À Wright’s Town, on ne pratiquait qu’une agriculture marginale, mais le peuplement était entouré d’immenses forêts de pin blanc. Mais comment transporter le bois jusqu’aux marchés? En 1806, Wright construisit un radeau de billes équarries et lui fit descendre la rivière des Outaouais jusqu’à Québec. Il prouva ainsi qu’il était possible d’exploiter les forêts de la vallée de l’Outaouais et lança la prochaine industrie importante de la région, celle du commerce du bois.

Le commerce du bois

L’expérience réalisée par Philemon Wright en 1806 pour exploiter le bois de la vallée de l’Outaouais venait à point nommé. Le blocus des ports européens par Napoléon ayant coupé les sources d’approvisionnement en bois de la Grande-Bretagne, il y avait maintenant un immense marché pour cette matière première. Une fois qu’il fut prouvé qu’il était possible de faire flotter des radeaux de billes sur la rivière, le commerce du bois connut un grand essor dans la vallée de l’Outaouais.

Les hommes passaient l’hiver dans les bois, abattant des pins, les équarrissant et les traînant jusqu’au bord de la rivière. Au printemps, la glace fondue, ils bâtissaient de grands radeaux sur lesquels ils érigeaient des cabanes qu’ils habitaient durant la descente de la rivière. Au début, ils devaient défaire leurs radeaux pour passer les chutes et les rapides, mais, à la longue, ils construisirent des glissoirs de bois pour franchir ces obstacles à la navigation.

En 1830, la vallée de l’Outaouais était la plus importante région productrice de bois du Haut et du Bas-Canada, et Wright’s Town était une collectivité florissante.

Le canal Rideau et Bytown

Bien que la rive nord de la rivière des Outaouais (Wright’s Town) bourdonnât d’activités pendant les années 1810 et 1820, la rive sud était pratiquement sauvage. Seules quelques familles isolées y avaient établi des lots de colonisation.

En 1826, tout cela changea lorsque le Lieutenant-colonel John By, des Royal Engineers, amorça la construction du canal Rideau. Il arriva à l’emplacement actuel d’Ottawa avec l’ordre de construire une voie navigable entre la rivière des Outaouais et Kingston. Le plan consistait à relier une série de lacs et de rivières afin d’assurer une route d’approvisionnement sûre en cas d’attaque de l’Amérique du Nord britannique par les États-Unis.

Le Colonel By ne perdit pas de temps. Il érigea des casernes pour ses soldats sur une colline qui surplombait l’entrée du canal, monta un campement pour les ouvriers et jeta un pont sur la chute des Chaudières. Ses hommes et lui commencèrent ensuite à arpenter la voie de 202 kilomètres jusqu’à Kingston.

La construction du canal Rideau constituait un immense projet d’ingénierie et exigeait un grand nombre d’ouvriers. En plus des ingénieurs militaires, des sapeurs et des mineurs britanniques, il y avait des maçons écossais, des manœuvres irlandais, des entrepreneurs de Montréal et des ouvriers canadiens-français de la même ville, des bûcherons autochtones et des travailleurs du bois de la vallée de l’Outaouais. Dès le début, Bytown (qui s’appellera plus tard Ottawa) fut marquée par une présence gouvernementale officielle (représentée par le Colonel By) et une riche diversité culturelle.

Lorsque le canal Rideau fut achevé en 1832, bon nombre de ceux qui étaient venus le construire restèrent. Bytown était alors solidement établie et devenait un centre de service pour le commerce du bois.

Essor industriel

Au début des années 1850, la région fut transformée par l’arrivée d’entrepreneurs qui ouvrirent des scieries à hauteur de la chute des Chaudières. À cette époque, le marché des billes équarries avait fléchi en Grande-Bretagne, mais le marché américain du bois d’œuvre était en plein essor. Plutôt que de faire flotter les billes jusqu’à Québec pour les expédier ensuite vers la Grande-Bretagne, on les sciait en planches sur place.

L’industrie du bois d’œuvre changea le caractère de la région. L’air était maintenant saturé de sciures et l’on entendait partout le bruit des scieries. Le bois d’œuvre formait de hautes piles et la rivière était pleine de débris de bois. Le bois d’œuvre rapporta d’immenses sommes aux magnats du bois, comme le Canadien J. R. Booth et les Américains E. B. Eddy et Henry Bronson, qui se construisirent de grands manoirs. La vallée de l’Outaouais allait devenir la capitale du bois d’œuvre du Canada et, peut-être, du monde.

En 1855, le nom de Bytown, qui ne convenait plus à la municipalité florissante, fut changé pour celui d’Ottawa.

 
Mise à jour : Le lundi 5 décembre 2005
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