Commission de la capitale nationale
Canada

Choix de la capitale

Le destin d’Ottawa, ville dure axée sur le bois d’œuvre, changea à tout jamais lorsque, en 1857, la reine Victoria décida d’en faire la capitale de la province unie du Canada.

Pendant les années 1840 et 1850, l’emplacement de la capitale fut une pomme de discorde. Kingston, Montréal, Toronto et Québec avaient toutes été le siège du gouvernement. Chaque changement de ville avait suscité de grandes dépenses et beaucoup de perturbations. Comme les rivaux ne pouvaient s’entendre sur une capitale permanente, on s’en remit à la jeune reine Victoria.

De nombreux récits expliquent le choix surprenant d’Ottawa par la reine. Des cyniques insinuent qu’elle ferma simplement les yeux et choisit au hasard. D’autres pensent qu’elle fut influencée par des illustrations de scènes panoramiques. Il est plus probable qu’elle suivit les conseils de ses hauts fonctionnaires, qui avaient tenu compte des enjeux stratégiques suivants :

  • Ottawa se trouvait à la frontière des deux provinces.
  • Elle avait une population mixte d’anglophones et de francophones.
  • Elle était d’accès aisé par voie navigable et facile à défendre.
  • Elle comprenait déjà des terres publiques (acquises par le Colonel By) où l’on pouvait construire des édifices gouvernementaux.

Le choix d’Ottawa comme capitale ne plut pas aux villes rivales et fut vertement critiqué par la presse. Néanmoins, en 1857, Ottawa fut officiellement nommée capitale de la province du Canada.

Établissement d’une présence gouvernementale

La colline des Casernes, où le Colonel By avait logé ses soldats, fut rapidement choisie comme emplacement tout indiqué pour des immeubles gouvernementaux. La construction des édifices du Parlement commença en 1860. Projet extrêmement ambitieux pour l’époque, il finit par coûter 4,5 millions de dollars. On opta pour une architecture de style gothique qui évoquait celle de l’édifice du Parlement de Westminster et témoignait des liens étroits entre le Canada et la Grande-Bretagne.

Le projet amena des gens dans la capitale : d’abord, les architectes et les artisans qualifiés nécessaires à la construction des édifices, puis les sénateurs, les députés et les fonctionnaires qui devaient occuper les lieux. La construction prit fin en 1866.

La Confédération

Les édifices du Parlement furent donc prêts juste à temps pour le début d’une nouvelle ère politique, celle de la Confédération, en 1867.

Quelques années auparavant, en 1864, des délégués de la province du Canada avaient assisté à des discussions à Charlottetown, où les colonies des Maritimes étudiaient la possibilité d’une union. À la suite de cette réunion historique et d’une seconde conférence à Québec, une entente fut conclue, selon laquelle la province du Canada, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse s’unissaient dans une nouvelle confédération, le Dominion du Canada.

Ottawa est devenue capitale du nouveau pays, entre autres parce qu’elle possédait déjà les édifices gouvernementaux dont on avait besoin.

Heureusement que ceux-ci étaient prêts, car le Parlement eut d’importantes décisions à prendre presque immédiatement. Les six premières années de la Confédération (de 1867 à 1873) furent des années d’édification du pays :

1870
Le Manitoba se joint à la Confédération.

1870
Le Canada achète la Terre de Rupert (qui englobait ce qui est aujourd’hui le Nord du Québec, de l’Ontario, et du Manitoba ainsi que certaines parties de la Saskatchewan, de l’Alberta et des Territoires du Nord-Ouest).

1871
La Colombie-Britannique entre dans la Confédération, à condition qu’un chemin de fer transcanadien soit construit. Ottawa devient alors la capitale d’un pays qui s’étend de l’Atlantique au Pacifique.

1873
L’Île-du-Prince-Édouard entre dans la Confédération.

L’embellissement de la capitale

À l’aube de la Confédération, Ottawa n’était pas une ville très impressionnante. Elle restait encore une ville industrielle rude, mieux connue pour ses exploitations forestières que comme siège du gouvernement. Mais, avec son nouveau rôle, Ottawa changea graduellement d’aspect et de caractère pour devenir une capitale dont les Canadiens et les Canadiennes pouvaient être fiers.

À mesure que le pays grandissait, le gouvernement fédéral eut besoin de plus de locaux à bureaux. On construisit de nombreux édifices gouvernementaux, la plupart de style néobritannique, qui commencèrent à donner à Ottawa un visage public. Toutefois, en 1884, lorsque Wilfrid Laurier arriva dans la région, il déclara : « Je ne voudrais rien dire de désobligeant à propos de la capitale, mais il est difficile de dire quoi que ce soit de bon à son sujet. Ottawa n’est pas une belle ville et ne semble pas destinée à le devenir. »

Lorsque Laurier devint premier ministre, il décida de faire quelque chose pour la capitale nationale. En 1899, il créa la Commission d’amélioration d’Ottawa, qui entreprit l’embellissement de parcs et le nettoyage de la rivière des Outaouais.

Au feu!

Le visage de la capitale se transforma rapidement, non pas grâce aux efforts d’embellissement, mais plutôt à cause d’un tragique accident. Le grand incendie de 1900 éclata à Hull, prit des proportions infernales dans les scieries et traversa la rivière jusqu’à Ottawa. L’incendie détruisit tout sur son passage, brûlant de nombreuses scieries et près de 2 000 bâtiments.

En 1916, un autre incendie frappa la capitale, cette fois-ci sur la colline du Parlement. L’édifice du Centre brûla entièrement; seule la Bibliothèque du Parlement resta debout.

Un district fédéral

L’édifice du Centre fut reconstruit, tout comme les villes de Hull et d’Ottawa. En 1927, année du 60e anniversaire de la Confédération, la capitale était prête à prendre de l’expansion. Le gouvernement de Mackenzie King remplaça la Commission d’amélioration d’Ottawa par la Commission du district fédéral et étendit son mandat au côté québécois de la région, afin de rendre la capitale plus représentative. Pendant la période précédant la Seconde Guerre mondiale, la capitale s’épanouit avec des parcs et des promenades, de grands édifices publics, le Monument commémoratif de guerre du Canada et la préservation des forêts du parc de la Gatineau.

La Seconde Guerre mondiale mit fin aux travaux d’embellissement, mais elle attira l’attention du pays sur la capitale, qui dirigeait les efforts de guerre. Plusieurs milliers de travailleurs vinrent grossir la population de la région.

Le plan Gréber pour la capitale nationale

Pendant la période de prospérité qui suivit la Seconde Guerre mondiale, le premier ministre Mackenzie King fit venir l’architecte français Jacques Gréber à Ottawa afin qu’il établisse un plan directeur pour la région.

Gréber élabora des plans détaillés pour la capitale telle que nous la connaissons aujourd’hui, avec de magnifiques boulevards, des promenades pittoresques, des parcs urbains et les forêts préservées du parc de la Gatineau. Il insista pour que les voies ferrées soient éliminées du centre de la capitale, afin de créer un milieu urbain plus beau et plus tranquille.

La Loi sur la capitale nationale fut adoptée en 1958. La région de la capitale nationale fut officiellement définie comme une zone dotée d’une superficie de 4 600 kilomètres carrés, servant de pont entre le Québec et l’Ontario et comprenant 27 municipalités, dont les villes de Hull et d’Ottawa. C’est alors que la Commission de la capitale nationale remplaça la Commission du district fédéral à titre d’organisme fédéral responsable de la capitale.

La capitale d’aujourd’hui

Aujourd’hui, la Commission de la capitale nationale a réalisé le plan de Gréber et créé une capitale verte et pittoresque dont la population canadienne peut être fière. La capitale est devenue le dépositaire de trésors du patrimoine canadien et un lieu de rencontre pour tous les Canadiens et les Canadiennes.

 
Mise à jour : Le lundi 5 décembre 2005
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