La mission du ballon
Les scientifiques se servent de gigantesques ballons de recherche depuis nombre
d'années. Heureusement, la plupart se sont mieux comportés que
celui qui a été lancé à l'été 1998.
Environnement Canada lance des ballons de recherche dans la couche d'ozone depuis
plus de 20 ans et, même en cette ère de satellites et d'instruments
au sol perfectionnés, les ballons continuent de jouer un rôle important
dans la surveillance de la couche d'ozone. Les données enregistrées
par les instruments que transportent les ballons permettent aux scientifiques
d'améliorer notre compréhension des changements qui s'opèrent
dans la couche d'ozone et de déterminer l'efficacité des mesures
visant à réduire les produits chimiques appauvrissant l'ozone.
Un ballon de recherche géant sonde la couche d'ozone
Le 24 août 1998, un énorme ballon de recherche sur la couche
d'ozone, de la hauteur d'un gratte-ciel de 25 étages, surnommée
MANTRA (Middle Atmosphere Nitrogen TRend Assessment), a été lancé
par Environnement Canada et l'Agence spatiale canadienne, en partenariat avec
des universités et l'industrie, à Vanscoy, petite ville jouxtant
Saskatoon (Saskatchewan). Il est parvenu à la haute atmosphère,
où il a permis d'étudier la couche d'ozone de la Terre.
Le ballon, fabriqué en polyéthylène transparent aussi
mince que du scellofrais, a emporté une demi-tonne d'instruments à
travers la couche d'ozone jusqu'au sommet de l'atmosphère, pour atteindre
une altitude d'environ 38 km au lever du soleil. Au fur et à mesure de
la montée, le groupe d'appareils a retransmis des données à
la station au sol située à la base de Vanscoy.
Après le coucher du soleil, le ballon devait redescendre, et un parachute
orange et blanc ramener la charge utile d'instruments tout près de l'aire
de lancement. Mais le ballon a plutôt décidé de faire le
tour du monde. Il a dérivé vers l'est, traversant l'océan
Atlantique et atterrissant dix jours plus tard dans l'île Mariehamn en
Finlande, où il a été récupéré plus
tard, avec le concours de l'Institut météorologique finlandais.
Environnement Canada lance de gigantesques ballons de recherche dans la couche
d'ozone depuis plus de 20 ans. Heureusement, la plupart se sont mieux comportés
que celui qui a été lâché en 1998. Même en
cette ère de satellites et d'instruments au sol perfectionnés,
les ballons constituent des dispositifs très précis et efficaces
pour tenir la couche d'ozone à l'oeil.
Environ la moitié de la perte d'ozone observée dans l'atmosphère
peut être attribuée avec certitude aux destructeurs d'ozone anthropiques
connus. On ignore encore si la seconde moitié du déficit est due
à ces produits ou à d'autres facteurs. Les données recueillies
pendant le vol du ballon servent à établir des modèles
informatiques qui simulent la chimie atmosphérique. Lorsqu'ils seront
connus, les résultats nous aideront à mieux connaître l'appauvrissement
planétaire en ozone.
Les ballons de recherche géants peuvent emporter de lourdes charges
utiles d'instruments scientifiques sensibles, et ce, directement jusqu'à
la couche d'ozone, où ils peuvent enregistrer la quantité d'ozone
présente et mesurer les CFC et autres destructeurs d'ozone. Lors du lancement
d'août 1998 à partir de Saskatoon, la charge utile contenait sept
instruments conçus par des scientifiques canadiens. Les données
fournies par ces appareils seront comparées à des mesures prises
auparavant par des ballons et aident à repérer les changements
survenant dans la couche d'ozone au-dessus du Canada. Les premiers vols de ballons
canadiens, qui datent de 1994, étaient particulièrement importants,
car ils ont eu lieu avant qu'on ne décèle une baisse majeure de
l'ozone.
Des instruments canadiens pour ballons ont également parcouru l'espace.
Deux astronautes canadiens, Marc Garneau et Steve MacLean, ont employé
une variante d'un de ces appareils pour effectuer des relevés de la couche
d'ozone à partir de la navette spatiale. En outre, des scientifiques
d'Environnement Canada ont collaboré avec la NASA pour réaliser
des expériences sur l'ozone avec ces instruments emportés par
un aéronef haute altitude de recherche.
Les mesures prises grâce à des ballons canadiens ont amélioré
de beaucoup notre connaissance de l'ozonosphère. Des scientifiques d'Environnement
Canada et de l'Université York s'en sont servis pour élaborer
et valider des modèles informatiques destinés à expliquer
les changements de la chimie de la couche d'ozone. Ces modèles ont fourni
le fondement scientifique du Protocole de Montréal, traité international
marquant qui s'inspire de la recherche scientifique pour fixer les limites de
la production mondiale de tueurs d'ozone. Les mesures prises à partir
de ballons aident désormais des chercheurs à déterminer
l'efficacité des initiatives adoptées pour réduire les
substances nocives pour l'ozone.
Le lancement de 1998 était le fruit des efforts communs de l'Agence
spatiale canadienne, d'Environnement Canada, du Centre for Research in Earth
and Space Technology (CRESTech), de l'Université de Toronto, de l'Université
York et de l'Université de Denver. Scientific Instrumentation Limited
(SIL), de Saskatoon, a fourni la charge utile et l'assistance au lancement.
La recherche canadienne sur la couche d'ozone, qui a débuté
dans les années 30, visait à comprendre comment cette partie de
l'atmosphère pourrait faciliter les prévisions météorologiques.
Elle a été renforcée dans les années 70, alors qu'on
s'éveillait à la menace d'appauvrissement en ozone. En 1993, des
scientifiques d'Environnement Canada ont terminé la première étude
à long terme montrant de façon concluante que l'amincissement
de la couche d'ozone accroît le rayonnement ultraviolet à la surface
de la Terre.
Depuis 1960, Environnement Canada exploite le Centre mondial des données
sur l'ozone, sous les auspices de l'Organisation météorologique
mondiale des Nations Unies. Les renseignements ainsi recueillis sont essentiels
à la compréhension des changements à long terme qui s'opèrent
dans la couche d'ozone. En outre, des scientifiques d'Environnement Canada ont
mis au point le spectrophotomètre Brewer de mesure de l'ozone, instrument
scientifique au sol des plus perfectionnés. Reconnu comme l'ozonomètre
le plus précis du monde, il est aujourd'hui utilisé dans plus
de 35 pays.
Création :
2002-08-08
Mise à jour le :
2002-12-18
Date de révision :
2002-12-18
URL de cette page : http://www.msc.ec.gc.ca /media/balloon/index_f.cfm
Vous êtes sur La Voie verteMC, le site Web d'Environnement Canada.
|