La version prononcée fait foi

Distingués délégués, vous avez honoré la confiance que les peuples du monde ont mis en vous.

Confrontés à la pire menace écologique contre l’humanité, vous avez dit : le monde est uni, et ensemble, pas à pas, nous allons remporter cette bataille.

Ces derniers mois, je vous ai écouté attentivement. Et j’ai constaté que nos points de vue, nos méthodes et nos conditions économiques étaient différents.

Mais il reste qu’au-delà de ces différences, partout où je me suis rendu, j’ai retrouvé la même bonne volonté, les mêmes préoccupations et le même sens de l’urgence.

C`est alors que j’ai compris que Montréal 2005 pouvait être un important pas en avant dans notre campagne pour protéger le climat et réaliser le développement durable.

En effet, ce que nous avons realisé n’est rien de moins qu’un plan pour l’avenir– le Plan d’action de Montréal. Grâce à cette feuille de route, nous ouvrons la voie de l’avenir, en fonction des trois « A ».

C’est grâce à mes consultations avec vous que les trois objectifs de cette conférence ont émergé -- les trois « A »: application du Protocole de Kyoto; amélioration du Protocole de Kyoto et de la Convention; et avenir.

À titre de Président, permettez-moi de vous féliciter, car vous avez atteint les trois objectifs à 100%. Nous avons maintenant un plan pour l’avenir : le Plan d’action de Montréal.

Le Plan d’action de Montréal mettra à profit les réalisations de cette conférence.

Mesdames et Messieurs, maintenant que nous avons adopté les accords de Marrakech, y compris le système de conformité, la mise en oeuvre de Kyoto est chose faite; Kyoto est opérationnel!

Maintenant que le Mécanisme de développement propre a été renforcé, simplifié et qu’il est mieux financé, nous serons en mesure de répondre à la demande croissante d’approbations de projets.

Grâce à notre travail, ces deux dernières semaines, le MDP deviendra l`un des meilleurs instruments pour la solidarité Nord-Sud et pour notre combat commun pour la protection du climat et la promotion du développement durable.

En outre, le lancement du Comité de supervision de l’application conjointe et de ses activités ouvre de nouvelles perspectives commerciales et amène de nouveaux acteurs dans le marché émergeant du carbone.

Nous avons approuvé le Programme de travail sur l’Adaptation, répondant ainsi à l’urgent besoin de mieux nous attaquer aux effets néfastes des changements climatiques.

Nous allons à présent mettre en oeuvre ce programme de travail et améliorer nos connaissances ainsi que l’échange d’informations sur cette question cruciale.

Nous avons également convenu de mesures pour faire avancer le Fonds d’Adaptation, aide fondamentale pour notre réponse aux besoins d’adaptation dans les pays en développement.

Cette Conférence a reconnu le rôle fondamental de la technologie, tant pour l’atténuation que pour l’adaptation aux changements climatiques.

Nous avons commencé à considérer de nouvelles technologies prometteuses, notamment le captage et le stockage du carbone. Je me réjouis à la perspective de nos discussions avec le secteur privé et les organismes financiers internationaux sur les stratégies à mettre en œuvre pour améliorer le développement et le transfert de technologies.

Ensemble, ces actions et ces décisions représentent des améliorations majeures au Protocole et à la Convention.

Nous pouvons à juste titre être fiers de ces réalisations, mais le Plan d’action de Montréal concerne l’avenir.

Nous avons amorcé avec succès des discussions sur les engagements des pays industrialisés pour la période de l’après-2012. Ceci envoie un message clair au marché du carbone et crée des incitatifs pour les investissements à long terme dans les technologies novatrices favorables à l’environnement.

Aux termes de l’article 3.9 du Protocole de Kyoto, nous nous réunirons en mai 2006 pour poursuivre la discussion des Parties sur les engagements de l’Annexe 1 pour l’après-2012.

Et n’oubliez pas que vous êtes invités à soumettre, d’ici le 1^er septembre 2006, l’information et les points de vues pertinents sur la meilleure façon de mener le premier examen du Protocole aux termes de l’article 9.

Finalement, nous avons accompli ce que beaucoup prétendait être irréalisable – une décision qui amorce un dialogue sur un effort concerté à long terme pour lutter contre les changements climatiques en améliorant l’application de la Convention.

Voilà qui représente une victoire majeure pour la communauté mondiale. Maintenant, les gouvernements nationaux disposeront de la tribune nécessaire, d’une part pour échanger leurs expériences et analyser différentes approches stratégiques, et d’autre part pour donner libre cours à notre imagination en vue de trouver d’autres solutions novatrices que nous pourrons mettre en œuvre tous ensemble – gouvernements, ONG, industries, experts et autres.

Nous amorcerons ce dialogue sur l`avenir en commençant par des présentations au Secrétariat d’ici au 15 avril prochain, suivies par un atelier.

Comme vous le constatez, au cours des deux semaines écoulées, nous avons mis sur pied – ensemble – le Plan d’action de Montréal. Ce plan établit une feuille de route claire pour orienter nos futurs travaux dans le cadre de la Convention. Il nous guidera dans notre lutte aux changements climatiques sur de multiples fronts.

Pour résumer, le programme de Montréal 2005 était extrêmement ambitieux – mais nous avons réussi. Nous avons pris au-delà de 40 décisions importantes en vue d’améliorer nos efforts pour combattre les changements climatiques!

Nous sortons tous plus forts de cette expérience, mieux équipés pour lutter contre les changements climatiques.

Nous nous sommes enrichis de l’expérience de tous ces jeunes, maires, représentants de gouvernements sub-nationaux, militants, dirigeants d’entreprise, scientifiques et peuples autochtones qui ont animé cette conférence riche en débats et en événements de toutes sortes.

Sur un plan plus personnel, s’il y a une leçon que je retiendrai de cette extraordinaire expérience, c’est que le président d’une COP n’est rien sans une solide équipe autour de lui.

J’ai la chance, comme ministre, de compter sur un exceptionnel chef administratif de ministère, mon sous-ministre M. Samy Watson, qui a assemblé autour de moi une superbe équipe d’experts en changements climatiques, de négociateurs aguerris, de diplomates chevronnés, et d’organisateurs de conférence impeccables.

Nous ne remercierons jamais assez les centaines de Canadiens qui ont fait de cette conférence un succès.

Permettez-moi aussi de mentionner le Premier ministre du Canada lui-même, le très honorable Paul Martin, dont le discours inspirant, tout le monde en tombera d’accord, aura été un point tournant de cette conférence.

Je mentionnerai aussi le ministre des Affaires étrangères du Canada, l’honorable Pierre Pettigrew.

Pierre, mon ami de toujours, merci d’avoir mis à la disposition du néophyte que je suis ta vaste expérience en diplomatie internationale.

Et que dire du secrétariat des Nations unies sur les changements climatiques? Je ne recommanderai jamais assez au président de la prochaine COP de placer en lui sa confiance la plus totale.

Richard, vous êtes formidables, vous et votre équipe, à l’image de la grande Joke Waller-Hunter.

Et surtout, je vous remercie, vous les délégués et les participants qui avez fait de la Conférence des Nations Unies de Montréal un tel succès.

Oui, nous pouvons célébrer ce soir.

Mais dès demain, il faudra se retrousser les manches.

Vous avez entendu ce que nous a dit ce matin M. Claude Mandil, directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie : si nous ne faisons rien de plus que maintenant, les émissions de gaz à effet de serre auront augmenté de 50% d’ici 2030; alors qu’au contraire, la science nous demande de les diminuer d’au moins 50%.

Oui, nous avons complété notre marathon de Montréal, mais la route est si longue devant nous.

Grâce au Plan de Montréal, nous allons la faire ensemble, cette route. Oui, nous allons réconcilier l’humanité avec sa planète.