Qu’y a-t-il en réserve pour le CO2?
Michael Gerbis, président de The Dephi Group, est présent à la Conférence de l’ONU sur les changements climatiques où il a prononcé une allocution jeudi, à l’événement parallèle sur le captage et le stockage du CO2. Il a fait part de certaines idées sur la question à Actualités du jour: Canada.
On parle beaucoup ces jours-ci de ce qu’il faudrait faire avec tous le CO2 que nous produisons – certains disent qu’il nous faut être plus efficaces, d’autres que l’économie doit effectuer un virage des combustibles fossiles aux énergies renouvelables. Ces deux options sont très judicieuses, mais il faudra du temps... Donc, que faire en attendant, alors que nous continuons de cracher des milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère? Des scientifiques chevronnés, et des représentants de l’industrie et du gouvernement demandent «pourquoi ne pas le capter et le mettre dans le sol où la majorité du CO2 se trouvait à l’origine sous forme de charbon, de pétrole et de gaz naturel?»
Le piégeage du CO2 ou, plus littéralement, le captage et le stockage du CO2, comporte ce qui suit:
- récupérer les émissions de CO2 avant qu’elles ne puissent entrer dans l’atmosphère, grâce à diverses techniques de précombustion et de postcombustion;
- injecter le CO2 dans des formations rocheuses stables à des milliers de mètres sous la surface du sol, telles que des réserves de pétrole et de gaz épuisées ou des cavernes de sel.
Bien qu’il reste encore quelques défis à relever (p.ex. cela coûte encore relativement cher, on ignore les risques de fuite), le procédé est techniquement réalisable dès maintenant et les possibilités sont énormes à l’échelle de la planète (> 1000gigatonnes de CO2). En fait, plusieurs projets pilotes et à grande échelle de captage et de stockage du CO2 existent déjà dans de nombreux pays dont le Canada (Weyburn, en Saskatchewan), la Norvège (mer du Nord) et les États-Unis. Cette pratique offre d’autres avantages, notamment:
- la création d’emplois et la possibilité d’une récupération améliorée du pétrole et du gaz;
- une deuxième source de revenus puisque le CO2 capté et stocké peut être converti en une marchandise commercialisable;
- l’amélioration de la qualité de l’air puisque ces procédés ont tendance à retirer d’autres polluants potentiellement nocifs.
En bout de ligne, le captage et le stockage du carbone pourraient nous donner un peu de répit à mesure que nous ferons la lente transition à un monde plus durable et à moindre intensité de carbone, en nous permettant de continuer à utiliser des combustibles fossiles tout en réduisant au minimum leurs effets sur l’environnement.
Légende :
Coal Beds = Couches de charbon
Oil and Gas Reservoir = Réservoir de pétrole et de gaz
Saline Aquifer = Aquifère salin
Salt Cavern = Caverne de sel
CO2 dissolved in formation water = CO2 dissout dans l’eau de la formation
CO2 plume = Panache de CO2
Figure 1.1: Représentation des diverses façons de stocker du CO2 dans des bassins sédimentaires (modifiée de Bachu, 2001).
Liens connexes :