Reptiles et amphibiens – Projet en vedette
Effets des contaminants de l'environnement sur les amphibiens : toxicité aiguë et effets sur le développement et la différenciation sexuelle
 Grenouille verte difforme (Rana clamitans) provenant d'un étang d'une ferme au Québec. Photo - M. Ouellet (Université McGill) |
Sur le terrain, nous évaluons la santé d'espèces habitant des zones polluées et celles d'espèces se trouvant dans des endroits relativement vierges afin d'étudier les effets de l'exposition à la pollution sur la présence de maladies et les troubles de croissance. Nous espérons que, en établissant une corrélation entre la présence de difformités ou de maladies et l'exposition à des contaminants, des mesures soient prises pour réduire la quantité de contaminants qui atteignent les sites de reproduction de ces espèces ou diminuer l'utilisation des composés les plus toxiques. |
En laboratoire, nous suivons les effets de l'exposition des têtards à des contaminants particuliers. Nous savons déjà que certaines substances polluantes sont mortelles pour les têtards, mais nous ne disposons que de peu de renseignements sur les effets les plus chroniques de l'exposition à ces substances sur les espèces qui survivent. Une des façons de procéder qu'un certain nombre de laboratoires adoptent, est d'étudier la fonction endocrinienne et les effets de l'exposition précoce en ce qui concerne le développement sexuel et la différenciation chez les anoures ranidés. L'examen du développement des gonades chez la grenouille léopard (Rana pipiens) est un moyen d'évaluer les effets éventuels des contaminants de l'environnement qui perturbent le système endocrinien.
 Gonade de grenouille léopard ayant à la fois des tissus mâles et femelles. Photo – C. Mackenzie (Université Trent) |
Rien, à l'heure actuelle, dans les programmes canadiens de prévention de la pollution ou de réglementation des contaminants n'oblige à effectuer des tests de toxicité en ce qui a trait aux amphibiens. Une des raisons que ce genre de test ne soit pas obligatoire au sein de ces programmes est qu'il n'existe pas de méthode uniforme de réalisation de ces tests chez les amphibiens. Afin que les amphibiens puissent être intégrés aux programmes de réglementation et de recherche, nous effectuons des recherches visant à uniformiser les méthodes d'élevage et de culture des amphibiens en laboratoire et visant à effectuer des tests de toxicité sur ces espèces. Une seule espèce, la grenouille léopard (Rana pipiens), est utilisée pour ces travaux. Une colonie de grenouilles léopards est maintenant établie au Centre des sciences de l'environnement de la région de l'Atlantique, un laboratoire d'Environnement Canada situé à Moncton (Nouveau-Brunswick). Là, des projets de recherche sur l'alimentation, les densités de captivité et les conditions environnementales propices à l'élevage de têtards de grenouilles léopards sont réalisés, en plus d’enquêtes concernant les conditions propices à l’hibernation et à la reproduction de femelles après la métamorphose.
Réservoir pour les grenouilles léopards après la métamorphose.
Photo – Paula Jackman (EC - Moncton)
